Notre-Dame de la Treille (Lille)

Notre-Dame de la Treille (Lille)


Cependant un rayon céleste semble dorer celte humble origine ; une gracieuse chronique, longtemps répétée dans les manoirs des nobles et au foyer du pauvre peuple, affirme que Lille, encore au berceau, reçut des marques :

 La Sainte Vierge apparaissant à Ermengarde


C'était sous le règne de Clotaire II : Salvaërt, prince de Dijon, traversait la Flandre, accompagné de sa femme, suivi de ses serviteurs, lorsque dans une forêt, non loin de Lille, il se vit attaqué par une bande de brigands, que commandait un des leudes de Clotaire, Phinaert, qui sous la suzeraineté du roi mérovingien, gouvernait le pays du Buc.

Le prince de Dijon fut défait et massacré, sa femme Ermengarde essaya de sauver sa vie et celle de l'enfant dont elle allait devenir mère, en s'enfuyant dans la profondeur de la forêt.

Après une longue marche, arrivée au bord d'une fontaine ombragée de saules, elle s'assit, accablée, et bientôt la fatigue l'emportant sur l'inquiétude et la douleur, elle s'endormit...

Pendant son sommeil, la Mère du Sauveur lui apparut, tenant un bel Enfant qu'Elle lui présenta, en ajoutant cette promesse qui consola l'épouse et réjouit la mère : "Il sera vaillant, il vengera son père et règnera sur ce pays, lui et ses descendants". 

Cet enfant, entrevu par une mère infortunée dans une vision prophétique, s'appela Lyderic ; il devint forestier de Flandre, et les lillois le reconnaissent comme un des premiers fondateurs de leur ville. Ils se plaisent à saluer, dans cette protection miraculeuse, dont la vierge environna sa naissance, les prémices des faveurs qui, durant six siècles, les rendirent si heureux et si fiers ; la chronique de Lyderic est, à leurs yeux, la prise de possession exercée par la Souveraine des cieux, sur ce pays du Buc, qui lui fut si spécialement dévoué.

La tradition a religieusement conservé ce fait, l'histoire l'a enregistré, et il était au XVIIe siècle, reconnu pour si authentique, que du haut de la chaire sacrée, un orateur croyait pouvoir s'exprimer en ces termes :

« Ces fondements (de notre espérance), Messieurs de Lille (MM. du Magistrat), ne manquent pas à votre espérance en la Sainte Vierge ; car votre histoire rapporte plusieurs effets particuliers de l'affection et protection de cette divine Patronne, et plusieurs signalez bienfaits que vous en avez reçus, dont le premier est la fondation même de votre ville, qui la reconnaît pour sa fondatrice, et cela avec beaucoup de raison. Constantinople fut autrefois appelée la ville de Marie, parce que l'empereur Constantin la lui dédia en la faisant bâtir ; mais ce nom convient mieux à la ville de Lille, puisque non-seulement elle a été consacrée solennellement à la Sainte Vierge, mais c'est elle-même qui l'a bâtie et fondée en lui donnant son fondateur Lyderic, en présidant à sa naissance, s'apparaissant à la princesse Ermengarde, sa mère, enceinte de lui, et réduite à la dernière misère, et l'assurant qu'elle accoucherait d'un fils qui la mettrait en liberté, vengerait la mort de son père, affranchirait le pays de la servitude d'un tyran, et en obtiendrait la seigneurie ; présidant aussi à sa nourriture, lui donnant un saint ermite pour père nourricier, et une biche pour nourrice. La Sainte Vierge est donc la vraie fondatrice de Lille, et cette grâce n'est-elle pas un gage certain de toutes les autres, etc... »

Ainsi que Lyderic, Bauduin IV fut favorisé par Marie d'une grâce particulière, et ce prince attacha également son souvenir à la ville de Lille, qu'il environna de ses premières murailles. Mais à son fils, Bauduin V, le pieux, fut réservé l'honneur d'une création plus complète : il acheva ce que ses prédécesseurs, ce que son père, avaient ébauché ; d'une bourgade, il fit une ville ; il donna un point central aux quelques maisons disséminées dans les marais ; non-seulement il acheva des remparts, mais il dota la cité nouvelle d'une protection mystérieuse et puissante, car il ne se contenta point, cet homme de foi et de piété, d'amasser des pierres, d'ouvrir des rues et des marchés, il eût cru son œuvre incomplète en n'y appellant point le Christ et sa Mère pour coopérateurs. Donc, ce fondateur véritable, qui savait que : Si le Seigneur ne bâtit lui-même la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent, assigna la première place en sa ville naissante, à Dieu, son Seigneur, et à Marie, sa dame ; il fonda la collégiale de Saint-Pierre et y plaça l'image vénérée de N.-D. de la Treille.

Ce fut le 2 août de l'année 1066, que le comte de Flandre fit la dédicace de cette église célèbre.

