Notre-Dame de Ronzières (Tourzel)

Notre-Dame de Ronzières
(Tourzel)

 

Notre-Dame de Ronzières, dans la paroisse de Tourzel, laquelle, après le Port, Orcival et Vassivières, est un des pèlerinages les plus célèbres de l'Auvergne.
Bâtie sur un plateau élevé qui domine la contrée, tout entière d'architecture romane du onzième siècle, avec trois nefs aux voûtes cintrées et massives, et trois travées reliées par des arcades, cette église possède une statue miraculeuse d'une grandeur plus qu'ordinaire, représentant une Vierge a la chaise qui tient l'Enfant Jésus dans ses bras.
Si l'on en croit la tradition populaire, cette statue fut découverte peu après la construction de l'église : elle était cachée dans le creux d'un rocher, au milieu des ronces, ce qui lui fit donner le nom de Notre-Dame de Ronzières ; mais les mugissements continus d'un bœuf qui s'arrêtait toutes les fois qu'il passait devant ce rocher, ayant porté à examiner les lieux pour reconnaître la cause de cette singularité, on découvrit la précieuse image.
On la porta dans l'église nouvellement construite, et bientôt tous les alentours y vinrent en pèlerinage.
Une année, vers le milieu du siècle dernier, que la sécheresse était extrême, trente-deux paroisses des environs s'y donnèrent rendez-vous pour implorer l'assistance de Marie.
Mais où rassembler pour une prière commune une si grande multitude ?
On dresse un autel dans la prairie voisine, on y conduit en procession la Vierge miraculeuse, on y célèbre les saints mystères, et à peine rentre-t-on à l'église, qu'une pluie abondante vient apprendre à ces peuples rassemblés qu'on ne mettait point en vain sa confiance dans Marie.
De là, se forma dans toute la contrée la coutume de recourir à Notre-Dame de Ronzières dans tous les besoins publics ou privés, et de l'invoquer dans tous les dangers pressants par ce cri du cœur, dit dans le patois du pays : Bonne Vierge de Ronzières ! bonna Viergea de Ronzera.
La révolution seule de 93 put interrompre cette pieuse habitude.
Alors on pilla l'église, et l'on arrêta de brûler le lendemain la statue.
Heureusement, un particulier informé du complot pénétra la nuit dans l'église, en enleva l'image vénérée, la cacha d'abord dans sa maison, puis dans une grotte taillée dans les rochers voisins ; et la révolution passée, il la rendit à l'église, où depuis elle n'a cessé de recevoir les hommages non-seulement des paroisses voisines, mais des montagnes du Velay et du Mont-d'Or.
Le jour de la plus grande affluence est celui de la Nativité de la sainte Vierge ; et rien n'est beau comme de voir des hauteurs de Ronzières, soit ces groupes mouvants de pèlerins venant de tous sens par les chemins roides et sinueux qui aboutissent au pieux sanctuaire, soit la procession se déployant sur ces cimes pittoresques et entremêlant les chants graves de la liturgie avec les cantiques mélodieux chantés par un chœur de jeunes filles, autour de la statue miraculeuse portée par quatre prêtres.
On bénit ensuite du vin, et on le distribue dans le creux de la main à l'assemblée, vestige, dit-on, de la communion sous les deux espèces.
On obtient souvent, dans ce sanctuaire, des conversions remarquables, d'autrefois des guérisons miraculeuses, comme l'attestent tant d'ex-voto de la reconnaissance et surtout les béquilles d'une personne de quarante-cinq ans, qui était venue percluse de ses deux jambes et s'en retourna à pied sans aucun appui : c'était en 1816, et beaucoup de témoins encore vivants pourraient en déposer.
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