Présentation de Jésus au Temple

Présentation de Jésus au Temple
Rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon

Présentation de Jésus au Temple, Rencontre du Seigneur Jésus avec le vieillard Syméon



La fête de ce jour a un double objet, célébrer la Purification de Marie et la Présentation de Jésus au Temple selon la loi de Moïse.

Cette loi fixait le temps où les mères devaient se présenter avec leurs nouveau-nés devant les autels, et elle exigeait une offrande pour le rachat des enfants mâles.

Ni Marie, toute pure dans sa maternité, ni Jésus, Fils de Dieu, n'étaient obligés à cette cérémonie ; cependant par humilité, et pour donner aux hommes un éclatant exemple d'obéissance aux lois divines, Marie, accompagnée de Joseph et portant Jésus en Ses bras, Se rendit au Temple de Jérusalem.

La fête chrétienne qui nous conserve le souvenir de cette cérémonie porte, dans le langage populaire, le nom de la Chandeleur, à cause de la procession qui se fait ce jour-là dans nos églises avec des cierges allumés.

Les cierges symbolisent Notre-Seigneur Jésus-Christ, Lumière du monde ; la procession représente le passage de la sainte Famille dans le Temple et la rencontre des deux vieillards Siméon et Anne.

Saint Anselme, développant ce mystère, nous dit qu'il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme.

La cire, ouvrage de l'abeille virginale, est la Chair du Christ ; la mèche, qui est intérieure, est Son Âme ; la flamme, qui brille en la partie supérieure est Sa Divinité.

La procession de la Chandeleur nous apparaît comme la marche du peuple chrétien à la lumière du Christ, figuré par les cierges que porte le clergé, la portion choisie de l'Église, comme Jésus même était porté entre les bras de Marie, entre ceux du saint vieillard Siméon et du pontife qui L'offrit au Seigneur.

Les cierges de la Chandeleur sont bénits avec une solennité toute particulière et avec l'emploi des prières les plus touchantes. Conservés dans la maison des chrétiens, ils sont un gage de la protection divine.

Il est dans l'esprit de l'Église d'allumer les cierges de la Chandeleur pour repousser les esprits de ténèbres, dans les dangers corporels et spirituels, au lit des mourants, pour éloigner d'eux l'ennemi des hommes, qui fait alors son suprême effort afin d'arracher les âmes à Dieu.

C'est bien alors surtout, en effet, que l'homme a besoin du recours du Rédempteur, vraie lumière des âmes, pour illuminer les derniers instants de sa vie.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.




La Présentation de Jésus au Temple, fresque de Fra Angelico, vers 1440



La Présentation de Jésus au Temple est un événement de la vie de Jésus tel que relaté dans l'Évangile selon Luc (Lc 2:22s). Accomplissant une prescription de la loi juive - « Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur » (Ex 13:2,11-13) - les parents de l'enfant Jésus le présentent et l'offrent au Temple de Jérusalem. Il y est reçu par le vieillard Symeon.

Ce récit lucanien a plus un caractère apocalyptique et théophanique qu'historique.

La fête chrétienne qui y est associée est célébrée quarante jours après Noël, c'est-à-dire le 2 février dans le calendrier grégorien.

Dans les Églises d'Orient, elle est aussi célébrée le 2 février du calendrier julien, qui équivaut au 14 février du calendrier grégorien.

Le 2 février fut longtemps une date importante pour les paysans ce qui est commémoré par un grand nombre de proverbes. Cette date est traditionnellement celle de la Chandeleur, originairement une fête païenne célébrant la lumière remplacé par la fête chrétienne.

Cette fête est également un thème de l'iconographie religieuse, aussi bien en peinture qu'en enluminures, sculpture, vitraux, tapisseries, etc. Elle s'inspire d'une scène décrite par l'Évangile selon Luc II, 22-39 où le fils de la Vierge Marie est annoncé par Syméon comme le « Maître » et « la lumière qui portera la révélation aux païens », c'est-à-dire aux non-juifs.



Présentation au Temple, émail byzantin (XIIe siècle) sur plaque d'or, Kunstgewerbemuseum Berlin


Le texte

Luc 2,21-40
« Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception. Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. » Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre. » Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »
— traduction pour la Liturgie catholique en langue française


Présentation de Jésus au Temple (Hans Holbein l'Ancien, 1501, Kunsthalle de Hambourg)

 

Éléments d'histoire et d'interprétation

L'interprétation traditionnelle de cet épisode est que les parents de Jésus accomplissent le rite religieux juif de rachat du premier-né selon lequel les garçons premiers-nés devaient être « rachetés », à l'âge d'un mois, par un sacrifice animal (Nb, 18, 15) car ils étaient considérés comme appartenant à Dieu (Ex 13:2-12). Cependant, cette interprétation semble erronée, le sacrifice offert (deux colombes) étant celui de la purification de Marie (Lévitique 12, 1-8). Purification était le nom de la fête du 2 février dans l'Église latine jusqu'au moins le concile Vatican II.

La tradition orientale célèbre depuis au moins le IVe siècle la fête de la Présentation de Jésus au Temple, ou plus exactement, en grec, sa Rencontre (Ὑπαπάντη ou Ὑπάντη) avec Siméon et Anne. Elle apparaît en premier dans le rite de l'Église de Jérusalem. À l'origine elle se célébrait le 14 février, puisque Jérusalem célébrait la nativité de Jésus, à cette époque et jusqu'au milieu du VIe siècle, le 6 janvier. Des documents arméniens, géorgiens et grecs éclairent les circonstances historiques tragiques dans lequel s'est réalisé le passage du 14 au 2 février.

