Sabbat

Sabbat



Le Sabbat est le jour de repos hebdomadaire dans le judaïsme, du vendredi soir au samedi soir. Il est consacré à Dieu, en souvenir de la création.

Les premiers chrétiens, dans la suite de l'Église de Jérusalem, continuaient d'observer les prescriptions de la Torah et en particulier le Shabbat juif. On parle alors de judéo-christianisme. La chrétienté, subdivisée en trois principales confessions (catholicisme, orthodoxie et protestantisme), a décalé ce jour de repos, souvent nommé « jour du Seigneur », vers le dimanche, jour du repos dominical.

Cependant, divers mouvements religieux chrétiens (adventisme, Église de Dieu (Septième Jour), Baptistes du Septième Jour) continuent de garder le samedi au lieu du dimanche comme « jour à part ».

 

Histoire du Sabbat dans le christianisme

Le sabbat, est dans la Torah le quatrième des dix commandements donnés par Dieu à Moïse dans le désert. Dans le judaïsme, le septième jour de la semaine (de la tombée de la nuit le vendredi à celle du samedi), est un jour de repos. Il renvoie à la création. La Bible condamne le non-respect du sabbat.

Pour les millénaristes, comme Irénée de Lyon, il rappelle au croyant le Règne de Christ promis pour les justes lors de la première résurrection. C'est un point de vue également adopté par Papias.

Au tout début du christianisme, un courant rapidement minoritaire, le judéo-christianisme, garda cependant le samedi comme jour de repos.

Les Pères de l'Église jouèrent un rôle important dans l'adoption du dimanche en souvenir de la résurrection. Ainsi, au IIe siècle, Barnabé atteste dans son épître (apocryphe) de l'importance du sabbat, mais affirme également que « nous célébrons aussi le huitième jour avec joie, car en celui-ci Jésus ressuscita des morts, et apparu, et monta aux cieux ».

L'empereur romain Constantin Ier, converti au christianisme, appréciait également le culte solaire. Il imposa le dimanche comme jour de repos dans l'Empire romain par décret le 7 mars 321. Ainsi le jour du soleil chez les romains devient le jour du seigneur. Samuele Bacchiocchi montre l'importance du culte solaire dans le choix du dimanche.

En 364, le concile de Laodicée interdit aux chrétiens de « judaïser » en observant le sabbat sous peine d'anathème.

Dans l'Église d'Angleterre, les "sabbatarians" célèbrent le dimanche en s'appuyant sur le sabbat du quatrième commandement. C'est une tendance longtemps associée au puritanisme, mais qui serait une idée bien établie dans l'histoire du christianisme anglais. Cependant on observe aussi quelques "saturday-sabbatarians", peu nombreux.

 

Les Églises observant le Sabbat

Le Sabbat est d'abord respecté le samedi par le judaïsme. Après Jésus de Nazareth, il est observé par certains courants du christianisme, souvent dans la perspective d'une théologie unitaire, parfois binitarianiste ou trinitaire. Selon les églises et congrégations, certains observateurs du Sabbat respectent également les lois juives (dans le cas du Judaïsme messianique notamment) : Le principal argument en sa faveur est que le Décalogue, dont il est le quatrième commandement, et dans lequel il occupe une place centrale s'applique nécessairement aux disciples de Jésus.
Il s'agit des courants suivants :
  • Le judéo-christianisme autour de Jacques le Juste, qui trouvera une continuation en ce que l'on nomme maintenant le judéo-nazaréisme.
  • L'Église éthiopienne orthodoxe.
  • Les Chrétiens de Grande-Bretagne observèrent le Sabbat du septième jour jusqu'à ce qu'en 597 l'évêque de Rome Grégoire Ier envoie une première mission pour les convertir au Catholicisme romain. S'il semble que la majorité de la population ait finit par l'adopter en 777, l'observance du sabbat persista, notamment dans les Églises celtiques d'Écosse.
  • Au cours du Moyen âge, le sabbat est parfois fêté par la population en France, dont des paysans, comme en témoignent les nombreuses mesures prises par l'église à l'encontre de l'observance du sabbat par des chrétiens.
  • La Petite Église polonaise au XVIe siècle.
  • L'Église unitarienne de Transylvanie au XVIe-XVIIe siècles.
  • L'Église adventiste du septième jour.
  • Les Baptistes du Septième Jour.
  • L'Église de Dieu (Septième Jour).
  • Certains courants moloques.
  • Certaines congregations mennonites.
Les Églises observant le sabbat ont parfois d'autres points commun, relatif à l'observance de la Torah, et qui ont fait l'objet de disputes virulentes dans les premiers siècles du christianisme. Elles observent parfois les fêtes juives, en particulier la Pâque fêtée à la manière quartodécimaine et sont parfois unitaire, mais pas toujours, certaines croient en la Trinité, d'autres pourrait être qualifiés de binitaire.

