La cathédrale Notre-Dame de Paris
La cathédrale Notre-Dame de Paris, Notre-Dame de Paris ou Notre-Dame est la cathédrale de l’archidiocèse catholique de Paris.
C'est l'une des quatre basiliques mineures de Paris, élevée au rang de basilique mineure par le pape Pie VII le 3 mars 1805.
Elle est située sur la moitié Est de l’île de la Cité, dans le 4e arrondissement de Paris.
Sa façade occidentale domine le parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II.
La
construction s’étant étendue sur de nombreuses décennies (deux
siècles), le style n’est donc pas d’une uniformité totale : elle possède
ainsi des caractères du gothique primitif (voûtes sexpartites de la
nef) et du gothique rayonnant.
Les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept sont parmi les plus grandes d’Europe, et mesurent chacune 13 mètres de diamètre.
Elle fut lors de son achèvement l'une des plus grandes cathédrales d’occident.
Après
la tourmente révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une
restauration importante et parfois controversée dirigée par l’architecte
Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et des motifs que le
monument légué par le Moyen Âge n’avait jamais possédés.
Ce site est desservi par les stations de métro Cité, Saint-Michel et Cluny - La Sorbonne.
Histoire
Étapes de l'édification
Notre-Dame à la fin du XIXe siècle
On
pense qu’au début de l’ère chrétienne il existait à l’emplacement de
Notre-Dame, un temple païen gallo-romain dédié à Jupiter (comme en
atteste la découverte du pilier des Nautes), ensuite remplacé par une
grande basilique paléochrétienne semblable aux basiliques civiles
antiques.
On ne sait pas si cet édifice, dédié à saint Étienne, a été élevé à la fin du IVe siècle et remanié par la suite ou s'il date du VIIe siècle avec des éléments plus anciens réemployés (hypothèse de la cathédrale de Childebert Ier, fils de Clovis et de Clotilde).
Cette
cathédrale Saint-Étienne était de très grandes dimensions pour
l’époque. Sa façade occidentale se trouvait à une quarantaine de mètres
plus à l’ouest que la façade actuelle de Notre-Dame et avait une largeur
légèrement inférieure : elle mesurait 36 mètres. Cet édifice mesurait 70 mètres
de long, c’est-à-dire un peu plus de la moitié de la longueur de la
cathédrale actuelle. Des rangées de colonnes de marbre séparaient une
nef et quatre bas-côtés. L’édifice était orné de mosaïques.
Un
baptistère, dénommé Saint-Jean le Rond, était situé sur le flanc nord
de la cathédrale Saint-Étienne (sa présence est attestée avant 452) et
fut préservé jusqu'aux travaux de Soufflot au XVIIIe siècle.
Entre
ce temple gallo-romain et la cathédrale de Sully se succédèrent pas
moins de quatre édifices religieux : une église paléochrétienne du IVe siècle
remaniée en une basilique mérovingienne, puis une cathédrale
carolingienne (reconstruite à la suite d'un incendie en 857) et enfin
une cathédrale romane restaurée et agrandie mais qui s'avéra
progressivement trop petite pour la population de Paris qui explosait.
En
1160, l’évêque Maurice de Sully (initiative personnelle, celle des
chanoines ou du roi ?) décida la construction d’un sanctuaire d’un
nouveau type beaucoup plus vaste à la place de la cathédrale romane
démolie au fur et à mesure, les pierres sacrées étant parfois retaillées
ou utilisées pour les fondations. Comme dans l’ensemble de l’Europe de
l’Ouest, les XIe et XIIe siècles
se caractérisent en effet par une rapide augmentation de la population
des villes françaises, liée à un important développement économique, et
les anciennes cathédrales étaient un peu partout devenues trop petites
pour contenir les masses de plus en plus grandes de fidèles. Les
spécialistes estiment que la population parisienne passe en quelques
années de 25 000 habitants en 1180, début du règne de Philippe II
Auguste, à 50 000 vers 1220, ce qui en fait la plus grande ville
d’Europe, en dehors de l’Italie.
L’architecture
de la nouvelle cathédrale devait s’inscrire dans la ligne du nouvel art
gothique. Plusieurs grandes églises gothiques avaient déjà été
inaugurées à ce moment : l’abbatiale Saint-Denis, la cathédrale
Notre-Dame de Noyon et la cathédrale Notre-Dame de Laon, tandis que la
cathédrale Saint-Étienne de Sens était en voie d’achèvement.
La construction, commencée sous le règne de Louis VII dura de 1163 à 1345.
À
cette époque, Paris n’était qu’un évêché, suffragant de l’archevêque de
Sens, Sens étant à l'origine la préfecture romaine de la Lyonnaise
quatrième.
Première période (1163-1250)
Coupe
schématique de la grande nef avec ses deux bas-côtés d’égale hauteur et
ses tribunes telle qu’elle se présentait en 1220-1230. Vers 1230, à la
suite de l’agrandissement des fenêtres hautes, on remplaça les
arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à
simple volée, tels que le montre la photo ci-dessous. Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
Les arcs-boutants de la nef auront bientôt huit siècles d’âge. Ils datent des environs de l’an 1230
La
moitié inférieure de la face sud de la tour sud, fort peu ornée, a des
allures austères de forteresse. Cette partie de la tour est flanquée
d’une tourelle polygonale percée de meurtrières et abritant un escalier
permettant l’accès aux étages supérieurs. La base des tours date des
années 1190-1225, c’est-à-dire du règne de Philippe Auguste.
En 1163 a lieu la pose de la première pierre par le pape Alexandre III alors réfugié à Sens, en présence du roi Louis VII.
L’essentiel
des travaux se fera sous la direction de l’évêque Maurice de Sully
(1160-1197) et de son successeur Odon de Sully (1197-1208), ce dernier
sans lien de parenté avec le premier.
On
distingue quatre campagnes d’édification correspondant à quatre maîtres
d’œuvre différents dont les noms ne nous sont pas parvenus.
- 1163-1182 : construction du chœur et de ses deux déambulatoires.
- 1182-1190 : construction des quatre dernières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes. La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du chœur. Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175. Les travaux s’arrêtèrent après la quatrième travée laissant la nef inachevée.
- 1190-1225 : construction de la base de la façade et des deux premières travées de la nef. On commença l’édification de la façade en 1208. À partir de cette année, les portails furent construits et décorés. L’étage de la rose date de 1220-1225. La construction des premières travées de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.
- 1225-1250 : partie haute de la façade, et les deux tours. Agrandissement des fenêtres hautes (suppression des petites rosaces) pour remédier à l’obscurité (vers 1230). Simultanément la toiture des combles des tribunes est remplacée par des terrasses, et de nouveaux arcs-boutants, dotés de chaperons à chéneaux, permettent l’évacuation des eaux de pluie de la partie supérieure de l’édifice. On construit les chapelles latérales de la nef entre les culées des arcs-boutants. La tour sud est achevée en 1240 et l’on abandonne la même année l’idée de doter les tours d’une flèche. En 1250, fin de la construction de la tour nord. À cette date, la cathédrale est en fait terminée et totalement opérationnelle. Nous sommes en plein règne de Saint Louis. Les phases ultérieures de l’édification concerneront des additions, embellissements, réparations et modifications parfois fort importantes.
Deuxième période (1250-moitié du XIVe siècle)
À
cette époque, on s’aperçut que les portails du transept, construits en
style roman, contrastaient par la sévérité de leur style avec la grande
façade gothique richement ornée au goût du jour. La reconstruction des
parties romanes fut alors prestement décidée par l’évêque Renaud de
Corbeil (1250-1268).
Nous
connaissons les noms des maîtres d’œuvre qui se sont succédé durant
cette période. Il s’agit de Jehan de Chelles, Pierre de Montreuil,
Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple.
Jean
de Chelles procéda à l’allongement du transept, au nord d’abord (vers
1250), puis au sud. On lui doit la façade nord du transept et sa superbe
rosace.
À
la suite de son décès en 1265, son travail sur le croisillon sud fut
terminé par Pierre de Montreuil à qui l’on doit la façade sud du
transept et sa tout aussi belle rosace. Il mourut en 1267.
Pierre
de Montreuil avait également achevé les chapelles et la porte rouge. De
même, il débuta le remplacement des arcs-boutants du chœur.
Son successeur Pierre de Chelles construisit le jubé et commença les chapelles du chevet en 1296.
Ces
dernières furent achevées par Jean Ravy qui fut maître d’œuvre de 1318 à
1344. Jean Ravy débuta la construction des admirables arcs-boutants du
chœur d’une portée de 15 mètres. Il commença aussi la confection de la clôture du chœur.
En 1344, son neveu Jean le Bouteiller lui succéda jusqu’en 1363.
Après son décès, son adjoint Raymond du Temple termina les travaux, et notamment la superbe clôture du chœur.
XVe et XVIe siècles
Les
artistes de la Renaissance se détournèrent de l'art gothique considéré
comme l'œuvre de barbares, aussi n'hésitèrent-ils pas à camoufler les
piliers, recouvrir les murs et arcades d'immenses tapisseries et
tentures.
La statuaire baroque envahit les nefs chargées déjà de nombreux autels et pupitres, de tombeaux et cénotaphes.
XVIIe et XVIIIe siècles
Le
maître-autel, œuvre de Nicolas Coustou, encadré par les statues de
Louis XIII (par Guillaume Coustou) et de Louis XIV (par Antoine
Coysevox)
Parvis Notre-Dame en 1699
En
1625 est construite la fontaine du Parvis Notre-Dame par l'architecte
Augustin Guillain, elle est destinée à alimenter les habitants de l'Île
de la Cité en eau courante.
En
1699, selon le souhait de Louis XIV et le vœu de son père Louis XIII,
on opéra de profondes transformations dans la décoration intérieure de
la cathédrale, notamment au niveau du chœur.
L’architecte
Robert de Cotte démolit le jubé (qui fut remplacé par une somptueuse
grille en fer forgé doré à la feuillure d’or), une partie des
hauts-reliefs des clôtures afin d’ouvrir le chœur sur le déambulatoire
en les remplaçant par des grilles, ainsi que des tombeaux pour permettre
le réaménagement complet du chœur dans le goût de l’époque, à l’instar
de bon nombre d'autres cathédrales gothiques dans toute l’Europe, au
cours des XVIIe et XVIIIe siècles.
De
nouvelles stalles furent réalisées, ainsi qu’un nouveau maître-autel
pour lequel furent confectionnées les statues qui l’ornent encore
aujourd’hui, représentant Louis XIV renouvelant le vœu de son père Louis XIII, tous deux agenouillés devant la Pietà.
Puis, en 1756, les chanoines jugeant l’édifice trop sombre demandèrent aux frères Le Vieil
de détruire les vitraux du Moyen Âge et de les remplacer par du verre
blanc ; après quoi on badigeonna les murs de la cathédrale.
Les rosaces furent cependant conservées.
Enfin,
à la demande du clergé, Soufflot, architecte de l'église de
Sainte-Geneviève, fit disparaître le trumeau et une partie du tympan du
portail central, orné du célèbre Jugement Dernier, pour laisser passer
plus aisément le dais des processions.
La cathédrale en 1840.
Ce
daguerréotype montre l'édifice dans un état de délabrement avancé avant
le grand programme de restauration lancé par Viollet-le-Duc. Remarquez
l'absence des statues de la galerie des rois (détruites à la Révolution)
et le portail du Jugement Dernier radicalement transformé par Soufflot.
Au
cours de la Révolution française, de nombreux actes de vandalisme
visèrent la cathédrale : les rois de Juda de la galerie des Rois de la
façade furent décapités et enlevés — on croyait qu’il s’agissait des
rois de France représentés pour exalter la monarchie capétienne.
On
a retrouvé 21 des 28 têtes originales ainsi que de nombreux fragments
en 1977, et ces têtes se trouvent actuellement au musée national du
Moyen Âge.
Entre autres déprédations, presque toutes les grandes statues des portails furent anéanties et le trésor fut pillé.
L'intégralité
des autels furent détruits, et le mobilier du culte, statues, tableaux,
garnitures, tentures, anéanti ou dispersé.
Le Culte de la Raison fit son apparition à Notre-Dame de Paris le 10 novembre 1793, avec la fête de la Liberté.
Ce culte fut organisé par Pierre-Gaspard Chaumette, et le maître-autel se vit ainsi transformé en autel de la déesse Raison.
Fin novembre de cette année, le culte catholique fut d’ailleurs interdit à Paris.
La cathédrale fut ensuite transformée en entrepôt.
Restauration du XIXe siècle
Johan Barthold Jongkind, Paris, Notre-Dame vue du quai de la Tournelle, Petit Palais, Paris.
Ce
tableau de 1852, montre la silhouette du chevet de la cathédrale
quelques années avant l’édification de la flèche de Viollet-le-Duc.
La
cathédrale Notre-Dame pendant les travaux de 1845-1863 : la sacristie
est terminée mais la flèche pas encore rétablie - « Le quai de
Montebello et le chevet de Notre-Dame » (détail), Émile Harrouart, vers
1860 - Musée Carnavalet
Notre-Dame de Paris
Devant la rose occidentale de la cathédrale
Peu après la signature du concordat de 1801, la cathédrale fut rendue au culte (18 avril 1802).
On
procéda rapidement à quelques réfections d’urgence si bien qu'en
décembre 1804, Napoléon Bonaparte put s’y sacrer empereur des Français,
en présence du pape Pie VII.
L’édifice
avait été blanchi à la chaux pour la circonstance, puis dissimulé sous
des décors de Charles Percier et François-Léonard Fontaine.
Les drapeaux d’Austerlitz avaient été accrochés aux murs afin de masquer le pitoyable état de l’édifice.
Une
fois la paix retrouvée, la cathédrale était dans un tel état de
délabrement que les responsables de la ville commencèrent à envisager la
possibilité de l’abattre totalement.
Le grand romancier Victor Hugo, admirateur de l’édifice, écrivit alors son roman Notre-Dame de Paris
(publié en 1831) qui eut un énorme succès et avait notamment pour but
de sensibiliser le public à la valeur d’un tel monument, d'autant plus
que l'année de la publication de son roman des émeutes anti-légitimistes
pillèrent la sacristie et son trésor, brisèrent les vitraux et
dévastèrent l'archevêché.
Il réussit à créer un large mouvement populaire d’intérêt en faveur de la cathédrale.
Son roman avait rendu vie à un monument alors marginalisé et l’avait rendu plus familier aux Parisiens.
À
cela s’ajoutait le poids du nouveau courant européen appelé romantisme
qui s’efforçait de donner aux hommes une nouvelle conception du monde.
Par son roman, Victor Hugo contribua largement à sauver le chef-d’œuvre meurtri d’un destin fatal.
Le
sort de Notre-Dame focalisa différents courants de pensée : les
catholiques bien sûr qui désiraient réconcilier la France avec la piété
et la foi d’antan, les monarchistes aussi qui s’efforçaient de renouer
avec un proche passé, mais aussi le courant laïc.
Exemple
de la restitution du programme sculpté effectuée par l’équipe de
sculpteurs de Viollet-le-Duc : Statue de saint Denis sur le contrefort
sud de la façade ouest.
[[Fichier:Notre-Dame de Paris - Galerie des Rois - Au centre, 8e roi représenté par Eugène Viollet-le-Duc sculpté par Chenillon en 1858.JPG|vignette|Galerie des Rois
Au centre, le 8e roi représenté par Eugène Viollet-le-Duc, sculpté en 1858 par Chenillon.]]
Au centre, le 8e roi représenté par Eugène Viollet-le-Duc, sculpté en 1858 par Chenillon.]]
Le ministre des Cultes de l’époque décida d’un grand programme de restauration.
L’architecte
Godde chargé jusqu’alors de l’entretien de l’édifice et dont les
méthodes de restauration faisaient l’unanimité contre elles fut écarté.
On
se tourna vers Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc
qui s’étaient distingués sur le chantier de la Sainte-Chapelle.
Ces derniers déposèrent un projet et un rapport, et ayant emporté l’appel d'offres en 1844, présentèrent en 1845 un budget de 3 888 500 francs, qu’ils durent réduire à 2 650 000, pour la réfection de la cathédrale et la construction d’une sacristie.
L’Assemblée
nationale vota une loi accordant cette somme et c’est ainsi qu’après de
longues années d’attente, la restauration put vraiment débuter.
Le maigre budget fut épuisé en 1850. Les travaux s’arrêtèrent.
Viollet-le-Duc dut présenter à plusieurs reprises de nouvelles
propositions afin que les travaux puissent se terminer.
Au total plus de douze millions de francs furent ainsi octroyés.
Lassus étant décédé en 1857, c’est lui seul qui termina la restauration le 31 mai 1864.
La construction de la sacristie se révéla un gouffre financier.
Il fallut en effet descendre à neuf mètres avant de rencontrer un terrain stable.
Des maîtres-verriers pastichèrent des vitraux du XIIIe siècle
en réalisant les verrières des fenêtres hautes du chœur ou des baies
des chapelles, tels Antoine Lusson ou Adolphe Napoléon Didron.
L’état lamentable des maçonneries de la cathédrale était généralisé, la porte rouge par exemple était en ruines.
On ne comptait plus les pinacles brisés, les gables effondrés.
Quant à la grande statuaire des portails et de la façade, il n’en restait plus grand-chose.
Les
restaurateurs durent effectuer un profond travail de recherche afin de
restituer (à l’identique si possible, ce qui l’était rarement à
l'époque) les parties dégradées, ce dont témoignent les écrits et
dessins de Viollet-le-Duc.
C’est la restitution du programme sculpté de la cathédrale qui constitue la principale réussite des deux architectes.
Ils
ont d’emblée voulu reconstituer toute l’ornementation sculpturale
détruite en s’inspirant ou copiant des œuvres de la même époque et
restées intactes (Amiens, Chartres et Reims).
Pour
ce faire les architectes réunirent une équipe d’excellents sculpteurs
sous la direction d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume.
Beaucoup d’entre eux provenaient de l’atelier de David d’Angers et se connaissaient.
Plus
de 100 grandes statues furent ainsi créées à destination de
l’extérieur, dont les douze statues en cuivre entourant la base de la
flèche, œuvres de Geoffroi-Dechaume lui-même, qui témoignent du grand
talent de ce sculpteur.
Viollet-le-Duc apporta un très grand soin à la réalisation de ces statues.
Elles étaient d’abord dessinées par ses soins, puis une maquette grandeur nature en plâtre était réalisée.
On apportait alors les corrections nécessaires jusqu’à ce que l’œuvre soit jugée satisfaisante.
À ce moment seulement, on procédait à la réalisation de la statue définitive en pierre.
Aucune
liberté de création n’était autorisée de la part des sculpteurs dont le
travail était totalement contrôlé par les architectes.
Lors
de la restauration, la cathédrale fut quelque peu remaniée. La rosace
sud par exemple fut pivotée de quinze degrés afin de la faire reposer
selon un axe vertical, modification qui, parfois critiquée, était
motivée par la nécessité de consolider l’ensemble dont la maçonnerie
s’était affaissée.
Enfin
quelques statues sorties de l’imagination de l’architecte furent
édifiées, telles les impressionnantes chimères contemplant Paris du haut
de la façade.
Le
parvis de Notre-Dame est dégagé dans les années 1860-1870 par des
travaux voulus par le Baron Haussmann, lors des transformations de Paris
sous le Second Empire, les préoccupations hygiénistes d'Haussmann se
conjuguant avec une nouvelle conception artistique qui isole la
cathédrale sur une place et dégage des perspectives.
