Mission paroissiale

Mission paroissiale



Une mission paroissiale est un prêche d'une durée généralement d'une semaine effectué périodiquement dans une paroisse par des prédicateurs venus d'ailleurs.

 

Généralités

En Bretagne, les pères Michel Le Nobletz et Julien Maunoir furent particulièrement actifs au XVIIe siècle ; prédicateurs célèbres, ils parcoururent la province, n'hésitant pas à s'exprimer en breton, dans le cadre d'une politique de reconquête des esprits menée alors par l'église catholique romaine. 

Mission paroissiale
Tableau de mission utilisé par Michel Le Nobletz : la carte du miroir du monde


Ils s'aidaient de taolennoù (tableaux de mission), ainsi que des statues, retables et sculptures des calvaires bretons pour illustrer leurs prêches.

D'autres tableaux de mission ont été peints jusque dans la première moitié du XXe siècle.

De telles missions ont été organisées en France dans de nombreuses paroisses, en moyenne une tous les 10 ou 15 ans, jusque vers 1970. 

Mission paroissiale
Bannière de mission de 1924 à Combrit



Souvent, une croix de mission était érigée afin d'en conserver le souvenir et des bannières de mission étaient brodées pour l'occasion.

 

Un exemple de Mission: à Bolazec (Finistère) en 1920

Bolazec, commune peuplée de 918 habitants en 1921, fait partie du "Trégor rouge", c'est-à-dire de la partie de la Bretagne largement déchristianisée, à la différence de la majeure partie de cette province à l'époque.

C'est d'ailleurs la seule fois connue qu'une Mission a été organisée dans cette paroisse, ce qui est exceptionnel car elles étaient généralement organisées périodiquement.

Une mission s'est déroulée à Bolazec du 18 au 27 juin 1920, prêchée par trois frères Capucins venus de paroisses assez lointaines, l'un de Plogonnec, le second de Goudelin, le troisième du séminaire de Pont-Croix. L'hebdomadaire "Le Courrier du Finistère", qui appartient à l'évêché de Quimper, écrit : « L'église avait son assistance des grands jours le dimanche de la fête du Sacré-Cœur (...) lorsque le Père supérieur ouvrit la Mission lors de la grand'messe ». Des cérémonies ont lieu tous les jours : « Le jeudi, pour la cérémonie des laboureurs, un trône s’élève au milieu du chœur.(...) Trois autels sont dressés près des fonts baptismaux, du confessionnal et de la Table Sainte et Jésus-Christ hostie est escorté par les hommes portant des cierges » ; le lendemain, deux cent personnes communient : « le vendredi, la grande croix de l’église a été descendue, une estrade se dresse comme la veille, au milieu du chœur. Le Christ y est déposé, entouré d’autant de couronnes qu’il y a de familles dans la paroisse. C’est le souvenir de mission qu'à la demande des Pères on emportera après la cérémonie pour le conserver au foyer et les assistants, avec un ordre que leur piété peut seule expliquer, viennent un à un baiser les pieds du Crucifix, et les mères y appliquer les lèvres de leur enfant. » Le dimanche suivant est jour de grande cérémonie et « 200 communiants vinrent se joindre aux 200 qui les avaient précédés. ».









 

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