Kerizinen Apparitions 53 à 71

Kerizinen
Apparitions 53 à 71

LA "SEMAINE EUCHARISTIQUE" (21-28 juin 1962)
Autrefois, le jeudi qui suivait la fête de la Sainte Trinité était consacré à la Fête-Dieu.
Cette fête, qui commémore solennellement le Corps Sacré de Notre-Seigneur, était le premier jour de l'Octave du Saint Sacrement (ou Semaine Eucharistique), durant laquelle la liturgie honorait chaque jour spécialement la Sainte Eucharistie.
Cet octave se terminait le jeudi suivant par la fête du Cœur Eucharistique de Jésus.
C'est cette Semaine Eucharistique que le Christ nous fait revivre à Kérizinen en apparaissant 8 jours de suite à Jeanne-Louise, du 21 juin (Fête-Dieu) au 28 Juin 1962 (Fête du Cœur Eucharistique de Jésus), soit de la 53ème à la 60ème apparition.
Tous les thèmes des messages de cette Semaine Eucharistique seront centrés sur l' Amour Eucharistique du Christ.
D'ailleurs, chaque jour, Jeanne-Louise recevra de ses mains une communion mystique.
Lors de ces apparitions, le Christ sera vêtu des mêmes vêtements que durant les précédentes apparitions, mais ils seront d'une blancheur éclatante, rappelant ainsi la blancheur de l'Hostie.
Toutes ces apparitions eurent lieu vers 8 heures du matin, dans la maison de Jeanne-Louise.
CINOUANTE-TROISIÈME APPARITION
LE CHRIST
JEUDI 21 JUIN 1962- FÊTE DU TRÈS SAINT CORPS DU CHRIST ou FÊTE-DIEU
1er jour
"A travers les âges, J'ai révélé mon Amour Eucharistique. Je ne me lasse pas de le répéter (1).
Tu noteras chaque jour au cours de cette Semaine Eucharistique. Ne fais point d'effort pour retenir mes paroles comme par le passé, Je serai ta mémoire pour les écrire
(2).
Comprenez-vous assez que J'ai créé l'Hostie par Amour, pour être la Vie de votre vie ? Pour vous faire monter, Je descends, Je m'anéantis, Je me fais votre esclave. La communion, c'est la force qui s'unit à la faiblesse, la sainteté à la misère. J'entre dans vos âmes en leur apportant un torrent de grâces. Je leur donne mes richesses selon le degré d'amour qu'elles possèdent. J'aime à demeurer en elles pour que, de pauvres et misérables elles deviennent saintes.
Voyez combien Je suis bon, combien l'Amour que Je porte à mes créatures est grand! Et pourtant Je suis si peu aimé. Beaucoup me considèrent même comme un obstacle à leur bonheur.
(1) Entre autres, comment ne pas penser ici à certaines pages des "Heures Saintes" du Père Matéo Crawley-Boevey (1875-1960). En effet, le Christ redira ici à Kérizinen durant cette "Semaine Eucharistique" bien des confidences qu'Il avait faites à "I'Apôtre Mondial" de son Sacré-Cœur.
(2) Craignant d'oublier les messages qui lui avaient été donnés, Jeanne-Louise se les répétait sans cesse. Souvenons-nous de Bernadette Soubirous qui se redisait constamment, pour ne pas les oublier, les mots "Immaculée Conception".

CINQUANTE-QUATRIÈME APPARITION
LE CHRIST
VENDREDI 22 JUIN 1962
2ème jour
"De vos jours, plus que jamais, les hommes sont avides de voir des miracles, d'entendre des nouveautés. Et le plus beau de tous mes miracles passe inaperçu pour un grand nombre: c'est mon Eucharistie.
Beaucoup désireraient même me voir extérieurement; mais toutes ces faveurs extérieures que J'accorde ne valent pas une seule communion : elle vous donne l'Auteur de tout bien.
Venez souvent au pied de mes autels: vous entendrez les battements de mon Cœur Eucharistique, qui sont des battements d'Amour.
Mon Cœur vivant dans l'Hostie est un miracle constant, perpétuel. Que vous faut-il de plus ?
"

CINOUANTE-CINOUIÈME APPARITION
LE CHRIST
SAMEDI 23 JUIN 1962
3ème jour.
"J'ai soif des âmes. Je voudrais réveiller mon Amour Eucharistique dans vos âmes. Approchez-vous de Moi avec confiance. Je n'aime pas les âmes craintives.
Venez souvent à la Table Sainte. Venez-y malgré vos misères spirituelles et vos défauts. Venez-y précisément à cause de vos imperfections. Car l'Eucharistie n'est pas la récompense du mérite et de la sainteté, mais le moyen d'y parvenir.
L'Eucharistie fortifie la vie spirituelle de l'homme, réconforte et refait vos âmes sous tous les rapports. Et si vous me laissiez agir, bien vite Je transformerais vos âmes en ciboires vivants où Je pourrais demeurer constamment et, en vous, on ne connaîtrait alors rien d'autre que votre Jésus, vivant en vous, laissant derrière Lui un sillage de lumière et le beaume de son Cœur.
"

CINOUANTE-SIXIÈME APPARITION
LE CHRIST
DIMANCHE 24 JUIN 1962
4ème jour
"Aujourd'hui, tu vas assister au Saint Sacrifice de la messe et tu communieras de la main du prêtre (1). Beaucoup ne comprennent pas la grandeur du Sacrifice de la messe: ce trésor de grâces est un autre Calvaire.
Oh! que Je voudrais tous mes prêtres purs à l'autel, où ils sont d'autres Moi-Même, des séraphins d'amour et de pureté. Je les voudrais saints pour, ensuite, former beaucoup de saints.
Après l'élévation, me trouvant sur l'autel en état de victime, Je voudrais trouver dans mes prêtres un appui, un bon cyrénéen. Avec quel Amour Je voudrais placer mes bras sanglants autour de leur cou et les attirer à mon Cœur souffrant! Je brûle du désir d'attirer tous mes prêtres dans l'intimité de mon Cœur. Oh! Il y en a beaucoup qui Me consolent.
J'aime tant mes chers prêtres et Je désire qu'à l'autel ils me traitent avec amour. Leur amour est la mesure des faveurs que Je leur accorde.
Je suis si heureux de naître dans les mains d'un prêtre rempli d'amour !
Je m'appuie sur lui, Je le serre sur mon Cœur comme Je le fis autrefois à Jean, mon disciple bien-aimé.
"

(1) Que ce soit durant les années 1955-1956, ou présentement durant la "Semaine Eucharistique", jamais Jeanne-Louise ne reçut de communions mystiques le dimanche. Comme l'Eglise le demande, elle se rendait à la messe dominicale à sa paroisse. Ce fait nous montre l'importance de la sanctification du jour du Seigneur.
Nous notons seulement une exception. celle du dimanche 14 octobre 1956 où Jeanne-Louise en raison du 1er interdit, fut "dispensée" par son Recteur de la messe du dimanche à la paroisse.
CINOUANTE-SEPTIÈME APPARITION
LE CHRIST
LUNDI 25 JUIN 1962
5ème jour
"Je vous ai toujours aimés d'un Amour ineffable. En instituant l'Eucharistie, J'ai mis au comble la folie de mon Amour. Et me voilà prisonnier depuis la dernière Cène; le même pèlerin de la vie, le compagnon et l'ami inséparable de mes frères; me voilà prisonnier de mon Amour !
Venez me consoler. Venez souvent me recevoir dans la sainte communion. La communion est, pour l'âme qui m'aime, le renouvellement mystique de l'Incarnation.
Aimez-Moi, il y a tant qui me font pleurer. Mon Amour est peu compris et mal payé de retour. Il y a des âmes froides et indifférentes qui Me reçoivent dans leur cœur, mais elles me lient les mains. Je ne puis agir en elles.
Mais vous qui m'aimez, quand vous recevez l'Hostie Sainte, oubliez le voile des Saintes Espèces, pour porter toute votre attention et les adorations de vos âmes sur Moi, présent en vous pour vous sanctifier. Et ainsi, à mon divin contact, vos âmes se transformeront.
Prolongez vos actions de grâces dans le silence et le recueillement et vous entendrez mes désirs. Soyez attentifs à ce que Moi, votre Maître, peut désirer de vos âmes. Ne craignez pas lorsque Je vous aurai parlé. N'ayez pas peur surtout du sacrifice. Car ce qu'il faut, pour réveiller le Monde, c'est des âmes de foi, des âmes de saints, lumineuses et simples.
Le Monde a bien plus besoin de témoins que d'apologistes.
"

