La bénédiction des cierges

La bénédiction des cierges

La bénédiction des cierges

On peut bénir des cierges en tout temps ; mais la bénédiction la plus solennelle se fait le 2 février, jour de la Purification de la très sainte Vierge.
Les détails de cette cérémonie varient selon que l'évêque est présent ou absent, selon que l'Église a un clergé suffisant pour servir à l'autel, ou non.
C'est ce qu'on va voir dans les articles suivants, où l'on traite en même temps de tout ce qui concerne la fête de la Purification. Quoiqu'il y ait dans ces différents cas bien des choses semblables, il faut les répéter pour qu'on n'ait pas besoin de se reporter ailleurs.
Pour ce qui concerne le cierge pascal, voyez l'article Samedi Saint.

De LA BÉNÉDICTION DES CIERGES
Le jour de la Purification.
PREMIÈRE PARTIE.
DE LA FÊTE DE LA PURIFICATION DE LA SAINTE VIERGE, DANS LES ÉGLISES OU L'ON A UN CLERGÉ SUFFISANT.
I. Ce que l'on doit préparer pour cette fête.
1. Le sacristain doit, avant la bénédiction des cierges, couvrir les ornements blancs du grand autel, d'autres ornements violets qui se puissent ôter facilement pendant que la procession est hors de l'église.
2. Il prépare proche de l'autel, au côté de l'épitre, une petite table ou credence couverte jusqu'à terre d'une nappe blanche sur laquelle il met une corbeille propre avec des cierges de cire blanche, suivant le nombre des personnes auxquelles on doit les distribuer, un plus grand que les autres pour le célébrant, et couvre cette corbeille d'un linge blanc.
3. Il met auprès de la crédence la croix des processions ; et sur la crédence, outre ce qui est nécessaire pour la messe solennelle, le bénitier avec l'aspersoir, un grand bassin avec une aiguière et une serviette, l'écharpe du sous-diacre sur le calice à l'ordinaire, et par-dessus une autre écharpe violette qui couvre tout ce qui est sur la crédence pendant la bénédiction des cierges.
4. Il prépare dans la sacristie, outre les ornements blancs, trois chapes violettes pour le célébrant et pour les chapiers, deux étoles de même couleur pour le célébrant et pour le diacre, et dans les églises considérables, deux chasubles pliées pour lés ministres sacrés.

5. Remarquez premièrement que, quoique cette fête soit transférée à cause du dimanche privilégié, on ne transfère pas la bénédiction des cierges : dans ce cas le sacristain ne prépare que des ornements violets, la messe et office étant du dimanche. 2° En quelque dimanche que celle fête arrive, l'aspersion de l'eau bénite se fait avec les ornements violets avant la bénédiction des cierges, laquelle le célébrant commence après avoir chanté l'oraison Exaudi nos, etc. 3° Le sacristain a soin de réserver après la bénédiction quelques cierges pour les moribonds.
II. De la bénédiction des cierges.
1. Sur la fin de tierce, dans les églises où on chante les heures canoniales, et dans les autres à l'heure convenable, les cierges de l'autel étant allumés, les officiers sacres s'étant revêtus des ornements requis ; savoir : les ministres sacrés, d'aubes et de chasubles pliées, ou seulement d'aubes, le diacre ayant par-dessus l'aube une étole violette, et la célébrant une chape violette par-dessus l'étole, tous trois, sans manipules, parlent de la sacristie dans cet ordre : le thuriféraire sans encensoir, et à sa gauche un clerc destiné pour porter le bénitier, marchent les premiers, les mains jointes ; les acolytes les suivent portant leurs chandeliers, le cérémoniaire ensuite précède les ministres sacres qui ont la tête couverte et marchent au côté du célébrant, dont ils soulèvent le devant de la chape ; tous ayant salué le chœur et fait la révérence convenable à l'autel, comme au commencement de la messe solennelle, les acolytes portent leurs chandeliers à la crédence, où ils demeurent debout les mains jointes pendant la bénédiction des cierges ; le thuriféraire et le clerc destiné à porter le bénitier se rangent auprès et se comportent comme eux. Le cérémoniaire, ayant porté les barrettes des officiers à leurs sièges, ôte le linge qui couvre les cierges, et se lient auprès du livre pour tourner les feuillets dans le besoin. Le célébrant, étant monté à l'autel avec le diacre et le sous-diacre, le baise au milieu, ses deux ministres faisant en même temps la génuflexion, du moins si l'on vient de faire l'aspersion ; ensuite il passe avec eux au côté de l'Epître, où étant un peu tourné vers les cierges, le diacre à sa droite et le sous-diacre à sa gauche, un peu éloignés de l'autel, il chante Dominus vobïscum et les oraisons d'un ton férial et les mains jointes même en disant Oremus. Lorsqu'il l'ait le signe de la croix sur les cierges, il met la main gauche sur l'autel, et le diacre lève le côté droit de sa chape.
