église saint Jean-Baptiste
Une église du XVIIe siècle
Les archives attestent de la présence d'une église dès le XIIe siècle mais il reste peu de choses du bâtiment primitif.
Les troupes espagnoles sont venues incendier la ville à plusieurs reprises au cours des XVe et XVIe siècles.
L'église telle que nous la voyons aujourd'hui est de la deuxième moitié du XVIIe siècle, date de son agrandissement.
Elle était d'ailleurs encore en travaux lors du mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse en 1660.
Des aménagements (retable, grand portail...) ont duré jusqu'au XIXe siècle.
Le retable, "Domaine du Divin"
Le retable est la partie décorée, sculptée qui se trouve derrière l'autel où l'on célèbre l'Eucharistie.
Il est de style baroque, en bois doré pour exprimer non pas la richesse de l'église mais la présence et la beauté divine.
Parmi les éléments les plus importants du retable, nous pouvons noter de bas en haut, dans la partie centrale :
- le tabernacle, qui accueille la présence réelle du Christ dans le Saint Sacrement. C'est le lieu le plus sacré de l'église et de la vénération des fidèles.
- Saint Jean-Baptiste, saint patron de la ville (centre du retable) annonciateur de la venue du fils de Dieu.
- l'Assomption de Marie entourée d'angelots.
- le Père éternel bénissant le monde surmonté du Pélican, symbole de l'Amour divin, offert à tous les hommes.
La nef
Lorsque l'on pénètre dans l'église, on est d'abord frappé par le volume exceptionnel de la nef dont la voûte en châtaignier évoque la carène d'un navire.
A hauteur de la porte principale, un navire à aube, "l'impératrice Eugénie", du nom de l'épouse de l'empereur Napoléon III, est suspendu à un filin métallique.
Un membre de la famille Soudre, lignée d'armateurs luziens, l'a rapporté de Terre-Neuve et en a fait don à notre église en 1865.
Les galeries
Trois étages de galeries en bois de chêne longent les murs latéraux, entourant un orgue majestueux, dont le buffet date de 1710.
Jusque dans les années 1960, elles étaient réservées aux hommes. Les femmes, gardiennes du culte des défunts, occupaient la nef sur leur chaises placée sur la pierre tombale familiale.
La construction de ces galeries est avant tout une solution originale à la croissance démographique du XVIIe siècle dans le Labourd.
En effet, elles permettent d'accroître la capacité d'accueil de l'église d'un tiers.
Elles constituent une des particularités des églises basques du Labourd.
"L'adoration des mages" par J. Restout
La chapelle de droite accueille un tableau du peintre rouennais Jean Restout, daté de 1727 : l'adoration des mages.
Cette œuvre évoque la fête de l'Épiphanie que la communauté chrétienne de Saint Jean de Luz célèbre en janvier depuis le XVIe siècle pour permettre aux pêcheurs de la ville qui étaient absents lors de la Fête Dieu (juin) de pouvoir vénérer le Saint Sacrement par une procession composée d'enfants costumés représentant les Mages suivant l'étoile portée par l'ange.
La chaire
Avant
l'utilisation des moyens modernes d'amplification de la voix, les
prêtres prêchaient du haut de la chaire afin d'être entendus de tous.
On y accédait par un escalier tournant.
Soutenu par quatre monstres ailés, elle est en bois foncé et a de belles proportions.
Ses panneaux sculptés représentent Saint Jean-Baptiste et les quatre Évangélistes.
Le banc d'œuvre
Les élus de la ville siègent sur le banc d'œuvre lors des cérémonies importantes (Épiphanie, Pâques, fête de la Saint Jean...).
Le jugement du Christ (XVIIe siècle)
Au-dessus
du banc d'œuvre se trouve un tableau particulièrement original
représentant le procès du Christ face aux pharisiens et aux scribes du
Sanhédrin, le grand tribunal de la Palestine du 1er siècle. Chaque
personnage donne son avis dans une bulle.
Les fonts baptismaux
Face à la porte d'entrée, les fonts baptismaux ont été creusés dans l'épaisseur du mur.
L'ornementation évoque le baptême de Jésus par Saint Jean-Baptiste.
