La prière (Vie religieuse)


La prière



D'un bout à l'autre de l'Évangile, nous voyons passer tant de bonnes volontés, hommes, femmes, qui prient, qui supplient, qui demandent, qui adorent aussi. Et au milieu de ces exemples déjà forts beaux, il y a Notre Seigneur Jésus Christ lui-même, qui passait des nuits entières à prier, et qui pendant la journée ne cessait pas de penser à son Père et de Lui parler dans le secret de l'âme.
Il faut prier avec attention, comme la Sainte Vierge à Nazareth, à Cana et au pied de la croix ; avec humilité, comme le publicain et la chananéenne ; avec confiance, comme le centurion et Jaïre ; avec persévérence, comme Notre Seigneur lui-même.
La prière est une élévation de notre âme vers Dieu pour l'adorer, le remercier, implorer son pardon et demander ses grâces.
Nous devons prier :
- Parce que Dieu a droit à nos hommages,
- Parce que Jésus Christ nous en a fait un commandement formel,
- Parce que la prière est un des moyens ordinaires d'obtenir les grâces qui nous sont nécessaires.
Il faut prier souvent, mais surtout le matin et le soir, dans les tentations, les peines et les dangers.
Ceux qui restent longtemps sans prier sont gravement coupables et compromettent leur salut éternel.
Nous devons prier pour nous-même, pour l'Église, pour nos parents et nos bienfaiteurs, pour les vivants et pour les morts.
Il faut prier avec attention, humilité, confiance et persévérance.
Nous devons surtout demander à Dieu dans nos prières ce qui se rapporte à sa gloire, à notre salut et au salut du prochain.
Dieu exauce toujours nos prières quand elles sont bien faites, mais en nous accordant ce qui est le meilleur pour notre âme.
Nous pouvons demander aussi les biens temporels, mais Dieu ne nous les accorde que s'il les juge utiles à notre salut.
Il vaut mieux prier en commun qu'en particulier, parce que Jésus Christ a dit "Si deux d'entre vous s'unissent sur la terre, tout ce qu'ils demanderont, ils l'obtiendront de mon Père qui est dans les cieux. Car, là ou deux ou trois personnes sont assemblées en mon nom, je suis au milieu d'elles".
Les chrétiens peuvent s'unir pour prier surtout en assistant aux offices de l'Église, et en faisant la prière en commun dans les familles.
Pensée à retenir :
"Tout ce que vous demanderez  à mon père en mon nom, dit Jésus, je vous l'accorderai". (Jean, XIV,13)
La prière de Jésus : Luc, VI, 12 ; XXII, 39-46 ; XXIII, 46
Les prières de Jésus : Matth, XI, 25-27 ; Luc, X, 21-24 ; Jean, XVII
L'humilité du publicain : Luc, XVIII, 13 ; et de la chananéenne : Matth, XV, 21-28
La confiance du centurion : Matth, VIII, 8-9 ; et de Jaïre : Mc, V, 21-43
La persévérance : Luc, XVIII, 35-43 ; XI, 5-8 ; Matth, XXVI,41


Source : Livre "Cathéchisme des diocèses de France à l'usage du diocèse de Lille"