2. Au commencement de la quatrième oraison, et même plus tôt, s'il est nécessaire, le thuriféraire, ayant fait la génuflexion à l'autel, va mettre du feu dans l'encensoir, et revient au côlé de l'Epître avec l'encensoir et la navette lorsqu'on dit la dernière oraison ; le clerc destiné pour porter l'eau bénite ayant pris en même temps le bénitier sur la crédence, et l'étant venu joindre, ils font ensemble, avec le cérémoniaire au mllieu d'eux, la génuflexion à l'autel, et s'approchant du diacre, ils demeurent dans ce même ordre jusqu'à ce que le célébrant ait aspergé et encensé les cierges.

3. Les oraisons étant achevées, le célébrant met de l'encens dans l'encensoir et le bénit à l'ordinaire, le diacre lui présentant la cuiller, et le sous-diacre levant un peu le côté droit de sa chape ; ensuite, ayant rendu la cuiller au diacre, et reçu de lui l'aspersoir, il jette de l'eau bénite sur les cierges, au milieu, à la droite et à la gauche des mêmes cierges, disant à voix basse l'antienne Asperges me, etc., sans ajouter le psaume Miserere ; puis il rend l'aspersoir, et ayant reçu l'encensoir, il encense pareillement de trois coups les cierges de la même manière qu'il les a aspergés.
Remarquez 1° que lorsque le diacre présente la cuiller, l'aspersoir ou l'encensoir, il baise premièrement ces choses, et ensuite la main du célébrant ; en les recevant il baise premièrement la main, et ensuite les choses qu'il reçoit. 2° Que le diacre élève un peu le côté droit de la chape du célébrant lorsqu'il bénit, asperge ou encense les cierges ; ce que le sous-diacre doit faire aussi pendant que le diacre fait bénir l'encens. 3° Qu'après que le thuriféraire et le minisire de l'eau bénite ont reçu du diacre l'encensoir et l'aspersoir, ils font ensemble la génuflexion à l'autel, et reportent ces choses aux lieux où ils les ont prises ; puis ils retournent pour servir à la distribution des cierges, montant pour cet effet de part et d'autre auprès des ministres sacrés, après avoir fait ensemble la génuflexion sur le pavé devant le milieu de l'autel. 4° Si c'est la coultume de prêcher sur la cérémonie du jour, le temps le plus convenable pour cela est après la bénédiction des cierges et avant la distribution. Si c'est le célébrant qui prêche, il le fait à l'autel au coin de l'Evangile, debout et couvert, et les ministres sacrés se tiennent debout et découverts au même côté, hors du marchepied de l'autel, ayant la face tournée vers l'autel. S'il y avait un grand concours de peuple, le célébrant devrait quitter la chape et monter en chaire, les officiers sacrés demeurant à leurs sièges, où ils pourraient s'asseoir et se couvrir.
III. Da la distribution des cierges.
1. La bénédiction des cierges étant achevée, le célébrant va au milieu de l'autel, ayant ses deux ministres sacrés à ses côtés ; après avoir fait tous trois ensemble une inclination de tête à la croix, ils se tournent vers le peuple et se tiennent debout et découvert, ci un peu éloignés du bord du marchepied, afin que le clergé puisse s'y mettre à genoux pour recevoir les cierges. Le diacre ne quitte point le côté de l'Epître, quoiqu'il s'y trouve a la gauche du célébrant et que le sous-diacre soit à la droite, parce que c'est au diacre à présenter les cierges au célébrant pour les distribuer. Sur quoi il faut observer premièrement que le diacre doit les baiser avant de les présenter au célébrant, sans néanmoins baiser sa main, et les tenir par le bas, afin que le célébrant les prenne par le milieu ; 2° Que le sous-diacre soutient de la main gauche le côté droit de la chape du célébrant, tenant l'autre appuyée sur la poitrine.
