Gordes abbaye de Sénanque

Gordes 
abbaye de Sénanque

 


Notre-Dame de Sénanque est un monastère cistercien en activité, situé sur la commune de Gordes (Vaucluse), dans le vallon où coule la Sénancole.
Fondé en 1148, il devient abbaye en 1150. Celle-ci fait partie, avec l'abbaye de Silvacane et l'abbaye du Thoronet, des « trois sœurs provençales », qui témoignent du grand rayonnement de l’ordre cistercien en Provence.

Aujourd'hui prieuré de l'abbaye de Lérins, le monastère est toujours occupé par une communauté de moines cisterciens.

 

Histoire





Le monastère est fondé sur le territoire de Gordes le 23 juin 1148 (9 de calendes de juillet), à l'initiative d'Alphant (ou Alsaur), évêque de Cavaillon, par des moines cisterciens venant de Mazan (ou Mansiade) dans l'Ardèche. Ceux-ci s'installent dans l'étroite vallée de la Sénancole qui fait partie de l'apanage des seigneurs de Gordes. Au mois d'octobre 1150 l'un d'eux, Guiran de Simiane, la donne à Pierre, premier abbé.

Sénanque prospère rapidement au point que, dès 1152, sa communauté est assez nombreuse pour fonder une seconde abbaye dans le Vivarais. Elle bénéficie de nombreuses donations, en particulier de la famille des Simiane et des seigneurs de Venasque.

Le monastère ne tarde pas à installer, parfois très loin, des « granges », sortes d'annexes à la tête des exploitations qui sont mises en valeur par les frères convers, moines « auxiliaires » chargés des tâches agricoles. 

Mais l'abbaye accumule des richesses peu compatibles avec les vœux de pauvreté : au XIVe siècle, c'est la décadence. Le recrutement et la ferveur diminuent tandis que la discipline se relâche. Pourtant, la situation s'améliore et le monastère retrouve sa dignité en s'efforçant de respecter l'esprit des fondateurs.

En 1544, lors des guerres de religion, des moines sont pendus et le monastère est incendié par les Vaudois et le bâtiment des convers détruit.

À la fin du XVIIe siècle, Sénanque ne compte plus que deux religieux. Elle est, par chance, vendue comme bien national en 1791 à un acquéreur qui la préserve de toute destruction et va jusqu'à la faire consolider. Rachetée par l'abbé de Lérins, Dom Barnouin, en 1857, elle retrouve sa vocation d'origine : des bâtiments nouveaux viennent flanquer les anciens et 72 moines s'y installent. En 1903, suite aux lois sur les congrégations religieuses, les moines sont chassés de l'abbaye.

Ce n'est qu'en 1926 que la vie conventuelle reprend à Sénanque, désormais prieuré de l'abbaye de Lérins. En 1969, les cinq moines qui restent ne sont pas à même de subvenir aux frais d'entretien du monastère. Ils quittent les lieux pour se retirer dans leur maison mère, dans les îles de Lérins. Un accord de mécénat industriel est alors négocié entre l'abbé de Lérins et Paul Berliet, qui recherche un site où établir un centre culturel. Le 24 octobre, la société Berliet signe un bail de trente ans. Elle s'engage à préserver l'aspect cultuel du site, à restaurer et à entretenir les bâtiments, et à permettre aux moines de réintégrer les lieux avant la fin du contrat. Les travaux, financés pour moitié par la société Berliet, se font dans le respect des matériaux et des techniques d'origine.

Une nouvelle petite communauté de moines cisterciens vient de Lérins en 1988. En 2012, ils sont dix à résider à Sénanque, le monastère demeurant une dépendance de l'abbaye de Lérins.

 

Architecture

Architecture extérieure



L'abbatiale, d'un style roman très sobre, est édifiée en calcaire, taillé en pierre de taille et assemblé en grand appareil régulier et est couverte de lauzes. Elle présente une orientation peu fréquente, le chevet étant orienté au nord-est et la façade principale au sud-ouest.


 

Le chevet et le clocher



Le chevet est composé d'une abside semi-circulaire unique. Cette abside est couronnée d'une corniche moulurée et est percée de trois baies en plein cintre à simple ébrasement surmontées chacune d'une arcade en forme de sourcil. Elle s'appuie sur la croisée du transept qui présente des pans coupés, des trous de boulin (trous laissés par les échafaudages) et une corniche saillante soutenue par des corbeaux géométriques.

La croisée du transept est surmontée par un petit clocher carré percé lui aussi de trous de boulin et couronné par un toit en pierre de taille terminé par une croix de pierre.

 

La façade latérale

La façade latérale est rythmée par cinq puissants contreforts situés au-dessus du collatéral et est surmontée d'une corniche saillante aux corbeaux géométriques, similaire à celle de la croisée.

