Penne d'Agenais Notre-Dame de Peyragude

Penne d'Agenais 
Notre-Dame de Peyragude



Penne d'Agenais : Notre-Dame de Peyragude



En 1562, Vierge serait apparue à une jeune bergère née dans une famille pauvre, pour lui demander de reconstruire le sanctuaire de Notre-Dame de Peyragude, détruit par les protestants.

La Vierge lui promet qu’elle trouvera du pain à la maison et laisse en souvenir dans les rochers où Notre Dame veut fonder sa demeure, une petite statue.

En 1653, les échevins de Penne font le vœu de rebâtir la chapelle si la peste les épargne. Cette prière fut exaucée et dès lors les pèlerinages prirent une ampleur considérable.

Pendant la révolution la chapelle est de nouveau détruite mais la petite statue est soustraite au pillage.

Cinquante ans plus tard un petit sanctuaire est reconstruit.

En 1897 l'Archevêque de Bordeaux vient poser la première pierre de l'actuel sanctuaire mais les travaux sont souvent interrompus faute d'argent.

Le 11 septembre 1949, Mgr Rodié consacre la basilique sous le titre de «Cœur immaculé de Marie refuge des pécheurs».
 
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En première ligne, il faut placer Notre-Dame de Peyragude {de petra acuia), dans l'antique ville de Penne, non moins curieuse par la situation de ses maisons qui tapissent le flanc de la montagne, que par ses ruines empreintes de tant de souvenirs de guerre, de succès et de revers ; mais bien plus curieuse encore par son église de Notre-Dame placée sur la cime du rocher.

D'où vient la statue qu'on y vénère ? Est-il vrai que dans la vallée de Sainte Foi de Penne, sur les bords de l'Oldus, la sainte Vierge ait apparu à une bergère près de mourir sous la neige de froid et de faim ; qu'elle lui ait promis et fait trouver à la maison le pain qui manquait à la famille depuis plusieurs jours ; que ses parents et l'enfant venus au lieu de l'apparition pour remercier la dame aient trouvé, en sa place, au fond d'une grotte, la statue, portée dès ce moment à l'église du Mercadiel, et dès lors toujours vénérée ?

C'est ce que rapporte la tradition populaire.

Si elle n'a pas de preuves pour s'imposer, elle a au moins mille exemples pareils pour se faire respecter.

Le lieu, les personnes, le but portent le sceau ordinaire des œuvres de la sainte Vierge. Toujours est-il qu'il a existé de temps immémorial, à deux cents pas de la ville de Penne, dans le territoire de Notre-Dame du Mercadiel, une chapelle consacrée à la très-sainte Vierge, sous le vocable de son Assomption. 

Les statuts d'une confrérie du Saint Esprit, publiés en 1383, établissent que les confrères iront y entendre une grand'messe, et y présenter chacun son offrande le dernier jour de l'octave du Saint-Sacrement, à l'honneur, révérence et louange de la glorieuse Vierge  Marie, mère de Notre-Seigneur, pour qu'elle les veuille garder et défendre de tous périls et maux ; impétrer merci et grâce du Saint-Esprit avec son cher benoît fils, avec laquelle grâce ils puissent faire œuvres bonnes et services plaisant à Dieu.

Telle fut la fureur des hérétiques contre ce lieu sacré, que les évêques qui vinrent le visiter après ce temps de sacrilège n'y trouvèrent plus que des ruines.

Au temps de Gaspard de Daillon du Lude, en 1032, quelques pierres dispersées sur le sol indiquaient seules la place de l'ancien oratoire.

Ce que plusieurs de ces pontifes entreprirent successivement pour le relever, la piété publique l'acheva. Et voici comment.

Dans un temps où la peste désolait la ville de Penne et ses environs (1653), on fit beaucoup de prières ; mais le fléau continuait toujours ses ravages.

Enfin, la confrérie des pénitents, qui était composée alors des hommes les plus recommandables de la ville et des environs, fit vœu de rebâtir l'église de Notre-Dame de Peyragude, et d'y aller processionnellement, nu-pieds, les jours de Noël, de Pâques, de la Fête-Dieu, de Saint Jean et de la Toussaint, et ce, à perpétuité.

La procession partit dans cette disposition. A peine fut-elle arrivée sur l'emplacement de Notre-Dame, où le Sancta Maria fut entonné, que les pestiférés se sentirent guéris.

