Marie qui défait les nœuds
Marie qui défait les nœuds est le nom donné à une dévotion mariale liée à un tableau baroque du XVIIIe siècle.
L'église Saint-Pierre de Perlach
L'original de ce tableau figure dans l'église Saint-Pierre de Perlach à Augsbourg (Bavière, Allemagne).
Le
Pape François a été frappé par cette image lorsqu'il étudiait en
Allemagne dans les années 80 et en a favorisé la vénération en Argentine
d'abord, puis dans le monde entier.
Origine du tableau
Le tableau a été commandé en 1700 par Hieronymus Ambrosius Langenmantel (1641-1718), prêtre de St Peter am Perlach à Augsbourg.
Cette commande pourrait être relié à un événement dans sa famille.
Son
grand-père Wolfgang Langenmantel (1586 - 1637) était sur le point de
se séparer de sa femme Sophia Rentz (1590-1649) et aurait demandé l'aide
du père Jakob Rem, jésuite à Ingolstadt.
Le
Père Rem aurait prié la Vierge Marie selon ces mots : "In diesem
religiösen Akt erhebe ich das Band der Ehe, löse alle Knoten und Glätte
es" [par cet acte religieux, je lève les liens du mariage, pour délier
et lisser tous les nœuds] ». Immédiatement la paix aurait été restaurée
entre le mari et sa femme, et la séparation n'a pas eu lieu. En mémoire
de cet événement, HA Langenmantel aurait commandé la peinture de "Marie
qui défait les nœuds".
Description et interprétation du tableau
Le
tableau exécuté dans le style baroque par Johann Georg Melchior
Schmidtner (1625 – 1705) montre la vierge Marie debout sur un croissant
de lune et couronnée d'étoiles (iconographie habituelle pour dépeindre
Marie sous le vocable de l'Immaculée Conception), Le Saint-Esprit
représenté sous la forme d'une colombe la couvre de sa lumière et des
anges l'entourent. A ses pieds le serpent de la Genèse (3-15) figure le
Mal.
Un
ange tend à Marie un ruban emmêlé, qu'elle dénoue et fait passer, rendu
lisse par ses mains, à un autre ange. Voici l'interprétation de ce
geste donnée par le Pape François (lors de son homélie à Buenos Aires du
15 août 1999 en tant que Cardinal) : « Vers l’année 202, saint Irénée
de Lyon écrivait : “Par sa désobéissance, Eve a créé le nœud qui a
étranglé le genre humain. Par son obéissance, Marie l’a dénoué. Ce que
la vierge Eve a noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par
sa foi”. (Adv. Haer. III, 22 - 4). Cette affirmation si ancienne est
reprise par le Concile Vatican II au n° 56 de la Constitution dogmatique
sur l’Eglise, Lumen Gentium.
S’inspirant
de cette phrase de saint Irénée, un peintre bavarois a peint en 1700 un
tableau représentant Notre Mère, dénouant les nœuds de l’incrédulité et
de la désobéissance. Ce tableau, vénéré dans l’église de Sankt Peter am
Perlach, à Augsbourg en Allemagne, est intitulé “Marie qui défait les
nœuds”. »
Elu
Pape, il a encore fait référence à cette notion dans sa prière pour la
Journée mariale à l'occasion de l'Année de la foi, le 12 octobre 2013.
Plus
bas, dans la pénombre, un homme et son chien sont accompagnés d'un
ange. Ces silhouettes représentent vraisemblablement l’archange Raphaël
guidant Tobie (reconnaissable au poisson qu’il porte dans la main) vers
une église dans laquelle l’attend Sara, sa promise dont tous les fiancés
décédaient avant le mariage. La malédiction rompue, elle a pu épouser
Tobie. Cette allusion à ce passage de l'Ancien Testament de la Bible,
rappelle que le tableau a été réalisé pour un couple en difficulté. Le
ruban dénoué par la Vierge ressemble au ruban utilisé du temps de
Schmidtner pour symboliser l'alliance lors de la cérémonie du mariage.
Une dévotion particulière en Argentine
L'image
de "Marie qui défait les nœuds" est particulièrement vénérée en
Argentine et au Brésil, où des églises lui sont consacrées et sa
dévotion est devenue tellement répandue que le Gardian a, par exemple,
parlé d'un véritable « engouement religieux ».