CINOUANTE-HUITIÈME APPARITION
LE CHRIST
MARDI 26 JUIN 1962
6ème jour
"Beaucoup honorent ma Passion du Calvaire mais oublient ma Passion mystique dans les âmes des pécheurs. Comprenez que, chaque jour, se renouvelle ma Passion de deux manières : par l'amour et par la haine.
C'est mon Amour qui, chaque jour, plante la Croix sur l'autel, afin d'appliquer aux âmes de bonne volonté tous les mérites de mes souffrances et de les laver dans mon Précieux Sang. La haine, au contraire, renouvelle toutes les douleurs que J'ai endurées avant de mourir, par les blasphèmes et les sacrilèges des ennemis de mon Eucharistie.
J'ai soif des âmes. J'aime toutes les âmes d'un tendre Amour, car chacune d'elles est comme une partie de Moi-Même. Elle est le prix de mon Sang versé dans ma Passion douloureuse.
Je suis si seul dans mes tabernacles de pierre! Je veux des tabernacles vivants qui me consolent par leur amour. Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes.
"
CINQUANTE-NEUVIÈME APPARITION
LE CHRIST
MERCREDI 27 JUIN 1962
7ème jour
"Si vous connaissiez la noire ingratitude des hommes qui foulent aux pieds les plus beaux témoignages de mon Amour: ma Crèche, ma Croix, mais surtout l'Hostie. Ils accumulent crime sur crime. Beaucoup me persécutent comme Hérode autrefois. La haine de mes ennemis augmente de jour en jour et, malgré cela, Je reste leur Dieu d'Amour et de Miséricorde.
Aimez-Moi pour ceux qui ne m'aiment pas, pour ceux qui me persécutent. Si les bons étaient meilleurs, il n'y aurait pas tant de méchants. Or, ils ne seront meilleurs qu'en honorant et en aimant davantage mon divin Cœur caché dans l'Hostie.
"

SOIXANTIÈME APPARITION
LE CHRIST
JEUDI 28 JUIN 1962-FÊTE DU CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS
8ème jour
"Je frappe à toutes les portes, peu me répondent. Venez communier, âmes généreuses, pour me dédommager des froideurs et des oublis de tant de chrétiens indifférents et ingrats, pour réparer les outrages de toutes sortes dont Je suis la silencieuse victime dans le sacrement de mon Amour. Quelle douce pensée de pouvoir vous dire : par cette communion, je rends à Jésus la gloire que lui ravissent les pécheurs et les sacrilèges. Car mon Tabernacle Eucharistique devient trop souvent le véritable cachot du Jeudi Saint. Tout ce torrent d'insultes, d'opprobres et de blasphèmes de cette nuit, n'est rien en face de ce torrent qui, depuis vingt siècles, envahit ma pieuse demeure eucharistique. Les trahisons, les sacrilèges, l'abandon souillent ma Figure adorable et transpercent mon Cœur .
J'ai faim et soif d'amour, Je vous tends les bras comme Je le ferai à ma Mère. Je vous appelle dans un geste d'Amour. Aidez-Moi ! Aimez-Moi !
"

SOIXANTE-ET-UNIÈME APPARITION
LE SACRÉ CŒUR(1)
VENDREDI 29 JUIN 1962-FÊTE DU SACRÉ-CŒUR(2)
"Venez auprès de mes tabernacles, amis de mon Cœur, car Je veux vous renouveler une plainte toujours vive comme la plaie saignante qu'une de vos fautes a faite à mon côté, blessure cruelle entre toutes, comme les pleurs que m'arrachent, hélas, les bons qui se disent mes amis.
Cette plaie accuse la tiédeur des justes, des miens, Oh, comme ils me blessent au Cœur en me mesurant leur amour !
Il y a des milliers d'âmes qui seraient déjà saintes si elles s'étaient plongées généreusement dans l'abîme de mon Cœur où elles naquirent à la vie spirituelle. Toutes ces âmes m'appartiennent de droit; mais la tiédeur les arrête et paralyse l'élan de leurs cœurs. Ce sont de belles âmes, mais qui ne vibrent pas pour les intérêts de ma gloire. Elles me voient enchaîné et seul dans ma prison eucharistique, mais ma solitude ne leur parle pas au cœur. Elles les fatigue, au contraire. Oh, comme elles sont malheureuses, ces pauvres âmes ! Un froid glacial les tue et me blesse en même temps, Et, ne sachant que me dire, à moi, leur prisonnier d'Amour, elles partent et me laissent, comme les apôtres, aux prises avec mes angoisses.
Mais vous, âmes généreuses, qui avez soif de mes larmes si amères, réparez, aujourd'hui, la blessure si cruelle faite à mon Cœur par le manque de délicatesse et de générosité d'un si grand nombre des miens. Pour dissiper la tristesse qu'ils me provoquent, faites des Communions réparatrices, chantez-moi des cantiques d'amour ardent, d'amour réparateur, chantez ma gloire dans le triomphe de mon Cœur et J'oublierai toutes leurs offenses à cause de vous. Regardez encore une fois cette large et profonde blessure, elle m'a été faite par ceux de mon propre foyer .
Vous qui brûlez d'une flamme céleste de charité, ayez pitié de Moi !
Je cherche partout des âmes fidèles, des apôtres à qui Je puisse faire des confidences. Mais J'en trouve si peu parce que Je prêche, Je rachète et sanctifie les âmes sur la Croix. Or, cette Croix, la plupart de mes amis l'ont en horreur.
Mais vous, qui m'aimez sincèrement, offrez-moi votre amour, vos sacrifices, vos désirs de sainteté. Offrez-moi souvent vos communions réparatrices. Soyez des apôtres de feu. Gagnez-moi des âmes. Contemplez mon Cœur qui a tant aimé les hommes. Contemplez-le rassasié d'opprobres dans l'Hostie divine. Entendez les palpitations de son Amour. Regardez les flammes de charité qui le dévorent.
Petites âmes, hosties simples et bien oublieuses de vous-mêmes, voici mon Cœur
(3) : Je vous Le donne en échange du vôtre, chétif et ingrat. L'acceptez-vous ? Alors, tendez-moi vos mains, ouvrez-moi vos âmes pour recevoir le don suprême de ma Miséricorde rédemptrice. Gardez vos yeux fixés sur la blessure de mon Cœur et contemplez, à travers cette plaie divine, ce Cœur qui vous a tant aimés et le voici tout vôtre dans le buisson ardent du Saint-Autel, dans la Sainte Eucharistie.
Hélas, non, mon Amour, mon grand Amour n'est pas aimé! Et Je ressens encore les angoisses de I'agonie !
Ames réparatrices, arrachez, aujourd'hui, les épines qui encerclent mon Cœur ! Heure de bonheur pour vous, mais surtout heure de gloire pour Moi, Dieu captif, qui vous offre mon Amour, mais qui attends le vôtre en retour.
Soyez mes anges consolateurs. Soutenez-Moi dans mon Agonie mystique. Venez! Voici mon Cœur qui n'a jamais cessé de vous aimer . Accourez avec empressement, car Je veux vous le confier comme un gage de résurrection. Venez ! Et, en échange de mon Cœur, donnez-Moi le vôtre. Consacrez-moi votre âme et votre vie entière, avec ses joies et ses souffrances. Soyez à Moi : Je ne demande que votre amour. Aimez-Moi ! Gagnez-Moi des âmes et offrez-vous en holocauste pour l'extension .de mon Règne d'amour. Car si vous saviez la soif
(4) d'Amour, d'immense Amour qui me dévore au sacrement de l'autel !
Ces messages, Je vous les donne tout comme si Je vous parlais du fond même de mes tabernacles. Et lorsque Je me communique à une âme, Je me communique à toutes.
"

