L'onction

L'onction

L'onction
L'onction de David

Une onction (lat. unctio, de ungere, oindre) est un geste liturgique consistant en une application d'une huile sainte sur une personne ou sur une chose.

L'onction dans l'Ancien Testament

Dans l'Ancien Testament, l'onction se pratiquait en versant (Samuel 16.13) de l'huile parfumée (Exode 30.22.23) sur la tête d'une personne (Lévitique 21.10) ou sur un objet, que l'on consacrait à Dieu : « Avec cette huile, tu consacreras par onction » (Exode 30.22.26). C'est un revêtement qui met à part. Cette onction était destinée aux sacrificateurs (Exode 30.22.30) et aux objets de service (Exode 30.22.26). Il existait aussi une onction pour les rois : « Par cette onction l'Eternel t'établit chef du peuple » (Samuel 10.1). Le prophète Élisée fut également oint: « Tu iras oindre Jéhu ... comme roi d'Israël; tu oindras aussi Elisée ... comme prophète » (Rois 1 19.16).
L'hébreu masha'h, « oindre », et ses dérivés sont rendus en grec par le verbe khrio, les noms khrisis et khrisma, onction (Exode 29, 7 et 21, Lévitique 7, 35, et alii), par l'adjectif substantivé ὁ χριστὸς, ho khristos, « l'oint » (הַכֹּהֵן הַמָּשִׁיחַ, HaCohen HaMashya'h, le prêtre oint, Lévitique 4, 5), ou encore par le participe substantivé ho kekhrismenos (« celui qui a été oint », Lévitique 4,3). La forme grecque Khristos est celle du nom donné à Jésus « Christ », tandis que la translittération de l'hébreu mashia'h, « Messias », a donné celui de « Messie ».

Origine de l'onction du Saint-Esprit

Dans l'évangile selon Luc au chap. 4, versets 18 et 19 (comparer avec le livre d'Ésaïe chap. 61 versets 1 et 2), Jésus parle du fait qu'« Il fut oint de l'Esprit pour prêcher l'Évangile ».
Cette onction « vint sur Lui, la Tête, commençant immédiatement après son baptême au Jourdain ; et elle commença à descendre sur l'Église, qui est Son Corps » (Épitre de l'apôtre Paul aux Éphésiens, chap. 1 versets 22 et 23 et 5 verset 30), à la Pentecôte. Cette onction du Saint-Esprit était représentée par l'huile d'onction utilisée dans la consécration des prêtres et des rois d'Israël.
Dans le cas d'Aaron (frère de Moïse, premier souverain sacrificateur), l'huile sainte, au doux parfum d'encens, répandue sur sa tête, descendait sur sa barbe, même jusqu'au bord de ses vêtements (Livre des Psaumes chap. 133 verset 2). Ainsi, « Aaron fut une image de l'Oint - Jésus, la Tête, et l'Église, Son Corps ».
Dans le patois de Canaan de divers courants charismatiques, l'onction désigne un mode particulier de présence du Saint-Esprit s'attachant a une personne, un lieu ou un moment particulier. Cette onction est généralement conçue comme associée soit à un ressenti de proximité avec Dieu, soit comme favorisant des manifestations surnaturelles de la puissance divine.

L'onction dans le baptême et la confirmation

Dans les premiers temps du christianisme, pour mieux signifier le don du Saint-Esprit lors du baptême, s'est ajoutée à l'imposition des mains une onction d'huile parfumée (chrême).
Cette onction illustre le nom de « chrétien » qui signifie « oint » et qui tire son origine de celui du Christ lui-même, « Lui que Dieu a oint de l'Esprit Saint » (Ac 10, 38).
Ce rite d'onction existe jusqu'à nos jours, tant en Orient qu'en Occident.
En Orient, on appelle ce sacrement chrismation, onction de chrême, ou myron, ce qui signifie chrême.
En Occident le nom de confirmation suggère à la fois la ratification du baptême, qui complète l'initiation chrétienne, et l'affermissement de la grâce baptismale, tous fruits du Saint-Esprit.
En Occident, la pratique s'est orientée vers une double onction au saint chrême : accomplie déjà par le prêtre, au sortir du bain baptismal, elle est achevée par une seconde onction faite par l'évêque sur le front des nouveaux baptisés.
Dans le cas des baptêmes d'adulte, il n'y a qu'une seule onction postbaptismale, celle de la confirmation.
Comme les baptêmes d'enfants se multipliaient en tous temps de l'année, et comme l'évêque ne pouvait pas être présent à toutes les célébrations baptismales, le baptême et la confirmation ont formé deux sacrements séparés, car on désire réserver à l'évêque l'achèvement du baptême.
En Orient au contraire, on a gardé unis les deux sacrements, si bien que la confirmation est donnée par le prêtre lors du baptême.




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