Jeûne

Jeûne


Le jeûne est la privation, volontaire ou non, de nourriture, accompagnée ou pas d'une consommation d'eau (l'absence d'apport hydrique convenable n'est pas envisagé ici).

Le jeûne met en marche des mécanismes d'adaptations physiologiques qui sont l'héritage du lent processus de l'évolution.

D'un point de vue médical, la période de jeûne commence à partir de la sixième heure après le dernier repas.

Le jeûne fait partie intégrante de la pratique de nombreuses religions (ramadan, carême). Il est le quotidien d'une grande partie de la population des pays en voie de développement.

 

Christianisme

Église catholique et Église orthodoxe

Le jeûne est une pratique courante dans l'Église catholique et orthodoxe où il est considéré comme une pratique de pénitence qui permet de prendre conscience de ses manquements et de se rapprocher de Dieu (voir Matt IV 2 Lc IV 1-4).

Il consiste en une privation volontaire de nourriture : lors d'un jour jeûné le fidèle ne fait qu'un seul repas de la journée (traditionnellement à midi), qu'il peut compléter par de légères collations le matin et le soir comme du pain et de l'eau ou encore une soupe.

Le jeûne est souvent associé à l'abstinence de viande, une autre pratique pénitentielle ; cependant ce sont deux pratiques différentes : certains jours sont consacrés au jeûne, d'autres à l'abstinence, et certains aux deux.

Dans l'Église orthodoxe, comme dans l'Église catholique romaine, le jeûne est demandé aux personnes souhaitant recevoir la communion, cette pratique est appelée le jeûne eucharistique.

Pour les catholiques, avant la réforme liturgique du concile Vatican II, le jeûne commençait la veille à partir de minuit jusqu'à la communion.
Aujourd'hui, l'Église Catholique demande un jeûne d'une heure minimum avant de recevoir la communion. (Canon 919 du Nouveau Code de Droit canonique, 1983).

Article détaillé : Jeûne eucharistique. (ci-dessous)

De même, pendant la période de Carême (les 40 jours qui précèdent Pâques) et de l'Avent (4 semaines précédant Noël dans l'Église catholique romaine et les 40 jours qui précèdent l'Avent dans l'Église Orthodoxe), à la suite du Christ le jeûne est fortement recommandé, même si les obligations sont moins formelles qu'autrefois.

Dans le code de droit canonique de 1983 le jeûne est obligatoire le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint et l'abstinence tous les vendredis de l'année en mémoire de la Passion du Christ.
Cependant il est pratiqué tous les jours du Carême chez les moines et les moniales.

Dans les Églises orientales, le jeûne quadragésimal est beaucoup plus sévère : les fidèles se privent de toute nourriture d'origine animale (viande, lait, œufs, fromage) et les restrictions alimentaires sont plus importantes. Sous le règne de Charlemagne (VIIIeIXe siècles) le premier capitulaire saxon édicté vers 785 prévoit la peine de mort pour les Saxons ne respectant pas le précepte. Hors ces cas extrêmes, qu'il convient de replacer dans leur contexte, la violation du jeûne pouvait valoir de sévères pénitences.

Le vendredi est le jour consacré à l'abstinence et par extension au jeûne dans la semaine.

Quelque peu tombée en désuétude, l'abstinence du vendredi a quasiment disparue ; néanmoins elle reste une obligation théorique, de même que le jeûne du Mercredi des Cendres et du Vendredi Saint.

Chez les premiers chrétiens c'était un jour de jeûne total : les jeûnes du mercredi et du vendredi étaient obligatoires autrefois par une loi de l'église et appelés « Jeûnes de station » ou « jeûne de none, » il y avait aussi le « demi-jeûne », le « Jeûne de Carême » (ou de la quadragésime) et le « Jeûne de superposition ».

 

Églises protestantes

Dans le protestantisme, le jeûne ne revêt généralement la forme d'une pratique individuelle. Le pasteur Christophe Deville, dans son ouvrage, définit le jeûne comme une signification à Dieu : «Seigneur, cette situation qui m’amène à genoux devant toi est plus importante que mes besoins normaux et quotidiens de nourriture». Dans le jeûne, le croyant unit sa pensée à celle de Dieu ; du Dieu Tout-Puissant, Éternel et Omniscient pour mettre de côté, pour un temps, sa routine. Il prie et intercède pour des besoins d’importance vitale. La pratique d'un jour paroissial de jeûne et de prière, sans que la date choisie ait une signification particulière, est fréquente dans les Églises Évangéliques. En Suisse, le jeûne fédéral et le jeûne genevois, hérités de la tradition calviniste, donnent lieu à des jours fériés légaux. Les Églises Luthériennes, Moraves, Anglicanes et Méthodistes retiennent la pratique du carême.