(1) En cette fête du Sacré-Cœur (vendredi 29 Juin 1962), le Christ, contrairement aux autres jours de la Semaine, découvrit à Jeanne-Louise son Cœur Sacré et Miséricordieux. Il était d'apparence humaine et ne saignait pas. Il était entouré de rayons de lumière et il en jaillissait aussi deux rayons lumineux, l'un rouge et l'autre blanc, symboles du Sang et de l'Eau.
Notons qu'il ne s'agit pas ici d'une apparition du Sacré-Cœur tel qu'Il fut décrit par Marguerite-Marie à Paray-Le-Monial, car cette description est augmentée de la vision de Sœur Faustine. Jeanne-Louise vit en effet le Sacré-Cœur (Paray-Le-Monial) et les deux rayons rouge et blanc (Christ Miséricordieux de Sœur Faustine).
Là encore, Kérizinen se révèle être une synthèse des révélations antérieures.
(2) Ce fut le Christ à Paray-Le-Monial qui demanda à Marguerite-Marie que le vendredi suivant la fête du Cœur Eucharistique devienne la fête du Sacré-Cœur.
(3) Les apparitions du Christ et de la Très Sainte Vierge à Kérizinen sont, d'une façon générale, accompagnées de fort peu de gestes Pourtant, durant cette apparition, le Christ désigna plusieurs fois son Sacré-Cœur à Jeanne-Louise.
(4) Dans cette "Semaine Eucharistique", trois fois Notre-Seigneur reprendra la cinquième parole qu'Il avait dite sur la Croix: "J'ai soif" (St Jean, XIX, 28).

SOIXANTE-DEUXIÈME APPARITION
LE CHRIST ET LA TRÈS SAINTE VIERGE CŒURS UNIS(1)
SAMEDI 30 juin 1962-FÊTE DU CŒUR TRÈS PUR DE LA TRÈS SAINTE VIERGE
Avant que Notre-Dame ne donne son message, le Christ communia Jeanne-Louise devant la Très Sainte Vierge.
Ce sera la dernière communion mystique de Jeanne-Louise.
La Très Sainte Vierge : "Beaucoup honorent aujourd'hui mon Cœur très pur. Mais le but de cette fête doit être, avant tout, de glorifier les rapports d'ineffable Amour qui existent entre le Cœur de mon divin Fils et le mien (2). Nombreuses sont les âmes pieuses qui me prouvent leur amour, leur confiance, mais chez un bon nombre, quelque chose d'important et de capital manque: elles ne sont pas assez eucharistiques.
Oh, mes enfants, si vous m'aimez vraiment, si votre cœur cherche le mien et veut lui faire un grand plaisir, si vous voulez que Je sois votre Mère dans la vie et dans la mort, prouvez-moi votre tendresse filiale à la Table Sainte, à l'adoration près du tabernacle. Suivez-moi jusqu'aux pieds de Jésus: le reste, Lui et moi, nous le ferons ensemble.
Dire que vous m'aimez et manquez facilement vos communions, c'est vouloir me séparer de mon divin Fils, c'est établir entre nous une distance que nous ne voulons pas et qui ne doit pas exister entre nos deux Cœurs.
Oui, mes enfants, J'aime votre amour, votre confiance, vos prières ; J'accepte tout ce qui me vient de vous. Mais aucun témoignage d'affection filiale ne me sera plus agréable et ne procurera davantage ma gloire que de vous voir vous éprendre de Jésus-Hostie, d'exciter en vous la faim qui vous pressera, qui vous fera violence et vous obligera à vous approcher du tabernacle.
Que toutes mes fêtes, en particulier, vous deviennent, en quelque sorte, des fêtes eucharistiques. Qu'elles soient surtout marquées par la réception de la Sainte Hostie.
"

(1) Cette apparition, comme toutes celles de la "Semaine Eucharistique" eut lieu dans la maison de Jeanne-Louise.
(2) Plus tard, le Pape Paul VI demandera que la fête du Cœur Immaculé de Marie soit fêtée, non plus le 22 août comme à l'ordinaire, mais le jour qui suit la fête du Sacré-Cœur : glorifiant ainsi .les rapports d'ineffable Amour qui existent entre le Cœur du Christ et celui de sa Très Sainte Mère.
SOIXANTE-TROISIÈME APPARITION
LE CHRIST ET LA TRÈS SAINTE VIERGE, CŒURS UNIS
SAMEDI 2 FÉVRIER 1963-FÊTE DE LA PRÉSENTATION ET 1er SAMEDI DU MOIS
La Très Sainte-Vierge
"Mes enfants, au milieu de ce monde surexcité où tout change et passe, ayez confiance. car Dieu demeure.
Vous vous plaignez souvent de vivre un siècle de haine et d'égoïsme: c'est parce que vous vivez un siècle de péché. Et l'homme, au lieu de recourir au Sang du Christ pour en obtenir le pardon, répand, dans les guerres, celui de ses frères. La terre continuera de se teindre d'écarlate jusqu'au jour où les hommes, ayant enfin reconnu leurs péchés, invoqueront le Sang du Rédempteur pour obtenir le pardon et la paix.
Et quelle merveilleuse clarté luirait sur ce monde de ténèbres, où tant d'hommes se débattent sans espoir, harcelés par tant de douleurs, si tous les croyants mettaient dans leur vie le message du Christ et savaient se montrer porteurs des promesses de son Retour glorieux et de la Joie éternelle !
Et vous, âmes intérieures, voulez-vous faire de rapides progrès dans les voies de Dieu ? Alors, vivez de sa Présence: la seule manière de vraiment prospérer c'est d'être conscient de la présence de Dieu en tout. C'est le seul moyen d'obtenir des résultats durables. Jésus, durant sa vie terrestre, vivait en contact avec Dieu, aussi prononçait-il les paroles de Vie.
Comprenez que l'exercice de la présence de Dieu est l'aurore et le couronnement de la vertu, le fondement et la racine de la vie spirituelle et de toute la perfection chrétienne. C'est un simple regard qui vous élève, vous unit à Dieu. C'est un silence respectueux devant la majesté d'un Dieu présent et, dans ce silence, vous vous anéantissez, vous adorez, vous écoutez Dieu qui vous parle. Dans cet anéantissement, vos âmes se fondent comme la cire sous la chaleur de sa divine Charité. C'est aussi une conversation douce et intime avec Dieu, un saint repos de vos cœurs sur son Cœur, où vous Lui parlez comme à un ami.
Les âmes qui vivent de la présence de Dieu voient son action en tout, elles sont disposées à tout et capables de pratiquer les vertus les plus héroïques. Elles sont courageuses dans les épreuves et résistent avec plus de force dans les tentations. Si elles succombent, elles se relèvent plus vite.
Cette Présence divine vous conduira à la vie intérieure, à cette union intime avec Dieu qui fait les délices des âmes pieuses; elle vous inspirera une intention plus pure dans vos actions.
Et, au contraire, l'oubli de sa Présence ouvre à tous les vices la porte de vos cœurs. Les pécheurs n'ont pas Dieu devant leurs yeux. C'est pourquoi toutes leurs pensées, leurs paroles et leurs œuvres sont souillées. Leurs cœurs sont gâtés et corrompus.
Allons, mettez-vous à l'œuvre. Et s'il vous arrive de passer plusieurs heures sans élever vos âmes à Dieu, ne vous découragez pas. Bientôt, vous ne tarderez pas d'aimer ce saint exercice parce qu'il vous deviendra facile et, à cause des heureux résultats que vous remarquerez dans votre conduite, vous jouirez d'un grand calme, d'une grande paix. Vos cœurs se dilateront, se répandront sans cesse en oraisons jaculatoires qui, semblables à des traits de flamme, iront frapper le Cœur de Dieu pour vous en ouvrir l'entrée.
Confiez-moi vos âmes, Je les garderai dans un coin de la mienne, afin qu'elles restent en présence de Celui qui est le grand Oublié, et qui, pourtant, vous aime. C'est en Lui seul que se trouve le salut de l'Humanité.
"
Jeanne-Louise :
"Pourquoi vous communiquez-vous à moi, qui ne suis qu'une pécheresse(1)?"
Le Christ :
"Je t'ai choisie, de préférence à d'autres, pour montrer aux âmes mon Amour pour la misère, le pauvre néant que tu es. Reste toujours humble et petite. Donne-moi ton amour. Je suis un mendiant d'amour. Ecris combien Je suis bon. Oh, que J'aime les hommes, mes frères ! Que ne puis-Je naître de nouveau pour recommencer mon sanglant Sacrifice !
Mais les prêtres sont mes amis préférés. Combien Je les aime ! Mais Je souffre de l'indifférence d'un grand nombre. Les âmes consacrées m'ont tout donné: Je veux être leur Tout. Si tu savais la grande joie que procurent à mon Cœur ces âmes qui se donnent totalement à Moi. Je voudrais les attirer plus près de mon Cœur, elles ont besoin d'affection: qu'elles ne la cherchent pas dans les choses périssables, mais qu'elles approchent de mon tabernacle, et là, Je les inonderai de mon Amour. Mon Divin Cœur leur donnera un centuple d'affection. Car, si J'aime ceux qui me sont fidèles et qui me consolent dans mon sacrement d'Amour, J'ai une prédilection particulière pour les âmes de mes apôtres qui s'appliquent à me faire connaître et aimer. Or, plus le prêtre m'aime, plus Je le comblerai de grâces. Plus aussi il lui sera facile de me faire aimer des âmes, de me faire rayonner sur terre: la bouche parle de l'éloquence du cœur.
Que le prêtre lui-même songe constamment à la haute dignité à laquelle Je l'ai élevé et qu'il m'aime surtout. Alors, Je serai pour lui une richesse. Celui qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura plus soif des biens terrestres, des joies de ce Monde.
Ecris et transmets ce que Je t'ai dit sans t'inquiéter. Il faut que tes supérieurs connaissent mes désirs
(2). C'est pour la joie et le salut d'un grand nombre d'âmes."

