Immortalité

Immortalité


L'immortalité désigne le fait pour un être vivant d’échapper à la mort et d’exister pour une période de temps indéfinie, voire éternelle.

Le Moyen-Âge européen et Byzantin s'aligne sur le symbole de Nicée (premier Credo, établi par le concile de Nicée en 325 - modifié par la suite) qui mentionne « Je crois à la résurrection de la chair ».

 

Dans le christianisme

Le christianisme introduit un concept de vie post-mortem différent : la résurrection des corps, en harmonie d'ailleurs avec la vision d'Ezéchiel d'hommes se reconstituant à partir de leurs ossements. À la différence du platonisme, le christianisme ne semble pas s'intéresser spécialement à une âme séparée du corps : c'est bien la reconstitution du corps que la doctrine promet à ses croyants méritants, inscrite dans le Credo qui en résume les points fondamentaux.


L'âme
L'âme, selon certains courants religieux et philosophiques, est le principe vital, immanent ou transcendant, de toute entité douée de vie (homme, animal, végétal), pour autant que ce principe puisse être distingué de la vie même.

Les termes originaux (hébreux : nèphèsh [נפׁש] ; grec : psukhê [ψυχή]) employés dans la Bible montrent qu’une « âme » est une personne, un animal, ou la vie dont jouit une personne ou un animal. Nèphèsh vient vraisemblablement d’une racine qui signifie « respirer ». Dans un sens littéral, nèphèsh pourrait être rendu par « un respirant ». Le terme français provient du mot latin anima, qui a donné « animé », « animation », « animal ».

Personnifiée dans la mythologie par Psyché, (grec Ψυχή, qui signifie souffle), elle est souvent confondue avec l'ensemble des fonctions psychiques constituant la psyché, instrument qu'elle « anime ». Par extension, tout élément naturel, par exemple une montagne, pourrait être investi d'une âme avec laquelle il serait d'une façon ou d'une autre possible d'interagir. Cette perception est propre à l'animisme où chaque entité est douée d'intentionnalité, ce qui donne lieu à des rituels pour se concilier ses faveurs.

La notion d’âme joue un grand rôle dans la croyance religieuse. Avec ce concept vitaliste, la mort devient moins mystérieuse : lorsqu’une personne meurt, son âme la quitte, raison pour laquelle son corps devient inerte ; cette âme pourrait alors revenir sous forme de fantôme, ou aller vers un au-delà (un paradis ou un enfer). Concentrant la fonction vitale essentielle, l’âme est alors porteuse d'un espoir de vie éternelle et rien ne s'oppose même à sa réincarnation.

Le concept d’âme, tacitement associé à celui d’immortalité, reste, selon les modernes, imputé à Platon. Selon certains, l’esprit contemporain, pour qui « l’existence précède l’essence » (voir L'Être et le Néant de Jean-Paul Sartre), voit l’âme comme un mythe et considère que la science en récuse totalement l'existence. Bien qu'il n'existe aucune preuve scientifique de son existence, elle demeure pourtant un objet d'étude dans certaines recherches sur l'expérience de mort imminente.

 

Sémantique

De nombreuses connotations religieuses, philosophiques, et psychologiques s'attachent au terme « âme », comme à son synonyme esprit, entré plus tardivement dans la langue française, sous la forme « espirit » au XIIe siècle, orthographiée « esprit » à partir du XIVe siècle.

L'usage commun contemporain oppose les termes « âme » et « esprit ». Le nom « esprit » désigne les facultés intellectuelles de l'Homme, considérées dans leur ensemble, tandis que le nom « âme » signale un esprit humain doté principalement de facultés morales. Si le sens ordinaire du mot âme désigne aussi l'entité ontologique qui se sépare du corps après la mort, le terme esprit signale en outre que l'âme du mort a été raisonnable et pensante de son vivant. L'allusion à la mort évoque aussi le terme « fantôme ».

De nombreuses conceptions religieuses, philosophiques, et psychologiques, ne peuvent se traduire en français que par ce terme unique d'âme. Ces conceptions, nées au sein de domaines anthropologiques variés, contemporains ou datant d'époques révolues, qui utilisent des mots propres à leur culture spécifique mais tous traduits par les seuls mots français d'âme ou d'esprit, offre à ces termes une polysémie riche, souvent source de polémiques et d'ambigüité.

 

Christianisme

La Bible considère la mort comme étant un simple sommeil.

Pour la plupart des courants chrétiens, l'âme est un principe de vie, distinct du corps, établi doctrinalement par Zosime en 418 au concile de Carthage. L'âme est marquée par le péché originel. Cependant ce péché est racheté de deux façons : d'une manière collective via la Passion et la Résurrection du Christ ; et d'une manière individuelle par le Baptême. Tout comme dans la religion juive, l'individu jouit d'un plein libre arbitre.

L'Église catholique enseigne que chaque âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu et qu'elle est immortelle: elle ne périt pas lors de sa séparation du corps dans la mort, et elle s'unira de nouveau au même corps lors de la résurrection finale. Pour les catholiques, l'âme est immortelle et le jugement après la mort fait en sorte qu'elle va au ciel, au purgatoire ou en enfer en attendant le Jugement dernier, principalement en fonction du péché originel et des autres péchés mortels qu'ils ont commis pendant leur vie. Il n'y a cependant qu'une seule vie, partagée chronologiquement en trois : l'une terrestre, liée au corps, l'autre céleste, où l'âme jouit de la Vision de Dieu (la Béatitude), et enfin la vie de la Résurrection des corps. Le dogme dit en effet que Jésus va revenir sur la terre et que les corps de tous les humains seront ressuscités et jugés pour une vie éternelle avec son corps.

Les grands penseurs chrétiens médiévaux, comme Saint Thomas d'Aquin, récupèreront les conceptions aristotéliciennes de l'âme en les incorporant à la théologie chrétienne. Ainsi la thèse de l'hylémorphisme ou de l'âme comme « réalisation (entéléchie) première d’un corps naturel organisé » deviendront des thèses défendues par l’Église.

Ce concept est parfois remis en question, y compris au sein de l’Église catholique, comme le rappelle Jean-Michel Maldamé.








 

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