Hypostase

Hypostase



Hypostase désigne une substance fondamentale, un principe premier.

L'étymologie donne, pour le mot grec hupostasis : hupo = « dessous » et stases = « station, position ». Les hypostases sont des principes premiers, des réalités fondamentales, dont l'étude relève de la métaphysique ou de la théologie.

 

Dans la théologie chrétienne

Dans la doctrine chrétienne, l’Hypostase désigne chacune des trois Personnes divines de la Sainte Trinité, chacune considérée comme distincte, mais toutes les trois substantiellement unes (consubstantielles).

Les théologiens disent qu'il y a en Dieu trois Hypostases et une seule nature, dans la Sainte Trinité donc.

Les querelles entre les théologiens des premiers siècles de l'ère chrétienne portaient sur le contenu que l'on doit reconnaître aux notions de personne, d'hypostase, d'essence et de nature.

Les débats interféraient avec l'intelligence que l'on avait de la personnalité du Christ : une seule personne-hypostase en deux natures, ou deux substances, (divine et humaine).

C'est le premier concile de Nicée, en 325, qui a défini la consubstantialité du Père et du Fils, tandis que le premier concile de Constantinople, en 381, affirmera la pleine divinité de l'Esprit, et par conséquent sa consubstantialité avec le Père et le Fils, au sein de l'ineffable et indivisible Trinité.

C'est ce dernier concile qui a promulgué le Credo, dit de Nicée-Constantinople, en complétant la profession de foi du concile de Nicée. Et c'est ce même Credo que proclament encore les catholiques (avec l'adjonction du Filioque).

Mais il faut attendre le concile de Chalcédoine, en 451, pour que l'Église chrétienne utilise officiellement la notion d'hypostase, empruntée sans doute à la philosophie néoplatonicienne.

Le concile a clairement identifié les notions de personne et d'hypostase, d'une part, d'essence et de nature, d'autre part, pour affirmer que dans le Christ il n'y avait qu'une seule Personne ou Hypostase en deux natures ou essences (divine et humaine).

Cette définition conciliaire n'est pas contradictoire de l'analyse philosophique exposée plus haut.

Il est vrai que la notion d'hypostase a, en philosophie, une extension plus grande que celle de personne.

Toute hypostase n'est pas une personne. Mais en revanche toute personne est bien, ou a bien, une hypostase.

On peut donc poser en toute vérité que le Père, le Fils et l'Esprit, en Dieu, sont à la fois des Personnes, bien sûr, mais aussi des Hypostases.

On pourrait maintenant avancer plus subtilement la question : quelle est, en Dieu, l'hypostase de la divinité en tant qu'elle est une ? Il n'y en pas ! La divinité n'existe pas indépendamment des Personnes divines. La divinité, ou unité, ou encore monarchie, du Père et du Fils n'est autre que l'Esprit. La divinité, ou unité, ou encore monarchie, du Fils et de l'Esprit n'est autre que le Père. La divinité, ou unité, ou encore monarchie, du Père et de l'Esprit n'est autre que le Fils. Il n'y a rien en Dieu, sauf le Père, le Fils et l'Esprit qui sont tout.

Les Hypostases divines, bien que distinctes, ne doivent pas être posées comme indépendantes l'une de l'autre. Le Fils procède éternellement du Père, par voie de génération : il est le Fils de Dieu. L'Esprit procède éternellement du Père et du Fils, ou encore du Père par le Fils, comme étant un seul Dieu : il est l'Esprit de Dieu.

Le Père est l'origine de tout, y compris de la divinité et de la Sainte Trinité. Le Fils est le médium de tout, y compris en Dieu et dans la Sainte Trinité, car l'Esprit procède du Père par le Fils. L'Esprit est la fin, ou l'accomplissement de tout, y compris de la divinité et de la Sainte Trinité, car il achève éternellement les processions divines.

En opposition à la doctrine officielle définie par le concile de Chalcédoine :
  • une seule personne en deux natures (divine et humaine),
on distingue les doctrines christologiques suivantes :
  • L'arianisme : le Fils n'est pas consubstantiel au Père. Il lui est subordonné, créé par le Père. D'après certaines variantes, il n'aurait qu'une nature humaine (Arius condamné au concile de Nicée),
  • L'apollinarisme : Jésus-Christ possède un corps humain, mais pas d'âme humaine (condamné au concile de Constantinople I),
  • Le nestorianisme : deux personnes distinctes, l'une humaine, l'autre divine, coexisteraient dans le Christ (Nestorius condamné au concile de Ephèse),
  • Le monophysisme d'Eutychès ou eutychianisme: le Christ possède une seule nature la nature divine ayant absorbé la nature humaine (Eutychès condamné au concile de Chalcédoine),
  • Le miaphysisme : le Christ possède une seule nature composée de la nature divine et de l'humanité,
  • Le monothélisme : Jésus ne dispose que d'une seule volonté, de nature divine (condamné au concile de Constantinople III).
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