LES DIFFÉRENTES FORMES DE PRIÈRES
LA DEMANDE
Prier vient du latin peccare qui signifie "s'élever vers Dieu", mais aussi "demander humblement".
D'après le Nouveau Testament, Jésus a instauré la prière chrétienne de demande :
"Demandez et vous recevrez". (Matthieu,7, 7-11)
Les Evangiles font également mention de miracles accomplis par Jésus le Nazaréen, Fils de Dieu. Il a changé l'eau en vin, guéri des malades, ressuscité des morts.
Les chrétiens peuvent donc croire aux miracles.
Certains demandent à Jésus d'en accomplir pour eux.
D'autres, faisant une lecture symbolique des textes, expliquent les miracles par la foi des bénéficiaires.
La foi dans la "Bonne nouvelle" annoncée par Jésus, la croyance en sa résurrection, sa promesse d'apporter à l'humanité le salut des âmes et la vie éternelle, guérit l'homme du pire des maux : le désespoir.
La prière qui nourrit la foi est le remède qui apporte la guérison intérieure.
C'est Jésus lui-même qui a transmis à ses disciples le "Notre Père", la principale prière chrétienne. (Matthieu 6, 9-13 et Luc 11, 2-4)
Le "Notre Père" a tout d'une prière de demande.
Beaucoup de nos prières sont des prières de demande. Certains ne prient que quand ils ont des difficultés ou des inquiétudes pour demander à Dieu de résoudre leurs problèmes.
Il faut qu'elle soit conforme à l'esprit du "Pater" où l'on commence à demander que le règne de Dieu se réalise et que sa volonté soit faite, avant d'exprimer nos besoins. C'est dans cet esprit que nous pouvons demander avec confiance, avec la certitude que Dieu nous exaucera selon sa bonté et à sa manière qui n'est pas forcement la nôtre. Notre demande doit rester disponible comme celle d'un enfant qui fait confiance à son père. En demandant quelque chose au Seigneur, il faut lui dire : que ta volonté soit faite. Dans la vie de prière, la prière de demande n'est qu' une première étape.

L'ACTION DE GRÂCE
Quand l'orant s'estime exaucé, il adresse une prière d'action de grâce, ou de remerciement.
Le plus souvent, dans sa joie, il exprime librement sa reconnaissance. Il dit alors une prière spontanée, jaillie du fond de lui-même, une prière jaculatoire.
Il existe aussi de nombreuses prières rituelles d'action de grâce comme "Le Magnificat" par exemple.
La prière d'action de grâce nous fait reconnaître tout ce que Dieu fait pour nous, elle nous fait penser à la bonté de Dieu pour nous. Même dans les temps d'épreuve, il y a toujours un aspect pour lequel nous pouvons rendre grâce à Dieu. 

LE RECOURS AUX INTERMÉDIAIRES
La Vierge Marie est une figure médiatrice.
Reconnue "théotokos", "mère de Dieu", par les orthodoxes et les catholiques, elle fait l'objet d'un culte.
Certains chrétiens voient dans la Vierge -qui est largement représentée dans la statuaire et l'iconographie chrétienne- l'image d'une Mère toujours à l'écoute et qui jamais ne déçoit.
Ils lui demandent d'intervenir auprès de son Fils Jésus-Christ afin qu'il plaide leur auprès de Dieu le Père.
Ils utilisent pour cela des prières spécifiques comme le "Je vous salue Marie" qui est la plus célèbre.
Ils récitent également des chapelets, des neuvaines. Ils dédient aussi à la Vierge des processions et des pèlerinages.

LA LOUANGE
La louange est la prière la plus désintéressée puisqu'elle n'a d'autre but que de célébrer un autre pour lui-même, pour sa grandeur, sans rien en attendre en retour.
Elle peut jaillir spontanément du cœur de l'orant en louange jaculatoire, elle peut aussi emprunter la voie de la création artistique.
Il existe des prières de louanges comme le "Gloire à Dieu" des catholiques.
Certains mots ou expressions sont à eux-mêmes une louange. Ils ponctuent les prières et les liturgies. L'un des plus célèbres est "Alleluia". Ce mot hébreu, Hallelu-yah signifie "Louez le Seigneur".

La prière de louange, toute désintéressée, se porte vers Dieu ; elle le chante pour Lui, elle Lui rend gloire, au-delà de ce qu'il fait, parce qu'il "est". La louange est la forme de prière qui reconnaît le plus immédiatement que Dieu est Dieu. La prière de louange n'est pas une prière comme les autres
Le Cantique des créatures de saint François d'Assise "Loué sois-tu, mon Seigneur, dans toutes tes créatures" est typique de la prière de louange.

