Légendes, coutumes et croyances populaires Les pigeons de Saint Romaric

Légendes, coutumes
et croyances populaires

Les pigeons de Saint Romaric
 
(Sébaslien Valdenaire II , prieur d'Hérival en 1588 , Registre ou Commentaire des choses mémorable de l'église saint Pierre, de Remiremont, livre IV, chapitre II. Manuscrit de la bibliothèque de Remiremont.)

Notez donc, dit ce naïf historien, que les saints pères et premiers auteurs de ce collège appelé Romarimont, à savoir saint Romaric et saint Amé faisant leur résidence sur le Saint-Mont, prenaient plaisir de nourrir auprès d’eux quelques colons (pigeons), à raison de ce que tels animaux sont simples, mais aussi parce que le Saint-Esprit était descendu au fleuve du Jourdain sur les apôtres, le jour de la Pentecôte, en forme et espèce de colon. 

De manière qu’au temps de la première translation des corps desdits saints du Saint-Mont à Romarimont, environ l’an de notre Seigneur 910, le vingt-septième jour du mois de Mai, il restait encore un bon nombre de ces colons auxquels Dieu voulut inspirer, quoiqu'ils fussent irraisonnables, un tel amour envers ceux qui là les avaient premièrement assemblés et rendus ainsi privez, que les voyant transporter d’illec, jamais ne les abandonnèrent, suivant de même tout le train (le cortège des fidèles qui assistaient à cette translation), voletant par-dessus les porteurs de ces précieux gages et reliques jusqu'à la porte de l'église dite la porte du Cellier, par laquelle lesdits colons entrèrent avec la procession, non point en voletant mais à leurs pieds. 

Ores, étant les corps magnifiquement colloqués en leurs places, lesdits colons montèrent sur le toit de ladite église, se logèrent là : ce que voyant les religieux et moniales émerveillés et attendris d'un spectacle si nouveau prindent (prirent) soin et souci de nourrir ces petites bestielles qui firent demeurance l’espace de plus de quatre cents ans en ce lieu apprébendez (pourvu d'une prébende de bled appelé le bled des colons de Saint-Routard.)
On sait qu'a Bome, la première fonction des Censeurs était de passer le bail pour la nourriture des oies qu'on entretenait en mémoire du capitole, sauvé par leurs cris, suppléant au silence des chiens chargés de la garde de cette citadelle.





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