Elle fut consacrée par Bauduin, évêque de Noyon ; Guy , évêque d'Amiens ; Drogon, évêque de Thérouanne, assistés par les abbés des plus nobles monastères, déjà antiques à cette époque reculée. Le jeune roi des Français, Philippe, pupille de Bauduin, assistait à la cérémonie, qui avait rassemblé, non-seulement tout ce que le clergé avait de vénérable, tout ce que la chevalerie avait de brillant, mais encore tout ce que la terre de Flandre comptait de saint et d'illustre, car les prêtres, venus de loin, avaient apporté à Lille, pour cette journée fameuse, les reliques des martyrs, des vierges et des docteurs. C'était comme une cour mystique, rassemblée aux pieds de Marie, la reine des cieux et la reine de tous les saints.

Dans ces châsses magnifiques, sous les regards des peuples étonnés et ravis, reposaient Piat, Eubert, Chrysole, qui, les premiers, sur cette terre de Flandre, avaient fécondé par leur sang la semence de la parole divine ; Calixte, le pape martyr, dont les ossements sortis du dortoir des catacombes étaient venus enrichir notre pays ; Winoc et Bavo, qui avaient dédaigné les biens de la terre pour ceux du ciel ; Macaire, le saint patriarche d'Antioche ; Evrard de Cysoing, le prince religieux, et Gisèle, sa chaste epouse ; Rictrude, la noble abbesse, et Vaast, Géry, Berthoald, les dignes pasteurs du troupeau de Jésus-Christ. Bien d'autres encore étaient là ; généreux athlètes qui avaient combattu pour la foi, et remporté la couronne immortelle, et qui, du fond de leurs glorieux sépulcres, semblaient s'unir à la joie du peuple chrétien.

Telle fut la dédicace de cette belle collégiale, que Lille regrette depuis un demi-siècle ; tel fut le premier hommage rendu à l'aimable protectrice, dont l'image chérie est échappée aux grands désastres que nos pères ont vu s'accomplir.

Cette image est à présent, à Lille, la seule chose qui soit demeurée d'un passé si beau, si chrétien, si généreux ; elle a survécu, non-seulement aux races passagères des hommes, mais aux monuments qui semblaient indestructibles ; elle a survécu, par un doux conseil de la Providence, pour nous consoler, nous encourager, nous bénir. Nous la voyons, telle que la virent Bauduin et Philippe de France : assise sur un trône, tenant sur le bras gauche l'Enfant Jésus, et de la main droite, un sceptre, signe tout ensemble de puissance et d'amour. Elle est toujours environnée de sa treille mystérieuse, où de pieux auteurs ont cru voir un symbole de sa conception immaculée, et une allusion à ces mots du sacré cantique où l'époux céleste appelle sa bien-aimée, un jardin fermé, dont les chastes fleurs ne brillent que pour le ciel ; une fontaine scellée, dont les eaux ne reflètent qu'une seule image : — celle de Dieu !

Telle fut la triple origine de la ville, de la collégiale de St-Pierre et de la dévotion à N.-D. de la Treille, qui, on le voit, enracinée, en quelque sorte, dans les bases de la cité, survit à tout un monde de souvenirs. Les comtes de Flandre ne sont plus : cinq races nouvelles de souverains ont passé depuis eux ; la brillante chevalerie n'est plus ; les studieux monastères ne sont plus ; les chanoines, seigneurs vicomtiers de Saint Pierre, ayant sous leurs ordres de nombreux vassaux, des majeurs, des échevins, des officiers de justice, et qui possédaient à la fois l'autorité, l'intelligence et la richesse, ces puissants seigneurs ne sont plus : de toutes les suzerainetés qui tour-à-tour ont dominé dans Lille, une seule subsiste ; une seule est toujours reconnue par tous les cœurs : c'est celle de Marie, proclamée jadis la Patronne, la Souveraine, la Mère de cette grande ville, et qui n'a jamais ni perdu, ni abdiqué le pouvoir qu'elle tenait de l'amour. Oui, son empire, à elle, c'est l'amour, et toujours elle est aimée ! Toujours on la prie, toujours on garde son image, dans le secret du foyer domestique, comme celle d'une mère absente, mais chérie ; toujours on se souvient d elle, et on se plaît à penser, au milieu des inquiétudes d'un siècle orageux, que Marie est la mère de cette grande cité ; que cette ville industrieuse et bruyante, qui peut-être renferme en ses murs tant de ferments de discorde, a vu son petit berceau, dans sa frêle origine, déposé aux pieds de Marie, et qu'il y a là, dans cette chapelle modeste, derrière cette treille mystique, une protection, une tendresse de six siècles, qui, à l'heure du danger, ne nous failliront pas !

Miracles
 Miracles de Notre-Dame de la Treille


Près de deux cents ans s'étaient écoulés depuis que, pour la première fois, l'image de Notre-Dame de la Treille avait reçu les vœux fervents du peuple et des princes.