2. Aussitôt que la bénédiction des cierges est finie, le second cérémoniaire, qui doit être dans le chœur, se rend vers le prêtre le plus digne, il l'invite par une inclination médiocre à venir présenter le cierge au célébrant. Aussitôt ce prêtre, sans étole (S. C. 170a), ayant salué le chœur, s'avance vers l'autel accompagné du cérémoniaire qui marche à gauche un peu devant lui. Etant arrivés au bas des degrés, ils font la génuflexion et saluent le célébrant par une inclination profonde ; ensuite ce prêtre monte sur le degré le plus proche du marchepied, où il reçoit debout, de la main du diacre, le cierge qu'il baise et qu'il donne au célébrant sans lui baiser la main. Le célébrant le reçoit debout et le baise pareillement sans baiser la main de celui qui le lui présente ; l'ayant mis ensuite entre les mains du sous-diacre, qui le donne à garder au clerc qui a porté le bénitier, il reçoit un autre cierge du diacre, et le donne à ce même prêtre, lequel le reçoit à genoux sur le bord du marchepied, s'il n'est pas chanoine (S. C. 1705), baisant premièrement le cierge et ensuite la main du célébrant; étant descendu sur le pavé, il y fait la génuflexion à l'autel et une inclination profonde au célébrant ; puis il retourne au chœur a sa place, conduit par le second cérémoniaire, qui fait ensuite approcher par ordre tous ceux du chœur ; le premier est au côté de l'Epître pour donner au diacre les cierges qu'il doit présenter au célébrant.
3. L'ordre qui s'observe à la distribution des cierges est celui-ci. Dans les églises cathédrales et collégiales, chacun doit se présenter selon la prérogative de son rang (5. R. C. 1603). Dans les églises paroissiales on observe les rubriques du Missel romain (Komsée, Collect. décret, n. 11), savoir : Premièrement, sitôt que le prêtre qui a donné le cierge au célébrant l'a salué en se retirant, du diacre et le sous-diacre descendent chacun de son côté sur le plus bas degré, où, ayant fait tous deux la génuflexion à l'autel et une inclination profonde au célébrant, ils montent ensuite sur le second degré, se mettent à genoux sur le bord du marchepied et reçoivent leurs cierges, les baisant par le bas, et ensuite la main du célébrant ; puis ils se lèvent ensemble ; ils réitèrent les mêmes révérences à l'autel et au célébrant, retournent à ses côtés comme ils étaient auparavant, et donnent leurs cierges à garder aux ministres inférieurs qui sont auprès d'eux. 2° Les deux prêtres les plus dignes suivent immédiatement les ministres sacrés, et en même temps que ceux-ci, après avoir reçu leurs cierges, font la génuflexion sur les degrés, ceux-là font aussi la génuflexion sur le pavé et une inclination profonde au célébrant ; ils montent ensuite sur le second degré, se mettent à genoux sur le bord du marchepied et reçoivent leurs cierges, les baisant par le bas et ensuite la main du célébrant. Pendant ce temps-là deux autres prêtres font les mêmes révérences au bas des degrés, et en même temps que les deux premiers qui ont reçu leurs cierges s'écartent l'un de l'autre, se tournant en dedans, et descendent les degrés, ceux-là montent sur le second degré et reçoivent leurs cierges à genoux sur le marchepied, comme les deux premiers, qui, étant descendus au bas des degrés, font la génuflexion sur le pavé et une inclination profonde au célébrant, avec deux autres qui se sont avancés au milieu d'eux, et qui montent ensuite sur le second degré pour recevoir leurs cierges, en même temps que ceux qui viennent de les recevoir en descendent pour faire la génuflexion et l'inclination profonde aux cotés des deux autres qui suivent. Ainsi, suivant ce qui vient d'être dit, pendant que deux reçoivent leurs cierges, quatre autres font au bas des degrés la révérence à l'autel et au célébrant, lequel par ce moyen distribue les cierges sans aucune interruption. Tout le clergé suit le même ordre, chacun venant en son rang, les prêtres, les chapiers, les diacres ensuite, puis les sousdiacres, et enfin les clercs, tous deux à deux ; et si le nombre est impair, les trois derniers viennent ensemble ; si on se présente quatre ensemble, c'est comme il a été dit pour la communion, en y ajoutant l'inclination au célébrant. 3° Les petits officiers vont aussi recevoir les cierges, le cérémoniaire va avec ceux de son ordre, les deux acolytes ensemble avant les autres clercs, et après eux le thuriféraire et le clerc qui a porté le bénitier, lesquels doivent auparavant, porter sur la crédence les cierges du célébrant et des ministres sacrés qu'ils ont reçus,