(1)Depuis 1961,I'incompréhension ne fait que grandir. Jeanne-Louise en vient même à penser que son indignité fait obstacle à la Cause de Kérizinen. Découragée, elle ne veut même plus écrire ni transmettre les messages. Plusieurs fois durant cette apparition, et au cours de l'apparition suivante, le Christ lui dira "écris, écris..." et lui expliquera les raisons de persévérer.
(2) Jeanne-Louise a toujours continué de transmettre les messages aux autorités responsables.

SOIXANTE-QUATRIÈME APPARITION
LE CHRIST
MARDI 26 MARS 1963
"Dans mon Amour infini pour vos âmes, et afin de vous aider à monter plus facilement dans la voie du salut, Je multiplie mes avances à cette époque où les préoccupations terre à terre du matérialisme, du naturalisme provoquent l'indifférence religieuse et créent un torrent d'impiété. Que rien ne se perde des fruits immenses que peuvent produire ces gestes de mon Amour miséricordieux.
Et à tous mes amis fidèles, Je fais un pressant appel de se renouveler dans mon Amour Eucharistique. Amour et réparation, voilà ce que J'attends de vos âmes.
Et je désire que dans ce petit sanctuaire, construit si généreusement par des âmes sincères et où J'ai donné tant de signes de mon Amour Eucharistique
(1), repose mon Saint Sacrement, avec messes et communions réparatrices déjà demandées.
Car si vous pouviez comprendre le délaissement que Je subis dans mes tabernacles, et la grande souffrance que Je ressens devant certains mouvements modernes qui s'infiltrent un peu partout et qui sont contraires à votre foi et à la tradition de mon Eglise Catholique, mettant surtout mon Saint Sacrement en péril, au point de vue de la piété, de la foi et même de la liturgie! Oh, formez autour de mes tabernacles comme une ligne de défense et une couronne d'amour, pour la joie et la consolation de mon Cœur. Unissez-vous de cœur et d'esprit à toutes les messes et communions, prières et souffrances de l'Eglise, à toutes les manifestations eucharistiques et les honneurs qui me sont rendus dans l'Hostie, pour réparer cette froide indifférence et cet isolement si pénibles à mon Cœur aimant.
Pourquoi cette indifférence de la part de mes créatures ? Parce qu'elles ne me connaissent pas! Non, elles ne savent pas combien Je suis bon, combien Je les aime. Mon Amour pour elles est si grand, qu'à peine Je puis le retenir dans mon Cœur.
Il est semblable à un océan immense dont les flots se précipitent avec force contre les digues pour les briser. Aimer ainsi les hommes et se voir forcé de retenir cet Amour!
On ne veut pas le reconnaître, le recevoir. Voilà la plus grande plaie de mon Cœur si aimant.
Et l'Hostie est la création la plus merveilleuse de cet Amour que Je porte à mes créatures. Et si Je l'ai instituée sous forme d'aliment, c'était afin de pouvoir m'unir de la manière la plus intime à mes enfants bien-aimés.
Oh ! Aimez donc et réparez.
"
Jeanne-Louise :
"Oh, mon divin Maître, quelle joie de vous revoir! Combien je voudrais toujours vous aimer davantage, réparer pour tant d'outrages et vous gagner des âmes. Mais dans quelles faibles mains placez-vous vos œuvres. Je ne veux d'ailleurs plus rien écrire, cela ne sert à rien: on ne veut y croire."
Le Christ :
"Bannis de toi toute inquiétude et laisse-moi faire. J'aime choisir la faiblesse pour confondre la force (2), pour faire éclater ma puissance, surtout la puissance de mon Amour.
Tous peuvent se rendre compte de la merveilleuse transformation que J'opère dans les âmes de ceux qui, d'un cœur généreux, répondent à mes appels. Quel heureux signe pour ceux qui ont perdu le sens du surnaturel!
Tout en laissant tes supérieurs avec leur volonté, J'attends leur geste pour la réalisation de mes desseins d'Amour. Les condamnations me blessent au Cœur, elles sont contraires à mon Amour. J'aime toutes les créatures, elles sont créées libres, libres surtout de vivre de la foi que Dieu leur donne. Et si le souvenir de Dieu s'efface de plus en plus, c'est parce qu'on étouffe les voix du Ciel, remèdes accordés à votre siècle pour faire face au progressisme et matérialisme modernes.
Si tu m'aimes, écris. L'amour généreux ne recule pas devant la souffrance. Ecris même ce que tu viens de me dire, et tes supérieurs comprendront dans quel état de faiblesse se trouve ton âme.
Toutes les paroles que J'ai prononcées pendant ma vie terrestre, Je ne les ai pas dites uniquement pour ceux qui m'ont écouté. Mais Je les ai dites pour toutes les âmes qui, dans la suite des temps, croiraient à mon Amour. C'est surtout en prononçant mon discours d'adieu, au soir de ma vie terrestre, que J'ai spécialement pensé à mes amis de l'avenir. De même, quand Je me communique à une âme, ce n'est pas pour elle seule que Je parle: c'est pour toutes les âmes qui m'aiment. Et si Je ne me communique pas à chacune, c'est uniquement parce que Je veux laisser à ces âmes le mérite de la foi aveugle. Oui, heureux ceux qui croient sans voir.
Ecris aussi par amour, pour expier pour tant de mauvais qui, la haine de Dieu au cœur, écrivent avec ardeur des livres pour jeter du poison dans les âmes.
Ne te décourage pas quand tu souffres à cause de Moi. Mais que la sainte joie qui est dans ton cœur se reflète toujours sur ton visage. Montre-toi douce et aimable avec tous ceux que tu approches. Regarde Dieu présent dans toutes les âmes et cela te deviendra facile. Fais-moi rayonner autour de toi en semant un peu de joie dans les âmes qui t'entourent. Parle-leur de mon Amour, de ma tendresse, de ma bonté. Demande-Ieur de m'aimer et J'oublierai toutes leurs fautes.
Le plus beau témoignage d'affection que tu puisses faire à une âme, c'est de la conduire vers Moi.
"
Lorsque le Christ et la Sainte Vierge apparaissent ensemble, le Sacré-Cœur se tient toujours à droite de la Sainte Vierge, qui, Elle, se pose comme d'habitude sur la guérite en verre posée dans l'Oratoire.
Lorsqu'Il est seul, Il apparaît également au même endroit, à droite de la guérite où se pose ordinairement la Sainte Vierge, comme si, même non visible, Notre-Dame est là, présente avec son Divin Fils.

