Sainte Julienne de Cornillon († 1258)

Sainte Julienne de Cornillon († 1258)

religieuse Augustine

 

Sainte Julienne de Cornillon, religieuse Augustine († 1258)

Statue à la paroisse Saints-Gordien-et-Épimaque de Merazhopen, Leutkirch im Allgäu, Allemagne

Par Photo: Andreas Praefcke — Photographie personnelle, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6855455

 

 

Julienne de Cornillon, en religion Mère Julienne du Mont-Cornillon, née le 13 novembre 1193, à Retinne, Belgique, et décédée le 5 avril 1258 (à 64 ans), à Fosses-la-Ville, Belgique, était une religieuse augustinienne, et prieure du couvent-léproserie du Mont-Cornillon, dans la principauté de Liège.

Elle est surtout connue pour avoir obtenu de l'évêque de Liège (en 1246) puis du pape Urbain IV (en 1264) l'institution de la Fête-Dieu.

C'est une sainte de l'Église catholique célébrée le 5 avril et plus spécifiquement en Belgique le 7 août.

Sa vie

Les Prémices

Née à Retinne (commune de Fléron, près de Liège, en Belgique), elle perd ses parents Henri et Frescende, riches agriculteurs, à l'âge de 5 ans.

Elle fut confiée, avec sa sœur Agnès, à la léproserie du Mont Cornillon à Liège, pour y être élevées par les sœurs.

La léproserie nous est connue par un document de 1176, par lequel les bourgeois de Liège imposent une réglement à l'établissement, après avoir constaté qu'il était pauvre en revenus, mais que la situation s'améliorait grâce aux dons de certaines personnes.

Elle se composait de quatre communautés : les hommes malades et les hommes sains, les femmes malades et les femmes saines.

Les quatre communautés vivaient sous la direction de deux prieurs, un homme (prêtre) et une femme, dans l'observance du célibat, du partage des biens et de la prière, sans posséder de règle religieuse fixe.

À l'âge de 14 ans, Julienne fut admise au nombre des sœurs. Elle étudia le latin, le "français", ce qui lui permit de lire les Pères, tels que Saint Augustin et Saint Bernard.

À partir de 1209, elle eut de fréquentes visions mystiques.

Son attention était particulièrement orientée vers la sainte Eucharistie.

Une vision revint à plusieurs reprises, dans laquelle elle vit une lune échancrée, c'est-à-dire rayonnante de lumière, mais incomplète, une bande noire la divisant en deux parties égales.

Le Christ lui en révéla la signification.

Comme le dit Benoit XVI lors de l'audience générale du 17 novembre 2010 : "Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace: c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement."

À partir de cette période, elle œuvra pour l'établissement d'une fête solennelle en l'honneur du Très Saint Sacrement.

Elle fut aidée pour cela par la Bienheureuse Ève de Liège, recluse.

En 1222, Julienne fut élue prieure du Mont Cornillon et continua les démarches pour l'instauration de la Fête Dieu, demandant conseil à d'éminentes personnalités de l'époque, tels que Jean de Lausanne, chanoine de Saint Martin, Jacques Pantaléon, archidiacre de Liège et futur Pape Urbain IV, Guy évêque de Cambrai, et aussi de brillants théologiens dominicains, dont Hugues de Saint Cher, et bien d'autres.

La fête fut célébrée pour la première fois par le prince évêque Robert de Tourote.

Tombé malade à Fosses, craignant de n'avoir pas le temps de confirmer la fête à sa principauté; il recommanda l'institution de la fête au clergé qui l'entourait et en fit célébrer l'office en sa présence, à Fosses même.

Il y mourut, le 16 octobre 1246, sans avoir pu tenir un synode général et y publier son mandement.

L'institution de la Fête-Dieu

La Fête-Dieu (ou Corpus Christi) fut introduite en Europe, d'abord 1246 dans le diocèse de Liège.