Déjà célèbre, elle avait attiré à ses pieds de pieux voyageurs : Thomas, archevêque de Cantorbéry, l'avait visitée aux jours de son exil, et plus tard, lorsqu'il eut honoré l'église du Christ par l'effusion de son sang, un autel s'éleva sous son nom, non loin de la sainte Image ; saint Bernard, qui accompagnait le pape Innocent II, réfugié en France pour échapper aux poursuites d'Anaclet, son illégitime compétiteur, vint également à Lille, et vénéra dans l'église collégiale l'image de la Vierge-Mère à laquelle son génie a consacré de si nobles accents ; les premiers disciples de saint Dominique, appelés à Lille par Guillaume du Plouich, prévôt de la collégiale, invoquèrent celle à qui leur ordre est si spécialement consacré, lorsque la main de Dieu vint apposer comme une consécration solennelle, sur cette dévotion populaire, toute d'attrait et de sympathie.

Vers le milieu du XIIIe siècle commença une série de faits miraculeux, qui s'est prolongée jusqu'à nos jours, brillant d'un lumineux éclat sur les flots de l'hérésie, dans les ténèbres de l'incrédulité, attestant, durant six siècles, que le bras de Dieu n'est point raccourci, que sa main n'est point fermée, et que, toujours, il incline une oreille miséricordieuse aux plaintes des hommes et aux prières de Marie.

Qu'elle est puissante, cette prière, sur le cœur du Tout-Puissant ! Si la mère de Salomon ne pouvait être rebutée, si la touchante Esther, prosternée aux pieds de son prince et de son époux, s'entendait répéter que la moitié de l'empire lui appartenait, que sera-t-ce de Marie, la Mère auguste du Verbe incarné, la Fille bien-aimée du Père céleste, l'Épouse choisie de l'esprit d'amour ?...

Sa prière puissante retombe à chaque instant sur les hommes comme une douce rosée, comme une féconde pluie de grâce et de bénédictions, et ces faveurs sont parfois si grandes, ces grâces si inespérées, que les chrétiens ont donné le nom de miracles à des faits qui sortent de l'ordre habituel des choses, et qui témoignent invinciblement d'une protection céleste, d'une vigilance mystérieuse, exercée autour de nous.

La ville de Lille reçut les doux témoignages de ce pouvoir, lorsqu'en 1254 , elle vit s'accomplir des prodiges éclatants, journaliers, dans la chapelle de la Treille, déjà consacrée par tant de larmes et de prières.

La foule pieuse était réunie dans la chapelle, le dimanche qui suit la fête du Saint-Sacrement : elle priait avec la foi des anciens âges, et, dans cette foule comme dans toute assemblée humaine, les malheureux étaient en majorité. Les malades, les infirmes avaient traîné leurs membres languissants aux pieds de celle que l'Église nomme si justement le salut des infirmes ; ils redemandaient la santé, et sûrs du crédit de leur divine Protectrice, ils osaient espérer, mais peut-être n'avaient-ils pas attendu pourtant tout ce qu'ils obtinrent...

Au même instant, comme si une main invisible les eût touchés, ils furent guéris : l'aveugle sentit la douce lumière pénétrer dans ses yeux si longtemps obscurcis et il put contempler l'Image de sa divine Bienfaitrice ; le sourd entendit l'harmonie des psaumes réjouir le silence de son cœur ; le boiteux, ainsi que l'avait prédit le prophète, bondit comme le cerf rapide ; le pauvre lépreux, que le moyen-âge environnait d'une si touchante sollicitude, vit ses membres assainis, purifiés par un pouvoir céleste, comme ceux de Naâman avaient été guéris par les flots du Jourdain...

Qui pourrait retracer cette scène touchante ? « Ils se mirent, dit un vieux auteur, à éclater en action de grâces, chacun pour soi, mais quand ils se reconnurent tous ensemble guéris, la conjouissance redoubla et se multiplia à merveille. La ville fut incontinent remplie de chants d allégresse. . Eh quoi ! disait le peuple tout d'une voix, souveraine Impératrice du Ciel, vous daignez abaisser les yeux sur notre chétive ville, et poser le trône de vos miséricordes au milieu de nous !.. A quoi tiendra-t-il que nous ne courrions vous rendre hommage et vous faire offrande de nos vœux, puisque vous nous comblez de bienfaits ? Qui nous arrêtera que nous n'allions vous recevoir pour Patronne de la ville et vous reconnaître pour protectrice ?... »

Ce miracle éclatant, admirable épanchement de la clémence divine, est attesté par les plus anciens monuments. Une charte contemporaine, émanée de la comtesse Marguerite et de son fils, Guy de Dampierre, comte de Flandre et marquis de Namur, parle des glorieux miracles que le sire Dius, en l'honneur de sa très-chère Mère, a commenchié nouvellement à faire devant l'image qu'on appelle Notre-Dame à le Treille ; et ces miracles donnèrent lieu, comme nous le verrons plus tard, à l'établissement d'une confrérie nombreuse et d'une brillante procession, qui, chaque année, célébrait l'anniversaire de ce jour de bénédiction.

