Notre Dame d'Arnaud Guilhem

Notre Dame d'Arnaud Guilhem

Arnaud Guilhem

Le 23 juin 1859 la Vierge Marie accompagnée de Saint Pierre et Saint Jean serait apparue au lieu-dit Picheloup à quatre jeunes paysannes du village d'Arnaud-Guilhem  en Comminges, qui gardaient leur troupeau dans le bois communal dit de Picheloup. Ces paysannes se nomment : Félicie Cavé, Jeanne Sarlabous et deux sœurs, Marianne et Françoise Bernadet.

Le Christ se serait aussi montré sous les traits du Bon Pasteur. Les messages insistent prioritairement sur la construction d'une chapelle, dans l'Art roman le plus pur sur le lieu des visions, en l'honneur de Notre Dame des Sept Douleurs. L’église du village ferait partie du sanctuaire : le Christ et Notre Dame seraient apparus le 7 oct. 1877 à l'une des jeunes femmes, Sœur Marie du Bon Pasteur (Félicie Cavé) à l’Autel de cette église (selon le manuscrit des évènements page 398), au sujet d’une statue de "Notre Dame d’Arnaud-Guilhem" à représenter exactement sur le site d’Arnaud-Guilhem au lieu-dit Picheloup. Il y eut, il y a des pèlerinages. Depuis plusieurs décennies l’endroit est entretenu, visité, un petit oratoire est fleuri par des âmes pieuses, particulièrement depuis les années 70.Dans un manuscrit datant de 1859, on trouve le récit de Félicie Cavé : "En 1879, la veille de la fête de St Jean Baptiste, le 23 juin, Françoise (Bernadet) a vu la première, sur la souche d'un chêne qu'on venait de couper, une petite fille qui paraissait avoir de quatre à cinq ans. Elle avait auprès d'elle quatre petits enfants, deux de chaque côté qui étaient aussi petits qu'elle. Il n’y en avait pas de si jolie et de si bien habillée. Sa vue nous intimidait et nous n’osions rien lui dire. Enfin après l’avoir bien examinée, Françoise lui dit en patois, car nous ne savions pas du tout parler français : "Petite, comment t’appelles-tu ?" Elle répondit : "Je m’appelle Marie du Ciel". Françoise lui dit : "D’où es tu ? Es-tu de St Martory ?" Elle lui répondit : "Je suis du Ciel". Françoise lui dit : "Est-il bien beau le Ciel ?" Elle répondit : "Oh ! oui il est bien beau". Françoise lui dit : "Est-ce que nous irons au ciel nous autres ?" Elle répondit : "Si vous êtes sages et si vous ne faites pas de péchés". Françoise lui dit : "Pourquoi pleures-tu ? " Elle répondit : "Là sont les pécheurs qui me font pleurer parce qu'ils attachent tous les jours mon fils à la croix". Alors Françoise lui dit : "Ne pleure plus, va, demain je t'apporterai des cerises". Un petit sourire parut sur ses lèvres. Françoise lui dit encore : " Comment s'appelle un petit qui est là ?" Elle désignait la droite de la Sainte Vierge. Elle lui répondit : "Il s'appelle Pierre". - "Et celui-là?" demande Françoise en montrant la gauche. Elle répondit : "Il s'appelle Jean". Ceux-là regardaient la Sainte Vierge et les trois autres tenaient les yeux baissés et tous paraissaient bien tristes"Prophétie dictée par la Sainte Vierge le 27 mars 1860 à Félicie Cavé.
"Voici, mon enfant, le secret que j'ai à vous confier. Je veux que cette lettre ne soit lue par personne avant le temps marqué. Le Pape sera persécuté, la ville sainte et le pouvoir temporel du Pape seront pris par Victor Emmanuel. Le Pape aura le cœur percé de douleur. Il verra l'abomination de la désolation dans la ville sainte. Les couvents seront détruits, les religieuses chassées, bafouées, la religion en grand danger et lui-même sera fait prisonnier. Les maux qui menacent mon peuple, s'il ne se convertit pas, sont la guerre, la peste et la famine ; la guerre s'étendra de l'orient à l'occident si mon peuple demeure incrédule ; l'Archevêque de Toulouse qui siégera alors pourra, s'il le veut, arrêter tous ces maux en faisant bâtir la chapelle que je demande qu'on m'élève à Arnaud-Guilhem parce que les pécheurs se convertiront et que mon fils sera désarmé. Si l'Archevêque refuse ce que je lui demande, il sera beaucoup châtié lui et tout son peuple, mais surtout lui qui aura eu les instances de mon fils. C'est moi, Marie, Mère de Douleur, qui vous dit ces choses pour le salut de mon peuple".

