Les vertus théologales et morales

Les vertus théologales et morales


Catéchisme


Une vertu est une disposition habituelle de l'âme qui nous porte à faire le bien.

Il y a deux sortes de vertus : les vertus naturelles et les vertus surnaturelles.

Les vertus naturelles sont les bonnes dispositions que nous pouvons acquérir ou développer par nos propres forces.

Les vertus surnaturelles ou infuses sont les bonnes dispositions que Dieu dépose dans notre âme avec la grâce sanctifiante.
Dieu nous donne ces vertus surnaturelles pour que nous puissions perfectionner nos vertus naturelles, faire des actes vraiment surnaturels et mériter le ciel.

Les vertus surnaturelles :
Il y a les vertus théologales et les vertus morales.
Les vertus théologales sont la foi, l'espérance et la charité. On les appelle ainsi parce qu'elles ont Dieu pour objet.
Ces vertus peuvent se conserver et croître en nous par la prière, par la réception des sacrements, et par les actes répétés que nous en faisons.

Pensée à retenir :
"Soyons sobres et vigilants, parce que votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant à vous dévorer. Résistez-lui avec la force de la foi". (I Pierre, V, 8-9)
Les vertus des premiers chrétiens : Act, 1, 14 ; II, 42-47 ; IV, 32-35
Les vertus théologales : I Cor, XIII, 13
Les vertus morales : Sag, VIII, 7
L'armure des chrétiens : Ephés, VI, 10-17
Les vertus naturelles : Phil, IV, 8

Les vertus théologales
La vertu de foi
Un jour, Notre Seigneur chassait le démon du corps d'un enfant possédé. Le père de ce garçon suppliait Jésus d'accomplir ce miracle, et se mit à crier : je crois, Seigneur, mais venez au secours de mon incrédulité.
Nous sommes toujours un peu comme ce pauvre homme : nous avons bien la foi, mais en même temps nous avons peur de ne pas l'avoir ou peur de la perdre.
C'est pourquoi il faut toujours la demander à Dieu davantage, et en attendant, faire des actes qui prouvent que nous l'avons à la vue des miracles et de la sainteté de Jésus Christ.
La foi est une vertu surnaturelle par laquelle nous croyons fermement toutes les vérités que l'Église nous enseigne parce que c'est Dieu, la vérité même, qui nous les a révélées et qu'il ne peut ni se tromper ni nous tromper.
Nous sommes obligés de manifester notre foi devant les hommes lorsque l'intérêt de notre sainte religion et le bien spirituel du prochain le demandent.
Il n'est jamais permis de renier sa foi, de faire ou de dire ce qui est contraire à sa foi, pas même pour échapper à la mort.
On péche contre la foi :
- Quand on doute volontairement d'une vérité qu'on sait révélée ou qu'on la rejette.
- Quand, par lâcheté ou par respect humain, on rougis de paraître chrétien.
- Quand on s'expose volontairement à perdre la foi.
On s'expose à perdre la foi :
- En négligeant de s'instruire de sa religion.
- En écoutant volontiers ceux qui l'attaquent.
- En lisant les livres ou les journaux qui la combattent.
On appelle esprit de foi, l'habitude de juger toutes choses d'après les enseignements de l'Évangile et de l'Église et d'y conformer sa conduite.
Faire un acte de foi :
Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous enseignez par votre Église, parce que c'est vous la vérité même, qui les lui avez révélées, et que vous ne pouvez vous tromper.
Pensée à retenir :
"Nous croyons que le Père nous a envoyé le Fils comme sauveur du monde... Celui qui croit que Jésus est le Christ est né de Dieu". (I Jean, IV, 14 ; V, 1)
Nécessité de la foi : Marc, XVI, 16 ; Jean, VI, 47
Puissance de la foi : Matth, XXI, 19-22
La foi de saint Pierre : Matth, XVI, 16-17 ; Jean, VII, 66-69
La foi de l'aveugle-né : Jean, IX, 35-39