Ces travaux nécessitent la démolition de maisons à colombages datant du XVe siècle, de l'église Sainte-Geneviève-des-Ardents, ainsi que de l'ancien Hôtel-Dieu.
Les contours de ces bâtiments sont aujourd'hui matérialisés par des pavés de couleurs claires.
Depuis la restauration du XIXe siècle
Peu
de temps après, la Commune de 1871 faillit anéantir l’édifice. Des
émeutiers mirent le feu à quelques bancs et chaises, mais l’incendie fut
vite maîtrisé et ne causa que des dégâts très légers.
La cathédrale passa les deux guerres mondiales sans problème notable.
En
1965, les douze fenêtres hautes de la nef et les douze petites rosaces à
alvéoles des tribunes furent garnies de 24 vitraux colorés remplaçant
les verres gris et ternes implantés par les chanoines au XVIIIe siècle.
Non figuratifs, ils furent l’œuvre du peintre-verrier Jacques Le Chevallier qui utilisa les produits et couleurs du Moyen Âge.
L’ensemble
utilisait une quinzaine de tons, à dominante rouge et bleue (la
graduation allant d’ouest en est du bleu vers le rouge).
Dans
les années 1990, les procédés modernes ont permis de redonner à la
pierre extérieure de la cathédrale noircie par les siècles, sa pureté et
une blancheur supposée d’origine.
On distinguait deux couches distinctes de pollution qui noircissait la pierre :
- une partie brune correspondant à la partie de la pierre exposée à l’air et aux rayons du soleil
- une couche noire de surface constituée de gypse (sulfate hydraté de calcium) qui attirait les particules issues de la pollution de l'air de Paris
La crasse,
représentant un danger pour la pierre, a été éliminée. Les sculptures
ont été traitées par laser, micro-gommage et compresses humides afin de
pulvériser la poussière sans altérer la patine du temps.
Les
pierres trop détériorées ont été remplacées par d’autres, identiques,
prélevées en région parisienne dans des gisements de calcaire
coquillier.
De
plus, un réseau de fils électriques, invisibles depuis le sol, a
entraîné le départ des pigeons responsables d’altérations importantes au
niveau des pierres.
À l'occasion du jubilé du 850e anniversaire de la Cathédrale, des travaux d'envergure sont menés dans la Cathédrale pour marquer son entrée dans le XXIe siècle.
Les
éclairages de la nef sont restaurés largement, permettant de créer des
ambiances propres aux visites, aux messes et aux concerts en soirée.
Le Grand orgue voit dans une première phase sa console totalement informatisée en 2013.
Dans un deuxième temps, en 2014, ses 12 000 tuyaux seront tous nettoyés.
Un
système de prévention des incendies est mis en place, avec de nouvelles
serrures aux portes et un câblage spécifique installés.
Les
fils traînant ici ou là à l'intérieur et à l'extérieur sont également
masqués en grande partie pour permettre une meilleure unité
architecturale.
Enfin,
les tours de Notre-Dame sont garnies de huit nouvelles cloches, dont un
bourdon, qui sonnèrent pour la première fois le 23 mars 2013.
Elles donnent ainsi un nouvel ensemble campanaire semblable à celui existant au Moyen Âge.
De
novembre 2012 à décembre 2013, une structure provisoire, le "Chemin du
jubilé" est installé sur le parvis, suivant l'ancienne rue Neuve
Notre-Dame et débouchant sur un belvédère et un gradin de 600 places
donnant une vue inédite de la façade de la Cathédrale. Elle est garnie
des prénoms des employés de la Cathédrale et des saints de la liturgie
chrétienne.
Événements historiques importants
Le Sacre de Napoléon, tableau de Jacques Louis David, 1805-1808, huile sur toile, 610 × 931 cm,
Paris, Musée du Louvre – Cette scène se déroule dans le chœur de la
cathédrale tel qu’il se présentait à l’époque, avec la décoration des
colonnes conçue par Robert de Cotte en 1698.
Conférence
du Père Henri Lacordaire à Notre-Dame de Paris, vers 1845, dessin
anonyme, mine de plomb et aquarelle, Bibliothèque nationale de France.
Notre-Dame est le lieu historique d'un grand nombre d'événements religieux et politiques de l’histoire de France.
- En 1229, le jeudi saint, Raymond VII de Toulouse y fait amende honorable.
- Saint Louis, y dépose la couronne d'épines du Christ en 1239, en attendant l’achèvement de la construction de la Sainte-Chapelle.
- Philippe le Bel y ouvre les premiers États généraux du Royaume de France en 1302
- Couronnement du roi Henri VI d'Angleterre en 1431, vers la fin de la guerre de Cent Ans (1337-1453), à l’âge de dix ans. Il ne fut jamais reconnu. Charles VII avait déjà été couronné roi de France en 1429 à Reims.
- En 1447, Charles VII célèbre par un Te Deum la reprise de Paris.
- Ouverture du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc en 1456
- Mariage de Marie Stuart, reine d'Écosse et du dauphin François (futur François II), le 24 avril 1558
- Mariage par procuration d’Élisabeth de France avec Philippe II, roi d'Espagne, le 22 juin 1559
- Mariage de Marguerite de Valois et de Henri de Navarre (futur Henri IV), le 18 août 1572 (six jours avant le massacre de la Saint-Barthélemy)
- Henri IV y rend grâce pour la reconquête de Paris après cinq ans de soulèvement ligueur, le 22 mars 1594
- En 1660 : Te Deum célébré à l’occasion du mariage de Louis XIV. Le duc de Luxembourg, futur maréchal, surnommé le tapissier de Notre-Dame, apporte ici les drapeaux ennemis.
- Abjuration par Turenne de sa foi protestante en 1668.
- Bossuet y prononce l’éloge funèbre du grand Condé en 1687
- Durant la Révolution, Notre-Dame est transformée en Temple de la Raison : on y célèbre le décadi 20 brumaire an II (10 novembre 1793) la Fête de la Raison.
- Napoléon Bonaparte s’y sacre empereur des Français, en présence du pape Pie VII le 2 décembre 1804
- Baptême du Roi de Rome en juin 1811
- Le 8 mars 1835, à la demande de Mgr de Quélen, eut lieu la première conférence d’Henri Lacordaire dans le cadre des Conférences de Carême de Notre-Dame, spécialement destinées à l’initiation de la jeunesse au christianisme. Celles-ci, interrompues en 1836, reprennent à partir de 1841 et se poursuivent jusqu’à nos jours.
- Mariage de Napoléon III le 30 janvier 1853
- Baptême du Prince impérial en 1856
- Le 19 juillet 1896 , obsèques du Marquis de Morès tué par des rebelles en Tunisie.
- Accueil solennel du maréchal Pétain, en avril 1944, par le cardinal Suhard, archevêque de Paris. Célébration des obsèques de Philippe Henriot, par le même archevêque, en juin 1944.
- Le 26 août 1944 un Magnificat est chanté pour la Libération de Paris, en présence du général de Gaulle et du général Leclerc.
- Le 9 mai 1945, le cardinal Suhard, accueille le général de Gaulle ainsi que les membres du gouvernement et les ambassadeurs des États-Unis, d’URSS et de Grande-Bretagne à la cathédrale. L’archevêque y célèbre un office au cours duquel un Te Deum d’action de grâces pour la victoire est chanté, suivi de l’exécution de la Marseillaise aux grandes orgues.
- Funérailles nationales de : Maurice Barrès (1923), maréchal Foch (1929), maréchal Joffre (1931), Raymond Poincaré (1934), maréchal Leclerc de Hautecloque (1947), maréchal de Lattre de Tassigny (01/1952), Paul Claudel (02/1955), maréchal Juin (1967).
- Cérémonies d’hommage national : Charles de Gaulle (le 12/11/1970), Georges Pompidou (avril 1974), François Mitterrand (01/1996)
- 1980 et août 1997, visites du pape Jean-Paul II
- 26 janvier 2007, funérailles de l’abbé Pierre.
- Septembre 2008, visite du pape Benoît XVI.
- 22 octobre 2008, messe de Requiem le jour des obsèques de Sœur Emmanuelle.
- Cérémonie œcuménique le 3 juin 2009 pour les victimes du vol 447 Air France Rio-Paris.
- Célébration du 850e anniversaire de la cathédrale du 12 décembre 2012 au 24 novembre 2013.
- Le 21 mai 2013, l’écrivain essayiste Dominique Venner se suicide en se tirant une balle dans la tête devant l’autel. Ces faits, très rares, ne sont pourtant pas une première : le 11 février 1931, une jeune intellectuelle mexicaine en exil à Paris se tire une balle en plein cœur dans la cathédrale ; le 6 février 2013, un homme est découvert un couteau planté en travers de la gorge agenouillé en position de prière.
Structure et dimensions
Plan de la cathédrale, dans le Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, par Viollet-le-Duc, 1856
Comme la plupart des cathédrales françaises, Notre-Dame de Paris a un plan en forme de croix latine.
La nef comporte dix travées, le chœur cinq.
L’axe de celui-ci est légèrement dévié vers la gauche (nord) par rapport à l’axe de la nef.
L’abside est semi-circulaire à cinq pans.
La
nef est flanquée de doubles collatéraux qui se prolongent par un double
déambulatoire, le tout avec chapelles latérales (sauf sur les trois
premières travées) et rayonnantes (soit 29 au total, comportant un total
37 travées quadrangulaires).
La cathédrale peut contenir jusqu’à 9 000 personnes dont 1 500 dans les tribunes.
Principales dimensions :
- longueur : 127 mètres
- largeur : 48 mètres
- hauteur des tours : 69 mètres
- hauteur de la flèche : 96 mètres
- largeur de la façade : 43,5 mètres
- hauteur de la façade sans les tours : 45 mètres
- longueur du chœur: 38 mètres
- largeur du chœur: 12 mètres
- longueur de la nef : 60 mètres
- largeur du vaisseau central de la nef : 13 mètres
- largeur de chacun des collatéraux : 5,9 mètres
- hauteur sous toit de la nef : 43 mètres
- hauteur sous voûte de la nef et du chœur : 33 mètres
- hauteur sous voûte des collatéraux extérieurs : 10,1 mètres
- hauteur sous voûte des collatéraux intérieurs : 10,5 mètres
- hauteur sous voûte des tribunes : 8 mètres
- hauteur des clochers : 69 mètres
- profondeur (largeur) des tribunes : 5,9 mètres
- longueur du transept: 48 mètres
- largeur du transept : 14 mètres
- nombre de fenêtres : 113
- nombre de colonnes et piliers : 75
- superficie intérieure : 4 800 m2
- superficie totale : 5 500 m2 (à comparer aux 7 700 m2 d’Amiens)
- superficie des points d'appui : 816,4 m2
- diamètre des rosaces nord et sud : 13,10 mètres (contre 13,36 mètres pour la grande rosace de Notre-Dame de Chartres)
- diamètre de la rosace ouest : 9,70 mètres
Quoique
construite après le chœur, la nef relève du premier style gothique,
avec voûtes sexpartites, cependant sans alternance de piles fortes et de
piles faibles comme on le voit à la cathédrale Saint-Étienne de Sens.
Le
transept, bien identifiable de l’extérieur du monument, ne fait pas
saillie par rapport aux collatéraux et aux chapelles latérales. Il n’a
pas de collatéraux.
Hormis le transept, l’élévation intérieure est à trois niveaux, avec grandes arcades, tribunes et fenêtres hautes.
Dans les deux premières travées des deux bras du transept, l’élévation est cependant à quatre niveaux.
Au XIXe siècle, le restaurateur Viollet-le-Duc entreprit de « corriger »
la dixième travée de la nef, en y recréant les quatre niveaux tels
qu’ils se présentaient avant les modifications apportées dans les années
1220 au plan initial.
Depuis
lors, certains spécialistes estiment que cette dixième travée est
l’œuvre de Viollet-le-Duc, affirmation peut-être exagérée dans la mesure
où seule la partie supérieure a été transformée.
Cette modification délibérée a justifié des vives critiques à son encontre.
Les
façades nord et sud du transept présentent de magnifiques rosaces
ornées de vitraux, parmi les plus grandes d’Europe (diamètre : 13,1 m).
Éléments architecturaux extérieurs
Parvis
Le parvis est la grande zone ouverte se trouvant juste devant la façade ouest. Le mot parvis vient du latin paradisius, paradis.
Lorsque la cathédrale fut construite, le parvis était assez étroit.
La
cathédrale était située parmi d’innombrables bâtiments en bois de
petite taille, telle que des maisons, boutiques et auberges.
Une fontaine s'y trouvait de 1625 à 1755.
Le parvis conserva des dimensions modestes jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle l’architecte Beaufrand l’agrandit.
Il fut remodelé à plusieurs reprises par la suite, notamment depuis 1960.
Le kilomètre 0 des routes françaises se trouve sur le parvis, à quelques mètres à peine de l'entrée de la cathédrale.
Depuis le XIXe siècle,
de nombreuses fouilles archéologiques ont été entreprises sous le
parvis de Notre-Dame de Paris, dont deux campagnes plus importantes : la
première eut lieu en 1847 et fut menée par Théodore Vacquer, la seconde
plus récente de 1965 à 1967 fut dirigée par Michel Fleury.
Ces
fouilles ont permis de mettre au jour d’importants vestiges
gallo-romains et du haut Moyen Âge, et notamment les fondations d’un
grand édifice religieux de forme basilicale à cinq nefs.
Ces vestiges seraient ceux de la basilique Saint-Étienne, construite au IVe ou au VIe siècle et qui constitue la cathédrale précédant l’édifice actuel de Notre-Dame.
Une
crypte a été aménagée afin de préserver l’ensemble de ces substructions
et de les rendre accessibles au public : on l’appelle Crypte
archéologique du parvis Notre-Dame.
Depuis l’été 2000, elle est gérée par le musée Carnavalet.
Le parvis au XVIIIe siècle, par Jean-Bapstiste Scotin
Le point zéro
Panorama en projection stéréographique du parvis de Notre-Dame de Paris réalisé par Alexandre Duret-Lutz
Le point zéro
Panorama en projection stéréographique du parvis de Notre-Dame de Paris réalisé par Alexandre Duret-Lutz
Tours
Voûtes de la salle du premier étage de la tour nord (début du XIIIe siècle),
là où les touristes peuvent s’approvisionner en livres et brochures.
Les baies que l’on voit s’ouvrent sur le parvis (ouest), juste à côté de
la rosace. Elle est l’œuvre du troisième architecte de la cathédrale
(1190-1225) dont le nom ne nous est pas parvenu.
Les deux tours de la façade occidentale ne sont pas exactement jumelles.
La tour nord (gauche) est légèrement plus forte et plus large que la
tour sud, ce qui se remarque facilement en observant l’ensemble depuis
le centre du parvis.
À
cette différence correspond, au niveau de l’étage du balcon de la
Vierge situé sur la façade, une largeur nettement plus importante du
contrefort nord de la tour nord par rapport au contrefort sud de la tour
sud.
Au
fil des ans, il a été suggéré à plusieurs reprises que les plans
originaux de Notre-Dame, que nous ne possédons plus, prévoyaient deux
flèches qui s’élèveraient des tours.
Les solides clochers auraient pu sans aucun doute supporter de telles structures.
Mais ce n’est pas pour autant qu’ils étaient censés être dotés de flèches.
La
cathédrale d’Amiens ainsi que d’autres cathédrales suivirent le modèle
de Notre-Dame et ne possèdent pas non plus de flèches (il est vrai que
la cathédrale de Reims aurait dû en posséder, selon les plans initiaux,
mais elles ne furent jamais achevées.
Quant à la cathédrale d’Amiens, les tours n’ayant qu’une profondeur de 6 mètres ne pouvaient supporter de telles structures).
Pendant la restauration qui eut lieu entre 1844 et 1864, l’idée des flèches fut à nouveau suggérée.
Le
restaurateur Viollet-le-Duc, voulant faire échouer le projet, dessina
un plan très précis de la cathédrale avec de telles flèches afin de
montrer à la population le résultat peu esthétique auquel ce projet
aboutirait.
Certains
experts ont affirmé depuis, sur la base de ses plans et de ses écrits,
que Viollet-le-Duc était lui-même en faveur de ces flèches.
Entre
les deux tours, à l’arrière de la galerie supérieure de la façade faite
d’une colonnade, et à l’avant du pignon de la nef, il existe une sorte
d’esplanade, toit plat qu’on appelle l’aire de plomb ou la cour des
réservoirs.
Des
plaques de plomb la recouvrent, et des bassins y ont été aménagés qui
contiennent de l’eau utilisable rapidement en cas d’incendie.
En
arrière de l’aire de plomb s’élève le grand pignon triangulaire qui
termine à l’ouest le comble de la nef : sur sa pointe, un ange sonne la
trompette.
Les tours de la cathédrale, hautes de 69 m, sont accessibles au public et offrent une vue imprenable sur Paris.
La tour sud abrite un escalier de 387 marches.
Au
premier étage, au niveau de la galerie des rois et de la rosace, se
trouve une grande salle gothique comportant un comptoir
d’approvisionnement pour touristes et visiteurs.
On
peut y voir en plus diverses statues originales de la cathédrale ainsi
que des toiles de Guido Reni, Charles André van Loo, Étienne Jeaurat et
Lodovico Carracci.
Façade ouest
La façade ouest : la foule des visiteurs se presse sur le parvis
La façade correspond en grande partie à la vision d’Eudes de Sully, évêque de Paris de 1197 à 1208.
Sa construction dura un demi-siècle, de 1200 à 1250.
Sa composition architecturale est une conception géométrique simple.
Elle a une largeur de 43,5 mètres (135 pieds-du-roi) et une hauteur de 45 mètres (141 pieds), mis à part la hauteur des tours.
Elle
comporte, de bas en haut, l’étage des trois portails et des quatre
statues dans les niches sur les contreforts (diacre saint Étienne,
allégories de l'Église et de la Synagogue, évêque saint Denis), la
galerie des rois, puis un étage occupé au centre par la rosace ouest,
avec des deux côtés sous les tours, des fenêtres géminées surmontées de
petites rosaces sous un arc en tiers-point, enfin un dernier étage de
colonnades reliant les deux tours et qui se prolonge sur les quatre
faces de ces dernières. Au-dessus de l’ensemble, au nord et au sud, se
trouvent les tours elles-mêmes, à toit plat.
La
façade, à la fois rigoureuse et linéaire, met en valeur de façon
étonnante le cercle du vitrail de la rosace inscrit au centre d’un carré
de plus de 40 mètres de côté.
De nombreux observateurs ont remarqué que l’effet général de cette dernière est semblable à celui d’une hostie.
Juste au niveau surplombant les trois portails, on observe la galerie des Rois de Juda (et non pas des rois de France).
Ces
reconstitutions sont l’œuvre de Viollet-le-Duc (il s’y est d’ailleurs
lui-même représenté) et les fragments originaux peuvent être observés au
musée national du Moyen Âge à l’hôtel de Cluny à Paris.
La façade est soutenue à l’extérieur par quatre contreforts, deux pour chaque tour, encadrant les trois portails.
Sur ces contreforts, des niches abritent quatre statues refaites au XIXe siècle
par l’équipe de restaurateurs de Viollet-le-Duc. Il s’agit, de gauche à
droite de saint Étienne, puis de deux allégories, l’Église à gauche, la
Synagogue à droite et enfin (contrefort sud) d’un évêque, très
vraisemblablement saint Denis.