Cette fête portait, et porte encore, le nom de Chandeleur, fort appréciée des enfants, car on y faisait, ou fait encore (?), des crêpes au sucre.


La Présentation de Jésus au Temple par Hyacinthe Rigaud. Tableau achevé en 1743 et légué par testament à Louis XV. Paris, musée du Louvre


Prière de Syméon

Le récit rapporte le cantique de Syméon (le Nunc dimittis) :

« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut. [...]
Et sa prophétie sur Jésus et Marie :
" Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme » (Lc, 2:34-35).

Cette prière est récitée traditionnellement par les fidèles chrétiens avant le coucher du soir ou dans les offices funèbres.

Ce récit évoque aussi Anne la prophétesse (Lc, 2:36-38).

Source :


La Chandeleur est une fête religieuse chrétienne officiellement appelée la Présentation du Christ au Temple.

On disait aussi autrefois Hypapante.

Elle commémore la Présentation de l'enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification (ou les relevailles) de sa mère, la sainte Vierge (Luc 2, 22).

Elle est actuellement fixée au 2 février.

 

Historique

Le nom populaire de cette fête en français, Chandeleur, a une origine latine et païenne : la festa candelarum ou fête des chandelles, d’après une coutume consistant à allumer des cierges à minuit en symbole de purification.

Chez les Romains, on fêtait les Lupercales aux environs du 15 février, fêtes inspirées de Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. À la même époque, on trouve également la fête de Feralia.

Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1er février. Ce rite en l’honneur de la déesse Brigit, célébrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.

Au Ve siècle, le pape Gélase Ier substitue cette fête aux antiques lupercales ou aux fêtes de Proserpine et de Cérès.

Selon Lévitique 12, un petit garçon premier né doit être présenté au Seigneur par sa mère, 40 jours après la naissance, avec une offrande de deux tourterelles. Le rite observé par la Sainte Famille est décrit en Luc 2, 21-24.

Dans les églises, on remplace les torches par des chandelles bénites dont la lueur éloigne le Mal et rappelle que le Christ est la lumière du monde.

Les chrétiens rapportent ensuite les cierges chez eux afin de protéger leur foyer.

C’est à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commençaient. On se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir.

Mais ce n’est qu’en 1372 que cette fête sera officiellement associée à la purification de la Vierge.

 

Hypothèse de l'ours

Longtemps en Europe, l’ours fut l’objet d’un culte qui s’étendit de l’Antiquité jusqu’au cœur du Moyen Âge.

Les peuples germains, scandinaves, et dans une moindre mesure celtes, célébraient la sortie d’hibernation de l’ours vers la fin du mois de janvier ou le tout début du mois de février.

Mais la date faisant l’objet des plus importantes célébrations était le 24 janvier dans la majeure partie de l’Europe. Il s’agissait du moment où l’ours sortait de sa tanière pour voir si le temps était clément. Cette fête était caractérisée par des déguisements ou travestissements en ours, et des simulacres de viols ou d’enlèvements de jeunes filles.

L’Église catholique chercha pendant longtemps à éradiquer ce culte païen.

Pour ce faire, elle institua la Fête de la Présentation de Jésus au Temple qui est célébrée le 2 février et qui correspond à la Fête de la Purification de la Vierge Marie.

Cependant, les célébrations de l’ours et du retour de la lumière continuaient lors de feux de joie et autres processions de flambeaux. Le pape Gélase Ier institua donc au Ve siècle la fête des chandelles.

Du XIIe au XVIIIe siècle, la chandeleur fut appelée « chandelours » dans de nombreuses régions françaises où le souvenir du culte de l'ours était encore très présent.

Il est indéniable qu’il subsista longtemps des cultes païens en Europe que les souverains chrétiens et les Églises ont cherché à éradiquer.

Mais pour que « l’hypothèse de l’ours » soit ici éclairante, il faudrait, selon certains, qu’elle soit opérante à Rome au milieu du Ve siècle, là où la fête de Noël a été fixée au 25 décembre, et à Jérusalem, là où l’usage liturgique s’est établi de fêter la Présentation.

En fait il n'y a pas besoin de cet éclairage, le calendrier chrétien lui-même s'en chargeant.

En effet on y voit que la Chandeleur y est fixée au 2 février, et la Sainte-Brigitte au 1er février (Brigitt étant le nom de la Déesse celtique, célébrée à date équivalente).

Il y a également la Saint-Ours d'Aoste, la Saint-Blaise (qui signifie "ours").
De plus la Chandeleur est l'ouverture de la période carnavalesque ; or l'ours est l'animal carnavalesque par excellence.

Reste que la "festa candelarum" à Rome commémorait la recherche de la Déesse de la Lumière Perséphone enlevée par le Roi de l'Autre Monde Hadès, par sa Mère la déesse de la Vie Déméter. Perséphone n'étant plus dans notre monde les ténèbres étaient omniprésentes, sa mère a alors éclairé sa recherche avec une torche, et a fini par obtenir que sa fille serait sur Terre et sur l'Olympe pendant 2/3 de l'année (période claire), et dans l'Autre Monde (les Enfers) durant 1/3 du temps (saison hivernale). La fête des chandelles symbolise le retour de la Lumière. Février par ailleurs tire son nom de "februar": purifications (depuis l'Antiquité).

Le christianisme a donc placé la fête de la Purification de la Vierge à ce moment. La purification dont il s'agit est celle de la sortie de la "ténèbre hivernale". Les mythes de la Belle au Bois dormant ou de Thésée et Ariane (par exemple) narrent la libération de la lumière (l'Aurore de l'année) par le "chevalier solaire".

 La chandeleurLa chandeleur

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