LA BÉNÉDICTION
Bénédiction vient du latin "bene" et "dictio", qui signifie "dire le bien".
Les bénédictions des chrétiens s'accompagnent souvent d'un geste de la main "le signe de croix".

« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux dans le Christ. »

(Ep 1.3)


LA VÉNÉRATION
Vénération désigne le respect fait d'admiration et de crainte.
La prière orthodoxe s'exprime principalement par la vénération des icônes.
Les saints et la vénération des icônes ont une grande place dans la liturgie orthodoxe, dans la célébration (synaxe) et dans le calendrier liturgique.
En orient, le culte des saints s'exprime par la vénération des icônes qui est le plus souvent une prière à la mère de Dieu et aux saints. Pour les orthodoxes, il est aussi important de vénérer les icônes que d'écouter la parole.
Les catholiques vénèrent les reliques des saints.

L'ADORATION
Adoration vient du latin "adorare" qui dérive lui-même d'orare, "prier".
Ce terme désigne la relation d'amour que les dévots entretiennent avec Dieu.
Le "culte" désigne des rites, l'adoration exprime un mouvement intime, un élan du cœur, passionné.
Les mystiques évoquent des états d'extase, d'abandon d'eux-mêmes lorsqu'ils rapportent leurs expériences d'adoration.
Celles-ci s'apparentent à une communion avec Dieu.
L'adoration peut passer par la contemplation, l'oraison ou la méditation.
On peut illustrer l'adoration chrétienne par ce verset des Évangiles : "Vous êtes en moi et je suis en vous" (Jean 14, 20).
Cette affirmation du Christ définit la rencontre spirituelle à laquelle aspirent les chrétiens et qu'ils nomment "communion".
Pour être en communion avec le Christ, le croyant se laisse habiter par son Seigneur, alors, lui aussi devrait habiter en Lui, selon l'Évangile.
La communion va au-delà de la communication. Il ne s'agit pas d'un dialogue mais d'une interpénétration : le chrétien se met en état de réception totale, afin de devenir temple de Dieu.
Prière de Catherine de Hueck-Doherty (1896-1925)
La prière est à l'intérieur,
Je suis une Église,
Je suis le temple du Père, du Fils et du Saint Esprit.
Il vient en moi.
Le Seigneur a dit que son Père et Lui
viendront faire de moi leur demeure.
Je n'ai besoin d'aller nulle part.
Les orthodoxes et les catholiques désignent par "adoration" le fait de se mettre en présence de Jésus-Christ à l'intérieur d'eux-mêmes.
Par des méthodes d'oraison et de méditation, ils cherchent à étouffer leur brouhaha intérieur afin qu'émerge cette présence, et qu'advienne la rencontre. Ils pratiquent également la contemplation.

L'adoration trouve son point d'orgue dans l'Eucharistie. Les chrétiens confessent la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie ou Saint Sacrement.

Sous les apparences du pain et du vin consacrés par le prêtre lors de la messe, les croyants affirment que Jésus est présent parmi eux.

Ils nomment "transsubstantiation" ce mystère de la foi qui échappe à la raison et aux lois de la physique.

En mangeant le pain et en buvant le vin, ils reçoivent le corps et le sang du Christ. C'est ce qu'ils appellent "communier" au corps du Christ.

A travers la contemplation des "espèces" que sont le pain et le vin, orthodoxes et catholiques contemplent le mystère de l'Eucharistie.

Surtout, ils cherchent à se laisser pénétrer de la présence du Christ.

Certains mystiques entretiennent une relation ardente, amoureuse avec le Saint Sacrement, comme Thérèse d'Avila (1515-1582), parfois nommée "la fiancée de Dieu".

Se rappelant la fondation du monastère Saint Joseph de Medina del Campo (1567), la grand réformatrice du carmel confiait : "Ma joie fut extrême jusqu'à la fin de la cérémonie. C'est pour moi, d'ailleurs, une consolation très vive de voir une église de plus où se trouve le très Saint Sacrement".