Cette procession a eu lieu jusqu'à la révolution, avec la seule différence qu'il n'y avait que celui qui portait la croix qui fût nu-pieds.

La formule du vœu qui obtint la cessation si prompte du fléau était ainsi conçue :

Vœu à Notre-Dame de Peyragude.
« Nous, Michel Bompar, prêtre et recteur de Noaillac, ancien confrère, et François Dulong, marchand, aussi confrère, tous deux unanimement avons fait vœu à Notre-Dame de Peyragude de vouloir prier son fils Jésus d'apaiser son ire de la maladie contagieuse, et promettons d'aller dans l'église de Notre-Dame de Peyragude en procession, pieds nus, sortant de notre chapelle de Saint-Jean de Penne, et priant tous nos confrères de vouloir assister a ladite procession, le lendemain de la fête de Noël, toutes les années, et se confessant et communiant dans ladite église de Notre-Dame de Peyragude, afin que le bon Dieu nous préserve tous généralement, et particulièrement tous nos confrères qui ignorent le présent vœu et assisteront à ladite procession le lendemain de la fête de Noël. Fait le vœu dans l'église de Noaillac, le 20 septembre 1653. »

Les pénitents ratifièrent et dépassèrent avec tant de zèle les conditions de ce vœu qu'une nouvelle église fut promptement construite.

Antoine Bayle, habitant de Penne, recevait les aumônes, dirigeait les travaux et prenait soin des ornements.

Cette église était longue de vingt-cinq pas, large de dix, carrelée, et avait deux grandes chapelles, du côté de l'épître et de l'évangile ; l'une, dédiée à saint Roch, dont on avait éprouvé la protection en 1653, et dont la fête se solennisait le lendemain de la grande fête de Peyragude ; l'autre, sous le vocable de saint Joseph, représenté déjà donnant la main avec Marie à l'Enfant Jésus, dans les peintures du ciborium qui couvrait le maître-autel.
L'évêque d'Agen, Claude Joly, visitant Peyragude dix-huit ans après le vœu des habitants, dressa un inventaire de tout ce que leur générosité y avait réuni d'objets précieux.

Il y a, ajoute le prélat dans son procès-verbal de visite, quantité de cierges, petits habits d'enfants, jambes de bois et béquilles, attachés à la muraille du chœur, qui sont des marques des services que les peuples ont reçus de Dieu par l'intercession de la Vierge.

On avait fait de nouveaux efforts, dans les années suivantes, pour compléter la décoration des chapelles et restaurer des ouvrages qui avaient succombé à leur propre imperfection, lorsque le vent de la révolution vint tout abattre.

En 1796, l'église fut vendue aux enchères et démolie.

On conserve encore dans quelques familles, comme des reliques, des portes de tabernacle, des bois d'autel, des images, des rubans de Notre-Dame, sauvés des décombres.

La pierre sacrée du maitre-autel en fut aussi retirée par une personne pieuse ; et une autre, mademoiselle Annon de Laval, donna asile dans sa maison à la statue.

Cette sainte image resta là ignorée, gardée par une pieuse jalousie qui ne faisait part à personne de son dépôt, jusqu'au jour où la mystérieuse armoire qui la cachait s'ouvrit en faveur de mademoiselle Clotilde Delpech.

Une fois connue, la sainte Vierge fut bientôt demandée par tous, obtenue par M. Malateste de Beaufort, curé de la paroisse, et rendue à la vénération publique dans l'église de Notre-Dame du Mercadiel.

Tant qu'elle habita ce refuge provisoire, les pèlerinages, les hommages de toutes sortes ne lui firent pas défaut.

Mais pouvait-on oublier que, du haut de son rocher, elle avait longtemps dominé et béni la contrée ?

Ce souvenir, réveillé tout à coup dans les cœurs, émut le diocèse.

Les aumônes affluèrent ; un nouvel édifice sortit, non pas des anciens fondements, mais de la propriété même de Notre-Dame et du sol que couvrait la chapelle funéraire de Notre-Dame de Pitié.

Le 31 mai 1843, Mgr de Vézins reporta solennellement, au milieu de l'enthousiasme de la population, dans le sanctuaire commencé, l'antique statue.