(1)Allusion aux communions mystiques qui eurent lieu dans le petit Oratoire.
(2) "Aussi bien, Frères, considérez bien votre appel: il n'y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de gens bien nés. Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les forts; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n'est pas pour réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair ne puisse se glorifier devant Dieu." (St-Paul, Corinthiens, I, 26-30).

SOIXANTE-CINQUIÈME APPARITION
LE CHRIST
SAMEDI 30 MARS 1963
"Avec l'Eglise et toutes les âmes qui m'aiment, tu vas revivre ma Passion douloureuse que J'ai endurée par Amour pour les hommes. Pense à tout ce que J'ai fait pour prouver ce grand Amour.
De toute éternité, mon Cœur a battu d'Amour pour les hommes. Pour eux, J'ai quitté le Sein de mon Père pour m'enfermer dans le Sein virginal de Marie Immaculée. J'ai quitté la clarté pour les ténèbres, le lieu de délices pour la vallée des larmes.
Au Ciel, J'ai entendu des louanges et des bénédictions: sur terre des blasphèmes. Au Ciel, les Anges me témoignent leur respect: sur terre Je me suis humblement soumis, non seulement à Marie et Joseph, mais à de cruels bourreaux.
Ma Face resplendissait de clarté: sur terre, elle a été souffletée. J'ai été revêtu d'un manteau de folie et J'ai du souffrir à l'arbre de la Croix. Ma couronne royale a été échangée contre une couronne d'épines, et mon sceptre, signe de ma Puissance, a été remplacé par un faible roseau. Du Roi du Ciel, mes bourreaux ont fait un roi de théâtre.
Enfin, au Ciel, J'ai eu les embrassements de mon Père: sur terre, j'ai embrassé la colonne de la flagellation et l'arbre de la Croix.
Médite souvent ces témoignages d'Amour de ton Jésus, en commençant par l'Incarnation, qui est le premier anneau de cette chaîne d'Amour qui me lie aux hommes.
Si tu connaissais la force d'Amour de mon Cœur ! C'est elle qui m'a soutenu sur le chemin du Calvaire. Jamais aucun homme ne pourra comprendre la force, la mesure de mon immense Amour. Mon Cœur est un abîme insondable.
Quand J'ai fait les chutes si douloureuses sous le poids de la Croix, ce ne sont pas les bras des bourreaux qui m'ont relevé, ni leurs coups de pied qui m'ont fait avancer, mais l'Amour et uniquement le profond l'Amour que Je porte aux hommes, mes frères.
Sache qu'au moment où les bourreaux m'ont placé la Croix sur les épaules, là, déjà J'aurais dû mourir. Après une nuit si douloureuse, après la cruelle flagellation, le couronnement d'épines, c'était assez pour faire succomber le corps si délicat que m'avait donné la plus pure des Mères. Mais mon Cœur était fort par l'Amour !
Si tu crois que ma Passion n'a duré qu'un jour, tu te trompes. Dès le premier instant de ma Conception, mes souffrances ont commencé. La Croix m'a toujours été présente durant ma vie cachée. J'ai versé des larmes en songeant à l'inutilité de mes grandes douleurs.
N'oublie pas qu'à toutes mes souffrances corporelles se sont jointes d'autres, plus pénibles que les premières: les souffrances de mon Cœur aimant. Songe que J'ai souffert pour chaque âme en particulier. Chacune est donc le prix de ma Passion. De sorte que quand une âme s'éloigne de Moi, elle renouvelle mystiquement ma Passion si douloureuse, en montrant à mon Cœur de Sauveur l'inutilité de mes souffrances.
Durant ma Passion, J'ai beaucoup souffert en voyant mon Précieux Sang foulé aux pieds. C'est avec piété que les premiers chrétiens recueillaient le sang des martyrs et, vois le Sang d'un Homme-Dieu tomber sur une terre ingrate, sur d'indignes bourreaux! Mais mon Cœur a souffert en pensant que, dans la suite des temps, ce Sang ne sera pas assez respecté. Les âmes ne pensent pas assez qu'en recevant le Sacrement de Pénitence, elles sont comme baignées dans mon Sang. Je les lave! Si tu savais quels fruits abondants tu retires d'une confession sincère et humiliante !
Quand J'ai été suspendu à la Croix, J'ai enfanté tous les élus dans de grandes douleurs. L'âme qui souffre devrait être reconnaissante envers Dieu car, sur terre, la souffrance a une si grande valeur! Moi-même, Je suis prêt à endurer de nouveau toutes les douleurs de ma Passion pour sauver des âmes. C'est pourquoi Je la renouvelle d'une manière mystique en souffrant dans les corps de mes amis.
Et malgré tant de bonté, Je suis peu aimé. Les hommes sont ingrats, ils ne méditent pas assez ma Passion. J'ai tant souffert dans mon corps et encore davantage dans mon âme. J'aime tant mes frères les pauvres pécheurs, et en retour, ils me font souffrir.
Si un homme se frappait violemment la tête, on dirait: c'est un insensé. Et voilà ce qui se renouvelle journellement: les Membres frappent la Tête. Oui, Je suis la Tête, les pécheurs sont mes Membres. Ils me frappent par chaque nouvel outrage fait à mon divin Cœur. Non seulement ils me frappent, mais il y a des Membres qui se détachent du Tronc Mystique, en me quittant par le péché, ce qui me cause de grandes peines. Ah! si l'on savait le prix d'une seule âme !
C'est pourquoi prie, prie beaucoup, et souffre pour les pécheurs tes frères. Songe à ces âmes qui se perdent, elles sont le prix de mon Sang Précieux. Elles sont mes Membres souffrants, Je les aimerai jusqu'au dernier instant de leur vie, moment d'où dépend leur salut éternel.
"