Portail du Jugement Dernier
Il
s’agit du portail principal de la cathédrale. Son imagerie est
saisissante. La remarquable sculpture du tympan date des années 1210.
Elle représente d’une manière étendue les scènes du jugement dernier –
lorsque, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent et sont
jugés par le Christ.
Sur
le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes.
Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la
trompette. Parmi ces personnages, tous vêtus, on peut voir un pape, un
roi, des femmes, des guerriers, et même un noir d’Afrique.
Statues du piédroit de gauche : les Apôtres saint Barthélemy, saint Simon, saint Jacques le Mineur, saint André, saint Jean et saint Pierre
Le tympan du portail du Jugement Dernier
Au piédroit de droite : saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Philippe, saint Jude et saint Matthieu.
Au-dessus,
l’archange saint Michel utilise une balance pour peser les péchés et
les vertus. Deux démons essayent de faire pencher l’un des plateaux de
leur côté. Les élus sont à gauche, tandis qu’à droite les damnés
enchaînés sont menés en enfer, poussés par d’autres démons, laids,
cornus et aux regards diaboliques. Les expressions de ces damnés sont
rendues avec un rare talent : la terreur et le désespoir se lisent sur
leur visage.
Vue d'ensemble du portail du Jugement Dernier
Sur
le tympan supérieur, le Christ, le torse à moitié nu pour montrer ses
plaies, préside cette cour divine. Deux anges, debout, à droite et à
gauche, tiennent les instruments de la Passion. De chaque côté, la
Vierge Marie et saint Jean sont placés à genoux et implorent la
miséricorde du Christ.
Les
claveaux inférieurs des voussures sont occupées, du côté des damnés par
des scènes de l'enfer, et du côté des élus, par les patriarches, parmi
lesquels on voit Abraham tenant des âmes dans un repli de son manteau.
Il s’agit là d’une démonstration bien concrète de l’imagerie chrétienne
développée au Moyen Âge par l’Église, qui influence alors grandement le
peuple. Encore, à cette époque la scène était entièrement peinte et
dorée. Groupé au paradis sur les premières voussures, l’ensemble des
anges qui regardent la scène du Jugement a plutôt l’air curieux et
étonné de voir ce qui se passe. L’impression générale qui se dégage de
l’imagerie est loin d’être pessimiste. L’enfer n’occupe qu’une très
petite partie de l’ensemble et tout est fait pour souligner la
miséricorde du Seigneur. La Vierge Marie et les saints du paradis,
symbolisés par saint Jean, intercèdent pour nous, et l’image de Jésus,
qui domine la scène montrant ses plaies, nous rappelle qu’il est venu
sur terre en tant que Rédempteur, pour racheter nos péchés.
La Pesée des âmes par l’archange saint Michel
- détail du Jugement Dernier, refait lors de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle
La
scène du Jugement Dernier figure également sur de nombreuses autres
cathédrales gothiques et notamment à la cathédrale de Chartres, ainsi
qu’à celles d’Amiens, de Laon, de Bordeaux et de Reims. Ce portail, dont
la magnifique scène du Jugement qui le surmonte, connut d’importantes
déprédations au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En
1771, sur commande du clergé, Soufflot le mutila sérieusement,
supprimant les trumeaux et entaillant les deux linteaux en leur centre.
Lors de la restauration du XIXe siècle, Viollet-le-Duc enleva les parties latérales restantes des linteaux et les déposa au musée.
Puis
il reconstitua de manière admirable l’ensemble du Jugement Dernier, y
compris les parties manquantes, aidé en cela par des dessins effectués
avant les transformations de Soufflot.
Ainsi seule la partie supérieure de la scène date du XIIIe siècle, les deux parties inférieures étant modernes.
Par contre les voussures entourant le tympan, et leurs sculptures sont d’époque, elles aussi.
Représentation
de l’enfer au bas des quatre dernières voussures de droite : remarquez
sur la cinquième voussure le diable couronné et grassouillet écrasant
trois damnés : un riche, un évêque et un roi.
Le trumeau fut également reconstitué par l’équipe de restaurateurs.
La grande statue qui y figure, celle du « Beau Dieu » est l’œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume d’après le dessin — maintes fois remanié — de Viollet-le-Duc.
Il est placé sur un socle où sont sculptés les arts libéraux.
Quant aux douze grandes statues des Apôtres installées sur les deux piédroits du portail (2 × 6 statues),
fracassées en 1793 par les révolutionnaires comme presque toutes les
autres grandes statues de la cathédrale, elles sont également des
reconstitutions du XIXe siècle, d’ailleurs admirablement refaites.
On
reconnaît successivement à gauche saint Barthélemy, saint Simon, saint
Jacques le Mineur, saint André, saint Jean et saint Pierre. À droite :
saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Philippe, saint
Jude et saint Matthieu.
Au
piédroit gauche, du côté du Paradis, figurent les vierges sages, alors
qu’au piédroit opposé, on peut voir les vierges folles.
Les sculptures de ces vierges ont également été refaites au XIXe siècle.
Sous
les grandes statues des piédroits on peut admirer deux bas-reliefs
conçus sous forme de médaillons, l’un à gauche, l’autre à droite,
superposant des représentations des Vertus et des Vices, et ce d’après
des scènes de la vie, facilement compréhensibles par le peuple chrétien
de l’époque.
La
Douceur par exemple utilise le symbole du mouton, la Force est
représentée par une armure, la versatilité nous montre un moine jetant
son froc aux orties, etc.
Cette thématique est reprise dans la rosace ouest. Toutes ces scènes ont également près de huit siècles d’âge.
Le
Beau-Dieu de Notre-Dame de Paris qui se dresse au trumeau du portail du
Jugement Dernier est une des œuvres les plus remarquables
d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume. À l’arrière, sur les portes, les
pentures et leurs arabesques, sont une fort belle restitution du XIXe siècle.
Abraham
au paradis recueillant trois âmes pieuses dans son giron - détail de
l’extrémité inférieure de la deuxième voussure gauche du portail.
Contrairement aux grandes statues des piédroits, la statuaire des
voussures n’a pas été reconstituée au XIXe siècle, mais date du tout début du XIIIe siècle.
Dessin
de Viollet-le-Duc du bas de la cinquième voussure à droite : une scène
de l’enfer. Un diable ventripotent et couronné écrase de son poids des
damnés, dont un évêque et un roi.
On
serait incomplet en ne mentionnant pas le fait que ce portail est de
loin l’endroit le plus populaire, le plus visité et le plus admiré de
toute la cathédrale, ce dont témoignent les innombrables photographies
qui en sont prises.
Tout
concourt en effet à attirer les foules, chrétiennes ou non, du monde
entier : l’admirable équilibre et l’extrême lisibilité du sujet, au
centre d’une façade perçue à juste titre comme de toute beauté.
Ajoutons à cela l’incontestable réussite de la restauration du XIXe siècle qui fait qu’à part les spécialistes et les initiés, il est presque impossible de distinguer ce qui date du XIIIe siècle,
de ce qui fut recréé à l’époque de Viollet-le-Duc et de son équipe, et
qui, respectueux de l’esprit de l’époque, se fond presque parfaitement
dans l’ensemble voulu au Moyen Âge.
Portail de la Vierge
Le tympan du portail de la Vierge.
Ce portail est dédié à la Vierge Marie.
Il est un peu plus ancien que le portail du Jugement Dernier et date des années 1210.
Gravement
endommagé en 1793 (les neuf grandes statues avaient été détruites), il a
fait l’objet d’une remarquable restauration au XIXe siècle, grâce à une abondante documentation qui a servi de base à la restitution des statues.
Dans le mur de la façade, autour des arcs du tympan, on remarque une cannelure pointue.
Les
bâtisseurs voulaient que ce portail soit différent des autres en
l’honneur de la Vierge, à laquelle la cathédrale est dédiée.
Le
portail comporte deux linteaux. Au linteau inférieur, des rois d’Israël
et des prophètes entourent l’Arche d’alliance. Celle-ci se trouve juste
au-dessus du dais recouvrant la statue de la Vierge à l’enfant, foulant
aux pieds le serpent, symbole de Satan, et située au trumeau du portail
(refaite au XIXe siècle). Le
linteau supérieur représente la "dormition" (mort) de la Vierge. Deux
anges la sortent- ou la mettent ? - du tombeau, en présence du Christ
qui bénit sa mère et montre de la main gauche le ventre où la Parole de
Dieu prit chair. Les apôtres y compris saint Paul entourent la défunte.
Aux deux extrémités, saint Paul et saint Jean sont représentés abrités
respectivement par le figuier et l'olivier.
Au
sommet du tympan, on assiste au couronnement de la Vierge Marie.
Celle-ci est assise à la droite du Christ ; et un ange, se trouvant
au-dessus d’elle, place une couronne en or sur sa tête.
Les voussures encadrant le tympan sont occupées par des prophètes, des rois, des anges et des patriarches.
Détails du portail de la Vierge : sculptures animalières sous les pieds des grandes statues du piédroit de gauche.
Les quatre grandes statues du piédroit de gauche du portail de la Vierge refaites au XIXe siècle représentent un roi non identifié et saint Denis décapité, portant sa tête et entouré de deux anges.
Les
grandes statues du piédroit de droite du portail de la Vierge
représentent saint Jean-Baptiste, saint Étienne, sainte Geneviève et le
Pape Sylvestre. Elles ont aussi été refaites au XIXe siècle.
Remarquez à gauche, près du vantail les bas-reliefs représentant des
signes du zodiaque et des travaux des mois. Ils datent du début du XIIIe siècle.
Les
grandes statues des piédroits représentent notamment des saints
parisiens. À gauche se trouvent un empereur (non identifié) et saint
Denis décapité, portant sa tête et entouré de deux anges. À droite :
saint Jean-Baptiste, saint Étienne, sainte Geneviève et le Pape
Sylvestre. Les bas-reliefs mutilés des niches situées sous ces statues
représentent des scènes de leur vie respective.
La
tentation d’Adam au jardin d’Éden par le diable, en l’occurrence la
diablesse Lilith, grande séductrice dotée d’une queue de serpent
Particularité
intéressante de ce portail : les faces latérales du trumeau, ainsi que
les parties centrales des piédroits situées près des vantaux sont
constituées d’une série de bas-reliefs représentant le zodiaque, les
travaux des mois chez les pauvres et chez les riches, les saisons et les
âges de la vie, le tout magnifiquement traité.
Lilith et le péché originel
Enfin
la partie inférieure du trumeau, sous les pieds de la Vierge est ornée
d’un superbe bas-relief en trois séquences représentant le passage
d’Adam et Ève au jardin d’Éden ou paradis terrestre, et la tentation
d’Adam suivie du péché originel.
La
première scène nous montre Dieu prélevant une côte à Adam endormi au
pied d’un arbre, et transformant la côte en Ève, afin qu’il eût une
compagne « semblable à lui » comme dit le texte..
La
seconde partie du bas-relief représente le péché originel. Le couple se
trouve aux pieds de l’arbre de la connaissance du bien et du mal aux
fruits défendus. Le diable a la forme d’une femme séduisante munie d’une
longue queue de serpent. Il s’agit en fait de Lilith, personnage
biblique absente de la bible canonique, mais présente dans les écrits
rabbiniques du Talmud de Babylone. D’après la tradition juive, elle
serait la première épouse d’Adam qui aurait quitté le paradis terrestre à
la suite de son refus de se soumettre à ce dernier en adoptant la
position inférieure lorsqu’ils faisaient l’amour. Elle refusa ensuite
d’obéir à Dieu qui lui intimait l’ordre de se soumettre à Adam. Chassée
de la surface de la Terre, cette séductrice perverse finit par devenir
diablesse et favorite de Lucifer. Elle revint tenter le couple dont elle
était jalouse, afin de précipiter leur malheur.
Enfin
la dernière scène de ce bas-relief représente l’expulsion des premiers
hommes hors du jardin d’Éden. Il s'agit du mythe expliquant le passage
de la Nature à la Culture, (selon Lévy-Strauss) l'Homme quittant là le
statut animal. Dieu avait averti le serpent que la femme serait
dorénavant sa pire ennemie et lui écraserait la tête. Le fait d’avoir
précisément placé cette scène sous les pieds de la Vierge Marie, elle
qui réhabilite totalement la femme et est nommée "nouvelle Eve, est
hautement symbolique.
Portail Sainte-Anne
Tympan du portail Sainte-Anne et ses deux linteaux
Le portail Sainte-Anne est dédié à la vie de sainte Anne, la mère de la Vierge.
Il est en fait récupéré de l’église antérieure à la cathédrale actuelle.
Il est constitué en grande partie de pièces sculptées vers 1140-1150 pour un portail plus petit.
On peut donc distinguer dans l’ornementation du portail Sainte-Anne des pièces du XIIe siècle
(le tympan et la partie supérieure du linteau, deux tiers des
sculptures des voussures de l’archivolte, les 8 grandes statues des
piédroits, le trumeau), et d’autres du XIIIe siècle
(partie inférieure du linteau et les autres statues des voussures de
l’archivolte). Ces dernières ont été sculptées pour faire le raccord.
Les
quatre grandes statues du piédroit de gauche du portail Sainte-Anne,
anéanties à la Révolution ont été remplacées par celles-ci qui datent du
XIXe siècle. De gauche à droite : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre.
Le trumeau du portail présente une grande statue de saint Marcel, évêque de Paris, foulant aux pieds le dragon de la légende.
C’est en fait une copie effectuée au XIXe siècle.
L’original se trouve dans la salle haute aménagée dans la tour nord.
En 1793, la statue de saint Marcel du trumeau fut mutilée (visage) et les huit statues des piédroits déposées.
Les
couronnes furent également endommagées. Fort heureusement certains
fragments furent redécouverts plus tard (dont un grand nombre en 1977),
si bien qu’aujourd’hui on a pu reconstituer plus ou moins au musée de
Cluny le portail d’avant la Révolution.
Les huit grandes statues des piédroits que l’on peut admirer actuellement datent du XIXe siècle.
Elles représentent de gauche à droite et successivement : Élie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre.
Puis saint Paul, David, la sibylle#Les sibylles, « prophètes » du Christ et Isaïe.
Les deux linteaux ont été très visiblement sculptés à des dates différentes et par des sculpteurs de style fort différent.
Le
linteau inférieur constitue une pièce de raccord entre les deux
portions du portail datant de l’époque de l’église antérieure.
Il a été ajouté lorsque le portail fut remonté au début du XIIIe siècle.
Il présente une série de personnages aux formes lourdes possédant une tête disproportionnée et vêtus de draperies trop grandes.
Sur le linteau supérieur se trouvent des scènes de la vie de sainte Anne et de la Vierge.
Au-dessus des deux linteaux, le tympan présente une Vierge en majesté.
Ce portail est connu principalement en raison de la polémique concernant deux des personnages figurant sur ce tympan.
Autour
du groupe comprenant la Vierge majestueuse tenant Jésus-Christ enfant
dans ses bras et deux anges, se trouvent deux personnages : un évêque et
un roi.
La
tradition veut que ces personnages représentent l’évêque Maurice de
Sully, fondateur de Notre-Dame, et Louis VII, roi de France à l’époque.
Mais
certains experts mettent en doute cette théorie et soutiennent que le
personnage religieux est saint Germain, évêque de Paris au VIe siècle, et que le roi est Childebert Ier, fils de Clovis.
D’autres experts affirment même que ces personnages ne peuvent pas être identifiés.
Enfin les deux vantaux de la porte sont dotés d’admirables pentures, chefs-d’œuvre de la serrurerie-ferronnerie du XIIe siècle.
Entre les portails
Les trois portails sont bordés de quatre statues (une statue entre chaque portail).
Aux deux côtés du portail du Jugement dernier on peut reconnaître, à gauche, l'Église, et à droite, la Synagogue.
Cette
dernière est une caricature des autres Synagogues (statues des
cathédrales de Reims et de Strasbourg) dans le sens où son bandeau sur
les yeux est un… serpent!
Galerie des rois
Partie basse de la façade ouest, avec les 28 rois ayant précédé le Christ
À
vingt mètres du sol, une série de vingt-huit personnages royaux
représente les vingt-huit générations des rois de Judée qui ont précédé
le Christ.
Chaque statue mesure plus de trois mètres cinquante de haut. Les têtes des statues datent du XIXe siècle et sont le produit des ateliers de sculpture du restaurateur Viollet-le-Duc.
En effet, les statues d’origine furent décapitées en 1793 pendant la
Révolution française par les sans-culottes, qui, à tort, croyaient
qu’elles représentaient des souverains du royaume de France.
Il ne reste aujourd’hui que des fragments des statues médiévales.
Vingt-et-une
têtes originales ont été retrouvées en 1977, à l'occasion de travaux
entrepris pour la rénovation de l'hôtel Moreau, rue de la
Chaussée-d’Antin dans le 9e arrondissement de Paris, et sont actuellement exposées au musée national du Moyen Âge (musée de Cluny).
Bien
que mutilées par leur chute, elles ont conservé des traces de
polychromie (du rose sur les pommettes, du rouge pour les lèvres, du
noir pour les sourcils, etc.).
La galerie penche de 30 cm
à droite comme à gauche, le sous-sol très instable étant probablement à
l'origine d'une instabilité de l'édifice dès le début du XIIIe siècle.
Balcon de la Vierge
Le balcon de la Vierge et la rosace ouest
Cette statue de la Vierge consacre la totalité de la façade à la mère du Christ.
Elle
fut commandée par Viollet-le-Duc pour remplacer la statue originale de
l’époque médiévale, sévèrement endommagée par les années et les
conditions climatiques.
La
rosace ouest se trouvant derrière cette statue constitue une auréole
magnifique. Viollet-le-Duc plaça également des statues d’Adam et Ève
devant les baies de chaque côté de la rosace.
Il
s’agit là, d’après la plupart des experts, de l’erreur principale de
Viollet-le-Duc dans une restauration qui, sinon, peut être qualifiée de
remarquable.
Tout semble prouver qu’aucune statue n’ait existé à cet emplacement.
Les statues d’Adam et Ève auraient en fait dû être placées dans les niches de la façade intérieure du bras sud du transept.
Rosace ouest
Rosace ouest
Cette
rosace semble énorme, mais bien qu’elle soit de dimension non
négligeable, il s’agit en fait de la plus petite des trois rosaces de la
cathédrale.
Elle mesure neuf mètres soixante de diamètre.
Elle fut presque entièrement refaite par Viollet-le-Duc lors de la grande restauration du XIXe siècle.
Au
centre : la Vierge. Tout autour on peut voir les travaux des mois, les
signes du zodiaque, les Vertus et les Vices ainsi que les prophètes.
Façades latérales de la cathédrale
Les grands arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, d’une portée allant jusqu’à 15 mètres,
sont construits d’une seule volée. L’édification de tels arcs-boutants
est très rare dans l’architecture gothique. Ils nécessitent en effet une
culée particulièrement massive. On les retrouve autour de la nef, comme
autour du chœur. Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du chœur.
Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175, avant la consécration.
Les
travaux s’arrêtèrent après la quatrième travée laissant inachevée la
nef tandis qu’on commença l’édification de la façade en 1208.
L’édification de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.
À
la fin des années 1220, le quatrième architecte de Notre-Dame entreprit
de modifier totalement le plan initial au niveau de la partie
supérieure de l'édifice, alors que celui-ci était encore en cours de
construction.
L’obscurité
de Notre-Dame, jugée trop importante dès le début de la construction,
était devenue insupportable, surtout par comparaison avec la clarté dans
laquelle baignaient les sanctuaires plus récents encore en
construction.