Aux pieds de cette Mère de douleurs, tenant sur ses genoux le corps inanimé de son divin Fils, les grâces surabondent : on y recueille, aux cinq principales fêtes de la sainte Vierge, des indulgences plénières accordées par S. S. Grégoire XVI, et d'autres attachées à la simple visite que l'on y fait.

Les prodiges se perpétuent et constituent un héritage merveilleux, qui autorise toutes les confiances.

Nous en citerons seulement quelques-uns.

Au dernier siècle, madame de Bellecombe, d'une famille de Penne, revenait de Pondichéry, où son mari, lieutenant général des armées du roi, exerçait les fonctions de gouverneur.

Des croiseurs anglais attaquèrent le vaisseau.

Au moment où leurs boulets fracassaient la mâture et pénétraient même dans la chambre réservée à madame de Bellecombe et à sa suite, elle fit un vœu à Notre-Dame de Peyragude.

Soudain s'élève un vent favorable, qui pousse le vaisseau loin de ses ennemis et le sauve de leur fureur.

A son arrivée en France, on vit madame de Bellecombe, entourée des dames de Penne qui l'attendaient sur le rivage, marcher nu-pieds jusqu'à Notre-Dame, y faire ses dévotions, donner un ornement complet, et se plaire à répéter, à tous, les détails de sa miraculeuse délivrance.

M. d'Hébrard, habitant de Saint-Martin-des-Cailles, dut son salut a la même protection, dans des circonstances analogues.

En l'absence des pêcheurs du Pont-de-Penne, il voulut prendre lui-même le poisson dont il avait besoin, et se lança avec sa nacelle sur le fleuve.

Les eaux étaient hautes et violentes ; elles l'emportèrent rapidement loin les bords ; il allait être précipité dans la chaussée mugissante, tout secours était impossible.

Il se jette à genoux dans sa nacelle, tourne ses regards vers Notre-Dame de Peyragude, et promet à cette bonne Mère de venir chaque année, s'il échappe à la mort, communier dans son église le jour de l'Assomption.

Il n'avait pas achevé sa prière, que la nacelle, heurtant contre un rocher et repoussée vers l'autre rive, disparaissait dans les eaux.

Mais il avait eu le temps de saisir un arbre, auquel il se tint enlacé jusqu'à ce qu'un prompt secours lui fût apporté.

Chaque année, le 15 août, il payait, par une communion et par une offrande, le tribut de sa reconnaissance à Notre-Dame de Peyragude.

Combien d'autres faveurs attestent que les prières adressées à Marie dans ce lieu privilégié sont puissantes et fécondes !

Tantôt c'est une femme déchirée de douleurs, surexcitée jusqu'au désespoir, qui y retrouve la résignation, la confiance et la paix.

Tantôt c'est un homme tombé dans l'abrutissement de l'intempérance et de la passion du vin, qui s'y relève tout a coup par une résolution généreuse et met fin à sa misère en mettant fin au vice qui en était la source.

Une fois, une jeune enfant est délivrée d'une fièvre mortelle : une autre fois, une enfant de cinq ans, qui fut plus tard madame de Lécussan, revient à la santé, tandis qu'autour d'elle on récite les litanies de la sainte Vierge et qu'on commence une neuvaine à l'autel de Peyragude.

Enfin, si, en 1842, la paroisse de Penne échappa à la suette, qui ravageait cruellement des populations voisines, c'est a sa Protectrice, visitée et priée avec ferveur, qu'elle se plaît a l'attribuer.

La mémoire de tant de bienfaits se ranime chaque jour par des bienfaits nouveaux, et des pèlerins de toute condition affluent à Notre-Dame de Peyragude.
Un jour d'hiver, il y a bien longtemps de cela, une bergerette faisait paître ses moutons sur le plateau qui domine la vallée de Sainte-Foi de Penne et le bassin de Villeneuve.

Rien n'est plus pittoresque et plus beau que le point de vue dont on jouit de cette hauteur, mais la jeune fille n'y prenait point garde ; elle baissait tristement la tête, et de grosses larmes roulaient sur ses joues pâlies par la souffrance.

