Passion du Christ

Passion du Christ

Passion du Christ


La Passion du Christ est l’ensemble des souffrances et supplices qui ont précédé et accompagné la mort de Jésus de Nazareth dit le Christ.

Le récit de la Passion, ainsi que les annonces de la Passion, sont relatés dans le Nouveau Testament de la Bible, en particulier les évangiles synoptiques et l’évangile selon Jean, ainsi que dans divers textes apocryphes.

Il s'agit de textes à caractère religieux qui expriment la foi des rédacteurs. L'exégèse permet de faire la part entre les éléments proprement historiques et l'interprétation.

 

Annonces de la Passion


Passion du Christ

Panneau du chemin de croix d’Albrecht Altdorfer, vers 1509-1516
D’après les évangiles synoptiques, le Christ annonce sa mort et sa résurrection à quatre reprises :
  • aux disciples, après sa reconnaissance par l'apôtre Simon-Pierre comme messie, dans la région de Césarée en Israël (Mt 16. 21|Mc 8. 31-33|Lc 9. 22)
  • aux disciples, réunis en Galilée (Mt 17. 22-23|Mc 9. 30-32|Lc 9. 44-45)
  • aux douze apôtres sur la route de Jérusalem (Mt 20. 17|Mc 10. 32-34|Lc 18. 31-33).
  • en réponse à des scribes et des pharisiens qui voulaient le voir faire un miracle, Christ répond qu’il « sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » (Mt 12 :39-40)
Ces annonces prédisent :
  • que Jésus de Nazareth va être livré aux grands prêtres et aux scribes, qui le condamneront à mort ;
  • qu’il souffrira beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes ;
  • qu’il sera livré aux païens (note : ce mot désigne les Romains)
  • qu’il sera bafoué, flagellé et mis en croix
  • la résurrection de Jésus le troisième jour.

 

Le récit de la Passion

Carte de Jérusalem à l’époque du Nouveau Testament

Gethsémani borde le torrent du Cédron, au pied du mont des Oliviers, à droite de la carte.

La Via Dolorosa est figurée en pointillés entre la forteresse Antonia et la colline du « crâne » (Golgotha).

 

L’arrestation de Jésus

Deux jours avant la Pâque juive (Mt. 26, 2 ; Mc 14, 1), Jésus se trouve chez Simon Le Lépreux à Béthanie, village qui se trouve au sud-est du mont des Oliviers, à environ 3 km de Jérusalem.

Le premier jour des Azymes (Mt. 26, 17 ; Mc 14, 12 ; Lc 22, 7) est le 15 nisan, qui commence la veille au soir (donc le soir du 14 nisan, Ex. 12, 18) après le repas pascal. Jésus et les apôtres fêtent la Pâque juive, Pessah, au cours d'un repas (Cène) où les juifs célèbrent la sortie d'Égypte marquant la fin de leur esclavage et la remise des tables de la loi à Moise.
Jésus se rend ensuite au jardin de Gethsémani, où il s’isole avec les apôtres Pierre, Jacques le Majeur et Jean.

Passion du Christ

Le jardin de Gethsémani

L'apôtre Judas arrive alors, menant une bande armée Romaine envoyée par les grands prêtres Juifs et les anciens. Judas désigne Jésus en lui donnant un baiser.

Les gardes se saisissent de Jésus et l’emmènent devant les autorités juives pour qu’il soit jugé. Pierre avait sorti son glaive et coupé l’oreille du serviteur du Grand Prêtre, mais Jésus s’oppose à son intervention.
« Rengaine ton glaive ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive. »

 

Jésus devant le Sanhédrin

Les évangiles synoptiques rapportent que Jésus est emmené devant le grand prêtre Caïphe, où se réunissent les scribes et les anciens. À l’issue de son interrogatoire, Jésus proclame publiquement être le Messie. Jésus aurait alors été condamné à mort pour blasphème.