Une mise à niveau devenait indispensable si l'on désirait que la cathédrale reste la référence et ne soit pas considérée comme archaïque.
On
procéda donc à d’importantes modifications. L’architecte entreprit
alors l’allongement des baies vers le bas par suppression de l’ancien
troisième niveau, celui des roses de l’ancien édifice donnant sur les
combles des tribunes.
On supprima dès lors ces combles au profit d’une terrasse coiffant ces tribunes et formée de grandes dalles.
Se
posait alors le problème de l’évacuation des eaux de pluie qui
risquaient de stagner à la suite de la suppression du toit incliné des
tribunes.
L’architecte
dut de ce fait introduire un élément nouveau dans l'architecture, dont
nous sommes aujourd'hui encore héritiers : recueillir les eaux de pluie
sous la toiture par un système de chéneaux, et les évacuer de proche en
proche par des conduits verticaux vers un système se terminant au niveau
de longues gargouilles destinées à les projeter au loin de l'édifice.
Cela constituait un système tout à fait nouveau de gestion des eaux de pluie au sommet des bâtiments.
En
corollaire toute une série d’autres modifications durent être
effectuées au niveau supérieur de l’édifice (parties hautes du vaisseau
principal) : reprise de la toiture et de la charpente, remontée des murs
gouttereaux, création de chéneaux. Surtout on remplaça les
arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à
simple volée lancés au-dessus des tribunes.
Grands arcs-boutants de la nef
Face
sud de la cathédrale : vue des grands arcs-boutants de la nef ainsi que
du système d'évacuation des eaux de la grande toiture : conduites
verticales, chaperons des arcs-boutants, sommets des culées et enfin
longues gargouilles.
Ces grands arcs-boutants sont remarquables et témoignent du génie de l’architecte de l’époque.
Ils
sont d’une seule longue volée, lancés au-dessus des collatéraux et leur
tête soutient le haut des murs gouttereaux de la cathédrale.
Ces têtes s’appuient au droit de conduits verticaux destinés à évacuer l’eau des chéneaux de la toiture de la nef.
L’extrados
des arcs-boutants est creusé d’une gouttière qui traverse le sommet de
la culée et se termine par une longue gargouille.
Ces
arcs-boutants n’étaient pas essentiellement destinés à contrebuter
l’édifice, mais à régler le problème de l’évacuation des eaux de pluie,
devenu fort important après la transformation de la toiture des tribunes
en terrasse.
C’est
ce qui explique la faiblesse relative de ces arcs. Leur construction
est incontestablement une prouesse, ce qui se manifeste par leur grande
longueur, mais aussi par leur minceur.
Leur rôle étant faible dans le soutien de la voûte du vaisseau principal, l’architecte s’est permis d’être audacieux.
Il
faut souligner que la grande portée de ces arcs-boutants est tout à
fait exceptionnelle dans l’architecture gothique du Moyen Âge.
En
effet dans les édifices de l’époque, bordés de doubles bas-côtés ou de
doubles déambulatoires, les culées de ces énormes arcs-boutants devaient
prendre un terrain considérable en dehors des églises.
Or
le terrain était chose à épargner dans les villes du Moyen Âge, dont la
superficie était rendue inextensible par les murs qui enserraient les
cités.
Les
arcs-boutants de la cathédrale de Paris, qui franchissent d’une seule
volée les doubles bas-côtés de la nef comme le double déambulatoire du
chœur, sont un exemple unique.
Ordinairement,
dans ce cas, les arcs-boutants sont à deux volées, c’est-à-dire qu’ils
sont séparés par un point d’appui intermédiaire qui, en divisant la
poussée, détruit une partie de son effet et permet ainsi de réduire
l’épaisseur des contreforts extérieurs ou culées.
C’est ainsi que sont construits les arcs-boutants de la cathédrale
Notre-Dame de Chartres, ceux de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges,
ainsi que ceux du chœur de celle d’Amiens ; ces trois derniers édifices
sont eux aussi dotés soit de doubles bas-côtés soit d'un double
déambulatoire.
Façade sud et portail Saint-Étienne
Vue de la façade sud, de sa rosace et du remarquable pignon qui la surmonte
Commencé par Jean de Chelles en 1258, le portail Saint-Étienne fut terminé par Pierre de Montreuil.
Il se situe au niveau du bras sud du transept.
Le
tympan du portail Saint-Étienne est occupé par des bas-reliefs qui
racontent la vie du premier martyr chrétien, saint Étienne, selon les
Actes des Apôtres.
Divisé
en trois registres horizontaux superposés, le décor du tympan se lit de
bas en haut et de gauche à droite : saint Étienne prêchant le
christianisme et saint Étienne mené devant le juge au registre
inférieur, la lapidation de saint Étienne et sa mise au tombeau au
registre médian, et le Christ bénissant entouré de deux anges au
registre supérieur.
Le trumeau est occupé par une grande statue de saint Étienne, œuvre de Geoffroi-Dechaume exécutée au XIXe siècle.
La
triple voussure de l’Intrados de la porte est sculptée de pas moins de
vingt et un martyrs, auxquels des anges offrent des couronnes.
On
retrouve là saint Denis sans tête, saint Vincent, saint Eustache, saint
Maurice, saint Laurent avec son gril, saint Clément, saint Georges, et
d’autres dont l’identité n’a pu être déterminée clairement.
De
chaque côté du portail trois statues d’apôtres, elles aussi modernes,
destinées à remplacer celles fracassées par les vandales de la
Révolution.
Au-dessus
du portail se trouve un beau gable ajouré surmonté de la magnifique
rosace sud de la cathédrale offerte par saint Louis.
Comme sa sœur du nord, la rosace sud, voit son diamètre atteindre 13,1 mètres, et, si l’on y ajoute la claire-voie sous-jacente, la hauteur totale de la verrière atteint presque 19 mètres.
Cette rosace fut redressée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ce qui entraverait l’impression de rotation de la rosace.
La
raison de cette modification semble être que la rosace avait fort
souffert au cours des siècles et surtout de l’incendie de l’archevêché
déclenché par les insurgés de 1830.
L’architecte-restaurateur constata de plus un affaissement important de
la maçonnerie, et dut en conséquence reprendre entièrement cette
façade.
Il
fit pivoter la rosace de 15 degrés à seule fin de lui donner un axe
vertical robuste pour la consolider définitivement et éviter un
affaissement ultérieur.
Le maître verrier Alfred Gérente restaura à cette occasion les vitraux du XIIIe siècle et reconstitua dans l’esprit du Moyen Âge les médaillons manquants.
Vue d'ensemble de la façade sud
Au dernier étage de la façade, un remarquable pignon s’élève au-dessus de la rosace.
C’est un des plus beaux exemples des pignons construits à l'époque (1257).
Il est lui-même percé d’une rose ajourée, qui éclaire le comble du transept.
Sur l’archivolte de la rosace est posé un entablement portant une balustrade, derrière laquelle court une galerie.
Ceci
permet le passage depuis les galeries supérieures de l’est de la
cathédrale vers celles de l’ouest, galeries qui longent les toitures.
Le pignon proprement dit s’élève de ce fait un peu en retrait par rapport à la rosace, et son épaisseur est de 70 centimètres.
Il est allégé par la rose qui éclaire le comble et par des écoinçons.
Deux grands pyramidions le flanquent formant les parties supérieures des contreforts qui contrebutent la rosace.
Trois statues décorent le sommet et les deux angles inférieurs du pignon.
Celle
du sommet représente le Christ apparaissant en songe à saint Martin,
revêtu de la moitié du manteau donné par ce dernier au pauvre de la
légende.
Les deux autres statues situées à gauche et à droite de la base du pignon, représentent saint Martin et saint Étienne.
Le tout donne une impression de grande harmonie.
La rose du comble est d'une proportion parfaitement en rapport avec la grande rosace du transept.
D’après Viollet-le-Duc, la grande beauté de cette construction ne fut pas surpassée ailleurs dans l’architecture gothique.
Façade nord et portail du Cloître
Le
portail du Cloître se situe au niveau du bras nord du transept, et a
été construit vers 1250 par l’architecte Jean de Chelles.
La construction de la façade nord est en effet un peu antérieure à celle de la façade sud.
Façade nord de la cathédrale : tympan du portail du Cloître
Statue de la Vierge, au trumeau du portail du Cloître
La façade du croisillon nord du transept avec la rosace nord
Presque
toujours dépourvue d’ensoleillement et située dans une rue animée,
cette façade nord a moins de succès auprès des touristes et des
visiteurs que sa sœur cadette sud.
Un
peu moins décorée, elle est cependant presque tout aussi belle et son
portail présente l’énorme avantage de pouvoir être franchi pour accéder
rapidement au cœur du sanctuaire.
Elle est divisée en trois étages, en léger retrait les uns par rapport aux autres.
Le niveau inférieur est celui du portail surmonté de son grand gable.
Le niveau moyen est constitué d’une gigantesque verrière comprenant l’impressionnante rosace, merveille du XIIIe siècle, surmontant une claire-voie.
Enfin l’étage supérieur est celui du pignon triangulaire masquant l’extrémité des combles du bras nord du transept.
La face nord de la tour nord et ses trois impressionnants contreforts.
Celui du centre, le plus faible des trois, soutient en fait un escalier
à vis éclairé de rares meurtrières. La seule grande ouverture dans
cette sévère muraille est une longue baie perpétuellement plongée dans
la pénombre et qui peut paraître de ce fait quelque peu inquiétante.
Au
trumeau du portail, une statue de la Vierge sans enfant. Cette statue a
pu échapper à la destruction en 1793, mais l’enfant Jésus qu’elle
portait a été brisé. On dit que c’est l’épouse de saint Louis,
Marguerite de Provence, qui aurait servi de modèle au sculpteur. Les six
grandes statues des piédroits détruites à la Révolution n’ont pas été
reconstituées au XIXe siècle,
lors de la grande restauration menée par Eugène Viollet-le-Duc. La
partie inférieure du tympan, le linteau, représente des scènes de
l’enfance du Christ. Ces sculptures sont parmi les plus belles œuvres
sculptées sur ce thème. Elles montrent le rôle de Marie dès l’enfance de
Jésus. Les quatre scènes représentées sont la naissance de Jésus dans
une humble crèche, l’offrande au temple de Jérusalem après la naissance
de Jésus, la persécution des enfants par le roi Hérode et la fuite en
Égypte de Joseph et Marie pour protéger l’Enfant.
La partie supérieure du tympan présente le très populaire Miracle de Théophile, un des « Miracles de la Vierge » dont le Moyen Âge tardif était friand. Il s’agit d’une histoire « faustienne »
du Moyen Âge. Théophile, clerc de l’évêque d’Adana en Asie Mineure,
était jaloux de ce dernier. Pour le supplanter, il vend son âme au
diable. Le pacte est consigné sur un parchemin que ce dernier emporte.
Avec l’aide du diable, Théophile parvient à humilier son évêque. Mais il
se repent et, ne sachant comment sortir de la situation où il s’est
mis, il implore la Vierge. Celle-ci menace le diable et le force ainsi à
remettre le parchemin.
Les grands arcs-boutants avec leurs culées massives et leurs longues gargouilles, au niveau de la façade nord de la nef.
La
façade du croisillon nord présente les mêmes éléments architecturaux
que celle du croisillon sud : un beau gable surmonte le portail, et une
galerie de vitraux ou claire-voie occupe l’espace entre l’étage du
portail et celui de la rosace.
Celle-ci, grand chef-d'œuvre de l’architecture religieuse gothique, mesure plus de 13 mètres de diamètre, comme la grande rosace sud.
Le tout est surmonté d’un pignon richement décoré et analogue à celui du sud, sans être identique.
Il est percé d’une rose éclairant les combles du transept nord, ainsi que de trois oculi.
À
sa base, de chaque côté, s’élève un grand pinacle peu sculpté
(contrairement aux voussures) ayant la forme d’un élégant clocheton,
surmontant chacun un des deux puissants contreforts encadrant la façade.
La
façade nord de Notre-Dame, largement privée de soleil et ne bénéficiant
pas de la proximité du fleuve, n’a pas la même popularité que la façade
sud souvent baignée de lumière.
Formant la bordure sud de la rue du Cloître-Notre-Dame, elle gagne cependant à être admirée.
On y retrouve un visage moins connu de Notre-Dame.
Les
gigantesques arcs-boutants, dotés de longues gargouilles grimaçantes et
appuyés sur de massives culées, montrent clairement que la cathédrale
est aussi une lourde et impressionnante construction de pierre.
C’est au niveau de la face nord de la tour nord (16 mètres de largeur à la base) que cet aspect apparaît le plus nettement.
La partie inférieure de la tour, haute de plus de 30 mètres,
avec ses trois contreforts massifs, presque sans décorations ni
ornements, avec ses blocs de pierre taillés avec rigueur et
continuellement à l’ombre, donne même à l’édifice un aspect quelque peu
écrasant.
Porte rouge
Porte rouge, restaurée en 2008
Détail du tympan
Le maître d’œuvre Pierre de Montreuil construisit cette petite porte sans trumeau, appelée pour des raisons évidentes « le portail rouge » (couleur rouge de ses vantaux), vers 1270.
Elle avait été commandée par Louis IX, mieux connu sous le nom de Saint Louis.
Cette porte était réservée aux chanoines du chapitre, pour améliorer leur circulation entre Notre-Dame et l’« Enclos Cannonial »,
quartier de l’Île de la Cité réservé aux demeures des chanoines et
situé au nord-est de la cathédrale entre le fleuve et cette dernière.
Saint-Louis
est représenté sur le tympan à gauche de la Vierge, couronnée par un
ange. L’épouse de Saint-Louis Marguerite de Provence, se trouve à droite
du Christ. Aux voussures entourant le tympan on peut voir des scènes de
la vie de saint Marcel, évêque de Paris. La porte rouge s’ouvre dans la
cathédrale tout près du chœur, par une des chapelles latérales nord du
chœur.
Bas-reliefs des chapelles du chœur
À gauche de la porte rouge, au niveau du mur extérieur des chapelles latérales du chœur se trouvent sept bas-reliefs du XIVe siècle
- époque où ces chapelles furent construites -, dont cinq se rapportent
à la Vierge : sa Mort, son Ensevelissement, sa Résurrection, son
Assomption et son Couronnement.
Les
deux derniers sont un Jugement Dernier avec Marie intercédant auprès du
Christ, et une représentation du miracle de Théophile.
Bas-relief d’une chapelle du chœur : représentation du miracle de Théophile.
Bas-relief des chapelles du chœur : La Mort de Marie
Bas-relief des chapelles du chœur : l'Ensevelissement de la Vierge
Bas-relief des chapelles du chœur : l'Assomption de la Vierge
Chevet de la cathédrale
Vue
du chevet de la cathédrale et de ses trois niveaux de fenêtres. Les
fenêtres des chapelles rayonnantes comme celles des tribunes sont
surmontées d’un gable. Il en va de même de la partie inférieure des
culées des grands arcs-boutants. Une frise de billettes court sous la
balustrade supérieure.
Le chevet est constitué par un demi-cercle situé dans la partie la plus à l’est de la cathédrale.
Il correspond à l’abside de l’intérieur de l’édifice, entourée du rond-point du déambulatoire et des chapelles absidiales.
Le chevet est la partie la plus ancienne du sanctuaire.
Il fut bâti durant la première phase de construction, de 1163 à 1180.
Une série d’admirables grands arcs-boutants dotés d’élégants pinacles soutient son mur supérieur arrondi.
On ne sait pas si des arcs-boutants soutenaient dès le début le chevet et le chœur.
Le fait est qu’on n’en trouve actuellement nulle trace.
Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc n’en fit pas mention non plus, et aucune source antérieure ne nous aide.
L’opinion la plus généralement admise est donc qu’il n’en existait pas,
tout comme les actuels bras du transept n’ont jamais été soutenus par
des arcs-boutants.
Les
divers contreforts suffisent à soutenir l’ensemble. Les premiers
arcs-boutants auraient dès lors été construits peu avant 1230, par le
quatrième architecte de la cathédrale, et ce chronologiquement peu avant
ceux de la nef. Comme pour la nef, leur fonction de soutien de
l'édifice aurait été mineure au regard de leur rôle dans l’évacuation
des eaux de pluie (voir le paragraphe concernant les arcs-boutants de la
nef).
Ces arcs-boutants du début du XIIIe siècle furent remplacés au début du XIVe siècle par de nouveaux.
Ceux-ci, d’une portée de 15 mètres, furent lancés par Jean Ravy pour soutenir le chœur et son chevet.
Ils sont au nombre de quatorze autour du chœur, dont six pour le chevet proprement dit.
Comme ceux du début du XIIIe siècle, ils paraissent particulièrement minces et audacieux.
En
effet, en plus de leur minceur source d’une apparente faiblesse, ces
arcs-boutants, à l’inverse de ceux de la nef, sont percés d’un trilobe
accentuant leur relative fragilité.
Le chevet est décoré de sculptures et de panneaux représentant entre autres des épisodes de la vie de la Vierge.
Les grands arcs-boutants du chevet de Notre-Dame furent lancés par Jean Ravy et ont une portée de 15 mètres
Chevet avec la flèche et les grands arcs-boutants datant du début du XIVe siècle
Autre vue des arcs-boutants du chevet de Notre-Dame
Pentures des portes, chefs-d'œuvre de ferronnerie
Les pentures du portail du Jugement réalisées par Boulanger (XIXe siècle)
Détail des ferrures d'un vantail du portail de la Vierge.
Une
penture est un morceau de fer plat replié en rond à une extrémité de
manière à y former un œil destiné à recevoir le mamelon d’un gond, et
qui attaché sur la surface d’une porte, est destiné à la suspendre et à
la faire mouvoir, tout en la maintenant bien stable. Les pentures sont
clouées et boulonnées aux vantaux des portes.
Les portes de Notre-Dame de Paris sont décorées de pentures en fer forgé d’une exceptionnelle beauté.
Les
vantaux de la porte Sainte-Anne par exemple sont garnis d’admirables
pentures, qui les recouvrent presque entièrement et sont de petits
chefs-d’œuvre de ferronnerie.
Elles forment d’amples arabesques fines et légères, des dessins de fleurs et de feuillages, et même des formes animales.
Ce sont des témoins de premier plan de l’art consommé de la serrurerie aux XIIe et XIIIe siècles.
De plus, elles ressortent magnifiquement sur l’enduit dont on a recouvert les vantaux.
De tout temps les Parisiens furent fascinés par ces petites merveilles en fer forgé.
Et
bientôt des légendes se formèrent. L’une d’entre elles affirmait qu'un
artisan parisien nommé Biscornet fut chargé d'habiller les vantaux des
portes de la cathédrale de ferronneries et autres serrures.
Devant
l'enjeu de la tâche, il invoqua le Diable pour le soutenir, et l'esprit
du Mal l'aida si bien qu'il fallut avoir recours à de l'eau bénite pour
faire fonctionner les clés ! Biscornet mourut peu de temps après
l'accomplissement de son œuvre, et emporta son secret dans sa tombe.
Mais
le travail du métal est si particulier qu'aujourd'hui encore,
parait-t-il, les spécialistes n'expliquent pas la manière dont ont été
ouvragées ses fameuses ferronneries, toujours visibles sur les portes de
la façade principale.
Il s'agit pourtant de reproductions réalisées au XIXe siècle, les originales ayant été détruites à la Révolution…
Il y a en hommage au serrurier-forgeron une rue Biscornet à Paris, près de la Bastille.