SOIXANTE-SIXIÈME APPARITION
LE CHRIST ET LA TRÈS SAINTE VIERGE, CŒURS UNIS
VENDREDI 24 MAI 1963-DANS L'OCTAVE DE L'ASCENSION
Le Christ :
"Laissez-moi aussi vous parler de ma Mère. Vous la nommez votre Reine. Elle est Mère plus que Reine, la Maman de tous et de chacun en particulier.
Il lui revient d'acheminer vers Dieu et d'apprendre à L'aimer, d'éveiller la confiance et d'enseigner l'abandon. Il lui revient aussi - et n'est-ce pas en cela qu'excelle la maman ? - de panser les blessures, d'adoucir les déceptions, de consoler les aigris, les malades, les pauvres, les pécheurs. C'est la portion choisie de son troupeau.
Mais l'heure de sa suprême vigilance, de sa lutte la plus farouche, c'est celle de l'agonie, où l'enfant qu'Elle aime joue le tout pour le tout. Elle n'aura de repos que lorsque l'Ange du Jugement aura dit: "le temps n'est plus !".
Gardez-donc la bien vivante dans vos familles, dans vos paroisses, dans l'Eglise entière. Si Elle n'est à sa place, c'est le désordre, la confusion.
Loin de porter atteinte au Tout de Dieu, les honneurs et louanges rendus à ma Mère glorifient la Sainte Trinité.
Ne séparez pas ce que mon Père a uni. Sans ma Mère, pas de Sauveur, pas de Rédemption, pas d'Eglise. Je L'ai voulue présente au Cénacle, avec mes apôtres, pour la descente de l'Esprit-Saint, pour qu'ensuite Elle reste aussi présente dans l'Eglise.
Elle a veillé avec une tendresse vraiment maternelle sur le berceau de l'Eglise naissante, où Elle a joué le rôle de Médiatrice et de modèle. Elle n'a cessé de favoriser dans l'Eglise la foi au Christ, l'espérance d'un Monde meilleur, et l'unanimité de la charité.
Ce double rôle de Médiatrice et de modèle se résume dans le rôle essentiel de Mère. Une mère transmet la vie à ses enfants en imprimant en eux sa ressemblance. En contribuant â la formation de la vie spirituelle dans l'Eglise et dans les chrétiens, ma Mère tend à imprimer en eux son reflet par son influence maternelle. Elle entraîne la communauté à prier, à croire, à espérer, à aimer et à renforcer sans cesse son unité. La préoccupation d'une mère est d'assurer la bonne entente entre ses enfants, car son cœur maternel souffre de toutes les discussions.
Tous les déchirements qui se sont produits entre les chrétiens dans l'histoire de l'Eglise ont affecté spécialement Celle qui est leur Mère commune à tous. Plus vivement que n'importe quel chrétien ici-bas.
Elle a éprouvé le tragique de toutes les blessures de l'unité, de toutes les séparations. Et Elle désire que se renouvelle et se prolonge, dans l'Eglise, l'atmosphère du Cénacle, l'unanimité de la charité. Elle reste donc l'espérance de l'unité de l'Eglise.
Qu'il n'y ait donc pas d'orphelins volontaires obstinés à repousser les caresses de ma Mère! Ce qu'Elle garde est bien gardé.
Vous, surtout, qui avez charge d'âmes, restez à l'école de ma Mère. Buvez, à longs traits, dans son Cœur Immaculé, la doctrine forte et suave, la doctrine solide, lumineuse et authentique de la Miséricorde Divine pour l'appliquer aux âmes. Suppliez-La de vous donner le vrai sens et le don inappréciable de l'apostolat. Voyez ses grands serviteurs
(1) : vous trouvez chez eux, en même temps que la rigueur et l'intransigeance de la doctrine et des principes, cette tendresse et cette suavité apostoliques, cette immense piété, cette indulgence et ce mélange de force et de bonté maternelle qu'ils apprirent dans leurs rapports intimes et filiaux avec ma Mère. Et c'est à cause de cela qu'ils bouleversèrent le Monde et qu'ils furent, en esprit et en vérité, des messagers victorieux de l'Evangile, des apôtres et des réformateurs, puissants en paroles et féconds en œuvres."

(1)Pensons à Saint Bernard (1090-1153), Saint Dominique (1170-1221), Saint Louis Marie Grignion de Monfort (1673-1716), Saint Jean Marie Vianney (1786-1859), Saint Jean Bosco (1815-1888), Bien- heureux Père Kolbe (1894-1941) etc...
SOIXANTE-SEPTIÈME APPARITION
NOTRE DAME DU TRÈS SAINT ROSAIRE
MARDI 25 FÉVRIER 1964
"Je suis la voie qui conduit au Seigneur. Je vous invite à aimer, à marcher, à rencontrer, à vous dépasser. Empruntez avec moi cette route et vous ne marcherez pas dans les ténèbres, mais vous posséderez la Lumière de Vie, cette Lumière du Christ qui s'est levée sur le Monde. Elle pénétrera toute votre vie. Elle triomphera en vous des ténèbres du mal et elle vous inondera de la force, de la paix, de la joie de Dieu.
Aimez d'abord. Aimez Jésus de préférence. Il ne cesse de réclamer votre cœur, de vous redire qu'Il veut être aimé, que l'amour est le plus grand et le premier de ses commandements. Il veut avoir la première place dans votre cœur, mais Il vous laisse la liberté de la lui donner vous-mêmes. C'est ce devoir accompli qu'Il récompense et le prédispose à vous combler toujours de nouvelles grâces. Oh, comme les joies et les affections de votre monde auraient des charmes inconnus, si vous les subordonniez au devoir primordial, qui est d'aimer d'abord Jésus et de tout aimer en Lui et pour Lui !
Marchez, rencontrez. Au milieu des ténèbres de votre pauvre monde, le Saint Vicaire de mon Fils a compris que l'heure était venue pour lui de se rendre à Bethléem
(1), où il a fait descendre, sur l'autel de l'Etable, l'Enfant glorifié qu'adorèrent les Rois Mages. Et plus loin, lorsqu'il a rencontré, lorsqu'il a embrassé cet autre Pasteur chrétien (2), c'est l'Amour humble et doux de mon divin Fils qui est redescendu sur terre aux yeux de toutes les nations, ce qui doit vous faire espérer que vous allez vers une grande consolation de l'Eglise, vers une acclamation mondiale du Christ.
A l'exemple du Saint-Père, à la suite de vos prêtres, allez, vous aussi, en chrétiens apôtres, à la rencontre de ces âmes qui, dans la nuit de leur vie, attendent quelqu'un qui leur redonnera l'espérance et leur redira l'amour de ce Dieu qu'elles ont oublié ou qu'elles n'ont jamais connu. Apportez-leur quelque chose de ce que vous-même avez reçu, quelque chose de cette plénitude de grâces, de cette plénitude de Dieu.
Soyez des chrétiens vrais, des chrétiens qui existent, qui n'ont pas peur de marcher, de rencontrer, de se dépasser pour les autres. Soyez la vérité révélée de ceux qui la cherchent, car votre siècle exige le vrai. Et au soir de votre vie, combien douce sera votre rencontre avec le Christ Seigneur, pour avoir été, sur terre, ses témoins pour l'annonce de son Royaume et l'édification de son Eglise.
Unissez vos prières et sacrifices aux efforts de vos évêques qui réfléchissent et travaillent ensemble, préparant les formules d'unité et de paix qui réaliseront l'harmonie du Monde
(3).
Aimez, aidez, priez de plus en plus pour que, bientôt, dans tous les peuples, la majorité des esprits, libérés des fausses doctrines par un catholicisme authentiquement mystique, scientifique et social, viennent humblement s'agenouiller, à la suite du Saint Père, aux pieds de votre Jésus, Roi de Miséricorde et d'Amour.
Nul ne doit douter que l'union des cœurs est en train de se développer et, que de l'union des cœurs appliquée à des œuvres de charité matérielles et intellectuelles, sortira peu à peu l'unité des esprits, signe merveilleux de cet amour qui soulève votre Monde.
"

(1) Le 4 janvier 1964, Paul VI fait un pèlerinage en Terre Sainte. Messager de la Paix, il part vers ce coin du monde où sévissent la haine et la guerre. Au cœur de la basilique du Saint Sépulcre, il va célébrer la messe sur un autel de bois spécialement dressé près du Saint Sépulcre où fut déposé le Corps du Christ mort en Croix. Le Pape est si ému que des larmes couleront sur ses joues creusées par la fatigue.
(2)Le jour de l'Epiphanie, le 6 janvier 1964, le Pape Paul VI rencontre le Patriarche Athénagoras. Depuis l'an 1439, c'était la première fois qu'un Patriarche de Constantinople rencontrait le chef de l'Eglise Catholique Paul VI dira :"Grande est notre émotion en cette heure vraiment historique, où, après des siècles de silence et d'attente, l'Eglise Catholique et le Patriarcat de Constantinople se retrouvent de nouveau en présence!"
(3)Allusion très nette au Concile Vatican II Qui se tient à Rome en quatre sessions, sous les pontificats de Jean XXIII et de Paul VI (1962.1965). Ce concile fut réuni pour assurer le renouveau de l'Eglise face au monde moderne et pour préparer l'unité chrétienne (Larousse p 1626, éd. 1980).

