Le Laus la chapelle saint Maurice à Valserres

Le Laus 
la chapelle saint Maurice à Valserres

Le Laus : la chapelle saint Maurice à Valserres

Confiante et simple, comme elle le sera toute sa vie, Benoîte guide dès lors son troupeau dans une autre vallée, s'arrêtant dans la grotte dite « des fours » pour y réciter son chapelet.
C'en en ce lieu que la Vierge Marie lui apparaît, un jour, son Fils dans les bras.
Quatre mois durant jusqu’au 29 août 1664, jour de la fête du martyre de saint Jean-Baptiste, la merveilleuse apparition se renouvelle, laissant chaque fois Benoîte dans l'extase.
Ce jour-là, la Vierge Marie lui dit : « Je suis Dame Marie, la Mère de mon Fils et vous ne me verrez plus de quelque temps ». 

Le Laus : la chapelle saint Maurice à Valserres

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LE LAUS

En mai 1664, alors que Benoîte conduit ses chèvres le long d'un bois, sur la montagne de Saint-Maurice, un vieillard s'approche d'elle.
 
Il se révèle comme étant Saint Maurice lui-même et annonce à la bergère qu'elle verra la Mère de Dieu dans un vallon voisin.
 
Vers le sud-ouest de Saint-Etienne s'élève une splendide montagne, dont la base est arrosée par l'Avance au nord et par la Durance au midi, dont les flancs sont recouverts, d'un côté, par une épaisse 
(1) Saint Thomas de Villeneuve.
forêt, et de l'autre par des vignes plantureuses, et dont le sommet arrondi se couvre, à chaque printemps, d'une luxuriante végétation d'arbres, de verdure et de fleurs.
Pour donner à son troupeau un peu d'ombre et de fraîcheur, la Bergère le conduisait assez souvent le long de la lisière de ce grand bois ; parfois même elle s'engageait assez avant dans ses profondeurs.
Au printemps de 1664, elle avait, à diverses reprises, dirigé ses chères brebis vers ces gras pâturages.
Or, tandis que, précédant ou suivant son troupeau, elle récitait son rosaire ou rêvait des choses du Ciel, un beau vieillard était apparu à ses yeux, et s'était ensuite éclipsé en silence dans l'ombre de la foret.
Cette vision s'était renouvelée quatre ou cinq fois, mais l'enfant n'en avait été nullement frappée, s'imaginant que c'était là un simple mortel.
Il advint néanmoins qu'un jour le vénérable personnage se manifesta à la Bergère d'une façon plus ouverte et plus intime.
C'était au commencement du mois de mai, si beau partout, mais en particulier dans nos fraîches montagnes.
Benoîte, tourmentée par la soif, s'enfonce dans le bois, dans l'espoir d'y trouver une source où elle puisse se désaltérer.
Ses recherches la conduisent sur le plateau situé vers le banc occidental de la montagne, et à quelques centaines de mètres du sommet.
Son troupeau, qu'elle a un moment oublié, la suit à son insu. Parvenue à cette hauteur, la Bergère aperçoit d'abord quelques masures désertes.
Ignorant qu'il y avait là les ruines d'une ancienne église, elle s'en approche cependant et se met à réciter son chapelet.
Pendant qu'elle oublie ainsi la soif qui la tourmente pour envoyer une couronne de salutations à sa mère du Ciel, le vieillard qu'elle avait aperçu déjà plusieurs fois se présente à elle.
Il était beau, avait la barbe longue, la taille élevée, la figure douce, son vêtement était rouge, il portait sur la tête une mitre.
« — Ma fille, dit-il à la Bergère, que faites-vous ici ?
— Je garde mon bétail, répond l'enfant ; je prie Dieu en cherchant de l'eau pour boire.
Je vais vous en tirer, réplique le vénérable vieillard : »
Et, ce disant, il s'avance vers la margelle d'un puits qui se trouvait tout près de là et que Benoîte n'avait point remarqué.
Pendant ce temps, la bergère prend dans sa panetière un morceau de pain, qu'elle serait tout heureuse de partager avec l'obligeant inconnu.
« — Messire, dit-elle, vous plairait-il d'accepter un peu de mon pain, pour partager avec moi ?
— Non, ma fille, je n'en ai pas besoin.
— Faut-il bien que vous mangiez : vous vous portez si bien, vous êtes si vermeil !
— Je ne vis pas de pain terrestre, je ne mange que le pain du Ciel ; vous, ma fille, prenez votre réfection, je vais vous bailler de l'eau. »
En disant ces mots, le messager céleste amène de l'eau du fond du puits et en offre à la bergère.
Celle-ci, encouragée par cet acte de bienveillance et par l'affabilité du vieillard, renoue la conversation avec une familiarité et une curiosité d'enfant.
« — Vous êtes si beau ! seriez-vous un Ange, ou Jésus ?
— Je suis Maurice. Cette masure était une chapelle érigée en mon honneur ; la voilà croulant de toutes parts : mais malheur à ceux qui en perçoivent les revenus ! ils en répondront devant Dieu, car c'est là que je veux être honoré. »
Un instant après, il ajoute : « — Ma fille, ne retournez pas en ces lieux, parce qu'ils font partie d'un autre territoire : les gardes y prendraient votre troupeau, s'ils l'y trouvaient. Allez dans le vallon qui est au-dessus de Saint-Etienne ; c'est là que vous verrez la bonne Mère de Dieu.
— Hélas ! Messire, elle est au Ciel, comment la verrai-je ici ?
— Oui, réplique l'ambassadeur céleste, elle est au Ciel, et sur la terre aussi, quand elle le veut. »
Ces dernières paroles de saint Maurice durent faire naître dans l'esprit de Benoîte la pensée que, peut-être, quelque jour, la bonne Mère de Dieu.
Quoi qu'il en soit, la délicieuse conversation qu'elle avait eue avec le beau vieillard avait duré deux heures.
Le soleil descendait rapidement derrière la montagne, il se faisait tard ; Benoîte reprend le chemin du village.
Elle descend le coeur joyeux ; ses brebis bondissent devant elle comme si elles eussent partagé son bonheur.
Saint Maurice l'accompagne quelques instants ; puis, avant de la quitter, il veut lui donner une preuve de la vérité de ses paroles et achever de la persuader du bonheur qui l'attend.
« Prenez ce bâton, dit-il : vous verrez au bas de la montagne quatre loups, qui se lanceront sur vos brebis ; menacez-les de ce bâton, et ils s'en iront sans faire aucun mal au troupeau. »
Là-dessus il disparaît. Benoîte continue sa route, et quelques instants après, la prophétie du bon vieillard s'accomplissait.
Les loups annoncés sortent d'un fourré, se jettent sur le troupeau, qui se disperse avec effroi ; mais la Bergère menace de l'aune mystérieuse les féroces animaux, qui s'enfuient dans le bois.
Les cinq trenteniers de brebis et de chèvres rentrent au bercail sans que le plus petit agneau manque à l'appel.
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