Suivant une autre légende, les pentures des portails auraient été forgées par le diable lui-même dans les forges de l’enfer.
Les pentures des deux portes (nord et sud) du transept qui dataient du Moyen Âge ont été remplacées au XVIIIe siècle par des pentures de style gothique tel qu’on l’imaginait à l’époque.
Quant au portail du Jugement, à la suite de l’intervention de Soufflot fin du XVIIIe siècle,
les portes en furent remplacées par deux vantaux de bois adaptés aux
nouvelles dimensions données à la porte à cette époque, et sculptés de
deux effigies grandeur nature du Christ et de la Vierge. Viollet-le-Duc
déposa les portes de Soufflot et reconstitua le portail tel qu’il était
au Moyen Âge.
Entre
1859 et 1867, le ferronnier d'art Pierre François Marie Boulanger
effectua tous les travaux de serrurerie de la sacristie, il restaura les
portails latéraux et réalisa les merveilleuses pentures du portail du
Jugement Dernier.
Pour
perpétuer le souvenir de ce travail remarquable et prouver que le
diable n'y était pas intervenu, derrière chacune des pièces du milieu,
il a gravé l'inscription suivante : « Ces
ferrures ont été faites par Pierre-François Boulanger, serrurier, posées
en août 1867, Napoléon III régnant, E. Viollet-le-Duc, architecte de
Notre-Dame de Paris ».
Les bandes de ces pentures ont une largeur de 16 à 18 centimètres, sur une épaisseur de 2 centimètres environ.
Elles
sont composées de plusieurs bandes réunies et soudées de distance en
distance au moyen d’embrasses (voir figure 2 ci-dessous).
Celles-ci
non seulement ajoutent une grande résistance à l’ensemble, mais
permettent de recouvrir les soudures des branches recourbées.
Figure
1 - L’artiste forgeron de l’époque a commencé par forger séparément
chacune des brindilles, pour les rassembler par après, dessin de
Emouard, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
Figure 2 - Les cinq pièces principales de la penture inférieure de la porte Sainte-Anne, dessin de Pegard, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
Figure
3 - Penture de la porte Sainte-Anne - Un exemple de l'extrême
complexité de la réunion des petites branches, dessin de E.Guillaumot,
in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
Toit
Dans
son testament, Maurice de Sully laissa la somme de cinq mille deniers
pour le toit de la cathédrale, qui n’était recouvert que de matériaux
temporaires jusqu’à sa mort en 1196.
Le
toit est recouvert de 1326 tuiles de plomb de 5 millimètres
d’épaisseur. Chacune a dix pieds-du-roi de long sur trois de large (1
pied-du-roi = 32,484 cm et une toise = 6 pieds-du-roi). Le poids total en est évalué à 210 000 kg, soit 210 tonnes.
Charpente
Sous le toit se trouve la charpente construite totalement en bois de chêne et non pas de châtaignier comme on le pense souvent.
La charpente actuelle date de l’époque de la construction de la cathédrale au début du XIIIe siècle (on admet généralement 1220), Notre-Dame ayant eu la chance de ne pas connaître d’incendie majeur depuis lors.
Elle a donc près de huit siècles d’âge.
On l’appelle familièrement la « Forêt de Notre-Dame ».
Ses dimensions sont de 120 mètres de longueur, 13 mètres de largeur dans la nef, 40 mètres de longueur dans le transept et 10 mètres de hauteur.
Au total la charpente de bois a été constituée de 1 300 chênes, ce qui représente plus de 21 hectares de forêt.
Avec l’architecture gothique, la construction des ogives a nécessité des toitures à forte pente.
Celles de Notre-Dame de Paris sont de 55 °.
Au moment de l’édification de la charpente, les gros troncs se faisaient rares étant donnés les défrichements de l’époque.
Les charpentiers ont ainsi dû utiliser des bois à section plus réduite
et donc plus légers qui ont permis l’élévation des charpentes et
l’accentuation de leur pente.
Dans le chœur construit en premier, il a existé une charpente antérieure avec des bois abattus vers 1160-1170.
Cette
première charpente a disparu, mais certaines de ses poutres ont été
réutilisées dans la seconde charpente mise en place en 1220.
À cette date en effet on a procédé au rehaussement du mur gouttereau de 2,70 mètres dans le chœur, afin de le porter au même niveau que celui de la nef.
Les fenêtres hautes ont également été agrandies.
Gargouilles du Moyen-Âge et chimères de Viollet-le-Duc
On confond souvent chimères et gargouilles.
Gargouilles
Les gargouilles de Notre-Dame sont célèbres.
Elles
ont été mises en place à l’extrémité des gouttières pour évacuer l’eau
de pluie de la toiture et ne désignent que les extrémités des conduits
d’écoulement des eaux.
Comme
elles dépassent dans le vide, les masses d’eau parfois impressionnantes
des averses sont rejetées loin des murs de la cathédrale qui ainsi ne
s’abîment pas.
Elles ont souvent la forme d’animaux fantastiques, voire effrayants.
Elles datent du Moyen Âge.
De fort belles gargouilles se trouvent notamment au niveau des grands arcs-boutants du chœur.
Le
système d’écoulement des eaux du toit de l’abside se termine par une
canalisation sur le sommet des arcs-boutants puis par de longues
gargouilles.
Pour avoir une idée de leur utilité, il faut aller les voir fonctionner un jour de forte pluie sur Paris.
Cette série de longues gargouilles de la façade sud de la nef draine les toitures des chapelles latérales.
Trois
belles gargouilles de l’angle sud-ouest de la cathédrale. Situées à
l’angle supérieur droit de la colonnade de la façade principale, elles
se trouvent juste au-dessous de la Galerie des Chimères
Gargouilles du sommet d’un arc-boutant du chœur, côté nord
Chimères
Les chimères par contre sont des statues fantastiques et diaboliques et souvent grotesques.
Elles n’ont qu’un effet décoratif.
On
les retrouve au haut de l’édifice au sommet de la façade, au niveau de
la balustrade couronnant la galerie supérieure qui relie les deux tours
et qui se prolonge sur les quatre faces de celles-ci, la Galerie des chimères.
Tous les angles de cette balustrade servent de support ou de perchoir à des démons, des monstres et des oiseaux fantastiques.
Ces éléments n’existaient pas au Moyen Âge et sont des ajouts incorporés par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc.
Ces
statues monumentales, grotesques certes, mais surtout effrayantes,
étaient destinées à recréer l’atmosphère fantastique dans laquelle
baignait le Moyen Âge.
Ces
œuvres furent conçues par Viollet-le-Duc lui-même qui les dessina,
s'inspirant des caricatures d'Honoré Daumier, d'une édition illustrée de
Notre-Dame de Paris de 1844, de ses propres illustrations des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France et des obsessions du XIXe siècle
(eugénisme, homophobie, physiognomonie et théorie de la
dégénérescence) : singes et hommes sauvages, crétin unicorne, figures de
la propagande antisémite (mythe du juif errant)…
Les statues furent réalisées par les membres d’une équipe de 15 sculpteurs remarquables du XIXe siècle (le principal étant Victor Pyanet) rassemblés autour de Geoffroy-Dechaume.
À propos de ces statues, c'est « pour se protéger des démons qu’il est chargé de sculpter que l’artiste médiéval les tourne en dérision » selon l'historien d'art Michael Camille.
C’était là un pari bien audacieux de l’architecte. On ne peut nier que ce fut un grand succès.
L’architecte-restaurateur
ne se bornait plus à restituer les sculptures détruites, mais montrait
par là qu’il était aussi un brillant créateur, doué d’un génie inventif
personnel.
Aux
adversaires du travail de Viollet-le-Duc qui dénoncent une sorte de
contrefaçon, on répondra que de tout temps on a ajouté des décorations
et ornements aux vieux édifices, et que les vitraux modernes qui ornent
actuellement bien des sanctuaires gothiques, y compris Notre-Dame de
Paris, sont la preuve que ce mouvement d’embellissement continue.
Notre-Dame n’est pas un monument figé dans le passé, ni un musée, mais une cathédrale vivante.
Confortablement
installées au haut de la cathédrale, ces créatures monstrueuses
semblent contempler la grande ville et se régaler de toutes les
turpitudes qu’elles y découvrent.
Parmi
elles, la plus célèbre est sans doute la Stryge, esprit nocturne
malfaisant semblable au vampire, déjà redouté des Romains, qui fut
popularisé par le graveur Charles Meryon qui en publia une célèbre
gravure en 1850.
Une chimère de la cathédrale Notre-Dame de Paris semble se repaître du spectacle de la capitale
La Stryge est l’une des plus célèbres chimères de Notre-Dame
La même Stryge et Henri Le Secq photographiés par Charles Nègre en 1853
Autres chimères de Notre-Dame de Paris
Histoire des gargouilles de Notre-Dame
figure 1 - gargouille primitive, courte et robuste que l'on peut voir vers 1225, gravure, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
figure
2 - gargouille fine et élancée d’un des arcs-boutants de la nef. Sous
la base de la gargouille, on remarque un joli corbeau fort
humoristiquement sculpté, in Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, par Eugène Viollet-le-Duc, 1856.
Au début de la construction de la cathédrale (XIIe siècle), l’eau des toits s’écoulait directement sur la voie publique grâce à la saillie donnée aux corniches.
Lors de l’achèvement du chœur en 1190, il n’y avait pas de chéneaux ni de gargouilles.
On
construisit bientôt des chéneaux sur les toits de l’édifice, mais vers
1210 encore, les eaux des chéneaux s’écoulaient sur la saillie des
larmiers, au moyen de rigoles situées à intervalles réguliers.
Les gargouilles n’apparaissent que vers 1220, sur certaines parties de la cathédrale de Laon.
Ces gargouilles étaient larges, peu nombreuses, composées de deux parties, l’inférieure formant rigole, l’autre la recouvrant.
Déjà, cependant, ces gargouilles prennent la forme d’animaux fantastiques, lourdement taillés. Bientôt, les architectes du XIIIe siècle
comprirent qu’il y avait de grands avantages à diviser les écoulements
d’eau, et donc d’accroître le nombre des gargouilles.
Cela,
en effet, évitait les longues pentes dans les chéneaux et réduisait
chacune des chutes à un plus mince filet d’eau ne pouvant nuire à
l’intégrité des constructions inférieures.
On multiplia donc les gargouilles et en les multipliant, on put les
tailler plus fines, moins lourdes, plus élancées, et faisant de plus
longues saillies dans le vide pour rejeter l’eau au plus loin.
Bientôt les sculpteurs firent de ces pierres saillantes un motif de décoration des édifices.
Sur
les corniches supérieures de Notre-Dame, refaites vers 1225, on voit
apparaître alors, des gargouilles, courtes encore, robustes, mais déjà
fort habilement taillées (voir figure 1).
La flèche de Notre-Dame vue depuis le sud-est. Elle culmine à 96 mètres
Celles
qui sont placées à l’extrémité des caniveaux des arcs-boutants de la
nef, et qui sont à peu près de la même époque, sont déjà plus longues,
plus sveltes, et soutenues par des corbeaux, ce qui a permis de leur
donner une très grande saillie en avant de la face extérieure des culées
des arcs-boutants (voir figure 2).
Les gargouilles furent posées systématiquement sur les structures hautes de Notre-Dame vers 1240.
Certains calcaires du bassin de la Seine (les liais) se prêtaient parfaitement à la sculpture de ces longs morceaux de pierre en saillie sur les constructions.
Il
fallait, en effet, une matière assez dure et assez résistante pour
faire face à toutes les causes de destruction susceptibles de causer
leur ruine.
Aussi
est-ce à Paris, ou dans d’autres contrées où l’on trouve des liais, que
l’on peut encore actuellement admirer les plus beaux exemples de
gargouilles.
D’ailleurs
l’école de sculpture de Paris, au Moyen Âge, avait sur celles des
provinces voisines une supériorité incontestable, surtout en ce qui
concerne la statuaire, ce qui se comprend aisément, la grande ville
concentrant à la fois la matière première idéale et les grands chantiers
et donc les artisans expérimentés, lesquels propageaient leur
savoir-faire notamment par le biais de leurs apprentis.
Flèche
La
base de la flèche de Notre-Dame est entourée de quatre groupes de
statues de trois apôtres chacun, œuvres du sculpteur Geoffroi-Dechaume.
Ce groupe-ci, situé au nord-est est composé de saint Luc, précédé de son
bœuf symbolique et suivi de deux autres apôtres.
La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1230.
Des flèches aussi hautes souffrent du vent qui plie et affaiblit leurs structures.
La flèche est déformée lentement, les solives se faussent, jusqu’à l’écroulement total.
La flèche d’origine fut démontée en 1786, après plus de cinq siècles d’existence.
La cathédrale resta sans flèche jusqu’à la restauration dirigée par
Viollet-le-Duc et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du XIXe siècle.
Elle est en chêne recouvert de plomb et pèse 750 tonnes.
Cette
flèche est gardée par les statues, réalisées en cuivre repoussé, des 12
apôtres (disposées en quatre rangées — une à chacun des points
cardinaux — de trois apôtres, ceux-ci étant placés les uns en dessous
des autres). Chaque groupe d’apôtres est précédé par un animal
symbolisant l’un des quatre évangélistes. Le bœuf pour Luc, le lion pour
Marc, l’aigle pour Jean et l’homme (ou l’ange) pour Mathieu.
Saint Thomas représenté sous les traits d'Eugène Viollet-le-Duc
Ces statues sont l’œuvre de Geoffroi-Dechaume, et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l’esprit du XIIIe siècle.
Les
apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l’un d’eux, saint Thomas
patron des architectes, lequel se retourne vers la flèche.
Celui-ci
ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, l’architecte de la flèche se
retournant comme pour contempler une dernière fois son œuvre.
Il s’agit là d’une petite plaisanterie historique de l’architecte-restaurateur.
Enfin,
il faut savoir que le coq situé au sommet de la flèche contient trois
reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne d’Épines, une
relique de saint Denis et une de sainte Geneviève.
Ces reliques furent placées à cet endroit en 1935, au temps de monseigneur Verdier.
Le coq constitue ainsi une sorte de « paratonnerre spirituel » protégeant tous les fidèles qui œuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale.
Cloches
Le bourdon Emmanuel, se trouve dans la tour sud
Les nouvelles cloches exposées dans la nef
Le nouveau bourdon Marie
En 1769, la cathédrale comporte huit cloches dans la tour nord, deux bourdons dans la tour sud (Emmanuel et Marie) et sept cloches dans la flèche.
Les
huit cloches de la tour nord ainsi que le bourdon Marie sont descendues
et fondues entre 1791 et 1792 pour fabriquer les canons dont a besoin
l’armée révolutionnaire.
Seul le bourdon Emmanuel dans le beffroi sud a échappé à sa destruction ; il a été replacé en 1802.
La
grande cloche dont parle François Villon dans son Grand Testament, daté
de 1461, avait été donnée en 1400 à la cathédrale par Jean de Montaigu,
frère de l’évêque de Paris, qui l’avait baptisée Jacqueline,
du nom de sa femme Jacqueline de La Grange. Jacqueline est refondue une
première fois en 1680 puis, une nouvelle fois en 1682 par Florentin Le
Guay.
Le parrain de la cloche fut le roi Louis XIV et la marraine, son épouse Marie-Thérèse d'Autriche.
C’est pourquoi on lui donna le nom Emmanuel-Louise-Thérèse,
du nom d’un des petit-fils de Louis XIV, à moins qu’il ne s’agisse du
chanoine Emmanuel qui a supervisé la fonte de la cloche.
Comme
en atteste son inscription, une dernière refonte de la cloche est menée
à bien en 1685 par les maîtres fondeurs Chapelle, Gillot et Moreau car
elle ne trouvait pas d’accord avec les autres cloches.
Et tandis que Jacqueline ne pesait que quinze milliers de livres (7 500 kilogrammes), Emmanuel en pèse près du double, soit 13 271 kilogrammes, le battant à lui seul pesant 490 kilogrammes.
Sonnant en fa dièse (fa# 2), cette cloche est considérée par les experts
comme l’une des plus belles en Europe et n’est sonnée qu’en de rares
occasions (à Noël, à Pâques, à la Pentecôte, à l’Assomption ou encore
pour la mort du Pape).
Elle a un diamètre à la base de 2,62 m, une hauteur réputée identique et une épaisseur maximum de 21 cm.
En
1856, quatre cloches, appelées les Benjamines, sont réalisées par la
fonderie Guillaume et Besson à Angers et installées dans la tour nord.
Elles ont accompagné la vie religieuse et patriotique parisienne pendant plus de 150 ans.
Mais
mal accordées et usées prématurément, elles ont été descendues le 20
février 2012 avec un treuil, à travers une succession d'oculi, jusque
sur les dalles du narthex, pour ensuite être entreposées.
Il
est prévu de les fondre, mais cela provoque des contestations de
personnes voulant les préserver, notamment d’une communauté religieuse
proposant de leur offrir une deuxième vie.
Propriété
de la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France,
elles sont finalement exposées rue du Cloître-Notre-Dame à proximité de
la cathédrale à partir du 18 février 2014.
- La nouvelle sonnerie des 850 ans de la cathédrale
Pour les 850 ans de la cathédrale, le conseil de fabrique de la cathédrale a décidé de recréer la sonnerie de 1769.
Les cloches ont été coulées par la fonderie Cornille-Havard à
Villedieu-les-Poêles, le second bourdon a été réalisé le 14 septembre
2012 par la fonderie Royal Eijsbouts, aux Pays-Bas.
Elles ont été bénies le 2 février 2013 par le cardinal André Vingt-Trois.
La première sonnerie a eu lieu la veille du dimanche des Rameaux, le 23 mars 2013.
Le
site officiel de la Cathédrale nomme et explique les sonneries
(angélus, offices, heures, et autres) sur une page dédiée à l'ordre de
sonnerie des cloches et indique les horaires et dates des sonneries
particulières et entre autres celles du Grand Bourdon Emmanuel dans la
rubrique actualités.
Nom | Dédiée à | Masse | Diamètre à la base | Note | Parrains et Marraines | Tour | Année | Fondeur | Illustation |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Emmanuel (Emmanuel-Marie-Thérèse) | Jésus-Christ, l'Emmanuel Marie-Thérèse d'Autriche | 13,271 t | 262 cm | fa#2 | Louis XIV, Roi de France Marie-Thérese, Reine de France | Sud | 1685 | Florentin Le Guay | |
Marie | Vierge Marie Nom du premier bourdon de 1378 | 6,023 t | 206,5 cm | sol#2 | SAR la Grande-Duchesse de Luxembourg65 | Sud | 2012 | la manufacture Royal Eijsbouts | |
Gabriel | Archange Gabriel | 4,162 t | 182,8 cm | la# 2 | le comte Gabriel de Broglie | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Anne-Geneviève | Sainte-Anne Sainte Geneviève, patronne de Paris | 3,477 t | 172,5 cm | si 2 | Geneviève Mulliez | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Denis | Saint Denis, premier évêque de Paris | 2,502 t | 153,6 cm | do# 3 | Denis Tillinac | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Marcel | Saint Marcel, neuvième évêque de Paris | 1,925 t | 139,3 cm | ré# 3 | Marcel Pérès | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Étienne | Saint Étienne, premier martyr Nom de la première basilique de Paris | 1,494 t | 126,7 cm | fa 3 | Mgr Etienne de Mesmay | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Benoît-Joseph | Pape-Em. Benoit XVI | 1,309 t | 120,7 cm | fa# 3 | Benedictvs PP XVI | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Maurice | Mgr Maurice de Sully, 72e évêque de Paris, fit construire la cathédrale | 1,011 t | 109,7 cm | Sol#3 | Dom Etienne Ricaud, OSB | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Jean-Marie | Mgr Jean-Marie Lustiger, 139e archevêque de Paris (1981-2005) | 782 kg | 99,7 cm | La#3 | Jean-Marie Duthilleul | Nord | 2012 | Cornille-Havard | |
Total | Masse : 35,485 tonnes |
- L’arrivée des nouvelles cloches le 31 janvier 2013.