De nombreuses apparitions eurent lieu pendant 18 mois.

Le message de la Vierge Marie :
La Vierge Marie a demandé ultérieurement aux jeunes filles de faire construire une chapelle à l'endroit où elle s'était montrée la première fois, où elle serait honorée et invoquée sous le titre de "Notre Dame d'Arnaud-Guilhem".
Elle a demandé également que soit construite une colonne de six pieds de haut, où une statue la représenterait en Mère de Douleur, avec sur la poitrine un cœur percé de sept glaives, et tenant dans sa main droite une couronne d'épines. Au pied de la colonne devront être gravés les mots : "Ce sont les pécheurs qui me font pleurer ; mais qu'ils viennent à moi, je suis la Mère de la Miséricorde, du pur Amour et de la sainte Espérance". Les messages dans le manuscrit original mentionnent cependant que c'est autour de la colonne qu'ils doivent être gravés en grosses lettres, non pas au pied, et que la chapelle doit être bâtie exactement sur le plateau au dessus du bois des apparitions.
Elle a affirmé que, dès le début des travaux, une source apparaîtrait près de la colonne, ce qui fut le cas aussi dès les évènements en 1859 mais la source tarit au moment où des dispositions humaines le préférèrent ainsi. Aujourd'hui (mai 2008), un bassin aménagé à flanc de coteau se remplit sans cesse et se déverse dans le ruisseau en contrebas.
Vocations religieuses

Après 18 d'apparitions successives, la Vierge Marie dit aux voyantes de se préparer à faire leur première communion, puis à embrasser la vie religieuse, en suivant les conseils du curé de la paroisse de Pointis-Inard, leur curé étant décédé. Elles entrèrent toutes les quatre le 7 octobre 1861 (fête de Notre-Dame du Rosaire) à la maison mère des sœurs de Saint Joseph de Dorat, près de Limoges, aujourd'hui fusionnée avec la congrégation des Sœurs de Marie-Joseph et Miséricorde.
Marianne Bernadet décéda le 25 octobre 1862, Jeanne Sarlabous décéda le 11 novembre 1878 et Marie-Françoise Bernadet le 24 juin 1916, aucune n'ayant semble-t-il bénéficié d'autres visions, contrairement à leur amie Félicie.
En 1871 Félicie Cavé, en religion Sœur Marie du Bon Pasteur, vint résider dans la communauté de Toulouse, plus spécialement chargée de visiter la prison Saint Michel.

Interdiction de culte :

Après le départ des quatre jeunes filles qui entrèrent en religion le 7 octobre 1861 au monastère du Dorat de Limoges et l'interdiction des rassemblements par l'Archevêché qui demandait prudence, silence, neutralité, l'effervescence diminua à Arnaud-Guilhem, bien que la piété populaire fut restée vive. "Les personnes les plus croyantes vivaient comme en un régime de terreur à cause des défenses sévères qu'avaient faites l'Archevêque de Toulouse et que maintenait dans toute leur rigueur le curé de la paroisse".

Apparitions de Jésus-Christ :

En 1871, Sœur Marie du Bon Pasteur révéla à sa Supérieure qu'elle bénéficiait d'apparitions du Christ au moment où l'on exposait le Très Saint Sacrement (dans la Sainte Hostie). Ces événements ayant servi de prétexte pour relancer l'enquête sur l'authenticité des apparitions de Picheloup, l'Archevêque de Toulouse refusa catégoriquement la démarche et interdit à Félicie Cavé, au nom de la sainte obéissance, de mentionner d'autres manifestations de même ordre. Elle en eut ultérieurement, qu'elle confia à sa Supérieure générale quand l'interdiction fut levée, plus de  50 apparitions qui furent consignées par écrit par la dite Supérieure et conservées.