La vertu d'espérance
Il ne suffit pas d'avoir la foi. Il faut savoir en profiter, et, dans ce but, voir où elle nous conduit. Elle nous pousse vers l'espérance, qui est pour l'homme la plus facile et la plus difficile des vertus. Qui est-ce-qui n'espère pas ici-bas au moins un peu de bonheur ? Et pourtant il y a aussi sur la terre tant de désespérés.
Il y a aussi ceux qui espèrent mal, comme saint Pierre avant son triple reniement, parce qu'ils comptent trop sur eux-mêmes, et non point sur Dieu. Mais saint Pierre s'est converti, tandis que Judas est mort en désespéré.
Vous finirez comme saint Pierre et non pas comme Judas.
L'espérance est une vertu surnaturelle par laquelle nous attendons de Dieu avec une ferme confiance sa grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l'autre.
Notre espérance est fondée sur la toute puissance de Dieu, sur sa bonté infinie, sur les promesses et les mérites de Notre Seigneur Jésus Christ.
On péche contre l'espérance par présomption ou par désespoir.
On péche par présomption quand on se fie trop à ses propres forces pour faire le bien ou pour éviter le mal, et quand on s'autorise de la bonté de Dieu pour commettre le péché.
On péche par désespoir quand on perd confiance en son salut et en la bonté de Dieu.
Faire un acte d'espérance :
Mon Dieu, j'espère avec une ferme confiance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus Christ, votre grâce en ce monde, et, si j'observe vos commandements, le bonheur éternel dans l'autre, parce que vous l'avez promis et que vous êtes souverainement fidèle dans vos promesses.
Pensée à retenir :
"Nous la gardons comme une ancre de l'âme, sûre et ferme, cette espérance qui pénètre jusque dans le sanctuaire où Jésus est entré pour nous le premier". (Hébr, VI, 19-20)
Exemples de confiance : Matth, VIII, 1-3 ; IX, 20-22 ; Luc, XXIII, 39-43
La présomption de saint Pierre : Matth, XXVI, 33-35 ; XXVII, 69-75
Le désespoir de Judas : Matth, XXVII, 3-10.

La vertu de charité : l'amour de Dieu
Nous arrivons à ce qu'il y a de plus beau dans la religion de Jésus, à la charité, et d'abord à la charité envers Dieu.
Est-ce si facile d'aimer Dieu ? Il y a tant de personnes qui ont peur de Lui ou même qui se figurent que Dieu leur fera du mal. Mais Dieu est notre Père, et ne veut que notre bien. Nous avons le droit et le devoir de L'aimer, et nous avons bien raison de le faire.
Jésus, qui a pourtant souffert plus que nous, savait bien que son Père l'aimait et l'exauçait toujours. Il a passé toute sa vie à parler de Dieu, à Le prier, à Le précher, à Lui obéir. Dans cet amour, il trouvait la paix, la vraie paix chrétienne, celle qui est au fond du cœur.
La plus grande de toutes les vertus est la charité.
La charité est une vertu surnaturelle par laquelle nous aimons Dieu par-dessus tout et le prochain comme nous-même pour l'amour de Dieu.
Il faut aimer Dieu parce qu'il est infiniment parfait, infiniment aimable et infiniment bon, en un mot parce qu'il est le Bon Dieu.
Aimer Dieu par-dessus tout, c'est aimer Dieu plus que toutes les créatures et être disposé à tout sacrifier plutôt que l'offenser mortellement.
On péche contre l'amour dû à Dieu par indifférence ou par haine envers lui et en général par tout péché.
Faire un acte de charité :
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur et par-dessus tout, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable ; et j'aime mon prochain comme moi-même pour l'amour de vous.
Paroles à retenir :
"L'amour vient de Dieu... Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour". (I Jean, IV, 7-9)
Le grand commandement : Matth, XXII, 34-40
Comment aimer Dieu : Matth, X, 37 ; VII, 21 ; Jean, XIV, 15-21 ; I Jean, IV, 20
La force de cet amour : Rom, V, 35-39