Le bourdon Marie.L’arrivée des nouvelles cloches le 31 janvier 2013.
Cet
ensemble campanaire est complété par trois cloches situées dans la
flèche de la cathédrale. Leur installation eu lieu en 1867.
Elles sonnent le sol 3, le sib 3 et le ré 4.
Elles
ont été munies, en 2012, de marteaux électroniques leur permettant de
sonner en "fausse volée" (la cloche sonne normalement mais sans bouger,
un marteau vient la frapper avec une cadence réglée, imitant ainsi le
balancement de la cloche).
Jusqu'au 23 mars 2013, les deux plus petites sonnaient alors les messes, à défaut d'autres cloches.
Dorénavant,
ces trois cloches sonneront l'élévation avec celles du comble lors des
grands offices, pourront jouer des mélodies en accord avec les dix
cloches des tours, et la plus petite, la cloche dite "du chapitre"
sonnera trois minutes au début de chaque office directement lié au
chapitre.
Enfin, trois petites cloches sonnant le la 4, le do# 5 et le ré 5 sont installées dans les combles.
Elles tintent lors des offices pendant la consécration et ne sont pas audibles de l'extérieur.
Intérieur
Nef
Nef vue d’ouest en est.
La nef se compose d’une sorte d’« avant-nef » ou narthex de deux travées situées sous et entre les tours, suivies de huit autres travées.
Le vaisseau central d’une largeur de 12 mètres
entre les axes des colonnes est bordé de deux collatéraux à voûtes
quadripartites tant au nord qu’au sud, soit un total de cinq vaisseaux
pour seulement trois portails, ce qui est exceptionnel.
Deux
rangées de sept chapelles latérales, construites entre les
arcs-boutants du vaisseau s’ouvrent, de la quatrième à la dixième
travée, sur les collatéraux extérieurs.
L’élévation est à trois niveaux.
Le premier est constitué des grandes arcades ouvrant sur les collatéraux intérieurs.
Le
second correspond à une tribune à claire-voie ouvrant sur la nef par
des baies composées de trois arcades, lesquelles reposent sur de fines
colonnettes.
Au-dessus de ces arcades, les remplages de ces baies sont pleins. Les tribunes sont garnies de petites roses.
Enfin le troisième niveau est celui des fenêtres hautes qui comportent deux lancettes surmontées d’un oculus.
Les 14 chapelles latérales sont éclairées par des fenêtres à quatre lancettes, groupées par deux et surmontées de trois oculi polylobés.
D’une
part la tribune étant profonde et les vitraux de sa claire-voie très
sombres, et d’autre part les fenêtres des chapelles collatérales étant
fort éloignées du vaisseau central, l’éclairage de la nef repose
essentiellement sur les fenêtres hautes et est de ce fait assez faible.
La nef présente plusieurs irrégularités.
La
première travée est plus étroite que les autres ; il en résulte que la
tribune n’y a que deux arcades tandis que la fenêtre haute est une baie
simple.
De
plus elle ne possède pas de chapelle latérale. La dernière travée a une
élévation à quatre niveaux, due à Viollet-le-Duc : la fenêtre haute est
plus courte, et dans l’espace ainsi formé entre fenêtre haute et niveau
des tribunes, on a introduit un oculus dentelé en forme de roue.
Une telle structure est analogue à celle du transept voisin.
Le
chœur, situé plein Est, est très légèrement désaxé sur la gauche par
rapport à la nef centrale, ce qui symbolise selon la tradition la tête
affaissée du Christ sur la croix.
Vue
des trois premières colonnes bordant la nef au sud (droite). La
troisième (à droite sur la photo) est parfaitement cylindrique, la
seconde (au centre) comporte une colonne engagée, la première (à gauche)
en comporte quatre et répond de ce fait au modèle de la cathédrale de
Chartres.
Autre
irrégularité : les colonnes. Entre les piles massives de la croisée et
les imposants piliers qui soutiennent l’angle intérieur des deux tours,
le vaisseau central est bordé de deux groupes de sept colonnes. Le plan
primitif prévoyait des colonnes tout à fait cylindriques analogues à
celles du chœur. C’est ce qui fut réalisé à la fin du XIIe siècle
pour les cinq paires de colonnes orientales (les plus proches du
transept). Par contre les deux paires de colonnes occidentales élevées
aux environs de 1220 s’écartent de ce schéma. L’architecte de l'époque
abandonna la colonne cylindrique, une des caractéristiques fondamentales
de Notre-Dame, pour se rapprocher du modèle chartrain (lié à la
cathédrale de Chartres). Il évita cependant que cette différence ne
paraisse trop brutale. Ainsi, il ajouta aux deuxièmes colonnes une seule
colonnette engagée, pour faire transition avec les premières colonnes
qui en possèdent quatre.
Le
revers de la façade est occupé par une tribune d’orgue, qui précède la
rosace et en masque la partie inférieure. Celle-ci est consacrée à la
Vierge, entourée des prophètes, des vices et des vertus, des travaux des
mois et des signes du zodiaque. Cette rose a été en grande partie
refaite par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Jusqu'au XIXe siècle,
la nef est vide de bancs, les laïcs déambulant pendant les liturgies.
Elle est par contre chargée de nombreux autels et pupitres, de statues,
de tombeaux et cénotaphes, de tableaux et tapisseries couvrant les
parois ou suspendues entre les arcades.
En
1965, les fenêtres hautes de la nef et les roses des tribunes ont enfin
été garnies de vitraux colorés remplaçant les verres gris et ternes
implantés par les chanoines au XVIIIe siècle.
Non figuratifs, ils sont l’œuvre de Jacques Le Chevallier qui a utilisé
les produits et couleurs du Moyen Âge. L’ensemble est à dominante rouge
et bleue.
Mays des Orfèvres
La lapidation de Saint Étienne, œuvre de Charles Le Brun orne la première chapelle droite de la nef. C’est le may de 1651.
On
appelle Mays à Notre-Dame une série de 76 tableaux offerts à la
cathédrale par la Confrérie des Orfèvres, presque chaque année en date
du premier mai (d’où leur nom), en hommage à la Vierge Marie, et ce de
1630 à 1707.
Les orfèvres avaient de longue date leur propre chapelle au sein du sanctuaire.
En
1449 fut instituée par la confrérie des Orfèvres de Paris la tradition
de l’Offrande du May à Notre-Dame de Paris. Cette tradition prit
différentes formes au fil du temps.
Au XVe siècle, il s’agissait d’un arbre, décoré de rubans que l’on dressait devant le maître-autel en signe de piété mariale.
Puis la tradition évolua vers le don d’une espèce de tabernacle auquel étaient accrochés des poèmes.
À partir de 1533, on accrocha aussi des petits tableaux se rapportant à la vie de la Vierge.
On les appelle les petits mays.
En 1630 enfin, en accord avec le chapitre, les petits mays furent remplacés par les grands mays.
C’étaient de grands tableaux de plus ou moins 3,5 sur 2,5 mètres de dimension.
Ces Mays étaient commandités auprès de peintres de renom.
Les peintres devaient soumettre leurs esquisses aux chanoines de la cathédrale.
Après
la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1648,
les artistes choisis étaient tous membres ou proches de cette dernière.
Ces commandes devinrent rapidement une forme de concours de peinture religieuse.
Leur sujet était généralement relatif aux Actes des Apôtres.
Après les avoir exposés sur le parvis, on les accrochait au niveau des arcades de la nef ou du chœur.
Pour les peintres, c’était une grande promotion de voir ainsi exposée l’une de leurs œuvres, témoignage de leur savoir-faire.
Au début du XVIIIe siècle,
la confrérie des Orfèvres éprouva de grandes difficultés financières à
la suite de l'état désastreux de la France à cette époque et aux
réformes de Colbert, et ce fut la fin de cette belle tradition.
Un vitrail de Notre-Dame, chapelle latérale sud
Un détail de ce vitrail
Le prophète Agabus prédisant à saint Paul ses souffrances à Jérusalem, peinture de Louis Chéron (1660-1713) - Cinquième chapelle latérale nord de la nef
Les mays furent dispersés à la Révolution et beaucoup disparurent.
Récupérés ensuite, ils embarrassèrent au XIXe siècle
le restaurateur Viollet-le-Duc qui, orienté vers la pureté de l’art
gothique, n’avait que faire de cette encombrante décoration baroque ou
classique.
Certains se retrouvent actuellement au musée du Louvre, d’autres dans quelques églises ou dans divers musées français.
Il en reste une cinquantaine actuellement.
Les
plus importants furent fort heureusement récupérés par la cathédrale et
ornent aujourd’hui les chapelles latérales de la nef de Notre-Dame.
Chapelles latérales sud
- La première chapelle (travée 4) est l’ancienne chapelle des orfèvres. Depuis 1964, elle leur a été restituée. On y trouve le may de 1651 : La lapidation de Saint Étienne par Charles Le Brun.
- La deuxième chapelle héberge le Martyre de saint André également de Charles Le Brun. C’est le may de 1647. On y voit également le martyre de saint Barthélémy œuvre de Lubin Baugin peintre du XVIIe siècle.
- La troisième chapelle contient le may de 1643, Crucifiement de Saint Pierre œuvre de Sébastien Bourdon, lequel profite de cette commande exceptionnelle pour se lancer dans une composition audacieuse (complexité des lignes de force par un réseau de diagonales, créant une dynamique baroque inédite dans l’œuvre de l'artiste).
- Quatrième chapelle : Prédication de Saint Pierre à Jérusalem (may de 1642), peinture de Charles Poerson.
- Cinquième chapelle : Le centurion Corneille aux pieds de Saint Pierre, may de 1639, œuvre d’Aubin Vouet.
- Sixième chapelle : contient le may de 1637, La conversion de Saint Paul par Laurent de La Hyre. On y admire également une Nativité de la Vierge de Le Nain.
- Septième chapelle : may de 1635, Saint Pierre guérissant les malades de son ombre par Laurent de La Hyre également.
Chapelles latérales nord
D’ouest en est, de la façade vers le chœur :
- La première chapelle contient les fonts baptismaux confectionnés d’après les plans de Viollet-le-Duc. On y trouve en outre le may de 1634, La descente du Saint-Esprit de Jacques Blanchard, ainsi que L’adoration des Bergers de Jérôme Franck, créé en 1585.
- Deuxième chapelle : on peut y voir Saint Paul rend aveugle le faux prophète Barjesu, may de 1650 œuvre de Nicolas Loir.
- La troisième chapelle ou chapelle de la Sainte-Enfance (ou Enfance Missionnaire), contient le reliquaire de saint Paul Tchen, martyr. Ce dernier, séminariste chinois au grand séminaire de Tsingay, en Chine, fut décapité pour sa foi en juillet 1861, avec trois autres chrétiens chinois. Ces quatre martyrs furent béatifiés en 1909 par le pape Pie X et canonisés par Jean-Paul II le 1er octobre 2000. La chapelle abrite aussi le may de 1755 représentant La flagellation de saint Paul et de saint Silas de Louis Testelin.
- Quatrième chapelle : Le may de 1670 œuvre de Gabriel Blanchard représente saint André tressaillant de joie à la vue de son supplice. La chapelle contient aussi le monument au cardinal Amette créé en 1923 par Hippolyte Lefèbvre.
- La cinquième chapelle est dédiée à Notre-Dame de Guadalupe au Mexique. Elle contient le may de 1687 représentant le prophète Agabus prédisant à saint Paul ses souffrances à Jérusalem, œuvre de Louis Chéron.
- Sixième chapelle : may de 1702, Les fils de Scéva battus par le démon par Mathieu Elias. Les fils de Scéva étaient deux exorcistes juifs. On peut y voir aussi Le martyre de sainte Catherine peinture du peintre-graveur Joseph-Marie Vien ; daté de 1752.
- Enfin la septième chapelle contient la pierre tombale du chanoine Étienne Yvert.
Le chœur et son pourtour
Vue de la tribune à claire-voie du chœur
Le chœur de la cathédrale est entouré d’un double déambulatoire.
Il se compose de cinq travées rectangulaires ou droites surmontées de deux voûtes sexpartites.
L’abside est à cinq pans, correspondant à cinq chapelles rayonnantes.
L’élévation
de la première travée est semblable à celle du transept, c’est-à-dire
comporte quatre niveaux : une petite rose est intercalée entre le niveau
des tribunes et celui des fenêtres hautes.
Par
contre les autres travées y compris celles de l’abside, ont une
élévation à trois niveaux, semblable à celle de la nef (grandes arcades,
tribune et fenêtres hautes).
Tout
autour du chœur, la tribune est éclairée par des baies à deux
lancettes, structure que l’on retrouve au niveau des fenêtres hautes.
Les deux lancettes de ces dernières sont surmontées d’un grand oculus.
Vue du nouvel autel commandé par Mgr Lustiger .
Une messe y est célébrée, bien visible depuis le transept.
Au fond la rosace sud.
L’abside
du chœur de Notre-Dame, vue depuis le déambulatoire : vue de la
remarquable pietà de Nicolas Coustou, implantée au début du XVIIIe siècle.
Le chœur de la Notre-Dame a été profondément remanié au début du XVIIIe siècle, lorsque Robert de Cotte implanta le vœu de Louis XIII suivant la décision de Louis XIV.
Les travaux d’installation du dit vœu se déroulèrent de 1708 à 1725 et se terminèrent donc bien après la mort de Louis XIV.
La cathédrale subit alors quelques pertes irréparables, telles la démolition du jubé du XIIIe siècle, la destruction d’une bonne partie de la superbe clôture du chœur, chef-d'œuvre du XIVe, la destruction d’anciens tombeaux, des stalles et du maître-autel.
En revanche quelques chefs-d'œuvre nouveaux, toujours présents aujourd’hui, firent leur apparition.
Toute la décoration du chœur avait été refaite par Robert de Cotte.
Lors de la restauration du XIXe siècle,
Viollet-le-Duc désirant en revenir au style essentiellement gothique de
l’édifice, supprima certaines des transformations effectuées à cette
époque par de Cotte, telles le revêtement des arcades gothiques par des
colonnes classiques en marbre supportant des arcs en plein cintre.
Il supprima aussi le maître-autel de de Cotte pour en revenir à un autel du Moyen Âge.
Du chœur du XVIIIe siècle, il reste cependant encore les stalles et les sculptures que l'on voit derrière le maître-autel
Composition actuelle du chœur
Pour
satisfaire au nouveau rite catholique défini au Concile de Vatican II,
le chœur a été quelque peu agrandi, il occupe désormais également la
moitié orientale de la croisée du transept.
Un
nouvel autel a été commandé par l’archevêque Jean-Marie Lustiger et
occupe ce nouvel espace, bien visible à la fois de la nef et des deux
croisillons du transept.
Situé
ainsi près du centre de la cathédrale, le nouvel autel, en bronze, a
été réalisé par Jean Touret et Sébastien Touret, artistes d’art sacré,
en 1989.
On
peut y voir les quatre évangélistes (Saint Mathieu, Saint Luc, Saint
Marc et Saint Jean), ainsi que les quatre grands prophètes de l’Ancien
Testament, à savoir Ézéchiel, Jérémie, Isaïe et Daniel.
À l’est du chœur, non loin de l’abside on trouve toujours l’ancien maître-autel créé par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, avec à l'arrière-plan les superbes statues implantées au début du XVIIIe siècle par l’architecte Robert de Cotte et faisant partie du vœu de Louis XIII.
La
pietà de Nicolas Coustou est placée derrière l’autel. De part et
d’autre de celui-ci se trouvent les statues des deux rois, Louis XIII
par Guillaume Coustou et Louis XIV sculpté par Antoine Coysevox.
Une
série de six statues d’ange en bronze entourent l’ensemble et portent
chacun un instrument de la Passion du Christ : une couronne d’épines,
les clous de la crucifixion, l’éponge imbibée de vinaigre, l’inscription
qui surmontait la croix, le roseau avec lequel le Christ fut fouetté et
la lance lui ayant transpercé le cœur.
Les stalles en bois sculpté sont installées des deux côtés du chœur.
Il y en avait 114. Il en reste 78, dont 52 hautes et 26 basses.
Elles ont été réalisées au début du XVIIIe siècle par Jean Noël et Louis Marteau d’après les plans de René Charpentier et Jean Dugoulon.
Les
hauts dossiers des stalles sont ornés de bas-reliefs et séparés par des
trumeaux décorés de rinceaux et des instruments de la Passion. De
chaque côté, les stalles se terminent par une stalle archiépiscopale,
surmontée d'un baldaquin avec des groupes d’anges sculptés par Dugoulon.
L’une de ces deux stalles est réservée à l’archevêque, l’autre étant destinée à un hôte important.
Le bas-relief de la stalle de droite représente le martyre de saint Denis, celui de gauche la guérison de Childebert Ier par saint Germain, évêque de Paris.
Clôture du chœur
Clôture méridionale du chœur : Jésus apparaît aux Saintes Femmes (Règne de Philippe IV le Bel - début du XIVe siècle.)
Avant
les transformations effectuées par Robert de Cotte pour l’installation
du vœu de Louis XIII, le chœur était clos par une muraille à
soubassement historié, qui, commençant à l’est, c’est-à-dire au sommet
de l’abside, se poursuivait vers le nord, et, arrivée à la rencontre du
transept, continuait vers le sud, se relevant sur un jubé qui clôturait
la partie occidentale du chœur et redescendant de l’autre côté, à
l’angle du croisillon méridional, pour achever de ceinturer la totalité
du chœur en remontant jusqu’à l’est.
Cette
œuvre fut mutilée par l’amputation de sa partie orientale d’abord, pour
installer des colonnes classiques en marbre pour masquer les colonnes
et ogives d’origine, témoins de l’art gothique du Moyen Âge, qualifié
alors d'« art médiocre » ou « art barbare ».
C'est ensuite sa partie occidentale qui disparut lorsque l'on détruisit le jubé.
Elle ne subsiste donc plus qu'a titre de clôture latérale adossée aux stalles des chanoines.
On distingue aujourd’hui la clôture nord de la clôture sud, les deux parties ayant un style et un âge différents.
Il s’agit là de deux œuvres majeures de la sculpture gothique, datant des XIIIe et XIVe siècles, représentant une série de scènes des évangiles.
Toutes les scènes représentées, tant au nord qu’au sud, sont polychromes. Les couleurs ont été restaurées au XIXe siècle par l’équipe de Viollet-le-Duc.
La clôture nord date du dernier tiers du XIIIe siècle, peu après l’édification du jubé aujourd’hui disparu (aux environs de 1260).
On y a sculpté 14 scènes de la naissance et de la vie de Jésus avant sa passion.
Ces scènes s’enchaînent sans rupture entre elles et constituent donc un seul continuum.
La clôture sud du chœur peut être datée des premières années du XIVe siècle, époque de la fin du règne de Philippe IV le Bel dont il ne nous reste quasi aucun autre témoignage sculpté.