Témoignage plus éclatant : la puissance mystérieuse attachée à la vénérable Image s'est conservée à travers le cours des siècles, et n'a cessé de se manifester jusqu'au temps où nous vivons, toujours soutenue de preuves irréfutables, appuyée sur des prodiges authentiques, sur des faits qui, sortant de l'ordre de la nature, devaient remonter à une source plus haute et plus épurée. Dans le récit de ces miracles que nous ont transmis de pieux historiens, le P. l'Hermite, le P. Vincart, Turbelin, nous en citerons quelques-uns, qui semblent empreints d'une tendresse plus touchante et plus maternelle.

Une femme, nommée Jeanne de la Forêt, avait mis au monde un enfant mort, et cette mère, pleine de foi, qui aurait voulu donner un saint à la terre ou un ange au ciel, s'affligeait en songeant que la grâce du baptême avait été refusée à son fils. Mais cessant tout-à-coup ses pleurs, elle s'écria : « Que faisons-nous ?... Pourquoi ces pleurs et ces plaintes ? Portons cette infortunée créature à la chapelle de Notre-Dame de la Treille ! »

Et s'adressant à la Sainte-Vierge :

« 0 Marie ! dit-elle, vous pouvez tout ; ayez pitié de moi : ce que je vous demande, ce n'est pas la vie de mon enfant, ce n'est pas la consolation de le voir grandir pour m'aimer, mais je désire seulement qu'il vive assez pour recevoir le baptême ! »

Ceux qui l'entourèrent se rendirent à ses vœux ; on porta l'enfant à Saint-Pierre ; on le déposa sur l'autel de Notre-Dame et un prêtre offrit le divin sacrifice.

Tout-à-coup, un cri s'échappa des lèvres pâles de l'enfant : un souffle de vie lui était rendu, les eaux du baptême lui ouvrirent les portes du ciel, et sa mère, l'ayant perdu une seconde fois, se réjouit, car elle avait donné un frère aux anges, et elle devait cette faveur à Notre-Dame de la Treille.

Un autre enfant, fils d'Elie Desplanques, touchait à sa dernière heure : son père était accablé de douleur ; des parents, des amis charitables étaient accourus, et saisis de compassion, ils priaient la Patronne de Lille :

« Vierge, Mère d'un Dieu, lui disaient-ils, ayez pitié de ce père désolé, rendez-lui son fils. Toute-Puissante et toute bonne, vous retirez des portes du tombeau, vous commandez à la mort... Soyez la mère de cet enfant, donnez-lui la vie ! »

Cette prière monta vers le ciel, et le jeune mourant, rendu à la santé, vint, peu de jours après, remercier Marie en son sanctuaire.

La peste régnait à Lille : un chanoine de Saint-Pierre nommé Hugues de la Cambre, en fut atteint, et aussitôt il vit sa maison déserte ; ses domestiques l'abandonnèrent, saisis, terrifiés par l'égoïsme de la peur. Le bon prêtre, dans ce délaissement, se souvint avec amour de celle qui jamais n'a rebuté ni abandonné personne, et plein de confiance, il s'écria : « Est-ce donc ainsi, ô Sainte Vierge, que je suis délaissé ? Vous le voyez, on me livre à votre miséricorde, il ne me reste qu'elle, et jamais je ne me sentis plus riche. Permettez que je me transporte jusqu'à la vue de votre Treille, où j'attendrai vos maternelles faveurs. »

Il se leva de son lit, et se traîna, faible, chancelant jusqu'à la chapelle de Notre-Dame. Dans la rue, on le fuyait, et comme la sagesse du ciel a toujours paru folie aux yeux des hommes, on blâmait hautement sa démarche. Arrive devant l'image miraculeuse, le chanoine redoubla ses prières, et tout le peuple attachait des regards inquiets et curieux sur cet homme qui semblait se lever du fond du sépulcre pour invoquer Marie.

Soudain, on le vit changer de visage ; ses yeux éteints reprirent l'animation de la vie ; la santé refleurit sur son front qui semblait déjà marqué du sceau de sa mort ; tous les symptômes du fléau s'étaient évanouis, et guéri par la Protectrice en qui il avait foi, le chanoine revint en sa maison, escorté par la foule qui le fuyait naguère, et qui s'unissait à lui pour célébrer les louanges de Marie.

A ces miracles touchants, à tant d'autres, catalogue des tristesses humaines et des bontés du ciel, se joignit un prodige, non moins remarquable, selon nous, que ceux auxquels les évêques de ce diocèse ont donné leur haute sanction : nous voulons parler de cette admirable intégrité de la foi catholique, trésor précieux dont Lille fut dotée, alors que les doctrines subversives de la réforme l'environnaient de toutes parts.

