Hylémorphisme

Hylémorphisme



L’hylémorphisme (de hulè : matière et morphè : forme) est une philosophie développée par Aristote qui considère que tout être (objet ou individu) est composé de manière indissociable d'une matière et d'une forme.

Les philosophes scolastiques ont prolongé et défendu cette théorie.

L'hylémorphisme est souvent opposé au dualisme de Platon et aux monismes présocratiques. Du fait que l'intellect (le nous) peut être distinct de l'âme, l'aristotélisme reste dualiste, quoique différemment du platonisme : « Mais en ce qui touche l’intellect et la faculté théorétique, rien n’est encore évident ; pourtant il semble bien que ce soit là un genre de l’âme tout différent, et que seul il puisse être séparé du corps, comme l’éternel, du corruptible. ».

 

L'unité du corps et de l'âme

Aristote pense l'âme comme "la forme d'un corps naturel ayant la vie en puissance". Le corps est formé par l'âme qui l'informe, et tant et aussi longtemps qu'elle l'informe. L'âme est le principe qui permet d'actualiser la vie que le corps a en puissance.

 

Conséquence sur la conception de la mort

L'hylémorphisme ne conduit pas cependant à la croyance que tout, de l'Homme, disparaît avec la mort du corps. Le nous peut exister indépendamment de l'âme (et du corps).

 

Hylémorphisme et constructivisme

L'hylémorphisme s'oppose radicalement au constructivisme selon lequel tout est construit, tout est culturel et social. D'un point de vue hylémorphiste, la fameuse phrase de Simone de Beauvoir, "on ne naît pas femme, on le devient", n'a aucun sens. Le philosophe hylémorphiste dira simplement "on est femme".

 

Citations d'Aristote relative à l'hylémorphisme

« L'âme n'est donc pas séparable du corps, tout au moins certaines parties de l'âme [...]. Cependant rien n'empêche que certaines autres parties, du moins, ne soient séparables, en raison de ce qu'elles ne sont les entéléchies d'aucun corps. »

— Aristote, De l'âme II, 1, 413a, 5.









 

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