Des inscriptions en basque sur la voûte expriment le sens de ce sacrement qui fait entrer l'enfant, "héritier du Christ", dans la communauté chrétienne.
Cet ensemble est du XVIIIe siècle.
Le chemin de croix
Ces 14 panneaux polychromes sont l'œuvre du sculpteur Maxime Réal del Sarte et datent de 1950.
Le mariage de Louis XIV - 9 juin 1660
Le
mariage entre Louis XIV, roi de France, et Marie-Thérèse, infante
d'Espagne, est une clause du traité des Pyrénées (signé sur l'île des
Faisans sur la Bidassoa en 1659) qui met fin à la guerre de 30 ans,
longue et meurtrière entre les deux royaumes.
Pourquoi Saint-Jean de Luz ?
Au XVIe et XVIIe siècles, la cité corsaire connaît une prospérité éclatante due à la guerre de course et à la pêche. C'est avant tout la ville la plus proche de la frontière avec le royaume d'Espagne.
La
porte par laquelle les époux royaux sont passés n'existe plus, elle a
été murée en 1669 à la construction de la grande entrée à deux portes et
non juste après le mariage comme le suggère l'inscription à l'extérieur
de l'église.
Source : brochure que l'on trouve dans l'église ou à l'office de tourisme.
Le bel antependium (devant
d'autel) brodé de minuscules perles de verre coloré, aurait été donné à
l’église, avec d'autres ornements et objets de culte, par Louis XIV à
l’occasion de son mariage. MH 20 décembre 1906.
L'autel est
surélevé de douze marches au-dessus du niveau de la nef. C'est un
arrangement fréquent dans les église du Labourd, ce qui leur donne,
conjugué avec les galeries, l'aspect d'un théâtre. La sacristie est
alors placée sous l'autel. Les galeries entourent la nef de trois côtés.
C'est une caractéristique des églises du Labourd qu’on dit unique en
Europe. L’évêque de Bayonne, dès 1556, en avait autorisé et encouragé la
construction dans le but d’augmenter à moindre frais la capacité des
églises, à une époque de grand développement démographique. Un récit du
mariage de Louis XIV, en 1660, note qu’à Saint-Jean-de-Luz « de chaque
côté de l’église, il y avait trois galeries fort longues. » Ces
galeries, très abîmées, furent reconstruites à l’identique en 1857,
grâce en partie à un don de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie,
alors en villégiature à Biarritz. Autrefois, seuls les hommes avaient
accès aux galeries ; la nef était réservée aux femmes. Chacune d’elles
plaçait sa chaise sur la tombe familiale, « jarleku », extension de l’
« etxe », la maison patrimoniale.
Trois lustres dans le chœur, et deux lutrins en forme d’aigle datent du XVIIe siècle. MH 5 décembre 1908.
L’orgue :
son buffet, jumeau de celui de la cathédrale Sainte Marie d’Oloron,
date certainement de la même époque, 1652. Classé aux Monuments
Historiques le 5 décembre 1908. On donne 1709 comme date de la naissance
de l’instrument, plusieurs fois restauré, relevé, reconstruit depuis.
Sculptures, tableaux, vitraux
À l’extérieur de l’église, sur un palier de l’escalier Sud, une Pietà très abîmée daterait du XVe siècle. MH 20 décembre 1906.
Saint Ambroise : tableau en bois doré, du début du XVIIe siècle. Il se trouve près de l’autel dédié à saint Joseph.
MH 31 mars 1959.
La Décollation de Sainte Quitterie, princesse wisigoth, martyrisée en 476, à Aire-sur-l'Adour. Tableau anonyme du XVIIe siècle placé dans le transept droit. MH 27 février 1984.
L'église est ouverte du lundi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h, le dimanche de 8h30 à 12h et de 15h à 19h.
Les horaires des messes :
Samedi à 18h30
Dimanche à 8h30 (bilingue)
Dimanche à 10h30
Dimanche à 18h30
Dimanche à 8h30 (bilingue)
Dimanche à 10h30
Dimanche à 18h30
Rue Gambetta - 64 500 Saint-Jean-de-Luz
33 (0)5 59 26 08 81
33 (0)5 59 26 08 81
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