SOIXANTE-HUITIÈME APPARITION
NOTRE DAME DU TRÈS SAINT ROSAIRE
SAMEDI 14 MARS 1964
"Que votre foi et votre amour repentants vous fassent encore revivre les scènes douloureuses du grand mystère de votre salut et vous aident à mieux comprendre le prix de la souffrance et de la Croix.
Ce n'est pas Dieu qui a créé la souffrance et la mort : c'est l'homme qui les a introduites par le péché. Dieu est la vie; et le péché, le rejet de Dieu. Mais quelle merveilleuse trouvaille de l'Amour du Seigneur, de transformer en instrument de salut ce fruit naturel du péché qu'est la souffrance, qui devient une purification pour qui la prend chrétiennement, en s'efforçant de comprendre et d'accepter l'intention de Dieu.
La souffrance est donc une maîtresse de Sagesse divine. Elle vous aide à vivre, dans votre foi, votre espérance et votre amour, ce Dieu, seul nécessaire à qui veut entrer dans sa Joie.
Quand vous souffrez, pensez au Christ qui, si près de vous, vous regarde, vous aime et se penche vers vous pour donner un sens à votre souffrance. Car, depuis le Christ, le sens de la souffrance n'est plus un problème angoissant, mais simplement une ressemblance, une bouleversante élection. Les persécutés, les innocents, les affligés, les méconnus peuvent reconnaître, dans le Christ, la plus sainte, la plus noble image de ce qu'ils sont devenus.
Souffrir est un pouvoir inouï qui vous est conféré et non une mutilation, non un échec, mais une victoire: le Corps du Christ, désormais, c'est vous. Il faut que vous continuiez de souffrir pour entrer dans la gloire, y soulevant ceux que le Père vous a confiés.
Si votre pèlerinage terrestre est ponctué par les stations de la voie douloureuse que Jésus lui-même a suivie, vous savez aussi que cela vous permet de voguer vers le rivage de l'éternelle lumière et de la joie sans fin. Il faut souffrir et mourir avec le Christ pour vivre avec Lui.
Les joies que vous éprouvez peuvent vous tromper, mais les croix jamais. Elles sont si précieuses, si méritoires que votre Père Céleste ne veut pas vous en priver. Mais au moment même où la peine vous frappe, paternellement et en secret, Il vous parle au cœur. Il en fait le siège et, si vous vous ouvrez à sa grâce, Il fera jaillir de vos lèvres un cri de résignation et de foi en son Amour, où éclate sa gloire.
Si Dieu vous fait souffrir, soyez persuadés qu'Il vous aime. Il n'y a qu'au Ciel que vous comprendrez le prix de la souffrance. Voudriez- vous suivre un chemin autre que celui de Jésus Crucifié ? Souvenez-vous que, sur le point d'expirer, Il jeta un grand cri
(1) : c'était pour appeler tous les hommes au pied de la Croix, pour leur dire comment on aime et comment, eux aussi, doivent pratiquer la charité et accepter la souffrance.
Toutes vos peines, croix, souffrances sont une participation au passage du Christ vers la vraie Vie, une participation au sacrifice qui lui donne la terre et lui ouvre les Cieux. Abandonnez-vous à Celui qui fait mourir et vivre, pour qu'Il réalise en vous son œuvre de grâce.
Le mérite qui peut jaillir de vos souffrances n'est pas un bien réservé à celui qui souffre: fruit de la charité, il vaut pour tout le Corps du Christ. Ainsi toute souffrance acceptée par amour a une puissance rédemptrice. Des âmes ont été aidées, soutenues, sauvées, parce que, tel jour, quelqu'un a prié et souffert pour elles.
Si la Croix vous caresse de ses bras sanglants, soyez courageux et offrez vos peines pour les pauvres âmes délaissées, privées de tout secours et qui luttent dans les ténèbres, cherchant en vain la clarté du phare puissant capable de les ramener au rivage.
Ainsi donc, au lieu de vous faire passer, uniquement d'une façon passive et sans mérite, par les purifications nécessaires pour entrer dans sa Joie, en permettant au contraire, que vous atteignent sur terre les conséquences douloureuses du péché, -péché personnel ou péché d'autrui-, Dieu vous offre l'occasion, par l'offrande libre de votre peine, de grandir dans son Amour et d'aider à sauver les autres: c'est vraiment le triomphe de sa Miséricorde.
Ne soyez donc pas dans la tristesse si la souffrance est votre partage, mais qu'une grande joie habite vos cœurs, puisque vous savez d'avance que la victoire est acquise: elle prend sa source dans le Christ Ressuscité.
Vivez dans cette invincible espérance de la Résurrection et dans la pacifiante certitude d'être associés, par la grâce, à la vie du Christ.
Faire rayonner la Joie sur terre, c'est rendre témoignage au Christ Ressuscité. C'est éveiller en vos frères le désir d'en connaître le secret, la soif de la partager avec vous.
"

(1)"Et Jésus dit en un grand cri : "Père. Je remets mon esprit entre tes mains" et ce disant, Il expira". (St Luc. XXIII. 46).

SOIXANTE-NEUVIÈME APPARITION
LE CHRIST ET LA TRÈS SAINTE VIERGE, CŒURS UNIS
VENDREDI 5 JUIN 1964-PREMIER VENDREDI DU MOIS
Le Christ :
"Porte l'appel de mon Cœur à toutes les âmes de bonne volonté. Qu'elles me réchauffent de leur amour. Qu'elles me donnent des âmes, des âmes! Ne suis-Je pas mort d'Amour pour elles ? Tous les trésors de mon Cœur sont ouverts. Plus les nations s'éloignent de Moi et me repoussent, plus ma douce Mère me presse d'ouvrir les trésors d'Amour, de Miséricorde, de Sanctification de mon Cœur.
Certes, la dévotion à mon Cœur est bien répandue
(1). Elle me console et me donne une quantité d'âmes, mais pourtant, qu'on est loin de comprendre les trésors infinis de mon Cœur ! Ma Mère me presse, mon Amour me presse de répandre ces trésors, d'inviter les bonnes âmes à venir se plonger, se perdre dans cet océan de Miséricorde et d'Amour.
Ah, si les âmes comprenaient le désir intense que J'ai de m'unir intimement à chacune d'elles! Si elles voulaient se soustraire aux choses sensibles, aux impressions humaines pour descendre ainsi seules à l'intime de leur âme, tout au fond, où Je suis, elles me trouveraient bien vite. Et quelle vie d'union, de lumière et d'amour serait la leur!
Qu'elles aillent aussi en toute confiance à ma Mère, qui est aussi la leur. Comme Elle les aime, les âmes! Qu'Elle aime à me supplier pour elles !
C'est Elle, encore une fois, c'est ma douce Mère qui me presse d'ouvrir tous les trésors de mon Cœur, de faire un nouvel appel à toutes les âmes de bonne volonté.
Elle fait les délices de mon Cœur, ma tendre Mère, qu'Elle soit aussi les vôtres. Et, sachez que cette Mère du divin Amour possède le secret de cette union merveilleuse que mon Cœur, par une immense effusion de Miséricorde et d'Amour, offre encore aujourd'hui à toutes les âmes, comme une nouvelle et grande grâce de sanctification.
"
La Très Sainte Vierge :
"Jésus vous appelle. Livrez-vous généreusement à son Amour . Donnez-Lui tout ce que vous avez reçu et Il vous attirera à Lui par les attraits et les suavités de son Amour qui vous obligera à L'aimer comme Il vous aime. Il vous pénétrera tellement de son Amour que vous ne saurez plus rien dire, rien faire, rien aimer que sous l'influence de son Amour.
Aimez, et vous goûterez déjà, ici-bas, le bonheur de la vraie patrie. Chaque acte d'amour est un pas qui vous rapproche du Ciel. Aimer c'est éclairer votre route des clartés de l'éternité bienheureuse.
Aimez, et vous répandrez sur vos pas les joies de l'éternelle félicité.
Aimez, et vous ne ferez qu'un avec Jésus, le centre, le foyer de l'éternelle union des bienheureux.
Aimez, et vous ne vivrez plus de votre propre vie, mais de la vie même de Jésus. Car l'amour, c'est l'absorption de l'âme en Jésus.
Le commerce d'amour que Jésus vous propose, c'est la vie de charité, cette vie qu'Il est venu lui-même vous enseigner par sa doctrine et ses exemples. Conformez donc vos inclinations à celles de son divin Cœur : aimez ce qu'Il a aimé, haïssez ce qu'Il a haï.
Vivez d'amour et de charité et vous montrerez au monde en révolution, mais assoiffé de paix, les vrais chemins de Dieu.
Que mon divin Fils allume en vous le feu de son Amour et la flamme de l'éternelle charité pour que, seules, des pensées qui bénissent demeurent en vos esprits. Que vous soyez si bienveillants, si joyeux, que tous ceux qui vous approchent sentent en vous sa divine Présence.
"

