Crèche

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Dans la religion catholique, la crèche est une mise en scène sculptée de la Nativité, c'est-à-dire de la naissance de Jésus de Nazareth.

Elle est toujours associée aux fêtes de Noël.

 

Histoire

Selon l'évangile selon saint Luc, Jésus est né dans une étable.

L'endroit où il est déposé à sa naissance est désigné par le mot de mangeoire, qui se dit cripia en latin, d'où est issu le mot « crèche ». Par extension, la crèche s'apparente à l'étable tout entière.

 

Premiers siècles

Les deux plus anciennes représentations de la Nativité qui soient connues datent du IVe siècle.

La première consiste en une peinture murale ornant la chambre mortuaire d'une famille chrétienne ayant vécu aux environs de 380 découverte dans les Catacombes de Saint-Sébastien, à Rome.

L'autre mention fait référence à une scène peinte sur un sarcophage de la basilique de Saint Maximin représentant l'adoration de l'Enfant Jésus par les rois mages.

Depuis le IVe siècle, la fête de Noël est célébrée : En l'église Sainte Marie de l'Incarnation de Jésus, aujourd'hui Sainte Marie Majeure à Rome, on sait qu'une célébration de Noël est commémorée pendant la nuit du 25 décembre depuis le IVe siècle.

En effet, la date du 25 décembre a été fixée comme date de la naissance du divin enfant au IVe siècle.

Les débats qui ont amené cette décision ont permis de développer une pratique religieuse autour de cet événement.

À partir du VIe siècle, les écrits anciens rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait ad praesepe dans cette église de Sainte Marie à Rome ; ce qui signifie littéralement autour de la crèche (En effet les reliques principales de cette basilique sont des planches de la crèche et les langes de l'enfant Jésus).

C'est donc à cette époque que l'on peut ramener l'existence d'une première crèche telle que nous les connaissons aujourd'hui avec la Vierge Marie, Joseph, l'âne et le bœuf, faite de statues.

Ce n'est probablement qu'à partir du XIIe siècle que l'on célèbre la fête de l'Épiphanie avec l'adoration de l'enfant Jésus par les trois Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar. Les initiales de leurs noms sont celles de la formule chrétienne de bénédiction des habitations : Christus Mansionem Benedicat, que le Christ bénisse la maison. C'est dans ce deuxième courant de dévotion que se situe saint François d'Assise.

C'est François d'Assise qui a créé en 1223 une des premières crèches vivantes en utilisant des personnages réels, à Greccio, en Italie, dans une grotte de la région où les frères mineurs avaient établi un ermitage, avec la coopération du seigneur du village. Les personnages (Joseph, la Vierge Marie, les mages, les bergers, les paysans) étaient joués par les gens du village. Les animaux aussi étaient réels. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prêcha, durant la messe de Noël, et que l'un des assistants le vit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras.

À Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante.

Plus tard, on plaça parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, la coutume s'est répandue, sous l'influence des prédicateurs franciscains, surtout en Provence et en Italie.

Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises au XVIe siècle.

Ce sont les Jésuites qui les ont introduites pour la première fois en modèle réduit.

Crèche
Crèche de Noël traditionnelle du Portugal


Crèche
Crèche de Noël traditionnelle italienne, XXe siècle


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Crèche dans une église des Alpes-de-Haute-Provence


Crèche
Crèche dans une église du plateau d'Albion


Crèche
Crèche de Noël bavaroise


En France, la première crèche connue fut celle créée à Marseille, en 1775, par un dénommé Laurent. Elle était constituée de mannequins articulés vêtus de costumes locaux. Pour y ajouter un brin d'exotisme, le créateur y avait placé des girafes, des rennes et des hippopotames. Jean-Paul Clébert raconte : « À l'époque du Concordat, Laurent montrait même un carrosse qui s'avançait vers l'étable ; le pape en descendait, suivi des cardinaux. Devant eux s'agenouillait toute la Sainte-Famille et le pape lui donnait sa bénédiction. Pendant l'adoration des bergers, un rideau se levait, dévoilant la mer sur laquelle voguait un bâtiment de guerre. Une salve d'artillerie saluait l'enfant Jésus qui, réveillé en sursaut, ouvrait les yeux, tressaillait et agitait les bras ».

Après la période de la Révolution pendant laquelle cette pratique religieuse était interdite, les Provençaux ont répandu l'usage de la crèche à partir de 1803, c'est-à-dire juste après le Concordat de 1802. Ils avaient en effet inventé les santons actuels qui peuplent les crèches, souvent installées non seulement dans les églises mais dans les maisons particulières. En certaines communes, la crèche vivante est représentée la nuit de Noël, comme aux Baux de Provence.