LA CONTEMPLATION
Le mot vient du latin "contemplare" (cum templum) qui signifie : observer à travers le temple.
Il s'agit de fixer son attention sur un objet à travers lequel le regard va plus loin. La contemplation mystique est de cet ordre.
Pour Jean de la Croix (1542-1591), l'un des maîtres de la mystique catholique, contempler c'est : regarder et arriver au cœur ou à l'essence du contemplé.
La contemplation est regard de foi, fixé sur Jésus.
"La prière contemplative telle que la propose St Ignace en 2e semaine des Exercices peut m’aider à me rendre disponible à une rencontre consciente avec Dieu à partir d’une scène biblique ou d’un événement de ma vie quotidienne. La contemplation s’appuie sur la foi en la parole de Jésus ressuscité qui nous a assurés de sa présence, ouvre les yeux et les oreilles du cœur et permet ainsi d’entrer dans une relation vivante avec le Père, Jésus, ou l’Esprit Saint, présent ici et maintenant avec moi.
Ce sont toutes mes facultés qui sont mises en jeu : Ma mémoire et mon imagination vont m’aider à me représenter les lieux, les personnages, les bruits, les paroles échangées." Source : http://www.lapairelle.be/La-demarche-de-l-ecole-de-priere.html

L'ORAISON
Oraison vient du latin "orare" qui signifie "prier", mais depuis le Moyen-âge, il a pris une coloration particulière dans le contexte chrétien.
L'oraison est le cœur de la prière chrétienne "ordinaire".
Elle nourrit et habite la vie intérieure du croyant.
Elle désigne la ferveur de tout homme et de toute femme qui place sa vie sous le signe de l'amour du Christ.
L'oraison est une forme de prière silencieuse et personnelle, elle ne recourt à aucun texte préétabli.
Celui qui la pratique s'en remet totalement à Dieu ; persuadé de l'existence et de la présence constante de Dieu à ses côtés, il s'abandonne au Christ.
En réponse à cette présence qui l'accompagne, il lui confie l'ordinaire de ses jours, avec leurs hauts, leurs bas et leurs doutes, comme au plus intime de lui-même.
C'est pourquoi l'on compare souvent l'oraison à un dialogue amoureux.
Celui qui la pratique s'adresse à Dieu qu'il aime plus que lui-même.
L'oraison est une expérience totalement personnelle. On ne peut l'enseigner. On peut seulement témoigner.
Les confessions de saint Augustin en sont un magnifique exemple.
L'oraison ne procède pas d'exercices spirituels particuliers, si ce n'est d'une mise en présence du croyant face à Dieu afin que le dialogue puisse s'accomplir.