Aujourd'hui :
Arnaud Guilhem
Le texte source de toutes ces informations se termine en 1879. Pour se conformer aux demandes des messages, la sœur supérieure de l'Ordre avait sollicité une entrevue avec le Pape Pie IX, qu'elle obtint. Le Saint Père lui montra des dispositions favorables et lui dit aussi qu'une enquête canonique sur des apparitions de la Très Sainte Vierge et de Notre Seigneur Jésus-Christ serait particulièrement longue, mais qu'il ne s'opposait pas à édifier une chapelle avant la position officielle de l'Église, sur ces faits extraordinaires qu'il définissait ainsi devant la Sœur Aloysia, Secrétaire générale du couvent de la voyante :
"... l'affaire, elle n'a pas besoin d'une approbation. Ce sont des entretiens, des colloques de Notre Seigneur avec la jeune religieuse. Mais pour la chapelle, si vous pouvez la faire ce sera bien".
Mère Aloysia dit alors : "Très Saint Père, vous voulez bien qu'on le fasse?"
"Si, Si a répondu le Pape; j'en serai content et je donnerai même quelque petite chose. Mais il faut vous entendre avec l'Archevêque de Toulouse. A quelle distance de la vile se trouve cette montagne?..." .
Cependant, cette décision devait être prise avec l'approbation de l'Ordinaire du lieu, ce qui ne se produisit pas, au retour de l'audience. Source : fonds du Dorat, note de la Mère Aloysia, audience du Saint Père du 20 novembre 1873 faisant suite à celle du 2 novembre. Entre temps Pie IX, qui avait gardé les documents, fit savoir :
"Dites à ces bonnes religieuses que je vais prendre quelques jours pour prier et que quand j'aurais mûrement examiné cette affaire devant Dieu, ce que je croirai devoir faire je le ferai".

Autour de 1914, le pèlerinage à Picheloup connut un regain d'activité.
« Depuis la fin de la guerre, "Picheloup" ne connaît plus que quelques rares pèlerins isolés et fidèles quand même à l’exemple de Mlle Callibel. »
« Déjà cinquante ans que ce sont passés les premiers évènements… Et pourtant des personnes continuent à s’intéresser aux évènements… pendant la première guerre mondiale, le culte à Picheloup s’est à nouveau développé pour "s’endormir" à nouveau mais sans s’éteindre car dans le village et les alentours quelques personnes y pensent encore au point d’aller nettoyer et fleurir encore et régulièrement les lieux des apparitions ».
Dans les années 20, deux lettres de Marie Dulion adressées à la supérieure du monastère du Dorat nous apprennent que Blaise Dulion décédé en 1922 « était dévoué au service de la Sainte Vierge… qu’en ce moment il se fait beaucoup de prière pour hâter au pus tôt l’approbation » et que la source avait jailli à nouveau : « J’irai aujourd’hui puiser de l’eau dans deux bouteilles selon vos désirs… demain que j’irai faire l’expédition », 11 février 1924, fonds du Dorat. « Non les apparitions d’Arnaud-Guilhem n’étaient pas oubliées… c’est la supérieure du Dorat qui avait écrit à Blaise Dulion pour lui demander l’envoie de bouteilles d’eau provenant de Picheloup ».
En 1947, dans la dernière de ses lettres envoyées au clergé en 25ans, une paroissienne de Sainte Croix Volvestre (Ariège), Mlle Calibel informa le prêtre desservant la paroisse d'Arnaud-Guilhem, M. L'abbé Bertrand Brun, au sujet des évènements et des pèlerinages qu’elle a effectués : « personne libre… j’y suis allé plusieurs fois depuis le 11 février 1915 », et en lui témoignant de sa joie pour la mission qu’il avait fait donner enfin à la paroisse, conformément aux exigences du droit canon et selon les encouragements pressants du Padre Pio qu’elle avait consulté en 1922.
Depuis plusieurs décennies l’endroit est entretenu, visité, un petit oratoire est fleuri par des âmes pieuses, particulièrement depuis les années 1970.
Fin 2002, le manuscrit des évènements intitulé VISIONS ET APPARITIONS TOUCHANT NOTRE DAME D'ARNAUD-GUILHEM fut retrouvé par les archivistes du diocèse d’Auch, connu de leurs prédécesseurs mais sans cote, suite à une demande de M. Charles Bisaro directeur émérite des pèlerinages de l’archidiocèse de Toulouse qui effectuait des recherches, en approfondissement du sujet avec l'autorisation de son Archevêque Mgr Émile Marcus. Il compte plus de 400 pages.
Depuis 2003 des messes sont autorisées sur le site.



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