 

Les Baptistes du Septième Jour

Les Baptistes du Septième Jour sont la plus vieille confession chrétienne à pratiquer le Sabbat littéral sans discontinuer, la plus vieille de leurs Églises étant celle de Londres (l'Église Millyard, fondée en 1617 et toujours en activité). C'est une Baptiste du Septième Jour, Rachel Oakes Preston, qui a convaincu les pionniers de l'Église adventiste du septième jour d'observer le Sabbat. Toutefois, les Églises "B7J" se sont peu développées jusqu'à présent et ne comptent aujourd'hui que 50 000 fidèles, principalement, en Inde, au brésil, au Malawi et aux États-Unis. Les Baptistes du Septième Jour considèrent que le quatrième Commandement du Décalogue, relatif au Sabbat, est un Commandement comme les autres, qu'à ce titre il doit être observé comme les autres dans la marche et l'obéissance chrétienne mais ils ne font pas de cette observance une condition du Salut.

 

L’Église de Dieu (Septième Jour)

L’Église de Dieu (Septième Jour) représente un courant du mouvement adventiste et est l'héritière de congrégations sabbatariennes venues d’Europe (Angleterre, Hollande, Moravie, Hongrie). L’Église retrace son histoire en remontant aux apôtres, en passant par divers congrégations médiévales gardant le Sabbat, comme les vaudois, apparu avec les disciples de Pierre Valdo, et le paulicianisme.

 

Adventisme

Les adventistes affirment que le Sabbat est le sceau de Dieu. Dans l'énoncé du quatrième commandement figure ce qu'ils appellent le sceau de Dieu, c’est-à-dire son titre, son nom et l'espace dans lequel il est valable. Ils opposent ce sceau à la marque de la bête.

Ils se fondent sur Matthieu 5:17-18 (Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir) pour soutenir l'idée de la continuité du jour de sabbat. Ils affirment également que le sabbat sera toujours en vigueur aux jours de la fin, se référant au chapitre 24 de Matthieu.

 

Dans les textes

Codex Bezae

Le Codex Bezae présente un passage supplémentaire du chapitre 6 de Luc, relatif au sabbat :
  • 1. Il arriva, un jour de sabbat appelé second-premier, que Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.
  • 2. Quelques pharisiens leur dirent : Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat ?
  • 3. Jésus leur répondit : N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui;
  • 4. comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de proposition, en mangea, et en donna à ceux qui étaient avec lui, bien qu'il ne soit permis qu'aux sacrificateurs de les manger ?
  • 5. Et il leur dit : Le Fils de l'homme est maître même du sabbat.
  • 5b -le même jour, regardant quelqu'un travaillant le sabbat, il lui dit: " humain, si vraiment tu sais ce que tu fais, tu es heureux. Par contre si tu ne le sais pas, maudit et transgresseur tu es, de la loi ! "

Références bibliques au Sabbat

  • La Genèse Gn II,2-3;
  • L’Exode Ex XVI,23-29; Ex XX,8-11; Ex XXXI,12-17; Ex XXXV,2-3;
  • Le Lévitique Lv XVI,31; Lv XIX,3; Lv XIX,29-30; XXIII; Lv XXIV,8; Lv XXV,2-6; Lv XXVI,2; Lv XXVI,34-35; Lv XXVI,43;
  • Les Nombres XV,32-36; XXVIII,-29;
  • Le Deutéronome Dt V,12-14;
  • Les livres des Rois IV,23; XI,5-9;
  • Les livres des Chroniques IX,32; XXIII,31; II,4; VIII,13; XXIII,4-8; XXXI,3; XXXVI,21;
  • Le livre de Néhémie IX,14; X,31-33; XIII,15-22;
  • Les Psaumes XCII,1;
  • Isaïe I,13; LVI,2-7; LVIII,13-14; LXVI,22-23;
  • Jérémie XVII,21-27;
  • Les Lamentations II,6;
  • Ezéchiel XX,12-24; XXII,8; XXII,26-31; XXIII,38; XLIV,24; XLV,17; * XLVI,1-12;
  • Osée II,11;
  • Amos Am VIII,5;
  • Évangile selon Matthieu XII,1-12; XXIV,20-21; XXVIII,1;
  • Évangile selon Marc Mc I,21; Mc II,23-28;Mc III,2-4; Mc VI,2; Mc XV,42; Mc XVI,1;
  • Évangile selon Luc Lc IV,16; Lc IV,31; Lc VI,1-9; Lc XIII,10-16; Lc XIV,1-5; Lc XXIII,50-24:1;
  • Évangile selon Jean Jn V,9-18; Jn VII,22-23; Jn IX,14-16; Jn XIX,31;
  • Les Actes des Apôtres I,12; XIII,14; XIII,27; XIII,42-43; XV,21; XVI,13; XVII,2; ,Acts.18:4;
  • Epître aux Romains XIV,5-6;
  • Epître aux Galates IV,10-11; II,14-17;
  • Epître aux Hébreux IV,1-11
Source













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire