Tombelaine

Tombelaine

 

Tombelaine (à gauche) et le mont Saint-Michel (à droite) vus depuis la baie.

Tombelaine (à gauche) et le mont Saint-Michel (à droite) vus depuis la baie.

Par Nitot — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2592857

 

 

Tombelaine est un îlot granitique situé dans la baie du mont Saint-Michel, sur la rive droite du chenal de la Sée, à quelques kilomètres au nord du mont Saint-Michel.

L'important marnage (plus de 10 mètres) de la baie permet à cet îlot d'être atteint à pied sec par basse mer.

Légende

 

Envahie, selon la légende, par la forêt de Scissy, la baie était plus vaste aux temps historiques anciens, et seules trois îles émergeaient : le mont-Dol, situé maintenant à l'intérieur des terres, le mont Tombe (le mont Saint-Michel) et l'îlot de Tombelaine.

Un mythe breton rapporte qu'une princesse nommée Hélène, fille du roi Hoël, fut enlevée par un géant, et fut inhumée sur ce rocher.

Le nom de l'îlot viendrait alors d'une corruption de « Tombe Hélène ».

Une autre légende raconte que Hélène se serait suicidée en tombant du rocher, ne voyant pas revenir son amant de la guerre.

Une autre étymologie mythique associe Tombelaine au dieu gaulois Belenos, à savoir tumulus Belenis, le « tumulus de Belenos », dieu gaulois de la guerre, de la lumière et guide des morts, triple fonction reprise par l'archange Michel dans les croyances chrétiennes.

On sait d'ailleurs qu'un dolmen se trouvait autrefois sur le site du mont Saint-Michel, dont on peut imaginer que les druides avaient fait un portail vers le monde des morts.

En réalité, il s'agit probablement d'un dérivé de tumba « tombe », rare en toponymie, nom ancien du mont Saint-Michel contigu et qui est à interpréter dans le sens de « sépulture », voire « cimetière » ou « monument mégalithique ».

L'archétype devait être *tumb-ell-ana, dérivé du précédent, avec double suffixation, formation homonyme de Tombelaine, hameau de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) ou de Tomblaine, commune de Meurthe-et-Moselle.

Histoire

 

Au XIe siècle, deux moines, Anastase et Robert, quittèrent le mont Saint-Michel pour s'y retirer en ermites.

En 1137, Bernard le Vénérable y fonda un prieuré, et l'îlot devint un lieu de pèlerinage.

L'église fut dédiée à Notre-Dame de la Gisante ou Notre-Dame de Tombelaine.

À partir du 11 février 1423, dans le cadre de la guerre de Cent Ans, Tombelaine fut occupé par les Anglais, qui souhaitaient faire tomber la place forte du mont Saint-Michel.

Ils y construisirent un fort avec donjon.

Durant les guerres de religion, le comte de Montgomery qui dirige les armées huguenotes, fait du rocher son repaire. Il y aurait battu de la fausse monnaie, et abrité sa maîtresse.

En 1666, le marquis de la Chastrière demanda la destruction à la Cour, alors que l'île était devenue propriété de Nicolas Fouquet. Il pensait que la place forte de Tombelaine pouvait être réutilisée par les Anglais en cas de nouveau siège du mont Saint-Michel.

Alors que la société nommée Groupement national de la baie du mont Saint-Michel désirait en faire un lieu de résidence pour touristes, Tombelaine est acheté en 1933 par l'État qui l'intègre à son domaine privé.

Il est classé aux monuments historiques par un arrêté du 9 octobre 1936.

À l'initiative de la municipalité de Genêts, à laquelle l'îlot est rattaché, et du Groupe ornithologique normand (université de Caen), une réserve ornithologique y est créée en octobre 1985.

Tombelaine bénéficie de la convention de Ramsar pour la protection des zones humides depuis le 14 octobre 1994, date à laquelle la baie du Mont-Saint-Michel fait partie des sites mondiaux Ramsar, grâce à la valeur de ses zones humides, marais et fleuves côtiers.

Tombelaine se trouve dans le périmètre du Mont-Saint-Michel et sa baie, bien inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1979 et l'îlot est affecté le 24 février 2010 au Conservatoire du littoral. « Il constitue l’un des ilôts les plus importants du site Natura 2000 “Baie du Mont-Saint-Michel“ ».

 

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Quelques vestiges archéologiques témoignent encore du passé de l'îlot : tronçons de tours ruinées (bas d'une tour visible au centre), murs de courtine, rampe d'accès (à droite).

Par Martouf, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=36903222

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Tombelaine et le mont Saint-Michel vus depuis les prés-salés.

Par Julien Demade — https://www.flickr.com/photos/8401594@N07/2451287851/sizes/l/, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5705892

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Projet d'aménagement du rocher de Tombelaine.

Par Exposition virtuelle des Archives départementales de la Manche : Treize histoires du Mont, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18669183

 

Géographie et géologie

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Vue aérienne de la baie qui voit surgir la pyramide de l'Occident et le grand sphinx de Tombelaine, ces deux pointements ayant fécondé l'imagination paréidolique des auteurs romantiques

Par Uwe Küchler — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1190649

 

Le point culminant de l'îlot est le pic de la Folie qui s'élève à 45 mètres pour une longueur de 250 mètres, une largeur de 150 mètres et une superficie de trois hectares soit 0,03 km2.

Des intrusions tardives de leucogranite à biotite et muscovite sont à l'origine de cet îlot.

 

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Vue sur la baie découverte par la marée

Par Velvet — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=117829107

Faune

Tombelaine est la troisième colonie insulaire de reproduction pour les oiseaux marins en Normandie après l'archipel de Chausey et les îles Saint-Marcouf. L'îlot est un site de nidification important pour le Goéland brun, le Goéland marin et le Goéland argenté. Les oiseaux peuvent être observés à la jumelle depuis la grève.

Depuis la création de la réserve, seize espèces y ont niché : l'Aigrette garzette (180 à 200 couples en 2015, première colonie normande), le Héron garde-bœufs (30 à 50 couples en 2015), le Faucon pèlerin (depuis les années 1970), le Canard colvert, le Tadorne de Belon et des passereaux : Merle noir, Troglodyte mignon, Accenteur mouchet, Pigeon ramier, Fauvette à tête noire, Grive musicienne, Linotte mélodieuse, Corneille noire.

Les oiseaux de passage comptent le Grand Cormoran (tentatives de nidification), l'Ibis sacré, le Busard Saint-Martin, le Balbuzard pêcheur, le Milan noir, le Hibou des marais, la Spatule blanche, la Grue cendrée, le Bécasseau violet, la Fauvette pitchou, la Huppe fasciée, le Bruant des neiges (deux hivernages), le Bruant lapon, la Cisticole des joncs, la Mésange noire, le Loriot d'Europe et le Grand Corbeau.

L'accès à l'îlot est interdit du 15 mars au 31 juillet.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tombelaine#Faune

 


 

Le mont saint Michel 



Les lieux saints
Le Mont Saint Michel (50) 

- L'Abbaye
- L'église Saint Pierre 
- Tombelaine







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