Nicée-Constantinople

Nicée-Constantinople

Nicée-Constantinople
Icône montrant quatre évêques du concile de Nicée aux côtés de l'empereur Constantin, tenant ensemble le texte du Credo


Le Symbole de Nicée-Constantinople est la profession de foi la plus souvent utilisée dans le christianisme.

Il tient son nom de la ville de Nicée (actuelle Iznik en Turquie) où s'est tenu le premier concile œcuménique en 325.

Le symbole de Nicée est commun aux trois grandes Églises chrétiennes : le catholicisme, l'orthodoxie et le protestantisme.

En ce qui concerne les protestants, si la Réforme luthérienne et les calvinistes ont adhéré à Nicée-Constantinople sans réserve, la montée du libéralisme et du libre examen ont rendu cette adhésion plus réservée chez certains. Chez les catholiques, le symbole de Nicée fait partie de la profession de foi.

C'est l'une des formes usuelles du Credo.

 

Historique

Le concile de Nicée

Situation politique et religieuse

En 324, l'empereur Constantin Ier rétablit l'unité de l'empire avec sa victoire contre l'empereur Licinius à Adrianopole en juin de cette année.
Depuis l'an 312, Constantin est converti au christianisme et soutient dès lors l'Église.

Le christianisme depuis l'édit de Milan proclamé en 313, n'est plus persécuté et il va s'étendre progressivement dans tout l'empire.
Cependant des opinions jugées, a posteriori, comme hérétiques se développent comme l'arianisme qui défend la thèse d'une distinction de nature entre Dieu et le Christ.

 

La tenue du concile

Pour établir une unité au sein de l'Église, Constantin Ier décide la tenue d'un concile qui se tient de juin à août 325 dans la ville de Nicée.

Tous les évêques, tant ceux d'Occident que ceux d'Orient, sont réunis afin de décider d'une loi (doxa, du grec, c'est-à-dire un dogme) commune aux chrétiens.

Parmi les représentants on trouve ceux du pape Sylvestre Ier et presque toutes les tendances du christianisme sont représentées.

Cela conduit à la mise en place de façon quasi-unanime un socle commun de croyance, exprimé en peu de mots ainsi qu'à une série de décisions religieuses.

L'hérésie arienne est rejetée et le parti trinitaire, qui proclame l'identité de nature entre les trois formes de Dieu (le Père, le Christ et le Saint-Esprit), impose son opinion.

À l'origine du Symbole de Nicée on trouve la confession de foi utilisée habituellement en Palestine et plus précisément il s'agit, selon Eusèbe de Césarée, du Credo baptismal de l'église de Césarée.

Lors du concile de Nicée, il faut écrire un acte de foi accepté par tous, et c'est ce texte qui est choisi comme base de travail.

« Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant, Créateur de toutes choses visibles et invisibles ; et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré du Père, c'est-à-dire, de la substance du Père. Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; engendré et non fait, consubstantiel au Père ; par qui toutes choses ont été faites au ciel et en la terre. Qui, pour nous autres hommes et pour notre salut, est descendu des cieux, s'est incarné et s'est fait homme ; a souffert, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, et viendra juger les vivants et les morts. Nous croyons aussi au Saint-Esprit. »

 

Le concile de Constantinople

Situation politique et religieuse

Bien que l'arianisme soit rejeté lors du concile de Nicée, les tenants de ce courant réussissent à maintenir leur influence.

L'empereur Constantin les amnistie et exile Athanase qui défendait des positions strictement trinitariennes.

D'autres hérésies menacent l'unité chrétienne comme le monophysisme qui considère que le Christ n'avait qu'une seule nature ou le macédonianisme qui dénie au Saint-Esprit une forme semblable à celle du Père et du Fils.

En 380, le pape Damase Ier demande à l'empereur Théodose l'organisation d'un concile afin de régler les questions religieuses en suspens et de nommer un évêque pour Constantinople.

En effet, le trône épiscopal de la ville était convoité par deux personnalités, Maxime le Cynique et Grégoire de Nazianze.

 

La tenue du concile

En mai 381, commence donc le premier concile de Constantinople. Seuls ceux qui reconnaissent le symbole de Nicée sont acceptés et les ariens doivent abandonner la place.

Les cent cinquante évêques enrichissent le symbole de Nicée, ajoutent 7 textes canoniques et reprennent le symbole de Nicée pour le compléter avec une partie qui développe les passages relatifs à l’Incarnation et à l’Esprit–Saint et parle de l’Église et du monde à venir. Le texte original est écrit en grec.

