La grâce sanctifiante et la grâce actuelle
Jésus est assis sur le bord d'un puits. Une femme arrive portant sa cruche sur la tête. Elle refuse d'abord de donner à boire au Christ.
Qu'importe ! lui dit Jésus, j'ai une autre espèce d'eau à vous donner ; quand on boit de celle-là, on n'a jamais plus soif, car elle jaillit jusqu'à la vie éternelle.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Quelle est cette eau, que Jésus ailleurs compare à la lumière, et qui finalement s'appelle la vie ?
C'est la vie de Dieu notre Père. Oui, Jésus nous a révélé le Père, le Fils et le Saint Esprit. Oui, Jésus est mort sur la croix pour nous sauver. Oui,
Jésus nous a donné ses leçons et ses exemples, et la grande loi de la charité.
Mais Jésus nous a mis aussi dans l'âme ce qu'il possédait dans la sienne ; il nous a donné avec lui une ressemblance telle que, nous aussi, nous sommes les fils de Dieu, parce que sa vie passe dans notre âme pour la transformer ; c'est la vie de Jésus en nous, c'est la vie de la grâce.
Nous ne pouvons pas par nos propres forces, vivre chrétiennement et parvenir au ciel : nous avons besoin pour cela de la grâce de Dieu.
La grâce est un don surnaturel que Dieu nous accorde par pure bonté.
Ce don est appelé grâce parce que Dieu nous l'accorde sans que nous l'ayons mérité et à cause des mérites de Jésus Christ.
La grâce est un don surnaturel parce qu'elle nous élève au-dessus de notre nature et qu'elle nous rend capables de faire des actes utiles à notre salut.
Il y a deux sortes de grâces : la grâce sanctifiante ou habituelle et la grâce actuelle.
Pensée à retenir :
"Je vis,mais ce n'est plus moi. C'est le Christ qui vit en moi" dit saint Paul (Gal, II,20)
Le
don de la grâce : Prologue de saint Jean : I, 12-18 ; Jean, III, 16 ;
Jésus à Nicodème : Jean, III, 3-15 ; Jésus à la samaritaine : Jean, IV,
13-15
Nécessité de la grâce : Jean, XV, 1-8
La grâce vient par Jésus seul : Jean, V, 18-26 ; VII, 65
La grâce sanctifiante
C'était
un soir, la nuit déjà avancée. Jésus ne dormait pas. Un homme arrive
pour lui parler, un savant de ce temps-là, un docteur de la loi juive.
"Si quelqu'un ne naît pas une seconde fois dans l'eau du baptême sous
l'action du Saint Esprit, lui dit Jésus, il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu".
Ainsi, après être né à la vie de ce monde, il faut naître à la vie de la grâce. Jésus est seul le Fils éternel du Père ; mais à cause de lui, nous devenons les fils adoptifs de Dieu. Le Père et le Fils ont un Esprit, éternel comme eux ; par la grâce, nous sommes tous remplis du Père, du Fils et du Saint Esprit. "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, dit encore Jésus, et mon Père l'aimera, et nous viendront à lui, et nous ferons chez lui notre demeure".
La grâce sanctifiante ou habituelle est la grâce permanente qui nous élève à la vie surnaturelle en nous faisant participer à la vie de Dieu et en nous rendant capables de faire des actes surnaturels et méritoires.
La
grâce sanctifiante fait de nous les temples vivants du Saint Esprit,
les enfants adoptifs de Dieu, les frères de Jésus-Christ et les
héritiers du ciel.
Pour que nos actions méritent le ciel, il faut les faire en état de grâce et avec l'intention de plaire à Dieu.
On perd la grâce sanctifiante par le péché mortel.
Nous pouvons obtenir que la vie surnaturelle nous soit rendue, si nous avons eu le malheur de la perdre, par un acte de contrition parfaite ou en recevant le sacrement de la pénitence.
Pensée à retenir :
"Voyez
quel amour le Père nous a témoigné, puisque nous sommes appelés fils de
Dieu, et que nous le sommes en effet". (I, Jean, III, 1)
La vie de Jésus en nous : Rom, VIII, 5-11 ; Gal, II, 20 ; Phil, II, 5
La seconde naissance : Jean, III, 3-8
L'habitation de Dieu en nous : Jean, XIV, 23 ; XVII, 25-26
La filiation divine : Matth, XI, 27 ; Ephés, I, 3-14 ; Rom, VIII, 12-17 ; Gal, IV, 6-7
L'accroissement de la vie : Ephés, IV, 13-16 ; Marc, IV, 3-9, 13-20
La valeur de la vie de la grâce : Matth, XIII, 44-46
La grâce actuelle
Je
suis à la porte, dit Jésus, et je frappe pour entrer. Le Père, le Fils
et le Saint Esprit, avant notre baptême, sont comme à la porte de notre
âme, et ils nous préviennent par leur grâce pour être reçus. Et quand
ils pénètrent à l'intérieur, ils continuent d'agir en nous pour nous
rendre meilleurs.
Cette action de Dieu sur nous, du dehors et au-dedans, c'est la grâce actuelle, qui est à la fois lumière pour nous montrer notre devoir, et force pour nous donner de quoi l'accomplir.
Que le chrétien est donc heureux d'être soumis à une telle influence ! Mais comme il doit faire attention à toutes ces interventions divines dans sa vie, et profiter de tous ces secours surnaturels. Vous rappelez-vous la parabole des vierges sages et folles, et celle du serviteur qui attend son maître la nuit, et tant d'autres ? C'est le moment de vous en souvenir pour comprendre ce qu'est l'action de Dieu et la façon d'y répondre.
La grâce actuelle est une lumière et une force surnaturelles et passagères que Dieu nous accorde, pour nous éclairer et nous aider à faire le bien.
Dieu donne à tous les hommes les secours dont ils ont besoin pour être sauvés : ceux qui se damnent, se damnent par leur faute.
Nous pouvons résister à la grâce et nous n'y résistons que trop souvent.
Ceux qui résistent ordinairement à la grâce s'exposent à s'endurcir dans le mal et à perdre leur âme.
Les moyens ordinaires pour obtenir la grâce sanctifiante et la grâce actuelle sont la prière et les sacrements.
La docilité à la grâce, et la conversion de saint Paul : Act, IX, 1-20
La résistance à la grâce, et la trahison de Judas : Matth, XXVI, 47-50 ; XXVII, 3-5
La collaboration à la grâce : I Cor, XV, 10
Source : Livre "Catéchisme des diocèses de France à l'usage du diocèse de Lille"
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