Pour les historiens, comme Marie-Françoise Baslez, ce procès juif est une impossibilité : d'une part les évangiles présentent une séance de nuit du Sanhédrin, ce qui serait irréaliste, d'autre part le Sanhédrin n'avait pas à cette époque le pouvoir d'appliquer la peine capitale.

La version de l’évangile selon Jean est assez différente, car prenant en compte ce problème de compétences juridiques : Jésus est mené devant Anne, le beau-père de Caïphe et ancien grand prêtre. Celui-ci interroge Jésus sur ses disciples et sa doctrine : « Après avoir été giflé par l’un des gardes, Jésus est envoyé chez le grand prêtre Caïphe. »

Pendant l’interrogatoire de Jésus, Pierre se tenait dans la cour du grand prêtre. Interrogé sur son appartenance aux disciples de Jésus, il renie Jésus trois fois avant le chant du coq, comme cela avait été prédit.

 

Jésus devant le préfet romain

Le lendemain matin, Jésus est emmené et jugé devant le préfet Ponce Pilate. Selon Luc, Pilate, apprenant que Jésus était un Galiléen et donc sous la juridiction d'Hérode Antipas, roi fantoche de Galilée, l'envoya à Antipas, qui était aussi à Jérusalem. Initialement, Antipas a été heureux de voir Jésus, dans l'espoir de le voir faire un miracle, mais, lorsque Jésus est resté silencieux face à ses questions, Antipas se moqua de lui et le renvoya à Pilate. Une fois condamné à mort par Pilate, il est d’abord flagellé, c’est-à-dire lié à une colonne où il est frappé avec un fouet aux lanières lestées d’os ou de métal (Brown et al. 628).

Les évangiles canoniques, à l’exception de l’évangile selon Luc, rapportent que Jésus est emmené au prétoire (Praetorium), supposé être soit le palais du roi de Galilée Hérode Antipas, soit le Fort Antonia (Brown et al. 628). Matthieu et Marc relatent tous deux qu’une compagnie entière de soldats, qui étaient probablement pour la plupart des recrues de Palestine ou de Syrie (Brown et al. 628), punit Jésus. Ceci est improbable et plus certainement une exagération puisqu’une compagnie de soldats comprenait de 200 à 600 soldats. (Brown et al. 628). Jean n'indique pas combien de soldats étaient présents. Ils le revêtent d’une tunique pourpre (sainte Tunique), et lui placent une couronne d'épines sur la tête, et l’acclament comme roi des Juifs. Ils feignent de lui rendre hommage, en lui cognant la tête avec un bâton qui, d’après l’évangile selon Matthieu, avait été fait pour le soutenir. Les Évangiles essaient de montrer que les soldats accomplissent involontairement les desseins de Dieu (Miller 50).

Passion du Christ

Le couronnement d'épines par Le Titien, vers 1570

Après cet épisode, Marc et Matthieu notent que les soldats rendent à Jésus ses vêtements, mais d’après l’Évangile selon Jean, ils lui laissent la robe pourpre et la couronne. C'est alors que Ponce Pilate présente Jésus aux outrages à la foule (Ecce homo) et demande au public hébreu présent dans la petite cour du Temple de choisir qui de Jésus ou de Barabbas (un brigand) échappera à l'exécution. Or cette « foule » s'exclame, selon les textes, « Libérez Barabbas », laissant du même coup exécuter Jésus.

Cet épisode est probablement à l'origine de croyances selon lesquelles le peuple juif aurait été responsable de la mort du Christ (voir déicide). Cette interprétation a été combattue par l'Église au moins depuis le concile de Trente, ainsi qu'en témoigne le catéchisme du Concile de Trente (1566) et le catéchisme de l'Église catholique promulgué en 1991. Une survivance de cette croyance est restée jusqu'en 1959 dans la prière du Vendredi saint (Oremus et pro perfidis Judaeis).