4. La manière de distribuer et de recevoir des cierges que nous venons d'expliquer, et qui convient également à la distribution des cendres et à celle des rameaux, se doit garder dans les églises où le clergé est nombreux, afin d'abréger cette cérémonie. Mais dans celles où il y a peu d'ecclésiastiques, il suffit que pendant que les deux premiers reçoivent leurs cierges sur le marchepied, les deux suivants attendent au bas des degrés qu'ils soient descendus, pour faire avec eux et au milieu d'eux la génuflexion à l'autel et l'inclination au célébrant, ce que tous les autres observent consécutivement ; en sorte que quatre fassent toujours ensemble la révérence au bas des degrés de l'autel, savoir, les deux qui ayant reçu leurs cierges en sont descendus, et les deux qui doivent y monter pour recevoir les leurs.
Observation. Voici, d'après le Cérémonial de Besançon, la manière de se présenter un à un pour recevoir les cierges. Les plus dignes viennent les premiers par le côté de l'Epitre, l'un après l'autre. Le premier étant arrivé au sanctuaire, fait génuflexion au bas des degrés in piano , monte sur le premier degré, fait une inclination médiocre au célébrant, et se met à genoux sur le marchepied pour recevoir son cierge ; l'ayant reçu, il se lève et descend sur le premier degré un peu du côté de l'Evangile, où il fait une nouvelle inclination au célébrant, à la gauche de celui qui vient après lui ; puis il descend sur le pavé, fait génuflexion à la gauche du troisième qui vient pour prendre son cierge, et s'en retourne au chœur par le côté de l'Evangile, passant ensuite derrière le siège des choristes, si sa place est du côté de l'Epitre. Le second fait seul la génuflexion au bas des marches pendant que le premier reçoit son cierge, monte sur le premier degré en même temps que le premier y descend, fait avec lui et à sa droite inclination au célébrant, se met à genoux sur le marchepied, reçoit son cierge, se relève, descend sur le premier degré, fait inclination au célébrant à la gauche du troisième, et génuflexion in piano A la gauche du quatrième, et s'en retourne à sa place par le côté de l'Evangile. Tous consécutivement observent la même chose, faisant en sorte que celui qui va prendre son cierge s'accorde avec ceux qui en reviennent pour faire et la génuflexion à l'autel et la révérence au célébrant. Il parait plus convenable de faire ces deux saluts en des lieux différents.
5. Si quelque prélat assiste en rochet et en camail à cette cérémonie, et qu'il désire recevoir le cierge de la main du célébrant, il part le premier de sa place, accompagné de ses aumôniers ; ayant salué le chœur, il s'avance au bas des degrés, fait la révérence à l'autel, et après avoir salué le célébrant, qui lui rend le salut avec les ministres sacrés, il monte sur le second degré ; le célébrant baise alors le cierge el le lui présente sans lui baiser la main : l'évêque ne baise pas non plus la main du célébrant, mais seulement le cierge ; et descendant ensuite au bas des degrés, il fait les mêmes révérences qu'en y arrivant, et retourne à son siège. Pendant qu'il s'en retourne, le prêtre qui a présenté le cierge au célébrant et qui, pour faire place au prélat, s'était retiré au côté de l'Evangile avant de recevoir le sien, s'approche de l'autel et vient le recevoir de la manière marquée ci-dessus. Si le prélat ne désire pas recevoir son cierge à l'autel, un prêtre le reçoit du diacre, le lui porte à son siège et le lui présente, baisant premièrement le cierge et ensuite la main de l'évêque, et faisant une inclination profonde avant et après.