 

Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

Les saints des derniers jours jeûnent chaque premier dimanche du mois, du samedi soir au dimanche soir ou du samedi midi au dimanche midi, au choix, en se passant de nourriture et de boisson et font un don de jeûne à l'Église, pour le bien-être des plus démunis, de la valeur des repas non consommés, ou davantage si le donateur le souhaite.

En avril et en octobre, pour cause de conférence générale de l'Église, le jour de jeûne est reporté au deuxième dimanche du mois.

Pour les saints des derniers jours, le jeûne est un commandement qui améliore la santé, enseigne la maîtrise de soi (Pr 16:32), fortifie la spiritualité, permet de bénir les pauvres et les nécessiteux.

Les saints des derniers jours peuvent aussi jeûner à titre personnel à d'autres moments, lorsqu'ils en ressentent le désir ou le besoin spirituel.

À la pratique du jeûne, ils associent celle de la prière (Luc 4:1-4; Esaïe 58:6-8). Il n'est pas demandé aux personnes de santé délicate ou aux jeunes enfants de jeûner.

Jeûne eucharistique



Le jeûne eucharistique est une pratique catholique consistant s'abstenir de nourriture dans le temps qui précède la participation à la messe, par respect pour la Sainte Communion qui a lieu à la fin de la messe.

 

Christianisme antique

Dans les évangiles synoptiques, Jésus institue l'eucharistie au cours d'un repas pascal, donc sans jeûner.
La règle prescrivant de n'accorder la Sainte Communion qu'aux fidèles en état de jeûne est affirmée au concile de Carthage de 397.
Pour le pape Pie XII, la différence entre l'inobservance du jeûne par le Christ instituant l'eucharistie, et l'observance du jeûne par les chrétiens s'explique par le passage de l'Ancienne à la Nouvelle Alliance.

 

Code de droit canonique de 1917

Le code de droit canonique de 1917 prescrit aux prêtres et aux fidèles en bonne santé de se priver de nourriture solide et de boisson y compris l'eau depuis minuit jusqu'à la communion.

 

Constitution apostolique Christus Dominus de 1953

Ce texte introduit le principe que « l'eau naturelle ne rompt pas le jeûne eucharistique », maintient la règle générale de jeûner à partir de minuit, tout en introduisant des dérogations en autorisant des boissons dans quelques cas particuliers, tels que les prêtres qui célèbrent plusieurs messes ou les ouvriers travaillant de nuit, sans que ces dérogations s'étendent à l'heure précédant la communion.

 

Motu proprio Sacram Communionem de 1957

Par le motu proprio Sacram Communionem du 25 mars 1957, Pie XII fixe la durée du jeûne eucharistique à trois heures pour la nourriture solide et les boissons alcoolisées, et à une heure pour les boissons non alcoolisées, sauf l'eau.
Les malades ont droit sans restrictions à la prise de boissons non alcoolisées et de médicaments.

 

Discours de Paul VI du 24 novembre 1964

Lors du discours de clôture de la troisième session du concile Vatican II, le 24 novembre 1964, le pape Paul VI déclare qu'il accède à la demande des évêques du concile en réduisant le jeûne eucharistique à une heure pour la nourriture solide et les boissons alcoolisées, pourvu que celles-ci n'excèdent pas de petites quantités. L'Osservatore Romano du 4 décembre 1964 précise que cette disposition est applicable immédiatement.

 

Instruction Immensae Caritatis de 1973

Le 19 janvier 1973 la Congrégation des rites publie l'instruction Immensae Caritatis abaissant à un quart d'heure le jeûne eucharistique des personnes âgées et des malades. Les personnes qui les soignent, leurs familles et amis bénéficient de la même dérogation lorsque le respect de la durée d'une heure causerait des inconvénients.

 

Code de droit canonique de 1983

On lit dans le code de droit canonique publié en 1983 : « Can. 919 - § 1. Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s'abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l'exception seulement de l'eau et des médicaments.§ 2. Le prêtre qui célèbre la très sainte Eucharistie deux ou trois fois le même jour peut prendre quelque chose avant la seconde ou la troisième célébration, même s'il n'y a pas le délai d'une heure ».

 

Fraternité Saint Pie X

La Fraternité Saint-Pie-X recommande de s'en tenir aux dispositions du motu proprio Sacram Communionem de 1957.









 

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