Elle s'avance lentement vers le rocher où s'élevait jadis la tour princière, elle s'agenouille au pied d'une saillie du roc, et, joignant les mains, elle invoque l'aide de Dieu et de sa sainte mère. Elle prie longtemps, on dirait qu'elle ne peut se décider à se relever sans avoir obtenu quelque soulagement ; mais ses forces la trahissent, elle s'affaisse sur elle-même, et s'évanouit tout à fait.

Le froid était vif , et la bise marbrait de nuances violettes le doux visage de la bergère ; la neige commençait à tomber, la pauvre fille allait mourir. Mais voici qu'une belle dame, vêtue d'une robe blanche étoilée d'or, la soulève doucement, et d'une voix plus harmonieuse que les plus harmonieux concerts, lui dit :
- Conte-moi ta peine, mon enfant.
La jeune fille ouvre les yeux et demeure tout étonnée, à la vue de la gracieuse apparition, qui lui sourit avec une angélique bonté.
- Ne crains rien, mon enfant, reprend la dame. Dis-moi quelle est ta souffrance.
- J'ai faim, répond la fillette, mon père et ma mère ont faim.
- Et moi aussi, j'ai faim, dit la dame. Cours au village, et dis à ta mère de cuire un pain pour toi, pour elle, pour ton père et pour moi. J'en veux ma part, j'aime le pain des larmes.
- Ah ! dit la bergère, nous n'avons pas même le pain des larmes, ni celui du travail, et tout à l'heure je demandais l'aumône à Jésus et à la vierge Marie ; car je n'espère plus qu'en eux.
- Ta prière est montée au ciel, ma fille. Dieu, qui donne la nourriture aux petits oiseaux et qui revêt les lis des champs, pourrait-il ne pas écouter l'enfant qui lui demande le pain de tous les jours ? Va donc au village et laisse-moi la garde de ton troupeau. La gerbe a donné son grain et la pâte fermente au pétrin de ta mère.

La bergère hésitait encore ; mais comment désobéir à cette belle dame, qui commande avec tant de douceur et d'autorité ?

Elle court chez sa mère et lui communique l'ordre qu'elle a reçu ; et comme la pauvre femme refuse de croire à ses paroles, elle ouvre le pétrin, qu'elle trouve rempli d'une pâte superbe et levée à point.

Vite on chauffe le four, et dès que le pain est cuit, les bonnes gens partent pour la montagne ; car ils ne veulent pas l'entamer avant de l'offrir à la bonne dame. Mais ils la cherchent en vain ; il n'y a plus sur le plateau que les moutons de la bergère. Son agneau favori vient au-devant de la famille et la guide en bêlant vers la roche aiguë, à l'angle de laquelle il se met à genoux.

La jeune fille entre dans la grotte, la trouve remplie d'un parfum délicieux, et voit sur la mousse qui en tapisse le fond, une petite image de la Vierge. 

Elle la prend, la baise avec respect et va la porter à l'église de Mercadiel.

Elle y retourne le lendemain, pour prier devant cette chère image ; mais, ô douleur ! elle ne l'y retrouve plus.

Elle va prier dans la grotte, et le premier objet qu'elle aperçoit, c'est la petite madone dont elle déplorait si vivement la perte.

Elle ne s'explique pas comment la gracieuse statuette peut se retrouver, elle l'emporte de nouveau et la place dans l'église, qui lui semble une demeure plus digne de la sainte image ; mais le même miracle a lieu encore une fois, et la fille des champs comprend enfin que Marie veut être honorée au lieu même où elle a daigné visiter et consoler son humble servante.

Elle était trop pauvre pour concevoir la pensée d'élever une chapelle en ce lieu ; mais quand on sut comment s'étaient manifestées en sa faveur la puissance et la bonté de la mère de Dieu, les dons affluèrent de tous côtés, et les miracles qui s'opérèrent à la grotte de la Pierre-Aiguë stimulèrent encore la générosité des fidèles.

Tel est le récit traditionnel de l'origine de Notre-Dame de Peyragude (Pierre-Aiguë).

Aucun document authentique ne parle de sa fondation, et l'opinion généralement reçue est qu'elle servait autrefois de chapelle au château de Penne ; ce qui toutefois ne prouve rien ni pour ni contre la légende.

Ce qu'on peut affirmer, c'est que les populations ont constamment entouré ce sanctuaire du respect le plus profond et de la piété la plus tendre.