 

La façade principale



La façade principale, soutenue par deux puissants contreforts, est percée de deux étroites fenêtres à double embrasure et à voussure en plein cintre surmontées d'un grand oculus orné de douze lobes. Elle aussi est percée de trous de boulin.







 

Le cloître



L'abbaye possède également un très beau cloître roman dont les galeries sont rythmées par des arcs de décharge abritant des triplets d'arcades en plein cintre supportées par des colonnes surmontées d'élégants chapiteaux à feuilles d'eau.



























 

Architecture intérieure


 

L'abbaye aujourd'hui



Une partie de l'abbaye se visite, comme le dortoir des moines de chœur, l'abbatiale, le cloître ou encore la salle capitulaire. Les moines se réunissaient dans cette dernière, assis sur des gradins, pour lire et commenter les Écritures, recevoir les vœux des novices, veiller les défunts et prendre d'importantes décisions.

Une autre partie (l'aile la plus récente au nord) a hébergé, de 1977 à 1985, sous la direction de Claude-Louis Renard, les expositions de l'association Incitation à la Création, ainsi que le musée du Sahara à l'étage et une boutique de souvenir en rez-de-jardin, qui abrite aussi une librairie religieuse.





























 

Vie monastique

Inspiré par Saint Bernard de Cîteaux, le mouvement cistercien prônait un idéal ascétique et la règle bénédictine primitive était observée dans les établissements avec une extrême rigueur : isolement, pauvreté, simplicité, seules voies pouvant mener à la béatitude.

Les conditions de vie des cisterciens sont donc encore aujourd'hui très dures : les offices, la prière, les lectures pieuses alternent avec les travaux manuels, le temps de repos ne dépassant pas sept heures (le premier office a lieu à deux heures du matin, le second à l'aube) ; les repas, pris en silence, sont frugaux et les moines couchent tout habillés, dans un dortoir commun dépourvu du moindre confort.

 

Activités

Les principales ressources des moines sont :
  • la visite de l'abbaye
  • la librairie religieuse
  • la culture du lavandin
  • la vente de miel et d'essence de lavandin
  • la vente de divers produits originaires d'autres abbayes

Les légumes issus du potager sont leur principale source de nourriture.

 

Retraites spirituelles

La communauté des moines cisterciens de Notre-Dame de Sénanque dispose d'une hôtellerie et reçoit des personnes désirant partager la vie de prière de la communauté dans le silence et le recueillement.

 

Autour de l'abbaye

  • Depuis plus d'un siècle, seuls deux baptêmes ont pu être célébrés à l'abbaye : le premier au début du XXe siècle, le second dans les années 1970.
  • Seul un mariage fut célébré à l'abbaye à la fin du XXe siècle.
  • L'abbaye a servi de lieu de tournage au film Les Moinions dans lequel les enfants de l'école de Gordes ont joué.

 

Accès

On accède à l'abbaye par la route départementale 177a, courte extension de la route départementale 177.

L'église abbatiale



Vous entrez dans l'église par le bas-côté ouest.

Vous montez les deux marches sur votre gauche et vous arrivez dans le transept, ce qui vous permet de découvrir la grande abside, éclairée par trois ouvertures qui convergent vers l'autel.

Cette grande abside est encadrée de deux absidioles (deux chapelles) de pur style roman de chaque côté.

Chaque chapelle servait à la célébration de messes privées ou messe basse (pour le repos de l'âme, d'un bienfaiteur, par exemple).

En face de vous, le mur Est, percé de deux petites fenêtres et d'un grand oculus orné d'une roue.

En dessous, vous apercevrez le tombeau et le monument funéraire de Geoffroy de Venasque, bienfaiteur de Sénanque.

Au-dessus, à la croisée du transept, la voûte s'élève sous la forme d'une coupole reposant sur quatre trompes : quatre petites voûtes en cul de four, en forme d'arc à six lobes, qui permettent de passer du plan carré de la croisée du transept à l'octogone du sommet de la coupole.

Il faut se rendre ensuite dans la nef et s'asseoir au fond pour apprécier l'église dans son ensemble, typiquement cistercienne par son dépouillement extrême.

L'église est construite en forme de croix latine. Aucun décor ne doit troubler la prière et le recueillement des moines.

Seule la lumière, symbole de Dieu, doit moduler l'espace.

Les moines de chœur occupaient des stalles tandis que les frères convers se tenaient dans la partie occupée par les bancs aujourd'hui.

Les frères convers entraient dans l'église par les portes latérales du fond.

L'église était avant tout réservée à la communauté.

Aujourd'hui messes et offices sont ouverts aux laïcs.

Vous pouvez remarquer l'absence de grand portail, ce qui est très rare.

Source : Document Guide de visite de l'abbaye de Sénanque distribué aux visiteurs.


 














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Gordes : abbaye de Sénanque


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