LA MÉDITATION
Le mot "méditation" semble avoir deux sens relativement différents.
Le verbe méditer vient du latin "meditari" qui signifie "réfléchir". La médiation est alors l'action de se concentrer sur un sujet de réflexion.
Dans une seconde acceptation, la méditation est une pratique qui permet de calmer ses pensées et d'atteindre le repos physique et intellectuel, tout en restant conscient.
Les catholiques pratiquent différentes méditations.
La plupart des ordres monastiques privilégient une méthode, ce qui n'exclue pas qu'il aient recours aux autres.
Parmi elles, citons les "Exercices spirituels" d'Ignace de Loyola (1491-1556).
A travers un discernement spirituel accompagné par un guide et obéissant à des règles précises, le pratiquant doit parvenir à circonscrire à l'intérieur de lui-même la place de son désir et celle qu'il laise à Dieu. Dès lors, il peut se laisser habiter davantage par son Seigneur et s'abandonner encore plus à sa contemplation.
Citons la "lectio divina", une sorte d'adoration à travers la lecture et la méditation des Écritures.
Après avoir réfléchi au sens littéral de l'extrait, on cherche à en dégager un sens allégorique, puis moral, pour arriver enfin au sens spirituel.
Alors, on laisse celui-ci raisonner en soi-même.
Cette méditation silencieuse des textes (dont les techniques varient selon les ordres religieux) est quotidienne dans la plupart des monastères français.
On retrouve ici le premier sens donné au mot "méditation".
Cependant, le but n'est pas intellectuel.
Au travers des textes, il s'agit d'entrer en contemplation de la parole divine et finalement de son auteur.
Par la "rumination" de certains extraits, une lecture répétitive, celui qui médite abandonne finalement toute réflexion intellectuelle pour s'abîmer dans une sorte d'extase. On parle finalement de la "manducation" des Écritures car le méditant ingère le texte à la façon d'un aliment qui nourrit son itinéraire spirituel.
Le chapelet est la prière catholique répétitive la plus populaire ; il est pratiqué par les religieux et les laïcs.
La récitation des 10 "Je vous salue Marie" consécutifs installe un état méditatif. Alliant la méditation des "mystères" de la vie du Christ à la fois humaine et divine et la récitation des "Je vous salue Marie", le Rosaire est un fleuron de la méditation chrétienne.

LES RITES ET LES PRATIQUES
LES TEMPS ORDINAIRES
Le christianisme a quasiment abandonné les ablutions si ce n'est au moment du "baptême", par lequel le baptisé est purifié par l'eau et renaît chrétien.
Les prières quotidiennes
L'habitude veut qu'au lever, les fidèles adressent leurs premières paroles à Dieu, ainsi que les dernières au coucher.
La posture habituelle de la prière personnelle est à genoux devant une croix, un crucifix, ou bien devant une statuette ou une image pieuse, les mains jointes, doigts croisés.
Souvent, pour commencer et pour finir, l'orant fait le signe de croix : il trace une croix sur son corps en souvenir de la crucifixion de Jésus.
Le croyant peut dire une prière personnelle, jaculatoire, ou réciter un Notre Père, un Je vous salue Marie, un Gloire à Dieu ou toute autre prière, par exemple une prière au Saint Esprit. Il peut lire un psaume ou un passage des Évangiles. Ou bien encore puiser dans les traditions monastiques.
Chaque jour, les prêtres, les diacres, les moines et les moniales doivent lire le "bréviaire" : le livre liturgique contenant des prières, les hymnes, les psaumes et les lectures pour toutes les "heures".
On appelle ainsi les prières officielles de chaque jour, agencées selon le calendrier ecclésiastique.
Les offices des heures : matines, laudes, tierce, sexte, none, vêpres et complies rythment les jours et les nuits de ceux qui les pratiquent.
La vie des moines et des moniales -étude, travail, repos, apostolat- s'organise autour des offices des heures auxquels s'ajoute la messe quotidienne.
Ces offices sont célébrés en commun, dans la chapelle du monastère.
Le plus souvent, ils sont chantés en grégorien (le latin ancien de l'Église) dans de nombreux monastères catholiques.

LES RITES DE FIN DE SEMAINE
A la fin de chaque semaine, les croyants consacrent une journée à Dieu et à la prière, en référence au texte biblique de l'Exode : "Mais le septième jour est le shabbat du Seigneur, ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, tes bêtes, ou l'émigré que tu as dans tes villes. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour". (Exode 20,10)
Le dimanche, les catholiques et les orthodoxes se rendent à l'Église. Les catholiques assistent à la messe, les orthodoxes à la sainte liturgie.
La messe des catholiques est ponctuée de chants accompagnés souvent d'instruments de musique, généralement de l'orgue. Parfois, celui-ci porte seul l'oraison silencieuse des fidèles.
La sainte liturgie comme la messe sont très ritualisées : signe de croix, bénédiction, génuflexion, encensement.
Mais avant tout, ces deux offices célèbrent l'Eucharistie.
Investis du pouvoir divin, les prêtres consacrent le pain et le vin en corps et sang du Christ.
La messe comme la sainte liturgie sont aussi célébrées en semaine. Prêtres et religieux y assistent quotidiennement, tandis que les laïcs n'y sont tenus que le dimanche.