Située à quatre lieues de Tournai, que l'on nommait la Genève des Pays-Bas ; à douze lieues de Gand où les catholiques n'avaient gardé que deux chapelles ; à deux pas du Brabant où les iconoclastes avaient détruit, en huit jours, quatre cents abbayes, églises et couvents ; Lille, battue de tous côtés par les flots de l'hérésie, demeura ferme dans la croyance de ses ancêtres, inébranlablement attachée au Saint-Siége et toujours constante à ses pratiques d'amour envers Marie.

Qui donc la préserva de cet air contagieux dont le souffle impur semblait s'arrêter au pied de ses remparts ? N'en doutons pas, la Vierge de Lille, jalouse de ses droits, voulut défendre elle-même sa famille chérie contre les noirs sophismes qui enlèvent à la religion ce qu'elle a de plus consolant : la foi en la présence réelle de Jésus-Christ et en la protection maternelle de sa Mère ! Comment aurait-elle souffert qu'on imposât la négation de son culte à une ville qui, depuis trois cents ans, la regardait comme sa Mère et sa Souveraine ? A Marie soit donc la gloire d'une si généreuse constance, d'une foi gardée alors même que les troupes protestantes campaient, victorieuses, au sein de la ville (1) ! Elle a environné la cité de sa Treille miraculeuse, comme d'une barrière formidable, et elle a dit au flot mouvant des fausses doctrines : Tu n'iras pas plus loin !
(1) Les alliés, sous le commandement du prince Eugène, occupèrent Lille en 1708.

De nouveaux miracles succédèrent à ce miracle permanent, par lequel Marie obtenait la fidélité religieuse à tout une grande ville, et récompensait les hommages des pères par la persévérance des enfants. L'illustre évêque de Tournai, Monseigneur de Gand, à Vilain, constata cinquante-trois miracles authentiques, obtenus par la pieuse invocation de Notre-Dame de la Treille, et l'on sait, si en pareille matière, la censure catholique est judicieuse et sévère !

Comme autrefois, les maladies corporelles furent guéries ; les infirmités disparurent par un céleste enchantement ; le nom de Notre-Dame, invoqué par un de ses serviteurs, prêt à périr dans les précipices des Alpes, fut pour lui comme une ancre de salut ; les puissances infernales furent confondues par la Femme bénie dont le pied virginal écrase la tête du serpent, l'autel de la Treille fut témoin de la délivrance d'un grand nombre de malheureux, possédés par le démon, et la chapelle où l'on vénérait l'Image miraculeuse, devint un lieu redoutable à l'antique ennemi des hommes. On cita particulièrement la délivrance de Marie de l'Escurie, déclarée véritablement miraculeuse, par lettre de l'évéque de Tournai, en date du 8 mai 1639.

Ces faits se reproduisirent souvent, car Jésus-Christ a délégué à sa Mère immaculée le pouvoir qui enchaîne les esprits de l'abîme, et Marie use de cette puissance, pour délivrer les pauvres enfants d'Eve, accablés sous la main envieuse de leurs sombres ennemis. Oh ! qu'elle est belle, dans tous ses miracles, la Dispensatrice des grâces du Seigneur ! Son Fils, chef de la famille chrétienne, père de famille, ainsi qu'il se plaît à se nommer lui-même dans l'Évangile, son fils a travaillé, il a subi le poids du jour et de la chaleur : il nous a acquis, au prix de son sang, un trésor immense de mérites et de grâces, et c'est à Marie, notre Mère, qu'il en a confié la répartition. Elle puise à ces richesses admirables ; elle les distribue suivant les besoins de ses enfants ; comme la femme forte, vantée par l'Esprit Saint, elle parcourt les sentiers de sa maison, elle visite tous les lieux où gémit la triste humanité ; elle obtient, aux uns, la santé du corps, aux autres, la force et la résignation dans leurs maux ; ici, elle opère un prodige éclatant, visible à tous les yeux ; la, elle agit dans le secret du cœur et produit un de ces changements que les anges seuls admirent... Mais toujours elle est aussi bonne que puissante, aussi prudente qu'aimable. Toujours fidèle, elle a rendu au peuple qu'elle avait aimé, ses anciennes, ses premières faveurs, et ces vœux ardents, déposés aujourd'hui au pied de son Image, sont, comme autrefois, comme au XIIIe, comme au XVIIe siècle, accueillis par une main toute miséricordieuse. Que de faits providentiels ont, en peu d'années, signalé, parmi nous, la renaissance du culte de Notre-Dame de la Treille ! Faut-il énumérer ces prodiges dont les témoins vivent au milieu de nous ? Parents tendres et pieux, dont la mère de Jésus a guéri les enfants bien-aimés, parlez ! parlez, mères autrefois désolées, aujourd'hui rayonnantes de joie ! parlez, femmes, qui disiez à Dieu, comme Rachel : Donnez-moi un fils ou faites que je meure ! parlez, et dites comment la Vierge Mère vous a exaucées par la naissance inespérée de cet enfant, tant de fois demandé au ciel ! parlez, infirmes, malades, vous dont le corps souffrant remplissait l'âme de tristesse et de langueur ; dites par quelle main maternelle vous fûtes guéris, dites quelle amie fidèle vous a visités sur le lit de douleur ! Parlez, filles, sœurs, épouses, plongées autrefois dans de mortelles angoisses, en voyant le péril des âmes qui vous étaient chères, parlez, tressaillez de joie, éclatez en louanges ! car elles sont sauvées aujourd'hui, car la Mère des chrétiens, le refuge des pécheurs a entendu vos gémissements. Ces prodiges intérieurs qui ébranlent l'âme en ses fondements, qui l'éclairent d'une soudaine lumière, qui la font naître à la vie de la foi, qui arrachent soudain les voiles de ses erreurs, et la dépouillent du vêtement du péché, pour la revêtir d'une robe d innocence, ces miracles de conversion, si nécessaires en notre siècle, sont l'apanage de Marie, Marie, qui a su au Calvaire à quel prix une âme était payée !

