La pénitence

La pénitence


Que de fois dans les Évangiles Notre Seigneur a-t-il remis les péchés au nom de Dieu, à tous ces malheureux pécheurs qui venaient se confier à lui et lui apportaient leur contrition !
Les pharisiens lui en faisaient même un reproche : Dieu seul peut remettre les péchés, disaient-ils, avouant ainsi sans le vouloir que Jésus était Dieu.
Nous connaissons ainsi l'histoire du paralytique, et celle de la femme coupable. Mais le fait le plus émotionnant, c'est la confession du bon larron sur la croix et le pardon de ses péchés par Jésus mourant.
C'est ce pouvoir que Notre Seigneur a transformé en un sacrement lorsqu'il l'a confié à ses Apôtres.
La pénitence est un sacrement institué par Jésus Christ pour remettre les péchés comme après le baptême.
Jésus Christ a institué le sacrement de pénitence le jour de sa Résurrection, quand il a dit à ses Apôtres : "Recevez le Saint Esprit : les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez ; ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez".
Jésus Christ a confié le pouvoir de remettre les péchés aux évêques et aux prêtres délégués par eux.
Le sacrement de pénitence est nécessaire à tous ceux qui ont commis un péché mortel.
Le sacrement de pénitence ne remet pas seulement les péchés, il remet aussi la peine éternelle, diminue les peines temporelles et fait revivre les mérites perdus.
On reçoit le sacrement de pénitence au moment où le prêtre donne l'absolution.
L'absolution est une sentence prononcée par le prêtre au nom de Jésus-Christ, pour remettre les péchés au pénitent bien disposé.
Pour obtenir le pardon de nos péchés par l'absolution, il faut 3 choses : la contrition, la confession, la satisfaction.
La plus nécessaire de ces trois choses est la contrition, sans laquelle on ne peut jamais obtenir le pardon d'aucun péché, même véniel.
Pensée à retenir :
"Repentez-vous car le royaume des cieux est proche" (Matth, III, 2)
"Ce ne sont pas les biens portants qui ont besoin de médecin, mais les malades". (Matth, IX,12)
La vertu de pénitence : Luc, XIII, 3-9 ; XV, 7
Jésus pardonne les péchés au paralytique : Matth, IX, 2 ; à la femme coupable : Luc, VII, 48-50 ; au bon larron : Luc, XXIII, 43
Jésus donne aux Apôtres le pouvoir de remettre les péchés : Matth, XVI, 19 ; Jean, XX, 23

La contrition
Dans l'Évangile, il n'y a pas de pardon sans contrition. Mais aussi nous y trouvons de beaux exemples de contrition.
Il y a celle du publicain à la porte du temple, il y a celle de saint Pierre après son triple reniement et après le chant du coq, et tant d'autres.
Notre Seigneur devait se charger de nous montrer dans une belle parabole qu'il a racontée lui-même, ce que doit être la véritable contrition du pécheur : c'est l'histoire de l'enfant prodigue, qui tout couvert de haillons se jette aux pieds de son père en disant : Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre vous.
La contrition est un sincère regret d'avoir offensé Dieu avec la ferme résolution de ne plus l'offenser à l'avenir.
Pour avoir une vraie contrition, il faut regretter ses péchés du fond du cœur et pour des motifs surnaturels.
Il y a deux sortes de contrition : la contrition parfaite, inspirée par des motifs qui viennent principalement de l'amour de Dieu, et la contrition imparfaite ou attrition, inspirée par des motifs qui viennent principalement de l'amour de nous-même.
La contrition est parfaite quand on regrette d'avoir offensé Dieu, parce qu'il est infiniment bon, infiniment aimable, que le péché lui déplait, ou que le péché a causé la mort de Jésus Christ.
L'effet de la contrition parfaite est d'effacer immédiatement le péché, pourvu qu'on ait la volonté de le déclarer à la première confession, si c'est un péché mortel.
La contrition est imparfaite quand on regrette d'avoir offensé Dieu, surtout par honte du péché ou par crainte de perdre le ciel ou de subir les peines de l'enfer ou du purgatoire.
Pour obtenir le pardon de ses péchés par l'absolution, il faut avoir au moins la contrition imparfaite.
Nous devons faire souvent un acte de contrition ; mais il est particulièrement nécessaire de le faire quand nous avons eu le malheur d'offenser Dieu gravement ou que nous sommes en danger de mort.
Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.
Pensée à retenir :
"O mon Dieu, ayez pitié de moi qui suis un pécheur" disait le publicain et il descendit dans sa maison, pardonné. (Luc, XVIII, 13)
La contrition de l'enfant prodigue : Luc, XV, 18-21
La contrition du publicain à la porte du temple : Luc, XVIII, 13
La contrition de saint Pierre : Matth, XXVI, 75

