Malcôte Notre-Dame du Chêne


Malcôte
Notre-Dame du Chêne


Le matin du 3 avril 1803, Cécile Mille, âgée de 13 ans et demi, s'en allait à l'église paroissiale de Scey-en-Varais avec une compagne pour faire sa première communion. 

 Cécile raconte : « Quand nous descendions le chemin de la Malcôte, j'ai vu une belle grande dame habillée de blanc, accompagnée de 4 petites demoiselles aussi vêtues de blanc, portant chacune un cierge allumé. Cette belle dame a continué sa marche jusqu'au « chêne de Notre-Dame » où elle s'est arrêtée comme pour nous attendre. Au moment de notre passage devant l'arbre, elle s'est élevée au milieu d'une vive lumière... Jusque là, je n'avais pas peur. Je pensais que c'était sans doute des dames d'Ornans qui faisaient une petite procession. Mais, après la disparition, j'ai eu peur... Nous nous sommes mises à courir jusqu'à la première maison de Maisières, chez M. Verny, à qui j'ai dit tout ce qui venait de se passer... ». 

Malcôte

Personne ne croyait au récit de Cécile, ni dans la paroisse, ni dans sa famille. Elle avait beau répéter dans son patois : « Cou qui est vra, quement l'est vra que lou chau baille » (C'est vrai, aussi vrai que le soleil brille), son père Pierre-Antoine, un fermier-vigneron de la Malcôte, lui répondait de « laisser ses inventions ». Pourtant, la suite des événements va le faire changer d'avis.


LE 15 AOUT 1803
Le matin de la fête de l'Assomption de Marie, Pierre-Antoine Mille s'en allait à la messe avec ses filles : Simone, Marguerite et Cécile.
Un ami, Louis Seure, originaire de la Vieille Loye (Jura) les accompagnait. Louis Seure était colporteur et vannier, il passait quelques jours dans la famille pour préparer les paniers et les hottes de la prochaine vendange.
Quand ils arrivèrent au vieux chêne que l'on appelait « le chêne de Notre Dame », Marguerite raconta ce qu'avait vu Cécile, au jour de sa première communion.
En regardant l'arbre, tous sont étonnés de voir deux belles lumières qui jaillissent du tronc, à la hauteur des premières branches. Ils voudraient s'attarder, mais il est l'heure de la messe.
A la sortie de la messe, la nouvelle se répand, une procession s'organise et on revient au chêne.
Après un moment de chants et de prières, Pierre-Antoine et son ami creusent le tronc de l'arbre à l'endroit qui avait été indiqué par les lumières. Ils découvrent une petite statue de la Vierge Marie dans une cavité de l'arbre.
Le Curé de la paroisse, l'abbé Dupuy, vient constater la découverte. C'est lui qui en écrira le récit circonstancié conservé précieusement aux archives. Il le termine par ces phrases : « Après la messe, tout le monde s'est transporté devant le chêne. On l'a ouvert à l'endroit désigné par les lumières et on a trouvé une Notre-Dame en terre cuite. Après les informations que j'ai prises, sans prévention, n'étant pas croyant aux apparences de miracles, j'y crois fermement ». Le 31 mai 1844, le Cardinal Mathieu, archevêque de Besançon, instituait une commission d'enquête. Celle-ci fit un travail sérieux : plus de 40 personnes vinrent témoigner sous la foi du serment. Au nom de l'Église, le cardinal-archevêque se prononça officiellement sur l'authenticité des faits. Il demanda de construire une chapelle près de « l'endroit où existait cet arbre où a eu lieu l'apparition miraculeuse ». Le premier don pour la construction vint du prélat lui-même.



 

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