 

La Crucifixion

D’après l’Évangile, Jésus fut obligé, comme d’autres condamnés au crucifiement (qui deviendra pour ce cas précis la Crucifixion), de porter sa propre croix jusqu’au mont du Golgotha (la place du crâne), le lieu de l’exécution. D’après les évangiles synoptiques, sur la route du Golgotha, les soldats obligent un passant, Simon de Cyrène, à porter la croix de Jésus. La raison n’en est pas donnée dans les Évangiles, mais l’Évangile selon Marc trouve opportun de citer les enfants de Simon, Alexandre et Rufus, comme s’ils avaient été des personnages connus des futurs lecteurs de Marc (Brown et al. 628). Paul cite aussi un Rufus dans son Épître aux Romains Rm 16. 13. Luc ajoute que les femmes disciples suivaient Jésus, et pleuraient sur son destin, mais qu’il leur répondait par des citations Os 10. 8.

Jésus a été livré à la sixième heure de la nuit pour être crucifié (minuit)(Jn 19:14-16). On doit prendre garde à ne pas confondre cette sixième heure avec celle dont il est question en Mt 27:45, puisqu'il s'agit du jour dans ce dernier passage.

Quand ils arrivent au Golgotha, les Évangiles synoptiques déclarent qu’il est proposé à Jésus du vin mêlé de myrrhe pour atténuer la douleur, mais il le refuse. Jésus est alors crucifié, d’après les Évangiles synoptiques, à la troisième heure du jour (9 h).

Les Évangiles synoptiques ajoutent que la croix comportait, au-dessus de la tête de Jésus, l’inscription Iesus Nazarenus Rex Iudæorum, « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ». L’Évangile selon Jean précise que Pilate a rédigé cette inscription sur un titulus (écriteau), en hébreu, en latin et en grec ancien.

Les Évangiles canoniques déclarent alors que les vêtements de Jésus lui furent retirés par les soldats, pour être répartis entre eux en plusieurs lots. L’Évangile selon Jean prétend que ceci accomplit une prophétie de Ps 22. 18. D’après l’Évangile selon Luc, les deux voleurs crucifiés aux côtés de Jésus, lui parlent. Luc déclare que l’un railla Jésus, et que l’autre le respecta, et que Jésus déclara que le voleur respectueux, Dismas (le bon larron), gagnerait promptement son entrée au paradis ; traditionnellement l’autre, Gesmas ou Gestas (le mauvais larron), est considéré comme voué à l’enfer. Dismas est considéré comme le premier saint de l'Eglise, canonisé par le Christ lui même : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » - Luc 23-43. sans étape intermédiaire, ni œuvres, ni baptême, par la foi seule.

Le Christ en croix est souvent représenté portant le périzonium.

 

Célébration

La Passion est célébrée pendant le triduum et plus particulièrement pendant le Vendredi saint. Pour le texte de la prière universelle prononcée ce jour-là, voir : prière du Vendredi saint.


Passion du Christ
Crucifixion, par Albrecht Altdorfer

 

Les instruments de la Passion


Passion du Christ

Les instruments de la Passion
église Saint-Pierre de Collonges-la-Rouge

Les artistes religieux représentent souvent les instruments ou objets qui entourent la passion
(les Arma Christi) :
  • Deux anges qui présentent,
  • Marteaux, (clous), tenailles,
  • Les échelles pour dépendre les corps des crucifiés,
  • Les trois croix,
  • La lance du centurion,
  • L'éponge imbibée de vinaigre au bout d'une branche d'hysope (voir la Sainte Éponge),
  • (La couronne d'épines et le sceptre)
  • Le coq de saint Pierre.
Et aussi :
  • La colonne,
  • Les trente pièces d'argent de Judas,
  • La lanterne des gardes, les torches,
  • Le glaive de saint Pierre, avec l'oreille qu'il coupa à un soldat romain
  • Le roseau et le fouet de la Flagellation du Christ,
  • La tunique sans couture et le vêtement rouge,
  • les dés pour tirer au sort les vêtements,
  • La coupe de boisson amère, et le calice de l'Agonie,
  • La main du grand-prêtre qui gifla le Christ...
Source
En savoir plus :
Vendredi saint
La passion et la mort de Jésus-Christ
Chemin de Croix
Crucifixion









 

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