Dans
les années 80, cette dévotion catholique s'est propagée en Amérique
Latine (Argentine et Brésil) par l'intermédiaire du père Jorge Mario
Bergoglio, sj (futur Pape François). Le père Alejandro Russo explique
ses origines. « Le Saint-Père a passé une période de sa vie en Allemagne
pour y poursuivre ses études, et là dans une église, il trouva l’image
de la Vierge qui défait les nœuds. Il en ramena quelques cartes postales
à Buenos Aires et commença à en glisser une à l’intérieur de chaque
lettre qu’il écrivait. »
Le
père Celeiro, curé dans la banlieue de Buenos Aires, dont l'église
accueille une reproduction du tableau en témoigne : « Le cardinal
Bergoglio l’a répandu dans les années 1980. Il a installé l’image de
Marie qui défait les nœuds dans l’université jésuite El Salvador de
Buenos Aires, quand il la dirigeait. Puis, devenu archevêque, dans les
paroisses… C’est celle de San José de Talar qui s’est chargée de porter
cette dévotion, puis la mienne, celle de San Juan Bautista. À cette
époque, le cardinal a aussi commencé à envoyer régulièrement son
courrier sur des cartes de Marie qui défait les nœuds, et a donné cette
image lors de sa consécration épiscopale. »
Le
père Celeiro est lui-même l'auteur d'une neuvaine ( série de prières de
supplication à effectuer durant neuf jours pour demander l'intercession
de Dieu, de Marie ou des Saints) qui depuis sa parution en 1994, a été
diffusée, selon les Editions du Gingko, à près d'1 million
d'exemplaires.
En
Argentine la première reproduction à l'huile du tableau a été réalisée
par l'artiste Ana Berti de Betta à partir d'une des images rapportées
par le Cardinal Bergoglio. Ce tableau a été accroché dans la chapelle du
Rectorat de l’université de El Salvador dont le Cardinal Bergoglio
était recteur. L'artiste a réalisé une deuxième reproduction plus grande
que l'original pour l'Église de San Jose del Talar à Buenos Aires. Le 8
de chaque mois, des milliers de personnes font le pèlerinage de cette
église. D'autres reproductions, comme celle de l'église de San Bauttista
du P. Celeiro ont été réalisées et des sanctuaires ont été créés pour
rassembler les fidèles voulant prier "Marie qui défait les nœuds".
Reproductions, chapelles et sanctuaires
Il y a beaucoup de lieux à travers le monde où l'on peut prier Marie qui défait les nœuds :
La
première chapelle à être nommé Marie qui défait les nœuds a été achevée
en 1989, en Styrie à Tregist-Voitsberg (Autriche), à la suite de la
tragédie nucléaire de Tchernobyl.
Maria Knotenlöserin, vitrail réalisé par Franz Weiss pour la chapelle de Tregist-Voitsberg (Autriche)
Mais il y a aussi :
- Landskron (Autriche) : église de St. Mary of Landskron, vitrail de Daniel Moser ;
- Oberriet (Suisse) : Rietkapelle ;
- Formosa (Argentine) : chapelle de Maria Nuestra Señora Desatadora de Nudos ;
- San Miguel de Tucumán (Argentine) : église de Maria Immaculata ;
- Buenos Aires (Argentine) : église de San José del Talar ;
- Buenos Aires (Argentine) : église San Bauttista ;
- Buenos Aires (Argentine) : chapelle de Fatima Chapel ;
- Buenos Aires (Argentine) : chapelle de St. Ignatius de Loyola ;
- Temperley – Province of Buenos Aires (Argentine) : Chapelle Asunción de María Santísima ;
- Comodoro Rivadavia (Argentine) : une chapelle de l'Eglise de Santa Lucía est dédiée à Nuestra Señora de Knotenlöserin ;
- Lima (Perou) : Chapelle et parc de la Señora del Buen Consejo ;
- Sao Paulo (Brésil) : Sanctuaire de Campinas ;
- Del Rio, Texas (USA) : chapelle Saint Joseph ;
- Lviv (Ukraine) : église St Jean Baptiste ;
- Bollène (France) : Sanctuaire de l'Association Famille missionnaire de l'Évangile de la Vie.
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