 

Symbole de Nicée-Constantinople

Comparaison entre le texte de 325 et celui de 381

Le tableau suivant, présente les deux textes adoptés par les conciles.
Les parties du texte de 325 qui sont omises ou déplacées dans la version de 381 sont mises entre parenthèses, les phrases ajoutées en 381 sont écrites en italiques :

Premier concile de Nicée (325)

Premier concile de Constantinople (381)
Nous croyons en un seul Dieu Père tout-puissant, créateur de toutes les choses visibles et invisibles.Nous croyons en un seul Dieu Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles.
Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père, (c’est-à-dire de la substance du Père), Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ;Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ;
engendré, et non fait, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait (ce qui est au ciel et sur la terre) ; qui pour nous, hommes, et pour notre salut est descendu, s’est incarné et s’est fait homme ; a souffert, est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux, et viendra de nouveau juger les vivants et les morts. Et au Saint-Esprit.engendré et non fait, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait ; qui pour nous hommes et pour notre salut est descendu des cieux, s’est incarné par le Saint-Esprit, de la Vierge Marie et s’est fait homme ; qui en outre a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, a souffert, a été enseveli et est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père, d’où il viendra avec gloire juger les vivants et les morts ; dont le règne n’aura pas de fin. Nous croyons au Saint-Esprit
(Ceux qui disent : il y a un temps où il n’était pas : avant de naître, il n’était pas ; il a été fait comme les êtres tirés du néant ; il est d’une substance, d’une essence différente, il a été créé ; le Fils de Dieu est muable et sujet au changement, l’Église catholique et apostolique les anathématise)Seigneur et vivifiant, qui procède du Père, doit être adoré et glorifié avec le Père et le Fils, qui a parlé par les saints prophètes. Et l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Ainsi-soit-il.

 

Évolution du texte

En Occident, lors du IIIe concile de Tolède en 589, a été rajouté, dans la version latine, le mot Filioque à la procession du Saint-Esprit (« il procède du Père et du Fils »).

Après de nombreuses disputes et des conciles, cette adjonction est définitivement adoptée en 1014 par les Églises occidentales.

Les orthodoxes condamnent cet ajout qui serait une violation du septième canon du Concile d'Éphèse.

En effet, le terme filioque ne se trouve pas dans les conciles de Nicée ou de Constantinople.

C'est la raison officielle du schisme de 1054 entre Rome et Constantinople.

 

Importance du texte

L'importance du symbole de Nicée est indiqué par son titre de symbole de foi qui lui a été donné en grec et en latin.

Dans l'Église catholique, le symbole de Nicée fut longtemps le seul utilisé pour la profession de foi.

À l'heure actuelle, il est utilisé conjointement au symbole des Apôtres.

 

Différentes versions

Texte grec

Le Symbole de Nicée-Constantinople a été formulé en grec. Bien que le texte original contienne les termes « Πιστεύομεν ... ὁμολογοῦμεν ... προσδοκοῦμεν » (nous croyons... confessons... attendons), le credo utilisé par les églises de tradition byzantine utilise dans leur liturgie « Πιστεύω... ὁμολογῶ... προσδοκῶ » (Je crois... confesse... attend), accentuant la nature personnelle de la proclamation du credo.
Πιστεύω εἰς ἕνα Θεόν, Πατέρα, Παντοκράτορα, ποιητὴν οὐρανοῦ καὶ γῆς, ὁρατῶν τε πάντων καὶ ἀοράτων.
Καὶ εἰς ἕνα Κύριον Ἰησοῦν Χριστόν, τὸν Υἱὸν τοῦ Θεοῦ τὸν μονογενῆ, τὸν ἐκ τοῦ Πατρὸς γεννηθέντα πρὸ πάντων τῶν αἰώνων· φῶς ἐκ φωτός, Θεὸν ἀληθινὸν ἐκ Θεοῦ ἀληθινοῦ, γεννηθέντα οὐ ποιηθέντα, ὁμοούσιον τῷ Πατρί, δι' οὗ τὰ πάντα ἐγένετο. Τὸν δι' ἡμᾶς τοὺς ἀνθρώπους καὶ διὰ τὴν ἡμετέραν σωτηρίαν κατελθόντα ἐκ τῶν οὐρανῶν καὶ σαρκωθέντα ἐκ Πνεύματος Ἁγίου καὶ Μαρίας τῆς Παρθένου καὶ ἐνανθρωπήσαντα. Σταυρωθέντα τε ὑπὲρ ἡμῶν ἐπὶ Ποντίου Πιλάτου, καὶ παθόντα καὶ ταφέντα. Καὶ ἀναστάντα τῇ τρίτῃ ἡμέρα κατὰ τὰς Γραφάς. Καὶ ἀνελθόντα εἰς τοὺς οὐρανοὺς καὶ καθεζόμενον ἐκ δεξιῶν τοῦ Πατρός. Καὶ πάλιν ἐρχόμενον μετὰ δόξης κρῖναι ζῶντας καὶ νεκρούς, οὗ τῆς βασιλείας οὐκ ἔσται τέλος.
Καὶ εἰς τὸ Πνεῦμα τὸ Ἅγιον, τὸ κύριον, τὸ ζωοποιόν, τὸ ἐκ τοῦ Πατρὸς ἐκπορευόμενον, τὸ σὺν Πατρὶ καὶ Υἱῷ συμπροσκυνούμενον καὶ συνδοξαζόμενον, τὸ λαλῆσαν διὰ τῶν προφητῶν. Εἰς μίαν, Ἁγίαν, Καθολικὴν καὶ Ἀποστολικὴν Ἐκκλησίαν. Ὁμολογῶ ἓν βάπτισμα εἰς ἄφεσιν ἁμαρτιῶν. Προσδοκῶ ἀνάστασιν νεκρῶν. Καὶ ζωὴν τοῦ μέλλοντος αἰῶνος. Ἀμήν.