LES TEMPS FORTS ET LES PRATIQUES PARTICULIÈRES
Le chapelet ou Rosaire
Le chapelet chrétien est central dans le culte marial catholique.

Les jeûnes
Le jeûne est une privation rituelle de nourriture et de boisson à des fins spirituelles.
Le carême commence le mercredi des Cendres et se termine par la semaine Sainte.
Il fut longtemps marqué par l'abstinence volontaire de viande et de sucreries, et per le jeûne total le vendredi saint (commémoration de la crucifixion du Christ).
Le carême rappelle le temps qu'a passé Jésus dans le désert où il a jeûné avant d'entamer sa vie de prédication.
Ces 40 jours sont eux-mêmes une évocation des 40 années d'errance du peuple juif dans le désert.
Le carême a longtemps marqué la vie sociale européenne.
Aujourd'hui beaucoup ne jeûnent plus, si ce n'est le vendredi saint, mais se privent par exemple de télévision afin d'accorder davantage de temps à la prière.

Les retraites
La vie séculière pleine d'agitation n'est guère propice à la prière et à la méditation.
De tout temps, les laïcs ont ressenti le besoin d'aller se retirer dans des monastères. Le silence est un trésor pour la mystique.
La coutume d'aller faire une pause auprès des moines ou des moniales, d'aller vivre au rythme calme, lent et régulier de leurs prières et de quémander leur accompagnement spirituel est fréquente chez les chrétiens.
Elle connaît même un véritable regain aujourd'hui, boostée sans doute par la vie moderne trépidante.
Certains font des retraites de silence.
Les seules paroles qu'ils prononcent sont des prières adressées à Dieu. D'autres suivent un enseignement.
A l'intérieur des monastères, les moines et les moniales font eux aussi des retraites, régulièrement ou occasionnellement, à des rythmes différents selon les ordres. Certains parlent de "désert". Ces temps de récollection précèdent souvent les grandes fêtes liturgiques.
Quant aux ermites, davantage répandus chez les orthodoxes, leur vie est comme une longue retraite de solitude, de silence et de prière perpétuelle.

Les pèlerinages
Faire un pèlerinage c'est se rendre dans un lieu, parfois à pied, seul ou en groupe, afin de prier, de rendre grâce ou d'obtenir des bienfaits.
Les chrétiens font aussi des pèlerinages à Jérusalem, lieu de la mort et de la résurrection de Jésus. Le Saint-Sépulcre est une basilique construite sur le lieu où, Jésus est mort et ressuscité.
Les chrétiens s'y rendent en pèlerinage. Ils se rendent aussi au jardin des Oliviers où Jésus passa une nuit d'angoisse la veille de sa mort.
Dans les rues de Jérusalem, la "via dolorosa" est pour eux l'occasion d'un long chemin de croix. Les chrétiens nomment ainsi la procession ponctuée de 14 stations, au cours desquelles sont évoquées les étapes de la Passion, le supplice du Christ avant sa mort.
Les catholiques et les orthodoxes ont encore bien d'autres lieux de pèlerinage.
Les apparitions de la Vierge au XIXème siècle ont renforcé ce culte.
Ainsi Lourdes est à présent connue dans le monde entier.
Les saints aussi sont l'objet de pèlerinages.
Saint Jacques est à l'origine de l'un des pèlerinages catholiques les plus célèbres depuis le moyen-âge. De nombreux pèlerins continuent de venir à pied de toute l'Europe pour arriver à Compostelle.

Les prières des morts
Les chrétiens appellent "communion des saints" la communion spirituelle entre les âmes des vivants et celles des morts. Les catholiques prient pour les défunts.

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