6. Les chanoines reçoivent leurs cierges debout el inclinés ; ils baisent seulement le cierge, et non pas la main de celui qui le présente, à moins que ce ne soit I'évéque.
Les magistrats, les officiers considérables et les autres personnes de condition reçoivent leurs cierges à genoux sur le pavé, après le clergé, ou a la balustrade ; ils les baisent et ensuite la main du celébrant, et le saluent aussi bien que l'autel en arrivant et en se retirant. Quant aux autres cierges que le peuple apporte, et qu'il tient à la main, le célébrant, bénissant ceux qui sont devant lui, doit avoir intention de bénir tous les autres ; après avoir aspergé et encensé ceux qui sont devant lui, il pourrait descendre dans la nef de l'église pour faire l'aspersion de la même manière que l'on fait l'aspersion ordinaire de l'eau bénite, ou bien députer un prêtre revêtu d'un surplis et d'une élole pour faire cette cérémonie. De même si c'était l'usage de distribuer les cierges à tout le peuple et qu'il y eût un grand concours, il faudrait députer un ou plusieurs prêtres revêtus pareillement de surplis et d'étole violette pour les distribuer en plusieurs endroits, mais ceux-ci ni le célébrant ne doivent pas permettre aux femmes de leur baiser la main.

8. Sitôt que le célébrant commence à distribuer les cierges, deux chantres entonnent l'antienne Lumen nd revtlationem, etc., que loue le chœur continue étant tourné vers l'autel, comme durant la bénédiction. Ils chantent ensuite les versets du cantique Nuncdimittis, etc., le r.hœurrépétanl toujours l'antienne après chaque verset. Il faut chanter posément, si la distribution est un peu longue, et si on prévoit qu'elle ne soit pas achevée à la fin du cantique, on doit le recommencer et le répéter même plusieurs fois jusqu'au Gloria Pulri, qu'on ne doit chanter qu'une fois et seulement à la fin. Cependant il faut faire en sorte que le chœur ne manque pas de personnes qui continuent de chanter sans aucune interruption ; c'est pourquoi dans les églises où il y a peu de chantres, il est à propos de n'aller recevoir les cierges que seul à seul l'un après l'autre.
9. Sur la fin de la distribution des cierges, les deux chantres prennent, pour la procession, des chapes violettes qu'on leur apporte à leurs places ; et lorsque le cantique et l'antienne sont achevés, ils entonnent le répons Exsurge, Domine, etc., qui se chante comme l'Introït de la messe. En même temps le thuriféraire sort pour aller préparer l'encensoir, et le cérémoniaire fait allumer tous les cierges du chœur par deux clercs à qui il a dû donner ce soin.
10. Tous les cierges étant distribués, le célébrant se retourne vers l'autel avec les deux ministres sacrés, fait avec eux une inclination de tête à la croix, et va au coin de l'Epitre, où il lave ses mains, le diacre à sa droite, et le sous-diacre à sa gauche, soutenant les côtés de sa chape, et les deux acolytes présentant l'eau et l'essuie-main comme à la messe solennelle. Si néanmoins le célébrant avait quitté l'autel pour distribuer les cierges au peuple, au retour il ferait la révérence convenable avec ses ministres au bas des degrés de l'autel, irait laver ses mains au côté de l'Epitre proche de son siège, et monterait ensuite au coin de l'Epitre. Lorsque le chœur a achevé le répons Exsurge, elc, le célébrant chante l'oraison Exaudi, etc., ayant les mains jointes et les ministres étant à ses côtés comme à la bénédiction. Si cette cérémonie se fait après la Septuagésime, un autre jour que le dimanche, le diacre chante Flectamus genua avant celle oraison, et le sous diacre Levate de la manière ordinaire, étant cependant tous deux aux côtés du célébrant, ou plutôt derrière lui, comme aux oraisons de la messe (Bisso et Daldcschi).