La confession
Il y a des confessions dans l'Évangile, car bien des gens vinrent avouer leurs péchés à Notre Seigneur. Certaines de ces confessions furent faciles, comme celles de Zachée ou du bon larron ; les autres plus difficiles, comme celle de la samaritaine, à laquelle Jésus Christ dut en quelque sorte arracher un peu à la fois l'aveu de ses erreurs et de sa mauvaise conduite.
Mais faciles ou difficiles, ces confessions apportèrent la paix aux pécheurs qui faisaient ainsi pénitence : qu'il en soit de même pour vous, si c'est nécessaire.
La confession est l'accusation de ses péchés, faite à un prêtre muni des pouvoirs nécessaires, pour en recevoir le pardon par l'absolution.
C'est Jésus Christ qui a institué la confession.
On est obligé de confesser au moins tous ses péchés mortels, avec leur nombre et , autant que possible, avec les circonstances qui en changent la nature.
Il n'est pas nécessaire de confesser ses péchés véniels, mais il est très utile de le faire.
Celui qui cache volontairement un péché mortel ne reçoit le pardon d'aucun péché ; de plus, il commet un sacrilège.
Celui qui a caché un péché mortel en confession doit recommencer cette confession et toutes celles qui l'ont suivie.
Les péchés mortels oubliés involontairement en confession sont pardonnés, mais il fut les accuser à la confession suivante, si l'on s'en souvient.
Pensée à retenir :
"Un grand nombre de ceux qui avaient cru en Jésus venaient confesser et déclarer leurs actions. Et parmi ceux qui s'étaient donnés aux pratiques superstitieuses, beaucoup apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le peuple". (Act, XIX, 18-19)
La confession des Juifs à Jean-Baptiste : Luc, III, 10-14 ; Marc, I, 4-5
La confession de Zachée : Luc, XIX, 8-10
La confession de la samaritaine : Jean, IV, 16-19, 39
La confession du bon larron : Luc, XXIII, 40-43

Manière de se confesser
Il y a bien des manières de se confesser : un homme ne se confesse pas comme un enfant, un moribond a besoin d'être davantage assisté par le prêtre qu'un chrétien en bonne santé. Les uns aiment mieux s'expliquer d'abord ; les autres préfèrent que le confesseur les interroge.
L'important est d'être simple, humble et surtout loyal ; ne pas tricher en cette affaire, qui est si sérieuse ; et ne penser qu'à Dieu, auquel on parle après tout.
Pour bien faire l'examen de conscence, on se rappellera les devoirs du chrétien envers Dieu, envers le prochain et envers soi-même, pour voir si on y a manqué. On n'oubliera pas les devoirs d'état, si importants.
Envers Dieu : foi, espérance, charité, actes de religion, prières du matin et du soir, respect du nom de Dieu ; messe et repos du dimanche et des fêtes.
Envers le prochain : charité, devoirs envers les parents et la famille, envers les supérieurs et les inférieurs, les amis et les ennemis, envers le corps, l'âme et le bien d'autrui ; respect de la vérité et de la justice.
Envers soi-même : prudence, force, tempérance, pureté, résistance aux péchés capitaux, correction des défauts, obéissance aux lois de l'Église. Devoirs d'état.
Quand on doit se confesser, il faut d'abord demander le secours de Dieu, pouis examiner sa conscience.
Pour examiner sa conscience, il faut rechercher les péchés qu'on a commis contre les commandements de Dieu et de l'Église, contre les vertus qu'on doit pratiquer et contre ses devoirs d'état.
Après avoir examiné sa conscience, il faut faire la contrition.
En commençant sa confession, on doit faire le signe de la croix et dire au prêtre : "Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché".
On récite ensuite le "Je confesse à Dieu" jusqu'à "c'est ma faute".
Récitez le "Je confesse à Dieu" jusqu'à "c'est ma faute" :
Je confesse à Dieu tout puissant,
à la bienheureuse Marie toujours Vierge,
à Saint Michel Archange, à Saint Jean-Baptiste,
aux saints Apôtres Pierre et Paul, à tous les Saints
(et à vous mon père),
que j'ai beaucoup péché, par pensées, par paroles et par actions.
On dit ensuite au prêtre depuis combien de temps on ne s'est pas confessé et si l'on a reçu l'absolution et si l'on a accompli sa pénitence, puis on accuse ses péchés.
On doit accuser ses péchés avec humilité, franchise et simplicité, sans détails inutiles.
Si l'on est embarrassé pour accuser certains péchés, on demande au confesseur de nous interroger et on répond sincèrement à ses questions.
Après avoir accusé ses péchés, on dit habituellement : "je m'accuse encore de tous les péchés dont je ne me souviens pas et de tous ceux de ma vie passée ; j'en demande pardon à Dieu et à vous, mon Père, pénitence et absolution, si vous m'en jugez digne".
On dit ensuite :
C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute.
C'est pourquoi je supplie la bienheureuse Marie toujours Vierge,
Saint Michel Archange, Saint Jean-Baptiste,
les saints Apôtres Pierre et Paul, tous les Saints
(et vous mon père),
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Après avoir fini le "Je confesse à Dieu", il faut écouter attentivement les avis du confesseur, recevoir la pénitence qu'il impose, et réciter de tout son cœur l'acte de contrition pendant qu'il donne l'absolution.
Quand on est sorti du confessionnal, il faut employer quelques instants à remercier Dieu de son pardon et faire la pénitence imposée.
Pensée à retenir :
"Lequel est le plus facile de dire : Tes péchés te sont remis ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés : je te le commande, dit Jésus au paralytique, lève-toi, prends ta couchette et va dans ta maison. A l'instant celui-ci se leva". (Luc, V, 23-25)
La mauvaise confession d'Ananie et de Saphire : Act, V, 1-11
La mauvaise confession des pharisiens : Luc, XI, 39-44
La bonne confession de saint Paul : Gal, I, 13-14

