Miracle Eucharistique
Espagne Caravaca de la Cruz 1231
...Pietro
di Sassoferrato qui, venu prêcher l'Évangile dans cette partie de
l'Espagne, avaient également tenté d'annoncer le Christ aux musulmans.
Appliquant la loi de Mahomet, Abou Zeyt les avait fait mettre à mort.
En 1232, lorsqu'il s'était retiré dans la forteresse de Caravaca, il avait trouvé les prisons de la ville pleines de Chrétiens.
Il pensa pouvoir les échanger contre rançons, surtout les plus importants d'entre eux.
Pour ce faire, il voulut les connaître tous un par un.
Il les interrogea, leur demandant d'où ils venaient, leur profession, leurs origines, leur lignage.
Durant
cet interrogatoire, il rencontra ainsi Don Ginès Pérez Chirinos de
Cuenca, qui avait été emprisonné parce qu'il cherchait à convertir les
musulmans.
Quand
le roi lui demanda qui il était et quel était son métier, il répondit
qu'il était prêtre du Christ et que son métier était de célébrer la
messe où Dieu lui-même s'offre en victime pour les hommes et descend sur
l'autel lorsque le prêtre prononce les paroles de son ministère.
Abou Zeyt fut frappé par ces mots et voulut se rendre compte de leur exactitude.
Il ordonna à don Ginès de célébrer la messe en sa présence.
Le
prêtre ayant répondu qu'il ne pouvait le faire sans les habits
sacerdotaux nécessaires, le roi lui demanda de lui fournir la liste de
tout ce dont il avait besoin et envoya un messager à Cuenca chercher
tout ce qu'il fallait.
Le
3 mai 1232, un autel fut préparé dans une salle du palais royal, et don
Ginès, revêtu des ornements sacerdotaux, se présenta pour célébrer la
messe en présence du roi, de sa famille, des courtisans et de plusieurs
prisonniers Chrétiens qui étaient chargés de servir la messe.
Mais,
sitôt entré, le prêtre s'aperçut qu'il n'y avait pas de croix dans la
salle, ce que le jeta dans une profonde consternation.
Abou Zeyt s'en aperçut et l'interrogea sur le motif de son agitation.
Don Ginès lui répondit qu'il manquait la croix sans laquelle dit-il il n'est pas possible de célébrer.
Levant
les yeux vers le plafond, le roi s'aperçut qu'en un certain point de la
salle il y avait une lumière extraordinaire qui formait une croix, et
l'indiquant de la main, il dit : "Voici peut-être la croix ?"
Tous
les participants regardèrent dans la direction qu'indiquait le roi et
virent, avec stupeur, deux anges tenant une croix faite de lumière.
Alors, don Ginès, ému, s'approcha, la prit et la porta à côté de l'autel, puis il commença la messe.
Les
documents anciens ajoutent un détail : les deux qui tenaient la croix
dirent à don Ginès que cette croix était faite avec un morceau de la
vraie croix sur laquelle Jésus était mort.
La
cérémonie se poursuivait dans une atmosphère de grand émerveillement en
raison de ce qui s'était passé et que tous les participants avaient vu.
Au
moment de l'élévation, le roi vit que l'hostie avait prit l'apparence
d'un bel Enfant qui le regardait doucement, tandis qu'au moment de
l'élévation du calice il vit jaillir du Cœur transpercé de l'Enfant
Jésus du sang qui se déversa dans le calice.
La même scène fut également observée par les proches du roi et par ses courtisans.
Au terme de la messe, le roi Abou Zeyt était bouleversé.
Les
jours suivants, il prit la décision de se convertir au christianisme,
de même, sa famille, et bon nombre de ses sujets voulurent-ils devenir
Chrétiens.
Don Ginès les instruisit et les baptisa.
Abou
Zeyt prit le nom de Vincent, la reine Ayla fut baptisée sous celui
d'Hélène, tandis que les deux fils du roi reçurent les noms de Fernand
et Alonso.
En
outre, le roi voulut se retirer et abandonner sa vie publique : il
donna ses terres à l'évêque de Segorbe et renonça à tous ses droits sur
le royaume de Valence en faveur de Jacques 1er.
Toute cette affaire connut un grand écho.
Par la suite, elle fut largement racontée par Gilles de Zamora, franciscain, historiographe de saint Ferdinand.
Dans
ses écrits, frère Gilles raconte avoir accompagné personnellement le
roi Ferdinand à Caravaca, où le saint voulut aller vénérer la croix de
l'apparition.
A cette occasion, frère Gilles put interroger les témoins du prodige et recueillir des témoignages écrits.
Bien des années plus tard, Abou Zeyt, alors âgé, eut l'honneur de recevoir une lettre du Pape Urbain IV.
Dans
celle-ci, le Saint Père l'appelle "fils Vincent, autrefois illustre roi
de Valence", et accorde des indulgences au sanctuaire de Caravaca,
édifié pour rappeler la vision de l'ancien roi.
En
1364, l'évènement fut rappelé par une très belle fresque qui fut peinte
dans la chapelle du Très Saint Sacrement de la cathédrale d'Orvieto, et
que l'on peut encore admirer.
Hélas,
tous les documents originaux concernant la miraculeuse apparition de la
croix à Caravaca et la conversion du roi musulman ont aujourd'hui
disparu.
Ce
n'est pas l'œuvre des disciples de Mahomet, au temps de leur incursion
en terre espagnole au moyen-âge, mais celle des communistes pendant la
guerre civile espagnole de 1936.
Les
vieux documents originaux et la relique de la croix qui, selon la
tradition, avait été apportée par les anges, ont été détruits au XXème
siècle.
Par chance, ils sont cités dans de nombreux ouvrages et leur histoire est donc très bien documentée.
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