La vertu de charité : l'amour du prochain.
Comment celui qui n'aime pas son frère qui est à côté de lui, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère.
C'est ce que Jésus appelait son commandement, car cette charité-là, il était venu l'apporter sur la terre, et il ajoutait : c'est à cela qu'on vous reconnaîtra pour mes disciples.
Nous voilà avertis. Nous aurions beau avoir la foi et toutes les autres vertus, si nous n'avons pas la charité, tout cela ne nous servira de rien.
Le commandement d'aimer Dieu nous oblige aussi à aimer notre prochain.
Nous sommes obligés d'aimer notre prochain, parce que Dieu nous l'ordonne et que tous les hommes sont comme nous, créés à l'image de Dieu et rachetés par le sang de Jésus Christ.
Par le "prochain", il faut entendre tous les hommes sans distinction, même nos ennemis.
Nous devons aimer même nos ennemis, parce que Jésus Christ nous en fait une obligation et nous en a donné l'exemple, et parce qu'ils sont aussi nos frères.
Aimer son prochain comme soi-même, c'est lui désirer et lui procurer, autant qu'on le peut, les mêmes biens qu'à soi-même.
Nous devons montrer notre amour pour le prochain en lui procurant tous les secours spirituels et matériels dont il a besoin, et en lui pardonnant les injures qu'il a pu nous faire.
Nous pouvons procurer des secours spirituels au prochain :
- En lui donnant de bons conseils et de bons exemples ;
- En priant pour lui ;
- En favorisant les œuvres qui peuvent l'instruire, le consoler et le rendre meilleur ;
- En le préparant à recevoir les sacrements en cas d'infirmité ou de danger de mort.
Nous pouvons procurer des secours corporels au prochain, en lui faisant l'aumône ou en lui assurant du travail quand il est dans le besoin, en le soignant quand il est malade, en lui rendant tous les services d'ordre social dont nous sommes capables.
Pensées à retenir :
"Ceci est mon commandement, dit Jésus, que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés". (Jean, XV, 12)
"Si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres". (I Jean, IV, 11)
Le second commandement pareil au premier : Matth, XXII, 39-40
Le commandement nouveau : Jean, XIII, 34-35
Les deux commandements l'un dans l'autre : Matth, X, 42 ; Jean, IV, 20-21
L'éloge de la charité : I Cor, XII, 31 ; XIII, 13
Le lavement des pieds : Jean, XIII, 1-15
Le bon samaritain : Luc, X, 30-37
Les œuvres de charité : Marc, XII, 41-44 ; Matth, V, 23-24 ; VI, 1-4

Les vertus morales
Vous a-t-on raconté la parabole des cinq vierges sages et des cinq vierges folles ? Les premières étaient prudentes, les dernières ne l'étaient pas.
Vous a-ton parlé de la justice au père de famille dans la parabole des talents : cinq, deux et un ? et vous a-t-on dit comment l'histoire se termine par un jugement pareil à celui que Notre Seigneur préside à la fin du monde ?
Connaissez-vous la force singulière de saint Jean-Baptiste ? Comment il a eu le courage de dire tout haut la vérité au roi Hérode ?
Ce courage, saint Jean-Baptiste l'avait trouvé en partie dans sa tempérance : nous savons comment il s'habillait, de quoi il se nourrissait, le peu qu'il buvait. Tout cela, vous le lirez dans l'Évangile.
Les vertus morales sont les vertus qui rendent notre conduite conforme à la raison et à la foi.
Les principales vertus morales sont les quatre vertus qu'on appelle cardinales : la prudence, la justice, la force et la tempérence.
La prudence est une vertu qui nous porte à agir conformément à la droite raison.
La justice est une vertu qui nous porte à rendre à chacun ce qui lui est dû.
La force est une vertu qui nous aide à faire le bien malgré les difficultés et même malgré les persécutions.
La tempérance est une vertu qui nous porte à réfréner nos mauvaises passions et à ne pas user plus que de raison des biens sensibles.
Il y a beaucoup d'autres vertus morales à pratiquer, en particulier : l'humilité, la générosité, la chasteté, la sobriété, la douceur, l'ardeur à remplir ses devoirs, principalement son devoir d'état.
Pensée à retenir :
"Venez à mon école, dit Jésus, parce que je suis doux et humble de cœur" (Matth, XI, 29)
La prudence des vierges sages : Matth, XXV, 1-13
La force de saint Jean-Baptiste : Marc, VI, 17-29
La tempérance de saint Jean-Baptiste : Marc, I, 6
La justice : Matth, V, 6 et 10

Source : Livre "Catéchisme des diocèses de France à l'usage du diocèse de Lille"




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