(1)Voir les apparitions du Sacré-Cœur à Paray-Le-Monial (en 1673).

SOIXANTE-DIXIÈME APPARITION
LE CHRIST ET LA TRÈS SAINTE VIERGE, CŒURS UNIS
VENDREDI 4 DÉCEMBRE 1964 -PREMIER VENDREDI DU MOIS
Le Christ :
"Restez bien unis, de cœur et d'esprit, à ce beau Congrès Eucharistique (1), aux fêtes d'adoration et à tous les honneurs qui me sont rendus dans l'Hostie.
Quand, la veille de ma mort, Je trouvais dans mon Cœur, dans ma puissance aussi, le secret d'être en même temps le Dieu qui s'en va et Celui qui reste, J'ai créé l'Eucharistie. J'ai créé le Sacerdoce et aussi tous les honneurs publics: manifestations qui, dans la suite des temps, seraient rendues à l'Eucharistie. Elles réparent la froide indifférence dans laquelle on me laisse le plus souvent dans mon sacrement d'Amour.
Comprenez la joie débordante de mon divin Cœur, le soir, après l'institution de ce Sacrement: c'est là que J'ai pensé à toutes les âmes qui, dans la suite des temps, trouveraient force, joie, amour dans mon Cœur Eucharistique.
En créant la Papauté, J'ai créé la Sainte Eglise. Je l'aime comme une épouse. Avec quelle tendresse Je veille sur elle! Comme un fidèle Epoux, Je lui prête aide et assistance. C'est moi qui lui donne la vie, la force, en restant caché dans l'Hostie. C'est par mon Cœur immolé chaque jour sur le Calvaire eucharistique que Je répands dans son sein un fleuve de grâces et de lumières.
Comme le soleil matériel vivifie la terre engourdie par l'hiver, ainsi mon Cœur Eucharistique donne à l'Eglise force, lumière et chaleur en la vivifiant avec Amour.
Que les âmes s'approchent davantage de l'Eucharistie et la société deviendra plus pure. Je sanctifie les corps par mon divin contact et Je secours l'âme dans sa lutte contre le monde et ses propres passions.
Ne constatez-vous pas d'étonnantes ascensions spirituelles chez les âmes eucharistiques ? Elles deviennent des âmes de grands essors. La sainteté catholique fleurit à tous les degrés sous l'influence de mon Hostie. Partout où mon Eucharistie est à l'honneur, il y a des saints. Là où on la méconnaît, la sainteté languit.
Quelle abondance de grâces et de bénédictions Je répands dans les âmes par ce beau Congrès Eucharistique! Mais priez et pensez à cette foule considérable qui, en grande partie, assiste sans comprendre à ce spectacle divin, à ces frères innombrables du monde, incrédules, indifférents, sectaires qui, malgré tant de témoignages, s'obstinent à m'ignorer, à me méconnaître ou à me blasphémer au lieu de s'incliner humblement, comme mes fidèles serviteurs, devant ce mystère de mon Amour et de m'adorer à deux genoux, de toute leur âme, sous les seules inspirations de mon Cœur et de leur cœur.
"

(1) Il s'agit du Congrès Eucharistique de Bombay (2 Décembre 1964). Paul VI, dans une lettre Encyclique du 3 septembre 1965, "Mysterium Fidei", insistera sur la doctrine et le culte de la Sainte Eucharistie.
SOIXANTE-ET-ONZIÈME APPARITION
LE CHRIST ET LA TRÈS SAINTE VIERGE CŒURS UNIS
VENDREDI 1er OCTOBRE 1965-PREMIER VENDREDI DU MOIS
La Très Sainte Vierge :
"Je reste et veille avec vous, gardant les yeux ouverts sur toutes vos misères, sur tous vos efforts, sur vos désirs d'aimer et, cela, tant que sur terre une seule âme aura encore besoin de mon secours.
J'aime votre confiance; mais il ne suffit pas de vous blottir au creux de mon épaule et, là, les yeux fermés aux dangers de l'extérieur, le cœur ouvert à l'abandon, attendre. Non, ce que Je vous demande est plus austère et plus exigeant. Croyez à l'amour que Je vous porte.
Pour gagner la bataille, vous devez aussi ouvrir tout grand vos yeux sur le monde où pullule le danger, où les besoins sont renaissants.
Vous devez aimer, prier et agir, lutter, mourir les armes à la main. Tant de graves intentions sollicitent vos prières et demandent que soient mobilisées toutes les valeurs spirituelles !
Pour progresser spirituellement, il faut bannir de vos pensées tout sentiment hostile et toute rancune. Il faut aimer. L'amour est le fruit parfait de l'esprit. Il s'avance pour panser les plaies de l'humanité, rapprocher les nations dans l'harmonie et apporter au monde la paix et la prospérité.
Pour agir dans l'esprit d'amour, il faut que Dieu soit présent dans vos consciences. Gardez-donc votre pensée sur le centre de votre être, où réside la Présence divine, et vous ferez de rapides progrès dans la vie spirituelle.
Lorsque vous priez, pensez fermement que c'est Dieu qui agit en vous, qui s'exprime par vous et vos prières deviendront extraordinairement efficaces.
Voulez-vous gagnez toutes les victoires, celles des champs de batailles, comme celles de l'amour qui dégèle les cœurs et les reconduit au port du salut ? Alors, priez le Rosaire.
A travers les siècles, J'ai démontré combien cette prière, résumé d'Evangile, m'était agréable, Elle est le remède providentiel aux maux dont souffre l'humanité. Mais elle n'est pleinement efficace que par l'imitation des vertus de mon Fils qui se révèlent à vous, tout simplement et puissamment, dans les quinze mystères proposés à votre contemplation. Efforcez-vous d'en prendre une conscience plus profonde, afin de devenir, à votre humble mesure, mais réellement, d'authentiques artisans de la paix et d'attirer sur l'Eglise et le monde, l'Esprit d'Amour et de Lumière.
Avec vos Rosaires, formez une couronne qui recouvrira la terre d'une onde de prières. Elle résistera, une fois de plus, au progrès des forces du mal qui menacent l'humanité, hâtant, sans guerres ni révolutions, le triomphe pacifique de mon Cœur Immaculé, dans la paix, dans la justice et dans l'amour du Christ, mon Fils.
"


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