Saint Jean Pied de Port
L’église, anciennement Notre-Dame du Bout du Pont est actuellement église de l'Assomption-de-la-Vierge.
La porte de Navarre conduit au parvis de l'église.
Sur
la gauche, un escalier mène au chemin de ronde que l'on peut emprunter
sur la quasi-totalité du rempart de la rive droite de la Nive et d'où
l'on découvre une vue magnifique sur le bassin du pays de Cize.
Près du pont, la maison qui jouxte le clocher a abrité durant des siècles l'hôpital Sainte-Marie.
L'église
et l'hôpital faisait partie du même ensemble, selon une architecture
hospitalière classique. (voir l'hôpital de Pons en Charente-Maritime).
Ces
hôpitaux médiévaux étaient ouverts à tous, "pauvres, passants,
pèlerins". Il est inexact de dire qu'ils étaient construits pour les
pèlerins de Compostelle.
En face se dresse le mur-pignon triangulaire de Notre-Dame du Bout du Pont avec son oculus.
Le tympan a été martelé pendant les guerres de Religion ou pendant la Révolution.
La partie supérieure du portail a été maladroitement restaurée.
Bâtie
en style gothique rayonnant sur des bases romanes, l'église présente
une nef à deux bas-côtés, deux étages de tribunes, des piliers élancés,
sans autre décor que la recherche de la ligne et un chœur polygonal.
Elle possède un portail et des chevets ogivaux, une abside à cinq pans.
L'église possède également un orgue datant de la moitié du XIXe siècle et dont le facteur fut Vincent Cavaillé-Coll.
Il est composé de deux claviers (grand orgue et récit) et d'un pédalier.
Il
fut l'objet d'une restauration de 2002 à 2004 et, à cette occasion, il
fut surmonté de la statue de Saint François-Xavier, patron de la
Navarre.
Pèlerinage de Compostelle
La
commune se trouve sur la via Podiensis, l'un des chemins du pèlerinage
de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui part du Puy-en-Velay et se prolonge
jusqu'au col de Roncevaux et, de là, à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Saint-Jean-Pied-de-Port est
également située sur la voie de la Nive, une variante du chemin de
Saint-Jacques-de-Compostelle suivie par les pèlerins qui, de Bayonne,
recherchaient à regagner le Camino navarro avant sa traversée des
Pyrénées, à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Arrivés, au nord, par la chapelle de la Madeleine, les pèlerins pénétraient dans la ville haute par la porte Saint-Jacques, puis suivaient la rue d'Espagne jusqu'au pont enjambant la Nive.
Là, deux itinéraires s'offraient à eux pour gagner Roncevaux : celui du port de Cize, qui suit le tracé de l'antique Iter XXXIV de l'Itinéraire d'Antonin reliant Bordeaux à Astorga, ou celui plus facile qui rejoint le col de Roncevaux (puerto de Ibañeta en
espagnol) par Valcarlos, située dans la vallée de la Nive, où
Charlemagne établit jadis son camp, avant de voler au secours de Roland,
à Roncevaux.
Au Moyen Âge, la route du col de Cize était la plus fréquentée, même si l'ascension de ce « mont remarquable », aux dires d'Aimery Picaud, n'était pas de tout repos :
« Pour
le franchir, il y a huit mille à monter et autant à descendre. [...]
Celui qui en fait l'ascension croit pouvoir, de sa propre main, toucher
le ciel. »
Dans son guide du Pèlerin, Aimery Picaud donne ces précisions sur la région : « Les
Navarrais et les Basques se ressemblent et ont les mêmes
caractéristiques dans leur façon de se nourrir et de se vêtir, et dans
leur langage. » »
Il nous parle aussi des percepteurs du péage : « Dans
ce territoire, c'est-à-dire, à la proximité du port de Cize, dans les
localités d'Ostabat et de Saint-Jean-Pied-de-Port, ils sont franchement à
envoyer au diable. En effet, ils vont au-devant des pèlerins avec deux
ou trois bâtons pour extorquer par la force un injuste tribut et si
quelque voyageur refuse de céder à leur demande et de donner de
l'argent, ils le frappent à coups de bâton et lui arrachent la taxe en
l'injuriant et en le fouillant jusque dans les culottes. »
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