 

Texte latin

Le Symbole de Nicée-Constatinople, tel qu'il est utilisé dans la liturgie catholique latine, comporte une modification opérée, sur la traduction en latin, lors du concile de Tolède (589), (le Saint-Esprit est dit procéder du Père « et du Fils », ce qui est la source de la querelle dite du filioque et constitue l'une des causes majeures du schisme entre l'Église orthodoxe et l'Église catholique, la première refusant cette innovation, qu'elle juge contraire à la Foi des Pères).

La traduction latine officielle utilisée dans la liturgie catholique est la suivante :
Credo in unum Deum, Patrem omnipoténtem, factόrem cæli et terræ, visibílium όmnium, et invisibílium. Et in unum Dόminum Iesum Christum, Fílium Dei unigénitum. Et ex Patre natum ante όmnia sæcula. Deum de Deo, lumen de lúmine, Deum verum de Deo vero. Génitum, non factum, consubstantiálem Patri : per quem όmnia facta sunt. Qui propter nos hόmines, et propter nostram salútem descéndit de cælis. Et incarnátus est de Spíritu Sancto ex María Vírgine : et homo factus est. Crucifíxus étiam pro nobis : sub Pόntio Piláto passus, et sepúltus est. Et resurréxit tértia die, secúndum Scriptúras. Et ascéndit in cælum : sedet ad déxteram Patris. Et íterum ventúrus est cum glόria iudicáre vivos, et mόrtuos : cuius regni non erit finis. Et in Spíritum Sanctum, Dόminum, et vivificántem : qui ex Patre, Filiόque procédit. Qui cum Patre, et Filio simul adorátur, et conglorificátur : qui locútus est per Prophétas. Et unam, sanctam, cathόlicam et apostόlicam Ecclésiam. Confíteor unum baptísma in remissiόnem peccatόrum. Et expécto resurrectiόnem mortuόrum. Et vitam ventúri sǽculi. Amen.

 

Texte en français

La traduction officielle en français utilisée dans la liturgie catholique est la suivante :

Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen.

Texte arabe

أومن بإله واحد، آب ضابط الكل، خالق السماء والأرض، كل ما يرى وما لا يرى. وبرب واحد يسوع المسيح، ابن الله الوحيد، المولود من الآب قبل كل الدهور، نور من نور، إله حق من إله حق، مولود غير مخلوق، مساو للآب في الجوهر، الذي به كان كل شيء. الذي من أجلنا نحن البشر ومن أجل خلاصنا، نزل من السماء، وتجسد من الروح القدس ومن مريم العذراء وتأنس. وصلب عنا على عهد بيلاطس البنطي، وتألم وقبر. وقام في اليوم الثالث كما في الكتب. وصعد إلى السماء، وجلس عن يمين الآب. وأيضا يأتي بمجد ليدين الأحياء والأموات، الذي لا فناء لملكه.

وبالروح القدس، الرب المحيي، المنبثق من الآب. الذي هو مع الآب والابن مسجود له وممجد، الناطق بالأنبياء.

وبكنيسة واحدة، جامعة مقدسة رسولية. وأعترف بمعمودية واحدة لمغفرة الخطايا. وأترجى قيامة الموتى، والحياة في الدهر الآتي، آمين.
Source







 

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