Notre-Dame de Peyragude était très-célèbre au commencement du XIIIe siècle, époque à laquelle Simon de Montfort s'empara du château de Penne, qui tenait pour les Albigeois. Saint Dominique, qui accompagnait le vaillant chef catholique, allait souvent, dit un pieux historien, prier au pied de la statue miraculeuse.

Pendant les longues et cruelles guerres du siècle suivant, les Anglais, maîtres de la Guienne, envahirent les provinces voisines, s'emparèrent de la ville et du château de Penne.

Les chroniqueurs ne parlent pas de la chapelle ; mais on pense qu'elle fut alors réduite en cendres. Toutefois elle dut être rebâtie bien promptement : car les statuts de la confrérie du Saint-Esprit, publiés peu d'années après, imposent à ses membres l'obligation d'aller entendre la messe à Notre-Dame de Peyragude pendant l'octave du saint sacrement.

En 1563, cette église fut complètement détruite par les Calvinistes, et plusieurs prélats gémirent successivement sur cette destruction impie, sans oser espérer que jamais le sanctuaire béni pût sortir de ses ruines.

Mais cent ans après ce désastre, les maux du pays étant de plus en plus grands, car la famine et la peste y sévissaient cruellement, à la suite de la guerre, les bonnes gens de Penne, se voyant tous menacés d'une mort affreuse, se souvinrent de la Vierge, qui les avait si longtemps protégés. 

La confrérie des Pénitents, qui était alors composée des hommes les plus recommandables de la ville et des environs, fit vœu de rebâtir l'église de Notre-Dame de Peyragude, et d'y aller processionnellement nu-pieds, les jours de Noël, de Pâques, de la Fête-Dieu, de saint Jean et de la Toussaint, et ce à perpétuité.

La procession partit dans cette disposition. A peine fut-elle arrivée sur l'emplacement de Notre-Dame où le Sancta Maria lut entonné, que les pestiférés se sentirent guéris. Cette procession a eu lieu jusqu'à la Révolution, avec la seule différence qu'il n'y avait plus que celui qui portait la croix qui fût nu-pieds.

La reconnaissance fut à la hauteur du bienfait ; chacun voulut contribuer selon ses moyens à la reconstruction du temple béni, qui parut s'élever comme par enchantement.

En 1668, l'église était non-seulement achevée, mais richement ornée. Son tabernacle avait six pieds de haut, six de large et six statues dorées. Des deux chapelles latérales, l'une était dédiée à saint Joseph, l'autre à saint Roch, en souvenir de la peste dont le pays avait été miraculeusement délivré. Il y avait quantité de cierges, petits habits d'enfants, jambes de cire et béquilles attachées à la muraille du chœur, qui étaient, dit un évêque, des marques du secours que les peuples avaient reçu de Dieu, par l'intercession de Marie.

Jusqu'à l'époque de la Révolution, Notre-Dame de Peyragude vit s'accroître le nombre de ses pèlerins ; elle fut même longtemps protégée par les souvenirs qui s'y rattachaient ; mais enfin le jour vint où elle fut pillée et profanée. On brisa, on livra aux flammes ce qu'on ne pouvait emporter, et en 1796 l'église fut vendue et démolie.

Toutefois la miraculeuse image avait été sauvée, et quand la paix revint, quand les temples se rouvrirent, la petite madone, dont l'asile bien-aimé n'existait plus, alla orner l'église du Mercadiel. La foule y accourut de toutes parts, et, pour satisfaire l'empressement, il fallut laisser la statue exposée nuit et jour.

Mais, dit M. l'abbé Pouget, cette pieuse image, objet de tant d'hommages, instrument de tant de prodiges de miséricorde, ne devait pas rester toujours dans un sanctuaire emprunté, comme un étranger sous la tente hospitalière.

A la suite d'une épidémie (la suette) qui désola le pays, en 1842, sans faire une seule victime à Penne, la reconstruction de la chapelle de Peyragude fut encore une fois entreprise.

Aujourd'hui l'image vénérée a repris possession de la Pierre-Aiguë, et du haut de ce plateau, où les splendides beautés de la nature semblent donner un nouveau charme aux pompes de la religion, la vierge Marie se plaît encore à répandre sur ceux qui l'implorent ses plus merveilleux bienfaits, ses plus amples bénédictions.
Source : Livre "Les pèlerinages de France" par Eugène Rosary

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