Arc-boutant

Arc-boutant

Arc-boutant
Arcs-boutants de Notre-Dame de Paris


Un arc-boutant ou arcboutant est un élément typique de l'architecture gothique.

C'est un étai formé d'un arc en maçonnerie qui contre-bute la poussée latérale des voûtes en croisée d'ogives et les achemine vers le pilier de culée.

Ce dernier est le plus souvent couronné d'un pinacle, ce qui permet en constituant un poids important au-dessus de l'étai d'asseoir la poussée reçue vers le bas en allégeant visuellement l'arc.

Histoire

Inventés vers la fin de la période romane, et utilisés notamment en Normandie, ils sont alors dissimulés sous la toiture dans les combles par des murs-boutants, comme le chevet de l'église Saint-Martin-des-Champs à Paris.

Le XIIe siècle constitue une période de tâtonnements.

Mis en valeur lors de la construction de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges, ils deviennent courants pendant le XIIIe siècle.

Ils reprennent la fonction des contreforts de l'architecture romane.

Un contrebutement systématique est établi dans la nef de la Notre-Dame de Paris autour de 1180, mais c'est à la cathédrale de Chartres que l'arc-boutant s'intègre dès l'origine à la construction.

Le système pour la construction de voûte utilisant des étais extérieurs obliques en bois par les maîtres ouvriers est pérennisé finalement en structure dans l'architecture gothique avec de la pierre formant l'arc-boutant mince et rampant: cela permet d'ouvrir de larges baies en partie haute des murs des églises, et d'éclairer abondamment l'intérieur à travers les vitraux. Les arcs-boutants servent aussi à l'évacuation de l'eau de pluie reçue sur le toit.

Utilisations notables

Cathédrale Saint-Julien du Mans

Il n'est pas nécessaire de citer ici toutes les églises gothiques, en voici quelques-unes : cathédrales de Bourges, de Paris (Notre-Dame de Paris), de Strasbourg, ou de Cologne.

Le chœur de la cathédrale du Mans présente des arcs-boutants à triple volée, couplés en « Y », qui constituent une prouesse architecturale.

Un exemple d'utilisation de l'arc-boutant : l'abbatiale Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay

Les voûte d'arêtes de la nef romane de l'abbatiale Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay (la construction de la nef actuelle s'achève en 1138) étaient, à l'origine, maintenues par des tirants à la naissance des voûtes (sur le croquis, en « A » la construction est figurée telle que l'architecte l'avait conçue), mais ces tirants ont rompu (en « B », figurée telle que l'effort des voûtes hautes l'avait déformée). Un siècle et demi après la construction de la nef, les effets produits avaient déjà causé la chute de plusieurs voûtes. Des arcs-boutants ont été construits (en E et pointillés) pour prendre le relai des tirants et maintenir les voûtes. Au {s-|XVI|e} malgré le déclin de l'architecture gothique, des réminiscences de ce type d'architecture se voient dans des bâtiments français, mélangées à de l'architecture de Renaissance et dans certains bâtiments de ce siècle il y a encore maintien de l'arc-boutant, comme sur les bas-côtés de la cathédrale Notre-Dame du Havre, mais où l'architecture Renaissance a influencé les arcs-boutants qui sont assez épais, contrairement aux arc-boutants gothiques peu épais.

Le phare de Pointe-au-Père (Canada), construit en 1909, est l'une des neuf tours renforcées d'arcs-boutants au Canada entre 1908 et 1910


Au début du XXe siècle, la technique de l'arc-boutant a été reprise par le ministère de la Marine et des Pêcheries du Canada lors de la construction de neuf phares jalonnant les côtes canadiennes, notamment celui de Pointe-au-Père.

Ces neuf phares furent réalisées selon les plans de l'ingénieur français Henri de Miffonis et sous la supervision de William Patrick Anderson, ingénieur en chef du ministère.






 

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