Les bourgeois de Liège s'opposaient à la fête car cela signifiait un jour de jeûne en plus pour la population et certains religieux considéraient que telle fête ne méritait pas pareil budget.

L'opposition à la fête devenant plus forte après 1246, Julienne dut quitter son couvent et passa de monastère en monastère.

Elle trouva refuge en plusieurs abbayes cisterciennes, passant par le Val Benoît, Huy, Salzinnes.

Elle mourut le 5 avril 1258 à Fosses-la-Ville, entre Sambre et Meuse, et fut inhumée dans l'abbaye cistercienne de Villers-La-Ville.

Elle y fut honorée d'un culte, aux côtés des cinq bienheureux de cette abbaye, dont Gobert d'Aspremont.

Bien qu'il ne soit pas clairement avéré qu'elle appartenait à l'Ordre de Saint-Augustin, sa mémoire est restée en grande vénération dans l'Ordre Cistercien, tant pour l'appui que les moines lui prêtèrent dans l'accomplissement de sa mission, que pour sa dévotion à Saint Bernard dont elle méditait les sermons sur le Cantique des Cantiques au point de les savoir presque par cœur.

Sur son impulsion, la Fête-Dieu (ou Corpus Christi) fut introduite en Europe, d'abord 1246 dans le diocèse de Liège, puis Jacques Pantaléon de Troyes, devenu pape Urbain IV institua la Fête Dieu pour l'Église universelle par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264. Julienne était morte en 1258.

La Fête-Dieu ne fut reçue dans toutes les églises latines qu'au temps de Clément V, à l'époque du concile œcuménique de Vienne 1311 où il renouvela la constitution d'Urbain IV.

L'office célébré à Liège en 1246, a désormais laissé la place à un office composé par Thomas d'Aquin, doctor angelicus, lui aussi à Orvieto dans le couvent de Saint Dominique. Dans la ville avait son chaire Saint Bonaventure da Bagnoregio aussi, doctor seraphicus. La teneur théologique des deux offices est différente car le premier était christocentrique et communautaire, tandis que le second est d'une théologie plus moderne pour l'époque.

Canonisation et vénération

Sainte Julienne est célébrée liturgiquement le 5 avril, en Belgique, et plus solennellement le 7 août dans le diocèse de Liège.

Elle est souvent représentée avec une lune échancrée ou un ostensoir.

Sa mémoire est restée en vénération dans l'ordre cistercien, tant pour l'appui que les moines lui prêtèrent dans l'accomplissement de sa mission, que pour sa dévotion à saint Bernard dont elle méditait les sermons sur le Cantique des Cantiques au point d'en connaître une vingtaine par cœur.

De l'élévation à la Fête-Dieu

Les origines de la solennité du Corps et du sang du Christ, célébrée naguère le jeudi après le dimanche de la Sainte-Trinité, et maintenant souvent reportée au dimanche suivant pour permettre la participation des fidèles, remontent selon certains historiens au XIIe siècle.

L'élévation manifestait le désir de contempler l'hostie, mais l'impulsion décisive fut donnée par sainte Julienne de Cornillon et la bienheureuse Ève de Liège.

Le prélude

La solennité aurait été dans un certain sens préparée par le débat théologique et par le réveil de la dévotion eucharistique survenu après l'hérésie de Bérenger de Tours qui niait la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie.

Ce réveil s'accompagnait d'un désir de pouvoir contempler l'hostie pendant la messe : c'est à Paris, en 1200, que l'existence de ce rite de "l'élévation", au moment de la consécration, est attestée pour la première fois.

Lieux

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Stèle à la mémoire de Julienne de Cornillon à l'abbaye de Villers

Par Vivien Henry de Frahan — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=97979526

 

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Julienne_de_Cornillon

En savoir plus :

http://www.sainte-julienne-verviers.be/index.php?page=julienne-de-cornillon

http://www.magnificat.ca/cal/fran/04-07.htm

http://perso.infonie.be/liege06/07septb.htm

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101117_fr.html

 







 

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