Miséricorde

Miséricorde



La miséricorde est une bonté qui incite à l'indulgence et au pardon envers une personne coupable d'une faute et qui s'en repent.

En théologie, la miséricorde divine est la bonté de Dieu qui lui fait pardonner les fautes des hommes, et renouveler l'homme dans sa dignité, pour qu'il puisse se relever et que puisse s'accomplir en lui le dessein d'amour de Dieu qui l'a créé pour le bonheur.

Les hommes sont eux aussi invités à pratiquer la miséricorde, car, créés par Dieu, leur cœur est à l'image du cœur de Dieu. Ils ont cependant besoin de recevoir la miséricorde pour devenir capable d'être miséricordieux, selon leur vocation profonde.

 

Théologie

Le Nouveau Testament donne une place d'honneur à la miséricorde ("je veux la miséricorde, et non pas le sacrifice", Mt 9.13), alors que l'Ancien Testament peignait un Dieu avant tout juste et implacable.

On voit toutefois de nombreux exemples ou le Dieu de l'Ancien Testament fait miséricorde, comme dans les livres de Jonas, Isaïe, Osée, et déjà tout au long des récits du livre de la Genèse. (Quand il dit "Je veux la Miséricorde et non le sacrifice", Jésus cite justement l'Ancien Testament pour reprocher aux Pharisiens leur manque de miséricorde).

Bien qu'ayant adouci la religion catholique par rapport à la religion juive, la miséricorde fut parfois critiquée parce qu'elle banalise les fautes. Ainsi les protestants s'opposent à une interprétation trop large de la miséricorde et aux absolutions trop faciles des fautes telles qu'ils supposent qu'elle est pratiquée dans la religion catholique.

Cependant la doctrine officielle de l'Église catholique a une vision beaucoup plus profonde de la miséricorde, particulièrement bien explicitée par Jean-Paul II, dans plusieurs encycliques et surtout Dives in misericordia, à partir d'une très belle méditation sur la parabole du fils prodigue.

 

Ancien Testament

Le mot hébreu « Rah'amim » ( רחמים ) désigne d'abord le sein maternel, puis la tendresse qui en est issue, tendresse miséricordieuse. Il s'agit d'un « pluriel de plénitude » du mot Rehem, ventre maternel. Ce mot désigne les entrailles de Yaweh, les entrailles du Seigneur, issue du sein maternel ( rehem, matrice, uterus) donc la tendresse maternelle de Dieu pour son peuple et ses enfants, pour les petits et les pauvres. L'image de la tendresse maternelle est à la racine de la miséricorde divine dans l'Ancien Testament  : « Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, pour qu'après chacune de mes menaces je doive toujours penser à lui, et que mes entrailles s'émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse ? ( Jérémie 31,20 ) » ce mot exprime aussi le sentiment d'attachement d'un être à un autre d'où en extension, la compassion pour cet autre, la miséricorde.

 

Nouveau Testament


Le débiteur impitoyable, gravure de Jan Luyken, XVIIe siècle 

Rembrandt, le Bon Samaritain
Ce même mot est traduit en latin par Misericordia, il est cité par la Vierge Marie dans le Magnificat alors qu'elle porte l'enfant Jésus dans ses entrailles  : « Miséricorde promise à nos Pères, pour Abraham et sa race à jamais » .

Dans le Christianisme, l'accent est mis sur le Cœur‎ de Dieu et non plus sur ses entrailles.

Le mot latin misericordia vient de miseria (misère, malheur) et cor (cœur)  : avoir le cœur rempli de misericorde signifiait plein de compassion, sensible au malheur [1].

Le Cœur‎ de Dieu rempli de tendresse pour les hommes dans la personne de Jésus, le verbe incarné, qui professe un enseignement fondé sur la miséricorde (paraboles du Bon Samaritain, du débiteur impitoyable (Mt 18, 23-35) : « Heureux les Miséricordieux il leur sera fait miséricorde » (Matthieu. 5.7).

Ainsi l'Église catholique salue Marie comme mère de miséricorde dans de nombreux Hymnes dont le plus célèbre est le Salve Regina.

Au XVIIe siècle le culte du Sacré-Cœur accompagne la dévotion à la miséricorde divine issue du Cœur‎ de Dieu.

Au XXe siècle les apparitions du Christ miséricordieux de Sainte Faustine Kowalska répandent l'esprit évangélique de la miséricorde divine comme plus grand attribut de Dieu dans les consciences catholiques après des siècles marqués par le jansénisme.

 

Les œuvres de Miséricorde

Article détaillé : Œuvres de miséricorde.
Il y a sept œuvres de miséricorde corporelle, qui ont leur source dans la Bible et se sont ensuite concrétisées dans des institutions et pratiques très anciennes de l'Église.

Le terme grec désignant l'œuvre de miséricorde, eleemosyna, est à l'origine du mot "aumône" (et aumônier).


Le Caravage, Madone des pèlerins
Miséricorde corporelle
  • Nourrir les affamés
  • Abreuver les assoiffés
  • Vêtir les personnes nues
  • Accueillir les étrangers, de pèlerins, et les gens dans le besoin
  • Visiter les malades
  • Annoncer la bonne nouvelle aux prisonniers et aux captifs (anciennement rachat des captifs)
  • Enterrer les morts (XIIIe siècle)
Miséricorde spirituelle
  • Conseiller ceux qui en ont besoin
  • Instruire les ignorants
  • Exhorter les pécheurs
  • Consoler les affligés
  • Pardonner les offenses
  • Endurer les injures avec patience
  • Prier pour le prochain et pour les morts / supporter les défauts des autres
Source
En savoir plus :
Miséricorde Divine










 

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