Les annales récentes de Notre-Dame de la Treille renferment de merveilleux exemples de ces grâces, car non-seulement, comme aux jours anciens, elle a rendu aux malades la santé du corps, elle a ramené des portes du tombeau des enfants expirants sur le sein de leurs mères, mais elle a remis aux bras du bon Pasteur, des âmes longtemps égarées loin de lui ; elle a confirmé enfin, par ses bontés nouvelles, les récits transmis par la piété de nos pères, et après six cents ans, toujours aimée, toujours invoquée, Notre-Dame de la Treille est toujours favorable à ses serviteurs, et prête à répandre sur eux ces grâces dont les générations passagères des hommes ne sauraient tarir les sources éternelles !


Reliques de la Sainte Vierge
 La Bonne-Fierté, renfermant le Saint Lait et les cheveux de la Sainte Vierge


Le Seigneur, qui a préservé l'âme de Marie de la tache du péché originel, n'a pas voulu que sa chair subît les suites ordinaires de la mort, de la mort, salaire du péché, et il a soustrait à la corruption du tombeau ce corps virginal où le Sauveur daigna prendre naissance Semblable au sépulcre du Fils de l'Homme, la tombe où Marie reposa trois jours n'aura rien à rendre au grand jour de la résurrection ; son corps glorifié habite les célestes demeures, avant que la trompette de l'ange ait sonné pour réveiller la cendre des morts au fond des tombeaux. La terre n'a donc rien gardé de cette nouvelle Eve, par qui le salut et la vie sont venus aux hommes ?....

De pieuses croyances nous assurent le contraire, et l'on vénère en divers lieux, des reliques de la Sainte Vierge, auxquelles les âges de foi et d'amour ont attaché le plus grand prix. 




Lille s'honorait de posséder quelques-uns de ces sacrés vestiges, et le plus bel ornement de sa procession célèbre c'était la châsse qui renfermait des cheveux et du lait attribués à la Sainte Vierge.

Ces mots exciteront peut-être les réclamations de nos lecteurs, car nous n'avons plus la foi naïve de nos pères, et l'impitoyable main de la critique a desséché les sources où jadis se régénérait la piété du peuple ; elle a dépouillé la religion de ses légendes, comme elle a dépouillé l'histoire de ses récits colorés, traditions dramatiques. Peut-être a-t-elle pu réfuter quelques erreurs, abolir quelques pratiques superstitieuses, mais ne s'est-il pas englouti dans ce commun naufrage des faits dignes d'intérêt, des coutumes respectables, et méritant, tout au moins, d'exciter les curieuses recherches de l'écrivain catholique ? Nous ne pouvons, à moins de décerner à tous nos ancêtres un brevet de sottise et de niaise crédulité, condamner sans examen préalable ce qu'ils ont vénéré, brûler ce qu'ils ont adoré, fouler aux pieds ce qu'ils ont religieusement placé sur les autels. Examinons donc quelles étaient, en particulier, ces reliques qui ont obtenu, à Lille, durant six siècles, un culte si persévérant de confiance et d'amour.
Constatons d'abord que la châsse, qui faisait le principal ornement de la procession, était unanimement reconnue pour renfermer du Lait et des Cheveux attribués à la Sainte Vierge Marie. Voici ce que dit à cet égard Turbelin, prêtre de la Collégiale de Saint-Pierre, et notaire apostolique :
« La principale Fierté ou chasse portée en cette procession est celle de Notre-Dame, d'argent très richement doré et embellie de plusieurs pierreries et joyaux précieux, environnée de plusieurs nuages, aussi d'argent doré, avec une couverture pareille, faite d'artifice admirable, tenue en grand honneur et pieuse révérence de tout le peuple, pour le sacré lait de Notre-Dame, qu'elle contient en soi, si connue aussi par les cheveux de la dite Vierge, et elle est portée dessous de quelque pavillons, après le clergé, éclairée de plusieurs torches et flambeaux.