La satisfaction
Il y a des gens qui se croient quitte à l'égard du bon Dieu lorsqu'ils sortent du confessionnal avec l'absolution. Mais d'abord on n'est jamais quitte à l'égard de Dieu, duquel nous tenons tout et sans lequel nous ne pouvons rien faire de bon.
Le mieux est de nous souvenir en bloc des péchés que nous avons dits en détail au confesseur, et de rester toujours en présence de Dieu avec le sentiment de notre faiblesse, de nos besoins, de notre devoir, et avec la foi en son immense miséricorde.
S'il en est ainsi, c'est toute notre vie qui sera une "satisfaction". En cette affaire, c'est encore Zachée le publicain qui sera notre exemple.
La satisfaction est la réparation de l'injure que nos péchés ont faits à Dieu ou du mal qu'ils ont causé au prochain et l'expiation de la peine temporelle qui leur est due.
On satisfait à Dieu, d'abord en accomplissant la pénitence imposée par le confesseur.
La pénitence imposée par le confesseur ne suffit pas toujours pour l'expiation complète de nos péchés ; il faut y ajouter d'autres pénitences.
Les autres pénitences que nous pouvons offrir à Dieu sont : la prière, le jeûne, l'aumône, les sacrifices, l'acceptation volontaire du travail et des peines de cette vie.
Nous devons réparer le tort fait au prochain dans sa personne, dans son honneur ou dans ses biens.
L'Église nous offre un autre moyen de sous délivrer des peines dues au péché : ce sont les indulgences.
On entend par indulgences la rémission de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés, faite par l'Église en dehors du sacrement de pénitence.
C'est Jésus Christ qui a donné à l'Église le pouvoir d'accorder des indulgences, quand il a dit à ses Apôtres : "Tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel".
Pour nous accorder les faveurs des indulgences, l'Église puise dans le trésor des mérites surabondants de Jésus Christ, de la Sainte Vierge et des saints.
Il y a deux sortes d'indulgences : l'indulgence plénière et l'indulgence partielle.
L'indulgence plénière est celle qui remet toutes les peines temporelles dues aux péchés déjà pardonnés, si les dispositions de l'âme sont parfaites.
L'indulgence partielle est celle qui ne remet qu'une partie seulement de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés.
Pour gagner les indulgences, il faut être en état de grâce et remplir les conditions prescrites par l'Église.
On peut appliquer les indulgences aux âmes du purgatoire, quand l'Église le permet.
La plus solennelle des indulgences est l'indulgence plénière du Jubilé que le Pape accorde en certaines grandes circonstances et à laquelle sont attachées des faveurs spéciales.
Pensée à retenir :
"Va te montrer au prêtre, dit Jésus au lépreux guéri, et offre le don prescrit par la loi de Moïse pour attester ta guérison". (Matth, VIII, 4)
La satisfaction de la pécheresse : Matth, XXVI, 6
L'attitude différente des neuf lépreux et du dizième : Luc, XVII, 11-19
La nécessité du jeûne et de la prière : Matth, XVII, 20

Source : Livre "Catéchisme des diocèses de France à l'usage du diocèse de Lille"


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