Types de crèches

Crèche   

Une crèche simple 

  • Crèches baroques : créées au XVIIe siècle lorsque les crèches commencent à décorer les demeures aristocratiques de style baroque.
  • Crèche napolitaine : elle apparaît dès le Trecento (XIVe siècle italien) dans le sud de l'Italie et les édifices religieux l'exposent à la vénération des fidèles ; les personnages sont des statues colorées richement ornées atteignant parfois la taille humaine. Au XVIIIe siècle, à Naples, elle connait une véritable passion collective. Typiquement baroque, le décor ainsi que ses personnages se caractérisent par un réalisme formel.
  • Crèche provençale : elle s'inspire de la vie locale. Les artisans évoquent des personnages typiques de la région ou du village ou des défunts de la famille. Elle date du XVIIIe siècle. Ont été rajoutés aussi à Marseille les santons (« santoun », « petits saints » en provençal) qui représentent des petits métiers connus : le meunier, le rémouleur, la lavandière, etc.
  • Crèche comtoise : théâtre populaire né à la fin du XVIIIe siècle. Comme la crèche provençale, elle invite autour de la Sainte Famille des personnages issus de la société franc-comtoise de l'époque.
  • Crèche vivante : spectacle joué en public, ou crèche qui contient des personnages réels.
  • Crèches-théâtres géantes et animées : ce sont les crèches de Noël qui ont été présentées à Paris place de l'Hôtel de Ville pendant 17 ans (jusqu'à 173 000 visiteurs en 31 jours). Paul Chaland a produit ces crèches de Noël avec les artistes de chaque pays : Venise, Sicile, Andes, Vieux-Paris, Assise (François d'), du Soleil (Provence), crèche merveilleuse. Les spectacles de ces crèches de Noël sont signés de grands auteurs : Michel Tournier, Yvan Audouard, Christian Bobin, Vincenzo Consolo, Gaston Bonheur, Régine Pernoud, les musiques de Guy Béart, Roberto De Simone, Giovanni Batista Malipierro, les voix de prestigieux comédiens ont été enregistrées : Claudia Cardinale, Marcello Mastroianni, Laurent Terzieff. Les spectacles sont automatisés ; l'informatique commande les lumières, le son, les automates. Ces crèches font 18 mètres de large, 5 mètres de profondeur, 4 mètres de hauteur, ont entre 100 et 220 personnages, et de 15 à 50 automates avec changements de décors à vue. La plus grande et la plus étonnante collection du monde de crèches de Noël.

Galerie

 

Crèche 
Crèche de Noël provençale


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Crèches andines (le lama remplaçant le bœuf)


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Crèche Alsacienne, Noël 2011

Composition d'une crèche

Dans la tradition napolitaine, le décor était constitué des ruines d'un temple romain, symbole de la fin de la civilisation antique devant l'essor de la chrétienté. Plus couramment, la crèche prend place dans une grotte ou une étable.

On place généralement l'enfant Jésus au centre à minuit le 24 décembre pour symboliser sa naissance, encadré par Marie et Joseph. Ils sont accompagnés d'un âne, ayant transporté Marie enceinte et d'un bœuf qui, selon la tradition, aurait réchauffé le nouveau né de son souffle. Il est notable que la Vierge Marie est très souvent représentée à genoux devant son Fils et dans ses habits ordinaires alors qu'elle vient d'accoucher, signifiant ainsi qu'elle n'a pas subi l'épuisement habituellement lié à l'enfantement. On place également dans la crèche des bergers accompagnés de leurs agneaux, puisque c'est à eux que la nouvelle de la naissance du Christ aurait été annoncée en premier. La crèche est normalement retirée pour l'épiphanie. En France, depuis la création des santons en Provence, la scène peut comprendre d'autres personnes, y compris des personnages ou des métiers contemporains.

En installant la crèche, certaines personnes y placent au début la mangeoire vide, et n'ajoutent la figurine représentant le Christ que dans la nuit du 24 au 25.

Il est fréquent de mettre une étoile au sommet d'une crèche. Cette étoile rappelle celle qui, d'après les écritures, a guidé les trois Mages (Gaspard, Melchior et Balthazar, qui symbolisent l'ensemble des peuples de la terre) parés de leurs vêtements bibliques, vers la crèche. Ils peuvent être accompagnés d'animaux exotiques leur servant de monture (un cheval, un éléphant et un dromadaire). Certaines personnes ne les placent qu'à partir de l'Épiphanie ; d'autres les mettent à un autre endroit de la maison et les font avancer peu à peu vers la crèche.

L'usage de faire figurer un ange parmi les personnages de la crèche est également répandu.

Dans la tradition, on enlève la crèche le 2 Février, jour de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem.




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