Une oraison spéciale fut composée pour honorer ces reliques, elle a été publiée plusieurs fois avec la permission de l'ordinaire.

L'Hermite dit, en son "Histoire des Saints de Lille et d'Orchies" :

« A cette église (de Saint-Pierre), sont donnés les gages de la protection de Marie, à savoir : Son lait virginal que sans doute la Mère de Dieu a distillé de son sein à quelqu'un de ses favoris, et ses cheveux d'une longueur remarquable, deux présents d'une valeur inestimable, faits à Lille par l'Empereur de Constantinople, père, oncle ou la mère de la comtesse Marguerite. Ce « lait , qui a été le nectar de Dieu même, est gardé dans une petite colombe d'argent doré, qu'un ange de même étoffe, artistement paré, tient en son sein, et la contemplant tendrement, montre à l'œil la relique divine et les cheveux précieux, tournes dans un cercle d'or. Le tout est enfermé dans une grande châsse de ce riche métal, miraculeusement travaillée par l'antiquité, avec ses statues aux environs, et repose en un lieu haut , élevé derrière le grand autel.

Enfin, le judicieux et savant historien de la Flandre catholique, Buzelin, s'exprime en ces termes :

« L'église de St-Pierre possède deux reliques précieuses de la Vierge Marie : quelques-uns de ses cheveux et un peu de son lait obtenu par miracle. Le Saint Lait se conserve dans un reliquaire d'un fort beau travail, représentant un ange qui tient dans son sein une petite colombe. Les cheveux sont renfermés dans un globe de cristal. Ces précieux objets sont contenus dans une châsse fort élégante, en vermeil, et dont le travail atteste une haute antiquité. C'est là la Fierté principale portée en la procession instituée par Marguerite de Flandre. » 

On voit, par ce qui précède, quelle origine on attribuait ordinairement à ces reliques. On croyait les devoir à la main généreuse de Marie de Champagne, qui avait suivi son époux, Bauduin IX, à la croisade, et qui succomba, à Saint-Jean-d'Acre, par suite des fatigues d'un pénible voyage et de l'émotion qu'elle ressentit en apprenant que son mari venait de recevoir la couronne impériale sous les voûtes de Sainte-Sophie de Constantinople.

C'est aux croisades, en effet, que l'Europe doit la plus grande partie des précieux trésors qu'elle vénère sur les autels. Les reliques des saints et des martyrs, et surtout celles de la vraie Croix, formaient le prix que mettaient à leurs services les princes et les barons qui combattaient pour la délivrance du Saint-Sépulcre. Suénon, prince de Suède, vint, durant la seconde croisade, rejoindre l'armée avec une troupe valeureuse et disciplinée ; il ne voulut ni terres, ni baronnies, mais il demanda un morceau du bois de la Sainte Croix. Thierry d'Alsace, comte de Flandre, consentit à laisser aux saints lieux sa femme Sybille, qui désirait se vouer au service des lépreux et des pèlerins : mais il exigea en échange de la compagne de sa vie une fiole de cristal, conservée de temps immémorial à Jérusalem, renfermant quelques gouttes du sang de Jésus-Christ, recueillies par le pieux Joseph d'Arimathie. Cette insigne relique fût confiée par Thierry à la chapelle de Saint-Basile, à Bruges, où on la vénère encore de nos jours. Quand Byzance, prise pour la seconde fois, livra aux croisés ses trésors, ses manuscrits, ses tableaux, ses statues, les soldats de la Croix ne demandaient qu'une chose : des reliques, des restes précieux de leurs pères dans la foi, qui rapportés aux églises et aux monastères de l'Occident pussent augmenter la piété des femmes, des vieillards empêchés de concourir à la guerre sainte. Les Vénitiens prirent, pour leur part de butin, le corps de l'Évangéliste Saint Marc, dont le nom fut si longtemps leur cri de guerre, dont l'image était portée sur les mers à la poupe de leurs vaisseaux. Saint Louis acheta, à haut prix, aux mêmes Vénitiens, la couronne d'épines, que l'empereur de Byzance leur avait engagée ; le saint Roi alla la recevoir pieds nus, la montra au peuple avec allégresse, et fit bâtir pour l'y déposer, cette Sainte-Chapelle, qui est encore l'un des chefs-d'œuvre légués par le moyen-âge aux temps modernes. Le même Roi adressait aux chanoines de Tolède la lettre suivante :

« Louis, par la grâce de Dieu, roi des Français, à nos bien-aimés, les chanoines et tout le clergé de Tolède, salut et dilection.