Elle est constituée de neuf scènes des apparitions du Christ après sa Résurrection.
À
l’inverse des scènes de la clôture nord, celles-ci sont bien séparées
les unes des autres grâce à la présence de colonnettes les isolant
complètement.
Chapelles du pourtour du chœur
Chapelle Saint-Guillaume : mausolée du lieutenant-général Henri Claude d'Harcourt par Jean-Baptiste Pigalle.
Chapelle saint Georges
- statue de saint Georges et de son dragon.
Chapelle saint Georges
- tombeau de monseigneur Darboy, œuvre de Jean-Marie Bonnassieux.
En
partant de la droite du chœur, on rencontre d’abord, latéralement à
droite, la sacristie des messes dont le fond correspond au bras
occidental du cloître du Chapitre (voir plus loin le paragraphe
concernant le Trésor de la cathédrale et la Sacristie du Chapitre).
La chapelle suivante contient le tombeau de Mgr Denys Affre qui fut tué en 1848, à l'entrée de la rue du Faubourg Saint-Antoine (voir la plaque au 1er
étage) Il voulait calmer les émeutiers qui avaient dressé des
barricades dans le faubourg car l'armée avait amené des canons sur la
place de la Bastille pour tirer sur les barricades. Le général Cavaignac
voulut dissuader l'archevêque d'y aller, mais Mgr
Affre voulait parlementer pour éviter que l'armée ne tire. Il fut
applaudi sur la première barricade mais lorsqu'il arriva à la seconde,
il reçut un coup de feu dans le dos, dans les reins. Il mourut deux
jours après.
Suit
l’emplacement de l’entrée de la Sacristie du Chapitre qui mène au
trésor de la cathédrale. Vient ensuite la Chapelle Sainte-Madeleine
contenant la sépulture de Mgr Sibour. Ce dernier, comme Mgr Affre et Mgr Darboy, fut assassiné au cours du XIXe siècle. Il fut poignardé par un prêtre à l'esprit dérangé (et destitué).
Le gisant de Mgr Dubois mort en 1929 se trouve dans le déambulatoire contre la clôture du chœur. Il a été réalisé par Henri Bouchard.
La Chapelle Saint-Guillaume est la première des cinq chapelles rayonnantes de l’abside de la cathédrale.
On y trouve le mausolée du lieutenant-général Henri Claude d’Harcourt par Jean-Baptiste Pigalle, ainsi que la Visitation de la Vierge de Jean Jouvenet, datée de 1716 et le monument de Jean Jouvenel des Ursins et de son épouse Michelle de Vitry (XVe siècle).
Le thème de cette composition (« la réunion conjugale ») était défini dans le contrat passé entre le sculpteur et la comtesse le 1er juillet 1771.
Dans la chapelle suivante, Chapelle Saint-Georges, se trouvent le tombeau de Mgr
Georges Darboy (fusillé en 1871 avec 30 autres prêtres pris en otage
par les Communards.), œuvre de Jean-Marie Bonnassieux, ainsi qu’une
statue de saint Georges.
De 1379 à la Révolution, cette chapelle fut celle des cordonniers.
La troisième chapelle ou chapelle axiale de la cathédrale,
est la Chapelle de la Vierge ou de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs où l'on
trouve les statues d’Albert de Gondi, maréchal de France décédé en
1602, et de Pierre de Gondi, cardinal et évêque de Paris décédé en 1616.
Sur un côté de la chapelle se trouve une fresque du XIVe siècle montrant la Vierge et d’autres saints entourant l’âme d'un évêque, Simon Matifas de Bucy.
Face
à l’entrée de cette chapelle axiale, dans le déambulatoire, juste
derrière le chœur, se trouve le gisant de l’évêque Simon Matifas de Bucy
(mort en 1304).
La
chapelle axiale expose depuis peu un coffre-fort de verre rouge,
contenant la couronne d'épines du Christ, relique achetée en 1250 par St
Louis à l'empereur de Byzance et transférée de la Sainte-Chapelle à
Notre-Dame en 1792.
La quatrième chapelle ou Chapelle Saint-Marcel, contient les tombeaux de Mgr du Belloy, cardinal, par Louis Pierre Deseine et de Mgr de Quélen, œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroi-Dechaume.
Enfin la dernière des chapelles absidiales ou Chapelle Saint-Louis abrite le tombeau du cardinal de Noailles sculpté par Geoffroi-Dechaume.
Les
dernières chapelles entourant le chœur sont les chapelles latérales
nord : dans la Chapelle Saint-Germain on peut voir le tombeau de Mgr de Juigné (décédé en 1809), exécuté d’après les plans de Viollet-le-Duc.
Enfin dans la chapelle suivante qui précède la Porte Rouge, ou Chapelle Saint-Ferdinand, on trouve les mausolées de Mgr de Beaumont (mort en 1781) et du maréchal de Guébriant (mort en 1643).
On peut aussi y voir le priant du cardinal Morlot (mort en 1862).
Transept
L’Adam de Notre-Dame est l’un des plus beaux nus du Moyen Âge.
Sculpté
en pierre vers 1260, comme le jubé dont il occupait l’angle sud-est, il
fut transféré dans le bras sud du transept. Aujourd’hui, pour mieux le
protéger, il se trouve au musée national du Moyen Âge ou musée de Cluny.
La croisée du transept et le départ du croisillon sud.
Au centre de la photo, contre le pilier sud-est de la croisée : la statue de la Vierge du XIVe siècle
appelée Notre-Dame de Paris, provenant en fait de la chapelle
Saint-Aignan hors de la cathédrale. À l’arrière-plan : le chœur avec les
stalles et la partie sud de la clôture du chœur. À gauche, contre le
pilier, le mémorial au million de morts britanniques de la guerre
1914-18.
Le transept est plus large que la nef (plus ou moins 14 mètres contre 12 pour la nef). Il n’a pas de bas-côtés, la stabilité de l’ensemble étant assurée par les contreforts extérieurs.
Le
transept comprend la croisée du transept et deux croisillons de trois
travées. Les deux travées les plus proches de la croisée du transept
sont couvertes d’une voûte sexpartite, la troisième d’une voûte
quadripartite. Dans les deux premières travées, l’élévation est à quatre
niveaux, et non pas trois comme la nef.
Les grandes arcades, s’ouvrent sur les bas-côtés de la nef.
Le deuxième niveau est toujours constitué des tribunes.
Ce qui change est l’adjonction d’un troisième étage formé d’oculi semblables à des roues.
Le quatrième niveau enfin est celui des fenêtres hautes.
Celles-ci sont plus petites que celles de la nef, puisque l’adjonction des oculi les a amputés de la hauteur correspondante.
Au total le sommet de la voûte atteint la même hauteur que celui de la nef ou du chœur.
Le mur de la troisième travée est plein au niveau des grandes arcades.
Il
est ensuite surmonté de deux niveaux d'arcatures décoratives aveugles
dans le croisillon sud, mais d'un niveau seulement dans le croisillon
nord.
La
partie orientale de la croisée du transept est occupée par le nouveau
maître-autel de la cathédrale (voir le paragraphe concernant le chœur de
la cathédrale).
Croisillon sud et sa rosace
On y trouve un tableau de Antoine Nicolas, La Fontaine de la Sagesse réalisé en 1648.
Contre
le pilier sud-est de la croisée du transept se trouve une statue de la
Vierge appelée — à tort — Notre-Dame de Paris (la véritable statue
détenant ce titre étant celle du trumeau de la porte du cloître).
Elle est datée du XIVe siècle et provient de la chapelle Saint-Aignan située dans l'ancien cloître des Chanoines de l'Île de la Cité.
Elle fut transférée à Notre-Dame en 1818 et placée d'abord au trumeau du Portail de la Vierge en remplacement de la Vierge du XIIIe siècle mutilée en 1793.
En 1855, Viollet-le-Duc la posa à son emplacement actuel.
Tout
près de là, se trouve une plaque rappelant que c’est dans la cathédrale
Notre-Dame de Paris qu’a eu lieu le procès de réhabilitation de Jeanne
d'Arc.
Presque
face à la statue de la Vierge Notre-Dame, sur le pilier sud-ouest de la
croisée, se trouve le mémorial au million de morts de l’Empire
Britannique tombés durant la Première Guerre mondiale et dont la plupart
reposent en France.
Avant la Révolution, se trouvait accolée au premier pilier oriental,
côté sud, une statue équestre en bois de Philippe IV le Bel dressée en
ex-voto, face à l'autel de la Vierge, le roi ayant attribué sa victoire
du Mons-en-Pévèle à la protection de Marie.
On
peut également voir dans ce croisillon une plaque signalant l’endroit
où se trouvait Paul Claudel en décembre 1886, lorsque, âgé de 18 ans et
brusquement touché par une illumination religieuse, il se convertit au
catholicisme.
L’énorme rosace de 13,1 mètres
de diamètre, offerte par saint Louis et située au haut du mur
d’extrémité du croisillon, conserve une partie seulement de ses vitraux
d’origine, certains d’entre eux ayant été remplacés lors d’une
restauration en 1737.
La rosace souffrit encore lors de la révolution de 1830, à la suite de l’incendie de l’archevêché tout proche.
Elle subit dès lors une nouvelle restauration menée par Viollet-le-Duc qui la fit pivoter de 15 degrés afin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider.
Elle est organisée autour du Christ qui en occupe le centre.
Tout autour sont représentées les vierges sages et les vierges folles, des saints et des saintes, des anges, des apôtres.
Croisillon nord et sa rosace
La rosace nord date du XIIIe siècle.
C’est un chef-d’œuvre du gothique rayonnant.
On peut y voir contre le pilier nord-est de la croisée du transept, une statue de saint Denis, œuvre de Nicolas Coustou.
Le mur de fond du croisillon nord comporte trois niveaux : une porte, surmontée d'un pan de mur sans ornement.
Le deuxième niveau est constitué d'une claire-voie à neuf arcades de deux lancettes.
Enfin un troisième étage est constitué de la rosace.
À l’inverse de la rosace sud, la rosace nord a conservé presque intacts ses vitraux originels du XIIIe siècle.
Le centre est occupé par la Vierge Marie.
Autour d’elle gravitent les juges, les rois, les grands prêtres et les prophètes de l'Ancien Testament.
La partie inférieure du mur de fond de ce bras du transept s'ouvre sur le portail du Cloître.
La rosace nord de Notre-Dame de Paris
La rosace sud a été restaurée en 1737
Vue extérieure de la rosace sud
Lustres - La Couronne de lumière
Au
Moyen Âge, on appelait lampesier ou lampier un lustre en forme d’anneau
souvent de large diamètre, portant des petits godets à huile munis de
mèches, et suspendu par une ou plusieurs chaînes, ordinairement trois.
Il pouvait être en fer, en bois ou encore en argent ou en cuivre.
Ces
lampiers portaient parfois un grand nombre de godets ou de chandelles
de cire : on les appelait alors Couronnes de lumière. Elles étaient
allumées à l’occasion des grandes fêtes et autres solennités.
Les grandes cathédrales dont Notre-Dame en étaient pourvues.
Ces
Couronnes étaient richement ornées : faites de cuivre doré, on leur
adjoignait des émaux, des boules de cristal, des dentelles de métal et
d'autres ornements destinés à leur donner un aspect éblouissant.
Ces
Couronnes de lumière n'avaient pas pour seules fonctions celles
d’éclairer et d’enjoliver le sanctuaire en brillant de mille feux, elles
avaient aussi une fonction religieuse : elles représentaient aux jours
de fête la lumière du Christ éclairant le monde.
Au XIXe siècle,
Notre-Dame de Paris avait perdu sa grande Couronne de lumière et
Viollet-le-Duc avait notamment pour mission de reconstituer le mobilier
gothique du sanctuaire.
Il s’attacha à élaborer les dessins d’une nouvelle Couronne dans le style gothique.
La Couronne de lumière actuelle est à deux rangs surmontée de tourelles en cuivre doré.
Elle a été exécutée à l’époque par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand.
Pendue normalement à la croisée du transept, elle est actuellement (2007) déposée dans le déambulatoire nord pour restauration.
Quant aux autres lustres de la nef de la cathédrale, ils sont en bronze doré et datent de la même époque.
Orgues
Grand orgue
Grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris | ||
Localisation | ||
---|---|---|
Pays | France | |
Région | Île-de-France | |
Département | Paris | |
Commune | Paris | |
Édifice | Cathédrale Notre-Dame de Paris | |
Latitude Longitude | 48° 51′ 11″ Nord 2° 20′ 59″ Est | |
Facteurs | ||
Construction | François Thierry 1733 | |
Reconstruction | François-Henri Clicquot 1783 Aristide Cavaillé-Coll 1868 | |
Restauration | Boisseau depuis 1960 Boisseau, Cattiaux, Synaptel en 1992 Cattieux, Quoirin 2012 et 2014 | |
Caractéristiques | ||
Jeux | 115 jeux réels | |
Claviers | 5 + 1 pédalier | |
tuyaux | 7952 | |
Protection | Classé MH (1905, 1974, 1982)76,77,78,79,80 |
Les
grandes orgues actuelles de Notre-Dame de Paris résultent au total des
travaux successifs de plusieurs grands facteurs d’orgue : construction
dans le buffet actuel par François Thierry en 1733, reconstructions par
François-Henri Clicquot en 1783, puis par Aristide Cavaillé-Coll en 1868
; restaurations par Boisseau depuis 1960, avec la collaboration de
Synaptel en 1992.
En 1868, elles comprenaient 86 jeux.
À l’heure actuelle, après de multiples ajouts et restauration, elles comptent 115 jeux réels depuis 2014.
On dénombre près de huit mille tuyaux.
La transmission est devenue numérique pour les cinq claviers ainsi que le tirage des 115 jeux réels.
I. Grand-Orgue Do1–Sol5 56 notes | II. Positif Do1–Sol5 56 notes | III. Récit Do1–Sol5 56 notes | IV. Solo Do1–Sol5 56 notes | V. Grand-Chœur Do1–Sol5 56 notes | Pédale Do1-Sol3 30 notes | Résonnance expressive Do1-Sol5 56 notes |
---|---|---|---|---|---|---|
Violon Basse 16 Bourdon 16 Montre 8 Viole de Gambe 8 Flûte harmonique 8 Bourdon 8 Prestant 4 Octave 4 Doublette 2 Fourniture harmonique II-V Cymbale harmonique II-V Bombarde 16 Trompette 8 Clairon 4 Chamades : Chamade 8 Chamade 4 Chamade REC 8 Cornet REC (Do3) | Montre 16 Bourdon 16 Salicional 8 Flûte harmonique 8 Bourdon 8 Unda maris 8 (Do2) Prestant 4 Flûte douce 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Fourniture V Cymbale V Clarinette basse 16 Clarinette 8 Clarinette aiguë 4 | Récit expressif : Quintaton 16 Diapason 8 Flûte traversière 8 Viole de Gambe 8 Bourdon céleste 8 Voix céleste 8 (Do2) Octave 4 Flûte Octaviante 4 Quinte 2 2/3 Octavin 2 Bombarde 16 Trompette 8 Basson Hautbois 8 Clarinette 8 Voix humaine 8 Clairon 4 Récit classique (Fa2) : Cornet V Hautbois 8 Chamades : Basse Chamade 8 Dessus Chamade 8 Chamade 4 Chamade Régale 8 Basse Chamade GO 8 Dessus Chamade GO 8 Chamade GO 4 Trémolo | Bourdon 32 Principal 16 Montre 8 Flûte harmonique 8 Quinte 5 1/3 Prestant 4 Tierce 3 1/5 Nazard 2 2/3 Septième 2 2/7 Doublette 2 Cornet II-V Grande Fourniture II Fourniture V Cymbale V Cromorne 8 Chamade GO 8 Chamade GO 4 Cornet REC Hautbois REC 8 | Principal 8 Bourdon 8 * Prestant 4 * Quinte 2 2/3 * Doublette 2 * Tierce 1 3/5 * Larigot 1 1/3 Septième 1 1/7 Piccolo 1 Plein jeu III-V Cornet V (= *) Tuba magna 16 Trompette 8 Clairon 4 | Principal 32 Contrebasse 16 Soubasse 16 Quinte 10 2/3 Flûte 8 Violoncelle 8 Tierce 6 2/5 Quinte 5 1/3 Septième 4 4/7 Octave 4 Contre Bombarde 32 Bombarde 16 Basson 16 Trompette 8 Basson 8 Clairon 4 Chamade GO 8 Chamade GO 4 Chamade Régale 8 Chamade REC 8 Chamade REC 4 | Bourdon 16 Principal 8 Bourdon 8 Prestant 4 Flûte 4 Neuviéme 3 5/9 Tierce 3 1/5 Onzième 2 10/11 Nazard 2 2/3 Flûte 2 Tierce 1 3/5 Larigot 1 1/3 Flageolet 1 Fourniture III Cymbale III Basson 16 Basson 8 Voix humaine 8 Chimes Tremblant |
Liste des titulaires récents
- Louis Vierne 1900-1937 (Assistants : Maurice Duruflé et Léonce de Saint-Martin) ;
- Léonce de Saint-Martin : 1932-1954 ;
- Pierre Cochereau : 1955-1984 ;
- Yves Devernay : 1985-1990 ;
Depuis le décès de Pierre Cochereau, il a été décidé de revenir au service par quartiers, comme du temps de l'orgue Clicquot.
Les titulaires actuels sont :
- Olivier Latry : 1985 ;
- Philippe Lefebvre : 1985 ;
- Jean-Pierre Leguay : 1985.
Le samedi à 20h a lieu une audition d’orgue donnée les organistes titulaires et des artistes invités.
Orgue de chœur
Orgue de chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris | ||
[[Fichier:Paris 4e (75) Cathédrale N.D. Orgue de choeur 02.JPG|280px|alt=Image illustrative de l'article Cathédrale Notre-Dame de Paris]] | ||
Localisation | ||
---|---|---|
Pays | France | |
Région | Île-de-France | |
Département | Paris | |
Commune | Paris | |
Édifice | Cathédrale Notre-Dame de Paris | |
Latitude Longitude | 48° 51′ 11″ Nord 2° 20′ 59″ Est | |
Facteurs | ||
Construction | ||
Caractéristiques | ||
Jeux | 30 | |
Claviers | 2 + 1 pédalier | |
tuyaux | 2000 |
L’orgue de chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris est un instrument de 30 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier.
Il comporte deux mille tuyaux et est placé du côté nord du chœur, au-dessus des stalles.
I. Grand-Orgue C–g3 | II. Positif C–g3 | Pédale C–f1 |
---|---|---|
Bourdon 16 Montre 8 Bourdon 8 Prestant 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Fourniture 2 rgs Cymbale 4 rgs Trompette 8 Clairon 4 Chamade 8 | Bourdon 8 Viole 8 Prestant 4 Flûte 4 Nazard 2 2/3 Doublette 2 Tierce 1 3/5 Larigot 1 1/3 Cymbale 4 rgs Cromorne 8 Tremblant | Flûte 16 Soubasse 16 Flûte 8 Flûte 4 Flûte 2 Bombarde 16 Trompette 8 Clairon 4 |
Organistes de l’orgue de Chœur
- Yves Castagnet est titulaire de l’orgue de chœur depuis 1988,
- Johann Vexo est organiste suppléant de l’orgue de chœur depuis 2004.
Historique de la musique vocale et de l'orgue de chœur
La
notion même de chant polyphonique était apparue très progressivement, à
partir des IXe et Xe siècles, dans quelques monastères ou églises
disséminés à travers le royaume.