IV. De la procession et de la messe de la Purificatlon.
1. Quand le célébrant a chanté l'oraison Exaudi, etc., après la distribution des cierges, il va au milieu de l'autel avec ses deux ministres ; après avoir fait une inclination de tête à la croix, il bénit l'encens, aidé à l'ordinaire par le diacre ; ensuite le sousdiacre et le thuriféraire font la génuflexion au même lieu, et vont à la crédence, où le premier s'étant placé avec la croix de la procession entre les deux acolytes qui prennent leurs chandeliers, el le thuriféraire s'étant placé devant lui, ils marchent tous quatre ensemble dans ce même ordre, et s'arrêtent devant l'autel au bas du sanctuaire. Pendant cela, le diacre, ayant reçu d'un clerc le cierge allumé du célébrant, le lui présente baisant le cierge et la main ; il reçoit ensuite le sien et descend à sa place ordinaire derrière le célébrant, où il fait la génuflexion et se tourne par la droite vers le peuple pour chanter Procedamus in pace, après quoi il se retourne vers l'autel sans faire la génuflexion. Le chœur ayant répondu In nomine Christi, amen, le célébrant et le diacre descendent au bas des degrés, où ils font la révérence convenable à l'autel ; ensuite le diacre donne la barrette au célébrant et reçoit la sienne du cérémoniaire ; puis ils se tournent l'un et l'autre vers le chœur, le célébrant tenant la droite el le diacre la gauche : en même temps les deux chantres entonnent l'antienno Adorna thalamum, etc., et la procession commence à marcher dans l'ordre qui suit.
2. En même temps que le célébrant fait avec le diacre la révérence convenable au bas des degrés de l'autel, le thuriféraire et tout le clergé font la génuflexion à leurs places, à l'exception de ceux qui sont dans les hautes formes du chœur, qui ne la font qu'en descendant ; ou bien, comme on le pratique à Rome, tous font la génuflexion deux à deux en partant, le célébrant et le diacre, sur le marchepied de l'autel, s'étant tournés avant que le diacre chante Procedamus, descendent quand le cérémoniaire les avertit, font la génuflexion, reçoivent leur barrettes et suivent les autres. Le thuriféraire marche le premier par le côté de l'Evangile, si on ne sort pas de l'Eglise ; il est suivi du sous-diacre et des deux acolytes, qui, sans faire aucune référence à l'autel, se tournent conjointement par le même côté, le premier tenant toujours la droite du sous-diacre, et le second la gauche. Le clergé suit, les moins dignes les premiers, marchant deux à deux et gardant environ trois pas de distance entre eux, ayant leurs cierges allumés et un peu penchés en dehors. Le cérémoniaire marche au milieu et a soin que chacun observe l'ordre convenable. Les chapiers marchent immédiatement devant le célébrant, avec lequel ils se couvrent aussitôt qu'ils commencent à marcher ; le diacre se couvre aussi et ne soutient pas le devant de la chape du célébrant. Tous les autres se couvrent quand ils sont sortis de l'église, excepté le sous-diacre, les acolytes, le thuriféraire et le cérémoniaire, qui demeurent toujours découverts, si le mauvais temps ne les oblige de se couvrir. Si la procession se fait seulement autour du l'église en dedans, le célébrant seul est couvert. Si on sonnait l'élévation de quelque messe basse, la procession en passant devant devrait se mettre à genoux jusqu'à la fin de l'élévation [S. C. R. 1C81) ; mais on doit l'abstenir de sonner en pareil cas. Remarquez 1° que ceux qui sont couverts doivent faire attention à se découvrir aux noms de Jésus et de Marie qui se trouvent dans les antiennes ; 2° le sacristain change pendant la procession les ornements violets de l'autel, pour en mettre de conformes à la fête, si ce n'est pas un dimanche privilégié ; il retire en même temps tout ce qui ne doit plus servir, comme la table et la corbeille où étaient les cierges, le bénitier et le grand voile violet.