Voulant honorer et enrichir votre église par de précieuses étrennes, à la prière et par les mains de notre cher et vénérable Jean, archevêque de Tolède, nous vous faisons part des choses les plus saintes que nous ayons dans notre trésor, et que nous avons reçues de celui de l'empire de Constantinople, savoir : Du bois  de la croix de notre Seigneur, une des épines de sa couronne, du lait de la glorieuse Vierge Marie, sa Mère, d'un morceau de sa robe de pourpre et des petits drapeaux (langes) de son enfance.

On attribuait à Marie de Champagne la même généreuse piété, et on voyait dans les reliques de la sainte Vierge un souvenir des vertus de cette princesse, de ses lointains pèlerinages, et du tendre souvenir qu'elle avait conservé à la patrie de son époux.

D'autres églises, au reste, vénéraient également des reliques du Saint Lait. Venise, Soissons, Verdun, Chartres, s'enorgueillissaient de ce précieux vestige. Voici comment, dans la dernière de ces villes, la chronique rapporte l'origine de cette relique. Fulbert, évêque de Chartres, était un fervent serviteur de Marie. Il fit, le premier, célébrer en France la fête de la Nativité de la Sainte-Vierge, et recueillant d'abondantes aumônes, il commença, en 1020, la magnifique cathédrale qui subsiste aujourd'hui, et qui est dédiée, on le sait, sous le vocable de Notre-Dame. Il tomba gravement malade ; Marie alors daigna visiter et consoler son serviteur fidèle, et le guérit miraculeusement, en répandant sur son visage trois gouttes du lait bienheureux dont Jésus fut nourri. Ce lait, recueilli par Fulbert, fut conservé au trésor de l'église de Chartres jusqu'à la révolution.

A Reims, l'on vénérait également une relique du Saint Lait, envoyée par le Pape Adrien V, au chapitre de cette ville. Elle était placée dans une chapelle magnifique où se réunissait une foule immense de pèlerins. (Histoire de la métropole de Reims, par Don Marlot. P. 275. V. 2.)

Le bréviaire des Capucins renfermait un office pour la Fête du Saint Lait de la bienheureuse Vierge Marie, donné par elle à Saint Bernard.

D'autres églises faisaient la fête des cheveux de la très sainte Vierge, notamment celle de Bruges, le 21 mars, celle d'Oviédo, le 2 mai, celle de Saint-Omer, le 23 mai.

Les reliques vénérées de la collégiale de Saint-Pierre ont disparu dans la tourmente révolutionnaire. Toutes ont été dispersées, sauf le bois de la Vraie Croix, dont l'église de Saint-Étienne est enrichie aujourd'hui. Mais la douce Providence qui préside aux innocentes joies des serviteurs de Dieu, a permis qu'une de ces reliques perdues pour la ville de Lille fût remplacée et offrît un nouvel aliment aux affectueux sentiments des enfants de Marie. Voici, en peu de mots, l'origine de la précieuse relique des cheveux de la Sainte-Vierge, qui appartient aujourd'hui a une communauté religieuse de notre ville.

Isabelle-Claire-Eugénie, infante d'Espagne et femme de l'archiduc Albert, désirait ardemment un fils qui pût succéder à son époux dans le gouvernement des provinces belgiques, et voulant rendre le ciel même complice de ses vœux, elle entreprit le pèlerinage de Bollezeele, village situé sur le territoire de Cassel. La Vierge est honorée dans cette paroisse sous le titre de Notre-Dame de la Visitation, et les pèlerinages remontent jusqu'au XIIIe siècle. L'archiduchesse, après avoir pieusement invoqué Marie aux pieds de son image, se retira en laissant à la chapelle de riches présents, témoignages de sa visite et gages de sa confiance. Parmi ces présents se trouvait un reliquaire contenant des cheveux de la Sainte-Vierge, donné à l'infante en la sainte maison de Lorette. Cette relique insigne, reconnue à différentes époques par l'autorité diocésaine, et spécialement en 1693 par M. Delieres, vicaire-capitulaire de Saint-Omer, a été reconnue de nouveau et authentiquée, le 20 décembre 1844, par Mgr. Giraud, de vénérée mémoire.

Divers événements où l'on voit se manifester la main fin Seigneur ont permis qu'une partie de cette insigne relique fût donnée, au mois de septembre de l'année 1849, par M. le curé de Bollezeele, à la communauté des religieuses de Notre-Dame de la Treille ; cet institut, créé pour honorer la Vierge de Lille, conserve maintenant ce précieux dépôt, et les fidèles sont admis à certains jours de l'année dans la chapelle du couvent, pour y rendre leurs hommages à la relique, qui rappelle tant de pieux souvenirs et nourrit de si ferventes espérances.


Lille Notre-Dame de la Treille


Lille Notre-Dame de la Treille








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