L'art
de la polyphonie prit appui, dès son origine, sur le chant grégorien
(monodie liturgique de l'Église catholique, issue de l'Antiquité
tardive).
À l'abbaye Saint-Martial de Limoges, cette technique d'amplification de
la monodie grégorienne se développa particulièrement au cours des XIe
et XIIe siècles.
Aux
XIIe et XIIIe siècles, ces pratiques, qui avaient fait naître une
conception entièrement nouvelle de l'art musical, connurent un
épanouissement, plus significatif encore, au sein du chœur de
Notre-Dame, grâce à des interprètes/compositeurs nommés Léonin, Pérotin,
etc.
C'est l'École de Notre-Dame de Paris.
Cet art se développa alors suffisamment pour déterminer ensuite tout
l'avenir de la musique européenne, religieuse aussi bien que profane.
Jusqu'à
la Révolution, à Notre-Dame comme ailleurs, l'assemblée des chanoines,
en nombre important, employait un personnel hautement qualifié qui était
chargé des parties chantées dans les différents offices, c'est-à-dire,
avant tout, du chant grégorien.
Un
soutien instrumental, pour ce répertoire monodique, n'avait pas lieu
d'être et, dans le cas d'une exécution polyphonique, celle d'un motet
par exemple, l'accompagnement n'était pas non plus une nécessité
constante, même après l'invention de la basse continue, au XVIIe siècle.
Les
interventions de l'orgue (qui se développa surtout à partir du XIVe
siècle) répondaient en partie au besoin de soulager les choristes.
La plupart du temps, il dialoguait donc avec eux ou jouait seul, mais ne les accompagnait pas.
L'accompagnement instrumental régulier consistait d'abord en un doublage et donc en une amplification du timbre des voix.
Il est assez difficile de savoir avec précision ce qui se pratiquait au Moyen Âge, dans ce domaine.
Mais
on sait que, jusqu'à la Révolution française et au-delà, ce soutien
revint à des instruments de basse en usage à partir de la fin du XVIe
siècle : serpent (remplacé par l'ophicléide dans le courant du XIXe
siècle), mais aussi basson.
Avec la basse de viole (remplacée par le violoncelle dans le courant du XVIIIe siècle, puis par la contrebasse au XIXe siècle), ils pouvaient aider les choristes à chanter parfaitement juste.
On trouve actuellement quelques-uns de ces instruments conservés au Musée Notre-Dame.
Les membres du chapitre étaient nombreux et le budget de la musique occupait une place importante.
En
1790 à Notre-Dame de Paris, au moment de la dissolution des chapitres
ecclésiastiques par la Révolution, on comptait 51 chanoines, plus un
personnel de 180 ecclésiastiques auxquels s’ajoutaient 14 chantres
(c'est-à-dire choristes) professionnels et une maîtrise de 12 enfants (à
l'époque, uniquement des garçons).
Le
maître du chœur et des enfants était appelé maître de musique
(actuellement, depuis 1830 environ, on dit maître de chapelle).
Il
dirigeait le chœur et enseignait la musique aux enfants au sein de
l'école maîtrisienne, puisqu'il était nécessaire de les former afin
qu'ils puissent chanter la voix de "dessus" (c'est-à-dire de soprano)
dans le chœur (les femmes n'étaient pas admises).
Ces maîtres étaient aussi compositeurs. Un des plus célèbres maîtres de Notre-Dame est André Campra, en place de 1694 à 1700.
De
même que les principaux choristes, ces maîtres pouvaient devenir
chanoines (généralement de rang inférieur) et même prêtres, tout en
poursuivant leur carrière professionnelle. Leur position de musiciens
d'église les y incitait.
Ils pouvaient ainsi cumuler différentes fonctions. Quel que soit leur
statut, tous avaient voix au chapitre, y compris les enfants.
Mais après la Révolution, par manque d'argent et donc de personnel, un orgue de chœur devint nécessaire.
Un
premier instrument, qui ne prit, semble-t-il, jamais place dans le
chœur, fut commandé en 1839 pour la maîtrise de la cathédrale.
Construit par la maison Daublaine et Callinet, il fut vite jugé insuffisant pour le chœur de Notre-Dame.
Il fut vendu à la paroisse de Cordes (Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn) en
1842. Il a été classé au titre des Monuments Historiques le 11 mai
1977.
L'orgue de chœur, logé au-dessus des stalles, vu de la tribune.
Un nouvel instrument, également créé par la maison Daublaine et Callinet, fut installé le 30 avril 1841.
Il était placé à gauche de la Pietà de Nicolas Coustou.
Pourvu d’un buffet de style néogothique, l’orgue disposait de deux claviers, et d’un pédalier.
Il fut entendu pour la première fois le 2 mai 1841 à l’occasion du baptême du comte de Paris.
Mais
en 1857, les travaux de restauration de la cathédrale impliquant la
modification du mobilier de Notre-Dame redessiné par Viollet-le-Duc,
allaient faire disparaître cet instrument, lequel fut vendu à l’église
Saint-Étienne de Roanne.
En 1863, on installa un orgue de Joseph Merklin dans un buffet gothique dessiné par Viollet-le-Duc.
Il fut plusieurs fois modifié et restauré.
On l’installa au-dessus des stalles du côté nord du chœur.
De
restauration en restauration, il fut jugé irrécupérable en 1966, et
remplacé en 1969 par l’orgue actuel créé par Robert Boisseau.
Musique sacrée à Notre-Dame de Paris
Musique sacrée à Notre-Dame de Paris est le nom de la structure qui gère l’enseignement musical et l’animation des offices à Notre-Dame.
Pendant
une quinzaine d’années (jusqu’en 2006), chœurs et maîtrise ont été
dirigés par Nicole Corti, actuellement professeur au Conservatoire de
Lyon (CNSMD).
Elle y avait été formée par Bernard Têtu (également directeur musical des Chœurs et solistes de Lyon).
En
septembre 2006, Lionel Sow a pris la direction de l’ensemble de la
Maîtrise Notre-Dame de Paris (Chœur d’enfants, Jeune Ensemble et Chœur
d’adultes).
Depuis 2002, il était assistant de Nicole Corti, auprès des enfants de la maîtrise.
En outre, à partir de 2004, il a commencé à diriger régulièrement le Chœur de Radio France.
En 2014, il sera le chef du chœur de l'Opéra de Paris.
C'est
le chef de chœur et organiste Henri Chalet qui le remplacera à
Notre-Dame (Henri Chalet y était déjà chef assistant et professeur).
Depuis
1994, Sylvain Dieudonné est également chef de chœur à Notre-Dame, il a
en charge le Département de musique médiévale. Spécialiste du chant
grégorien, il enseigne et dirige la liturgie grégorienne à Notre-Dame.
Il est aussi chercheur et musicologue.
Actuellement, le chœur d’enfants est dirigé par Émilie Fleury.
Trésor de Notre-Dame de Paris
Le trésor de Notre-Dame de Paris est exposé dans l'immeuble néogothique de la Sacristie du Chapitre, construit au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, et situé au sud du chœur de la cathédrale.
On y accède par une des chapelles latérales droites du chœur.
Le public peut actuellement le visiter tous les jours sauf le dimanche.
On
peut y voir notamment comme pièces prestigieuses la Couronne d’épines
et d'autres reliques de la Passion du Christ, ostensoirs et reliquaires,
un grand lutrin à la baroque envolée, une collection de camées des papes.
Sacristie du Chapitre
À l’avant-plan, juste devant le bras sud du transept, le bâtiment de la Sacristie du Chapitre, datant du XIXe siècle
et situé au sud-est de l’édifice, héberge le trésor de Notre-Dame. À
droite, à l’arrière-plan : le chœur de la cathédrale.
Dans les années 1830, la construction d’une nouvelle Sacristie du Chapitre s’imposait.
En
effet, le bâtiment précédent, construit par Soufflot en 1758, d’abord
gravement endommagé lors des émeutes du 29 juillet 1830, avait connu un
triste sort le 14 février 1831.
Ce jour-là en effet le palais archiépiscopal et la sacristie furent pillés et détruits.
Le
budget de 2 650 000 francs pour la restauration de la cathédrale, voté
par l'Assemblée nationale en 1845, impliquait non seulement la réfection
du sanctuaire, mais aussi la construction de cette sacristie, et ce
pour un montant de 665 000 francs pour le gros œuvre.
Comme
on l’a vu, l’édification de cette dernière s’avéra bien plus coûteuse,
le sous-sol très instable nécessitant des fondations profondes de
quelque 9 mètres.
Quant au style, Viollet-le-Duc opta pour celui du XIIIe siècle pour le mettre en harmonie avec le chevet de la cathédrale.
La
sacristie est reliée à la cathédrale par deux bras parallèles enserrant
de ce fait un espace affecté à un petit cloître carré, le cloître du
Chapitre.
Vitraux de la Sacristie du Chapitre
Les
vitraux avaient été prévus blancs au départ, mais Prosper Mérimée ayant
souligné les inconvénients de cette absence de coloration, on en vint
rapidement à mettre en place des vitraux de couleur.
Ceux de la salle principale de l’édifice qui représentent une série d’évêques de Paris furent exécutés par Maréchal de Metz.
Les
arcatures des galeries du cloître possèdent dix-huit verrières dont les
vitraux sont de couleurs plus légères, œuvre d'Alfred Gérente d’après
les dessins de Louis Steinheil.
Ces verrières représentent la légende de sainte Geneviève, patronne de la ville de Paris.
On peut voir au bas de chaque vitrail une inscription latine décrivant la scène.
Seules, les six dernières scènes de la vie de la sainte peuvent être admirées par les visiteurs.
Ce sont ceux qui se trouvent dans le couloir donnant accès au Trésor.
Au sommet de la principale verrière du cloître, se trouve un vitrail représentant le Couronnement de la Vierge.
Sainte Geneviève rend la vue à deux aveugles - œuvre d’Alfred Gérente - Cloître du Chapitre
Sainte Geneviève remplit miraculeusement les vases destinés aux bâtisseurs d’une chapelle - Cloître du Chapitre
Sainte
Geneviève obtient par sa prière que la pluie qui menace la récolte
s’éloigne - œuvre d'Alfred Gérente - Cloître du Chapitre
Mort de sainte Geneviève - œuvre d’Alfred Gérente - Cloître du Chapitre
Reliquaires et reliques
Le second reliquaire de la Sainte Couronne d’Épines, réalisé en 1862 par Placide Poussielgue-Rusand.
Les
pièces principales exposées au trésor sont les reliquaires de la Sainte
Couronne d’Épines et d’un fragment de la Croix du Christ, ainsi qu’un
clou de cette dernière.
Ne sont présentés au public que les reliquaires que divers donateurs du XIXe siècle (dont Napoléon Ier et Napoléon III) offrirent pour les accueillir.
Rappelons que lors de la Révolution le trésor fut pillé, et les divers objets qu’il contenait éparpillés ou détruits.
La pièce centrale du trésor est le reliquaire de la Croix Palatine qui s’y trouve depuis 1828.
On la nomme ainsi parce qu’elle a appartenu à la princesse Palatine Anne de Gonzague de Clèves morte au XVIIe siècle.
Ce reliquaire est destiné à contenir un morceau de la vraie Croix ainsi qu’un clou de cette dernière.
On y trouve une lame en or avec inscription en grec attestant que le fragment a appartenu à l’empereur byzantin Manuel Ier Comnène mort en 1180.
Autre pièce de grande valeur, l’ancien reliquaire de la Sainte Couronne d’Épines qui fut créé en 1804 par Charles Cahier.
La
Couronne d’Épines fut acquise de Baudouin II de Courtenay, dernier
empereur latin de Constantinople, par saint Louis, roi de France.
Elle
est visible durant le carême et la Semaine Sainte. Lors de la
restauration de 1845 effectuée par l’équipe de Viollet-le-Duc, la
création d’une nouvelle châsse-reliquaire pour la Couronne d’Épines
s’imposa.
Ce nouveau reliquaire, en bronze et argent dorés, diamants et pierres précieuses, date de 1862.
Il a une hauteur de 88 cm pour une largeur de 49 cm.
Il
fut réalisé d’après le dessin de Viollet-le-Duc par l’orfèvre Placide
Poussielgue-Rusand, le même qui exécuta la Couronne de lumière de la
cathédrale. Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume a collaboré à sa
réalisation pour la sculpture des figures.
Le trésor contient aussi des reliques de saint Louis, roi de France : des vêtements, un fragment de sa mâchoire et d’une côte.
Autres objets du trésor
Ce sont surtout des objets datant des XIXe et XXe siècles
qui sont exposés, les pièces possédées antérieurement ayant été en très
grande partie, pillées, détruites, dispersées ou fondues à la
Révolution.
- Il existe de nombreux manuscrits précieux et des livres imprimés que l’on peut voir exposés dans les couloirs.
- Une belle collection d’ornements sacerdotaux.
- Souvenirs de Viollet-le-Duc et de son travail de restauration, souvenirs aussi des trois archevêques assassinés (monseigneur Affre, monseigneur Sibour et monseigneur Darboy), ainsi que de Paul Claudel et de sa conversion dans l’enceinte de Notre-Dame.
- Dans la salle principale, se trouve une belle collection d’œuvres d'orfèvrerie, dont les reliquaires déjà décrits. On trouve notamment une Vierge à l’Enfant, offerte à la cathédrale par le roi Charles X en 1826, œuvre d’Odiot. Dans la même salle, on peut admirer une vaste collection d’objets du culte (ciboires, burettes, aiguières, etc.).
- Souvenirs des papes : notamment ciboires de Léon XIII et de Jean XXIII.
- Dans la salle capitulaire, on peut admirer une vaste collection de 258 camées à l’effigie de tous les papes depuis saint Pierre jusqu’à Pie IX.
- Parmi les objets antérieurs à la Révolution, rassemblés dans un meuble spécialement dessiné par Viollet-le-Duc, se trouve une très belle croix en ébène et cuivre, avec Christ en ivoire. Ce petit chef-d’œuvre est attribué à François Girardon.
- Parmi les œuvres les plus récentes, on peut admirer une cuve baptismale et son aiguière ainsi qu’un chandelier pascal, œuvres du sculpteur et orfèvre Goudji (1986). Lors des JMJ de 1997, Jean-Paul II utilisa cette cuve baptismale : dès lors, l’image du baptême des catéchumènes dans la cuve baptismale de Goudji fera le tour du monde.
Tourisme
Une foule cosmopolite de visiteurs se presse tous les jours sur le parvis. Ici près du portail du Jugement Dernier.
Notre-Dame
de Paris est, avec environ vingt millions de pèlerins et visiteurs par
an, dont quatorze millions entrant dans la cathédrale (chiffres 2012),
le monument de France le plus visité (pour la France : devant la
basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, le musée du Louvre, le parc du
château de Versailles et la tour Eiffel).
Soit une moyenne de plus de 30 000 personnes par jour.
Les jours de grande affluence, ce sont plus de 50 000 pèlerins et visiteurs qui y pénètrent.
Visites
Notre-Dame de Paris est ouverte tous les jours de 7 h 45 à 18 h 45 (19 h 15 le samedi et le dimanche).
L'entrée est libre et gratuite.
Il existe un bureau d'accueil et d'informations situé à l'intérieur, après le grand portail du Jugement Dernier en entrant.
Ce bureau est ouvert du lundi au vendredi de 9 h 30 à 18 h 0, et les samedi et dimanche de 9 h 0 à 18 h 0.
Des visites payantes des tours de la cathédrale sont organisées tous les jours par le Centre des monuments nationaux (sauf les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre). Elles se déroulent de 10 heures à 17 h 30 (la dernière admission a lieu à 16 h 45). Visites nocturnes en été. Le week-end : de 10 à 23 heures.
Lors
de la visite des tours, la montée s'effectue à pied par la tour nord,
ce qui permet d'accéder à la Galerie des Chimères, puis de poursuivre
l'ascension dans la tour sud jusqu'à son sommet. Les visiteurs peuvent
également admirer le célèbre bourdon Emmanuel. Le temps d'attente peut
être fort long étant donné que, pour des raisons de sécurité, le flux
maximum est limité à une vingtaine de visiteurs admis toutes les 10 minutes. La visite est gratuite le premier dimanche de chaque mois (entre le 1er novembre et le 31 mars).
En
2012, il existe des visites en français, anglais, allemand, espagnol,
italien, japonais, russe et chinois (selon les jours, voir calendrier
sur le site de la cathédrale) offertes gratuitement par la cathédrale.
Elles ont pour mission de présenter le message chrétien au travers de
l'architecture, des vitraux et des œuvres d'art.
Le Centre des monuments nationaux organise également des visites en langue des signes (LSF) pour les personnes malentendantes.
Offices religieux
Vue de Notre-Dame pendant un office religieux
Notre-Dame est une église particulièrement vivante.
Cinq offices par jour sont célébrés du lundi au samedi, et sept le dimanche.
En
ajoutant les fêtes et services religieux exceptionnels, ce sont plus de
2 000 célébrations par an qui se passent sous les voûtes de la
cathédrale.
Environnement
Article connexe : Point kilométrique.
Une
plaque de bronze incrustée dans le sol de son parvis sert de point zéro
de toutes les distances routières calculées à partir de Paris.
Vue de la flèche et des toits de Notre-Dame, prise depuis le sommet de la tour sud en direction de l’est.
D’autre
part, la cathédrale constitue pour l’IGN un site NTF d’ordre 5, sa
flèche étant un point géodésique, c’est-à-dire qu’on connaît avec
précision ses coordonnées géographiques, (600 985,75 m, 128 058,65 m) en Lambert I, et son altitude, 126,7 m en NGF - IGN69.
Médias
Peintures
Notre-Dame de Paris dans une enluminure de Jean Fouquet (XVe siècle) : La Main de Dieu protégeant les fidèles - Heures d’Étienne Chevalier, New York, The Metropolitan Museum of Art.
- Plusieurs miniatures extraites du Livre d'heures d'Étienne Chevalier de Jean Fouquet (entre 1452 et 1460) : La Main de Dieu protégeant les fidèles (Metropolitan Museum of Art), La Scène (musée Condé, Chantilly) la représente à nouveau par une porte, Le Miracle de saint Vrain (Musée Marmottan-Monet) est une vue intérieure et la Pietà (musée Condé) en représente le chevet. Au début de ce même XVe siècle, la cathédrale a déjà été représentée au fond de la miniature de La Rencontre des mages (f.51) des Très Riches Heures du duc de Berry (Musée Condé).
- Le Sacre de Napoléon : tableau de Jacques Louis David. La scène se déroule dans le chœur de la cathédrale tel qu’il se présentait à l’époque, avec la décoration des colonnes conçue par Robert de Cotte à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles (Musée du Louvre).
Chansons
- Notre-Dame de Paris (Paul Burani et Alfred Isch-Wall – m : Francis Chassaigne); ca 1870
- Notre-Dame de Paris, chanson (Édith Piaf)
- Au Pied Des Tours De Notre-Dame (Francis Carco, différents interprètes)
- Les cloches de Notre-Dame (Léo Ferré)
- Les oiseaux de Notre-Dame (Suzy Solidor)
- Oct. 61 (La Tordue)
- Notre-Dame de Paris, Comédie musicale (Hélène Ségara, Daniel Lavoie, Garou, Bruno Pelletier, Patrick Fiori, Luck Mervil, Julie Zenatti - Luc Plamondon et Richard Cocciante)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Paris
En savoir plus :
http://www.notredamedeparis.fr/
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