3. Au retour de la procession, le sous-diacre, étant arrivé au haut du chœur, s'arrête avec les acolytes et le thuriféraire au même lieu où ils s'étaient arrêtés avant de partir pour la procession ou à côté. Le thuriféraire y fait la génuflexion en arrivant ; le clergé la fait deux à deux en entrant au chœur, et tous ainsi successivement se séparent en se saluant pour retourner à leurs places, où ils demeurent debout tournés en face pendant tout le répons Obtulerunt, que les chapiers entonnent en entrant dans I'église ; ceux-ci se découvrent en entrant au chœur ; après avoir fait la révérence convenable, ils se séparent, s'il le faut, pour laisser passer le célébrant et le diacre, qui se découvrent aussi en entrant. Ils font la révérence à l'autel et se retirent à la sacristie précédés du thuriféraire, du sous-diacre et des acolytes ; après leur départ ceux qui doivent porter les chapes à la messe, vont les prendre à la sacristie, et entrent au chœur aussitôt après que ceux qui portaient des chapes violettes à la procession sont sortis du chœur après avoir chanté les versets du répons Obtulerunt. Lorsque ce répons est fini, chacun éteint son cierge et le garde auprès de soi pour l'allumer à l'Evangile et après le Sanctus.
4. Remarquez 1° que si la procession se fait dans l'église, à cause du mauvais temps ou pour quelque autre raison, on ne doit commencer le répons Obtulerunt qu'à l'entrée du chœur ; 2° que lorsque la sacristie est fort éloignée de l'autel, ou que la messe ne se doit pas dire de la Purification, mais d'un dimanche privilégié, il n'est pas nécessaire que les officiers au retour de la procession rentrent dans la sacristie pour prendre leurs ornements, le sacristain ayant dû en ce cas les apporter sur leurs sièges. Ainsi le sous-diacre et les acolytes vont droit à la crédence, où ils remettent la croix et les chandeliers ; et le thuriféraire, après avoir fait la génuflexion, va renouveler le feu dans l'encensoir pour le commencement de la messe. Quand le célébrant arrive au bas des degrés de l'autel, le sous-diacre se rend à sa gauche, et le diacre étant en même temps passé à sa droite ils font tous trois la révérence à l'autel, et vont prendre leurs ornements à leurs sièges au côté de l'Epitre ; lorsqu'ils sont entièrement habillés, ils retournent l'un après l'autre, nu-tête et les mains jointes, au bas des degrés pour commencer la messe ; le cérémoniaire fait reporter à la sacristie par quelque clerc la chape du célébrant, les chasubles pliées, si on s'en est servi, et la croix de la procession.
5. Remarquez encore que si celui qui a fait la bénédiction ne pouvait pas célébrer la messe, le prêtre qui serait député pour la dire se préparerait pendant la procession, et prendrait ses ornements dans la sacristie. En ce cas celui qui aurait bénit les cierges devrait y entrer après la procession avec tous ses officiers ; néanmoins, selon un décret de la sacrée congrégation des Rites, celui qui a fait la bénédiction des cierges, des cendres et des rameaux, doit toujours, s'il est possible, célébrer la messe.
6. Remarquez enfin 1° que pendant la messe qui se célèbre à l'ordinaire, tous, excepté les officiers de l'autel, tiennent leurs cierges allumés durant l'Evangile, et depuis la consécration jusqu'après la communion du clergé et du peuple ; deux clercs ont soin pour cela d'allumer un peu avant l'Evangile au Sanctus, ceux des premiers de chaque ordre dans le chœur, commençant par les plus considérables, et chacun prend ensuite successivement de la lumière. 2° Après que le célébrant a passé au coin de l'Epitre pour y entendre l'Evangile, un clerc lui présente son cierge allumé, baisant le cierge et sa main, et lui faisant une inclination médiocre avant et après. Le célébrant le tient pendant l'Evangile, et le rend à ce même clerc avant que le sous-diacre lui présente l'Evangile à baiser. 3° Si les clercs communient le cierge à la main, ils doivent le tenir de manière qu'ils n'empêchent pas l'action du prêtre ; mais ils peuvent se dispenser de le tenir, quand ils sont à genoux (Voy. Merati). 4° Ce qui vient d'être dit regarde seulement la messe de la Purification ; car si la messe est d'un dimanche on d'une autre fête, le sacristain reprend les cierges après la procession.
Source : Livre "Dictionnaire alphabético-méthodique des cérémonies et des rites sacrés ..." Par Victor-Daniel Boissonnet

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